• CHAPITRE 503

    Tu veux bien le faire ? demanda Meredith sans oser le regarder. Si elle était presque sûre que Derek ne prendrait pas sa requête pour une invitation à franchir certaines limites, elle redoutait qu’il comprenne que c’était pour elle le moyen de tester ses propres réactions face à ce qui était, d’une certaine façon, des attouchements.

    Oui, si tu veux, dit prudemment Derek. Il rouvrit le tube de gel tandis que Meredith posait son pull sur le lit. Troublé, Derek, qui avançait déjà la main vers elle, s’arrêta net. Elle était bouleversante de beauté, avec ses joues légèrement rougissantes, les yeux baissés, tremblant un peu sous l’effet conjugué de l’appréhension et de la fraicheur qui régnait dans la pièce. S’il n’y avait pas eu les traces de coups, Derek aurait pu se croire revenu au temps de leurs premiers rendez-vous, lorsqu’ils commençaient à se découvrir, si ce n’est que son émotion était bien plus forte maintenant, parce qu’il avait appris à la connaitre, parce qu’il s’était attaché à elle, malgré tous ses efforts pour ne pas s’impliquer, et aussi parce qu’il avait conscience de l’effort qu’elle faisait sur elle-même et de la confiance qu’elle lui témoignait. Sans un mot, la gorge serrée, il laissa dériver son regard sur les seins dont certaines marques semblaient déjà devenir plus claires. Une fois de plus, il s’extasia devant la perfection de ces globes à la tenue impeccable. En d’autres circonstances, il se serait empressé d’y enfouir son visage, de les embrasser, de les lécher, de les dévorer. Il se contenta de les effleurer du bout des doigts. Je ne te fais pas mal ?

    Non, pas du tout. Attendrie par la retenue dont il faisait preuve, Meredith l’encouragea d’un sourire. Intimidé comme un adolescent inexpérimenté, osant à peine la toucher, et encore moins la regarder ouvertement, craignant malgré tout de lui faire mal ou, pire, de la choquer, Derek répartit une dose de gel sur le haut de la gorge, l’étalant par légères touches d’une épaule à l’autre, s’enhardissant parfois, mais à peine, jusqu’à la naissance des seins. Meredith devina qu’il n’oserait pas en faire plus. Tu sais, je n’ai pas d’hématomes là. Ils sont plus bas. Comme il ne bougeait pas, elle lui prit la main et la posa sur son sein droit.

    Tu es sûre ? lui demanda-t-il. Elle fit signe que oui. Si c’est plus facile pour toi, pense à moi comme à un médecin, lui recommanda-t-il.

    Non ! protesta-t-elle vivement. Je ne veux pas penser à toi comme ça. Je dois surmonter tout ça. Et puis, j’ai confiance en toi. Elle planta son regard dans celui de son amant. Tu n’es pas lui. Tu ne me feras pas de mal. Il confirma en hochant la tête de gauche à droite. Tu n’es pas lui, répéta-t-elle d’une voix douce.

    Bouleversé, Derek flatta le galbe du sein, passant ses doigts sur toute la surface, évitant pourtant soigneusement d’approcher l’aréole de trop près, pour ne pas déclencher une réaction du téton qui pourrait gêner son amie. Après avoir concerté celle-ci du regard, il reprit du gel qu’il étendit sur le globe, en imprimant de petits cercles sur sa peau pour faire pénétrer la solution semi-solide. La caresse était innocente et cependant, il ne voulait pas qu’elle prenne fin. Il était comme un oisillon affamé, prêt à se contenter de tout ce que Meredith voudrait bien lui donner. Tu es bien ? chuchota-t-il.

