• CHAPITRE 532

    Rassuré de voir qu’elle avait repris le dessus, même s’il n’était pas entièrement dupe, Mark lui lança un regard coquin. Oh ça, c’est facile. On se fout à poil et on se met dans un lit. Tu veux qu’on essaie ?

    Meredith se mit à rire. T’es con ! s’écria-t-elle. Elle fit une petite mimique de dégoût. Quelle horreur ! Ce serait comme coucher avec un frère.

    Après le salaud, voilà le frère ! se dit Mark. Décidément, ce n’était pas sa soirée. Mais il n’aurait jamais la première place dans la vie de Meredith, il en était conscient. Alors, tout ce qu’elle voudrait bien lui donner serait bon à prendre. Comme je n’ai pas envie de finir ma vie en prison, on va s’abstenir, frangine, plaisanta-t-il.

    Je crois que ça vaut mieux, frérot, répondit Meredith avec un grand sourire. Très naturellement, elle se laissa aller contre lui et posa sa tête contre son épaule. Sans se douter à quel point ce simple geste ravissait Mark – son sourire allait d’une oreille à l’autre – elle pensa encore une fois à la chance qu’elle avait de l’avoir comme ami. Et dire qu’au début, elle ne pouvait pas du tout le supporter ! Il était parfois un peu lourd, son humour n’était pas toujours des plus fins mais il avait vraiment un grand cœur. Subitement, elle se redressa. Tu as déjà été amoureux ?

    L’espace d’une seconde, Mark se demanda pourquoi elle lui posait cette étrange question qui sortait de nulle part. Mais elle avait l’air tellement innocente qu’il se dit qu’elle était simplement motivée par la curiosité. Ce n’était pas pour autant qu’il allait la satisfaire. Il leva les yeux au ciel en soufflant bruyamment. Pfft Mer ! J’ai franchement pas envie de me livrer à une séance d’analyse.

    D’accord, je n’insiste pas. Pour le moment, ajouta-t-elle avec un sourire espiègle.

    Oui, ça, ça ne m’étonne pas, répliqua Mark en feignant d’être contrarié. Il lui donna un léger coup du plat de la main sur le bras. Tu ne renonces jamais, toi ! 

    Jamais ! Elle regarda autour d’elle pour essayer de voir où ils étaient. Tu ne m’as pas dit où tu m’emmenais.

    A Fishersman Wharf.

    La jeune fille sembla soudain apeurée. On n’pourrait pas aller dans un endroit où il y a moins de monde ?

    En voyant son expression, Mark opta pour une attitude décontractée. Ben non, répondit-il avec une petite moue. Je ne vois pas l’intérêt de sortir dans des endroits déserts. Si c’est pour faire ça, je reste chez moi.

    Oui mais on pourrait peut-être couper la poire en deux et choisir un endroit un peu moins fréquenté que celui-là, proposa Meredith. Je n’sais pas, tu dois bien connaitre un petit resto sympa ou un bar un peu sombre.

    Mark lui reprit la main. Mer, qu’il y ait dix ou cent personnes, qu’est-ce que ça va changer ? Personne ne fera attention à toi, je te le promets. Meredith ne dit plus rien mais en apercevant les lumières des quais, elle eut l’impression que l’air lui manquait. Elle comprit qu’elle était sur le point de faire une crise de panique et qu’elle ne serait pas assez forte pour l’éviter. Quelques minutes plus tard, Mark garait son véhicule. Quand ce fut fait, il se tourna vers Meredith et posa une main rassurante sur son épaule. Tu es prête ?

    Meredith observa la foule qui marchait en direction du ponton. Elle entendit des cris d’enfants et des rires sonores. Cela suffit à la faire trembler. Je ne peux pas, Mark. Je n’y arriverai pas. Je veux rentrer, le supplia-t-elle d’une petite voix mal assurée. 

    Bah, on n’est pas pressé, on va attendre un peu, lui promit-il en la prenant par les épaules pour la ramener contre lui. Calme-toi.

    Tu ne comprends pas. Ça ne va rien changer qu’on attende, se lamenta-t-elle. Je n’y arriverai pas. Je suis totalement paralysée. Il y a trop de monde. Tous ces gens… J’ai peur, Mark.

    Il lui fit poser la tête contre sa poitrine et lui caressa les cheveux, dans l’espoir que ça la calmerait. Je sais, Mer. Mais tu as tort, je t’assure. Parce que justement, se perdre dans la foule, c’est le meilleur moyen de passer inaperçu.

    De ses doigts tremblants, Meredith agrippa le tee-shirt de son ami. Je sais bien que non. Dès qu’on va sortir de la voiture, les gens vont me voir et ils vont se moquer de moi.

    Mark eut mal au cœur de la voir dans cet état. Elle ne jouait pas la comédie, il le savait. Elle avait vraiment peur. Jamais je ne laisserai personne se moquer de toi, Mer. Tu m’entends, personne ! Je suis ton ami. Alors, fais-moi confiance. Quoiqu’il se passe, je te protégerai. Tu es en sécurité avec moi. Il lui fit relever la tête vers lui et lui sourit. On fait un essai ?

    Bien qu’elle soit toujours tenaillée par la peur, elle acquiesça d’un signe de tête. Oui, d’accord, on fait un essai. Mais promets-moi, si ça ne va pas, on rentre. 

    Promis.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 6 Avril 2017 à 12:30

    Bonjour à tous merci pour la suite,

    Allez on y va yes. Bonne journée à tous.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :