• CHAPITRE 50

    Les joues dégoulinantes de larmes, Meredith redescendit Marina Boulevard pour rejoindre la boutique. Le rire de Derek résonnait encore à ses oreilles. Il y avait tant de moquerie, de mépris même, dans ce rire là. Si jamais elle avait eu la moindre chance avec le médecin, ce qu’elle ne croyait pas, elle venait de l’anéantir à tout jamais. Personne ne voudra jamais de toi, de toute façon. Tu es trop nulle, se dit-elle. Désespérée, elle baissa la tête.

    Ça va ? s’inquiéta George, qui marchait à côté d’elle, en portant les deux plateaux, empilés l’un sur l’autre, sur lesquels les gâteaux intacts se mélangeaient aux restes de ceux qui étaient tombés par terre.

    Meredith fit signe que oui. En relevant la tête, son regard tomba sur les gâteaux. Qu’est-ce qu’on va dire à Cristina ? gémit-elle.

    Rien du tout ! George avisa une poubelle publique et y déversa tous les gâteaux. Elle n’a pas besoin de savoir. On va lui dire que tout est parti et puis, c’est tout !

    Mais c’est un mensonge, lui fit timidement remarquer la jeune fille.

    Non, c’est de la légitime défense, objecta George. Si on lui dit la vérité, elle va encore nous traiter de tous les noms. C’est ce que tu veux ? Moi, non plus, dit-il sans lui laisser le temps de répondre. Alors la question est réglée. Le regard plein de reconnaissance qu’elle lui lança lui donna l’impression d’être un héros.

    Arrivés à proximité de la boutique, ils remarquèrent que toutes les tables de la terrasse étaient occupées. En s’approchant, ils réalisèrent que c’était la même chose à l’intérieur. Ils échangèrent un regard satisfait. Le succès de cette boutique, c’était la garantie de rester à San Francisco. En les apercevant, Cristina, qui était en train de construire une petite pyramide en brownies sur le comptoir, leur fit signe de la rejoindre. Alors ? dit-elle quand ils furent près d’elle.

    Alors quoi ? demanda Meredith, mal à l’aise.

    Ben, à la clinique, ça s’est bien passé ? se renseigna Cristina, en rattrapant de justesse un brownie qui lui avait échappé.

    Super ! s’empressa de répondre George. Ils ont adoré ! Regarde. Il lui montra les deux plateaux vides. Il ne reste plus rien.

    Très bien ! En relevant la tête vers ses camarades, Cristina eut l’impression que le visage de Meredith était quelque peu différent. Elle le regarda plus attentivement et constata que le nez et la joue gauche étaient rouges et un peu enflés. Eh bien, qu’est-ce qui t’est arrivé ?

    Une fois encore, c’est George qui prit la parole à la place de Meredith. Figure-toi qu’on allait quitter la clinique quand un gamin s’est jeté dans ses jambes. Elle a trébuché et elle s’est cognée contre une vitre. 

    Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal, murmura Meredith.

    Une chance ! s’exclama Cristina. C’est pas le moment de se blesser ou de tomber malade. Mais bon, y a quand même qu’à toi que ça arrive, ma pauvre Mer, conclut-elle avec un peu de condescendance. Ne sachant que dire, Meredith se contenta de sourire. Allez, fini de flemmarder ! Y a du boulot, rappela Cristina. George, tu pourrais…

    Bande de malhonnêtes ! cria une voix féminine qui les fit tous sursauter, clients y compris. Tout le monde se tourna vers celle qui venait de rentrer dans la boutique et Meredith reconnut immédiatement Miranda, la patronne de la boutique concurrente.  

    Cristina et Izzie vinrent se placer devant l’intruse. Ça vous prend souvent d’insulter les gens que vous ne connaissez pas ? lança la première.

    Quel est le problème, Madame ? s’enquit beaucoup plus civilement la seconde.