    Elle lui sourit. Super bien. Au début, elle avait été un peu tendue, parce qu’elle redoutait de voir surgir à tout instant le souvenir de George et des outrages qu’il lui avait fait subir. Mais bizarrement, même le fait de penser que cela pourrait arriver n’avait pas déclenché le flot d’images horribles qui l’avaient assaillie depuis l’agression, à chaque fois que Derek s’était montré trop tendre. Elle n’avait vu que lui et sa délicatesse. Pour la première fois, elle se sentait totalement en sécurité, presque à l’aise même, au point de pouvoir envisager qu’un jour, peut-être pas si lointain, elle arriverait à totalement s’abandonner à nouveau et à faire l’amour avec lui. Elle éprouva le besoin de le lui dire. Tu sais, j’avais un peu peur. Je ne savais pas si je supporterais. Et finalement… – elle lui prit la main – je n’ai pas eu peur du tout. J’ai même aimé sentir tes mains sur moi. Elles m’ont fait du bien, et je ne parle pas du gel. Alors, je pense que, un jour… pas maintenant, mais bientôt, j’espère, on pourra… j’aurai envie de faire l’amour avec toi.

    Derek sentit s’évanouir un peu de l’angoisse qui le tenaillait. Ça me fait du bien que tu dises ça. Pas pour le sexe, non. Mais j’ai tellement peur que cette histoire ne nous détruise, que tu me rejettes, avoua-t-il. Meredith hocha la tête. Il la reprit dans ses bras et déposa sur ses lèvres un long baiser enfiévré, partant à la rencontre de sa langue dans une danse sensuelle. Quand le baiser prit fin, Meredith reposa sa tête sur l’épaule de son amant en fermant les yeux. Il devina qu’elle était fatiguée. Tu devrais dormir un peu maintenant, lui conseilla-t-il.

    Et toi ?

    Il s’agenouilla devant elle. Je vais dormir aussi mais avant, j’aimerais bien prendre une douche, expliqua-t-il en l’aidant à retirer son jean. Mais je vais attendre que tu t’endormes. Après avoir écarté la couette, il prit Meredith par les épaules et la poussa doucement en arrière, en suivant le mouvement. Tourné vers elle, la tête appuyée sur son bras plié en deux, il recommença à promener ses doigts, aussi légers qu’une plume, du cou de la jeune fille à son ventre, en passant sur sa poitrine, déviant parfois sur ses côtes.

    Je crois qu’on va être heureux ici, murmura-t-elle juste avant de s’endormir.

    Derek remonta la couette sur elle. Il attendit quelques minutes avant de se lever en prenant garde à ne pas déranger son amie. Il passa dans la salle de bains pour prendre une douche. Quand il en revint, vêtu seulement de son boxer, il s’allongea à côté de Meredith et resta longtemps à la regarder, veillant sur son sommeil, ses mains vagabondant sur son corps en une caresse apaisante, jusqu’à ce que, vaincu par la fatigue, il ne s’endorme à son tour.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 9 Février 2017 à 21:29

    Bonsoir à tous, ah c'est bien je suis contente à propos de ce qu'elle vient de lui dire biggrin . Tout le temps il est là à la rassurer, l'encourager et lui aussi il a besoin de  ça parce que pour lui également ce n'est pas évident et entendre ça de sa bouche ça ne peut que le stimuler et l'encourager à aider la jeune femme à s'en sortir ces  paroles positives font du bien happy  (celles-ci sont importantes pour la suite de leur relation) et un jour c'est certain ils retrouveront une intimité , le bonheur oui yes. Bonne soirée à tous.

    2
    Berenice
    Lundi 13 Février 2017 à 12:10
    Salut! Je viens de lire d'une traite cette histoire que j'adore. Difficile d'être patiente pour la suite lol. J'adore !
    3
    Butterfly
    Mardi 14 Février 2017 à 18:58

    Moi aussi, Berenice, je viens de découvrir cette fic et j'en suis folle ! C'est vraiment bien écrit et les personnages super attachants. Meredith est parfois un peu nunuche et Derek parfois un vrai connard, mais ça n'empêche que je ne veux pas que quelque chose les sépare. J'aime bien comme ils évoluent, et le fait qu'ils dépassent leurs peurs et leurs doutes pour garder l'autre. J'aime aussi qu'on connaisse la psychologie des personnages, grâce à leurs pensées. C'est chouette !

    Et moi aussi, je suis impatiente de connaitre la suite. yes

     

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