• CHAPITRE 520

    Pour essayer de tromper son angoisse, Meredith était montée se changer. Après avoir revêtu une chemise qui appartenait à Derek – c’était la seule façon dont elle pouvait encore être avec lui – elle s’apprêtait à enfiler un pantalon de jogging quand elle entendit Mark l’appeler. Elle laissa tomber le vêtement par terre et se précipita dans l’escalier. Mark, je suis là, cria-t-elle en dévalant les marches. Mark, qui était en train de traverser le living, revint dans le hall au moment où elle y arrivait. Elle se jeta sur lui en pleurant. Il n’est pas revenu, lui apprit-elle, tremblante de peur. Il n’a pas appelé non plus et je n’arrive toujours pas à le joindre. Il m’en veut, c’est sûr.

    Mark referma les bras sur elle et lui tapota délicatement le dos. Mais c’est rien, ça. Il la prit par les épaules pour l’amener au salon. Il boude dans un coin mais, quand il se sera calmé, il reviendra et à ce moment-là, vous pourrez vous expliquer calmement. Et après ça, vous reprendrez les choses où elles en étaient, comme s’il ne s’était jamais rien passé.

    Les yeux débordant de larmes, Meredith secoua la tête. Non, il ne reviendra pas. Il en a marre de moi et de mes problèmes.

    Mais non ! Qui pourrait en avoir marre de toi ? Mark la poussa délicatement pour qu’elle s’asseye dans le canapé. C’est à ce moment-là seulement qu’il réalisa qu’elle ne portait qu’une chemise. Nom de dieu, marmonna-t-il en découvrant ses cuisses couvertes de zébrures. Il n’avait fait que les entrevoir à la clinique, mais maintenant qu’il les voyait vraiment et de près, il était surpris par l’étendue des hématomes. Il se laissa tomber lourdement à côté de la jeune fille. Nom de dieu, répéta-t-il, abasourdi, les yeux fixés sur ses jambes. Il les releva enfin vers elle. Je n’avais pas réalisé à quel point ce salaud… Meredith ne réagit pas. Sans réfléchir, il posa la main sur sa jambe. C’est con de ma part, parce que j’avais vu à la clinique… Il passa la paume sur la cuisse de sa camarade. Tu as mal ?

    Meredith haussa les épaules. Un peu, parfois. Mais je m’en fous. Je me fous de tout maintenant. Si Derek ne revient pas, ma vie est foutue, se lamenta-t-elle. J’ai déjà perdu mes amis et mon travail… Perdu dans ses pensées, Mark n’entendit plus ce qu’elle disait. La douceur de sa peau, la fermeté de sa cuisse, la forme parfaite de ses jambes fuselées, tous les éléments étaient réunis pour le transporter dans un autre monde. Tandis que sa main faisait des allées retours sur la cuisse meurtrie, il se dit que la jeune fille était parfaite, tout simplement. Si la situation avait été différente, il aurait… Des tas d’images lui vinrent en tête. Oh oui, si la situation avait été différente, il aurait révélé maints et maints plaisirs à Meredith. Mais la situation étant ce qu’elle était, il ne se passerait jamais rien entre eux, malheureusement. Lentement, son regard remonta pour s’arrêter quelques secondes sur la poitrine délicieusement arrondie, que la chemise entrouverte lui permettait d’apercevoir. Il releva encore un peu la tête jusqu’à ce que ses yeux rencontrent ceux, éperdus de détresse, de Meredith. Derek, disait-elle avec une voix pitoyable.

    Mark ne put se retenir de soupirer. Derek ! Oui, Derek, le seul sujet qui intéressait la jeune fille. Et l’autre abruti qui était dieu sait où, alors qu’il avait un tel trésor dans sa vie. Bon alors, tu me racontes ce qui s’est passé ? demanda-t-il en retirant sa main de la cuisse de Meredith.

    Eh bien, après que tu sois parti, on a décidé d’aller à la police, lui expliqua cette dernière. J’ai dû raconter tout en détail et puis, là, ils m’ont annoncé que George était mort. Et puis…

    Stupéfait par ce qu’elle venait de lui dire, comme si c’était quelque chose de tout à fait banal d’ailleurs, Mark lui coupa la parole. Attends, attends, qu’est-ce que tu viens de dire ?

    Qu’on est allé à la police et…

    Il l’interrompit encore. Non, pas ça ! George est mort ? Cet enfoiré est mort ? redit-il, abasourdi.

    Oui mais on s’en fout de ça ! s’exclama Meredith.

    Moi pas ! répliqua Mark. Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment il est mort, ce con ? 

    Meredith souffla légèrement. Il a fait une overdose. Ils l’ont trouvé dans un squat, il avait une aiguille dans le bras, expliqua-t-elle sans émotion. De l’héroïne, d’après ce qu’ils m’ont dit. Il parait qu’il dealait un peu. Enfin bref… Elle leva les yeux au ciel avec un air un peu blasé.

    Et comment tu le vis ? se renseigna Mark.

    C’est triste pour lui et sa famille, dit Meredith assez froidement. Mais personnellement, ça m’est égal. Et je ne comprends pas pourquoi tu t’obstines à me parler de ça, ajouta-t-elle sur un ton sec. La seule chose qui m’intéresse, c’est Derek qui est parti. C’est pour ça que je t’ai appelé. Si j’avais su…

    Ne t’en fais donc pas pour Derek, rétorqua Mark. Il va revenir, je te l’ai dit. Donc, la mort de George te laisse froide, insista-t-il. Un peu étonnant, ça, quand même.

    Après ce qu’il m’a fait, tu ne voudrais quand même pas que je pleure pour lui ? aboya la jeune fille.

    Non, bien sûr, mais… Mark la dévisagea attentivement. Mais de là à dire que ça ne te fait rien… 


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Lundi 13 Mars 2017 à 20:37

     Bonsoir à tous, ce n'est pas la première fois que ça arrive Mark ;

    Quant à Meredith tout ça est encore trop récent je pense que quand elle ira mieux, avec le temps , le recul et tout ça elle s'exprimera au sujet du décès de son ami. Elle aurait voulu que ça se passe autrement et surtout qu'il soit puni mais là avec sa mort ben elle ne verra jamais cela et ça  ça ne passe pas bien évidemment .

    Sinon il est où Derek? Il roule encore et encore?
    Il est allé au boulot, se jeter dans le travail à corps perdu et tenter d'oublier tout ça?

    Il est dans un bar? Bonne soirée à tous.

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