    Le problème ? couina Miranda. Le problème, c’est vous et les méthodes que vous employez pour promouvoir votre boutique. C’est bien vous qui avez inondé le quartier avec cette saleté ? Miranda brandit un des feuillets que George avait distribués quelques heures auparavant. C’est honteux ! Elle le lut à haute voix. Sweet Dream… Délicieuses tourtes à l’ancienne… Quiches variées… Délicates douceurs… Découvrez-nous aujourd’hui grâce à une dégustation gratuite… Sweet Dream, bien meilleur et bien moins cher que toutes les autres boutiques du quartier! Elle lança un regard assassin aux deux femmes qui lui faisaient face.

    Cristina avait passé des heures à écrire cette publicité. Elle n’appréciait donc pas qu’on critique sa prose. Et alors ? aboya-t-elle. Qu’est-ce qui ne vous plait pas là-dedans ?

    Ce qui ne plait pas là-dedans, piailla Miranda, c’est que je suis la seule boutique du même genre dans le quartier ! C’est donc moi que vous visez ! Et en plus, je viens d’apprendre que vous avez distribué gratuitement  des gâteaux à la clinique, qui est mon principal client. J’appelle ça de la concurrence déloyale ! s’époumona-t-elle, folle de rage.

    Cristina la toisa avec tout le mépris dont elle était capable. Tout est permis en commerce ! répliqua-t-elle. Izzie l’approuva d’un signe de tête tandis que Meredith remerciait le ciel que Miranda n’ait pas été mise au courant de sa mésaventure.

    Si notre présence et nos méthodes vous gênent, vous n’avez qu’à déménager, lança George qui ne voulait pas être en reste. Après tout, n’était-il pas l’homme de la maison ?

    Miranda bondit d’indignation. N’y comptez pas ! Vous voulez la guerre, vous allez l’avoir ! Je vais me battre,c’est moi qui vous le dis ! Elle sortit de la boutique, bousculant au passage Mark Sloan qui venait d’arriver. 


  • Commentaires

    1
    sammy
    Lundi 28 Avril 2014 à 22:08

    Je sens bien Mark le balourd, balancer que Meredith s'est bien pris la vitre mais que les plateaux n'aient pas été distribués. Meredith va s'en prendre encore plein la figure, la pauvre !!!

    2
    Béné
    Lundi 28 Avril 2014 à 22:11

    Georges est gentil avec Meredith... un point pour lui!


    Par contre, comme Sammy, j'espère que Mark ne va pas s'étendre sur ce qui s'est passé à la clinique, Meredith n'es serait que plus gênée encore. Et puis la réaction de Cristina ne serait pas très empathique je pense!


    Merci pour toutes ces chouettes suites!

    3
    Nolcéline 97234
    Lundi 28 Avril 2014 à 23:40

    Bonsoir à tous, merci pour la suite j'espère moi aussi que Mark ne dira rien Meredith a déjà eu son compte aujourd'hui ce n'est pas la peine d'en rajouter, d'ailleurs j'apprécie l'initiative de George merci à lui.

    Cela leur permettra d'éviter les remontrances de Christina  et de mettre Meredith plus mal à l'aise qu'elle ne l'est déjà, enfin si Mark ne relate pas l'incident ayant eu lieu à Clinique me direz-vous.

    Ce dernier est venu inviter Izzie au bal.

    Sinon Miranda leur a déclaré la guerre ça promet.

    J'espère que les deux boutiques marcheront aussi bien l'une que l'autre , bonne nuit à tous.

    4
    etoile26
    Mardi 29 Avril 2014 à 11:00

    Mark et Derek ont vraiment eux une réaction dégueulasse Meredith a toujours les pires tuile  qui qui tombe sur a tété

    5
    Valerie
    Mardi 29 Avril 2014 à 12:22

    Mark vient sans doute inviter Izzie pour le gala...Derek ne devrait pas tarder à venir puisqu'il doit inviter Meredith.

    Je sais qu’il est motivé par ce stupide pari, mais Meredith, si jeune, si naïve, si pure, ne peut sans doute pas imaginer que des trucs pareils puissent exister.

    Elle va être surprise, heureuse sans doute, se faire toute belle pour cette soirée et leur en mettre plein la vue, na !

    6
    glamour
    Mardi 29 Avril 2014 à 16:40

    J'apprécie l'attitude de Georges, il fait tout son possible pour protéger Meredith.

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