• CHAPITRE 489

    Meredith leva son verre en l’air. On trinque ? Vous n’avez pas des trucs à me souhaiter pour mes vingt-et-un ans ?   

    Pour le moment, tout ce que je te souhaite, c’est d’être capable de surmonter ce que tu as subi, objecta Derek d’une voix douce. Et je sais que l’alcool ne t’y aidera pas, bien au contraire. Alors, donne-moi ton verre. Il avança vers elle, la main tendue.

    Non, rugit la jeune fille avant de boire une grande gorgée de sa vodka. J’en ai marre des mecs qui veulent me soumettre à leur volonté. Je veux trinquer, alors, on va trinquer ! Elle leva à nouveau son verre. A mon entrée dans l’âge adulte ! Et à l’amitié ! Derek comprit que la machine était en marche et que ce serait dur de l’arrêter. Depuis l’agression, il souhaitait que Meredith s’exprime sur ce qu’elle avait vécu, mais là, elle allait le faire d’une façon qui n’était pas la bonne. Dérouté, il chercha de l’aide auprès de son ami mais celui-ci semblait aussi désarçonné que lui. Et buvons à George, continuait Meredith. Ce cher George qui a cru que parce que nous étions des amis d’enfance, il avait tous les droits sur moi. Même celui de m’obliger à faire des choses dont je n’avais pas envie. Des choses que je n’étais même pas sûre de vouloir faire avec toi, lâcha-t-elle dans un souffle en regardant Derek.

    Le cœur de ce dernier se serra à la vue de la jeune fille dont les yeux étaient noyés de larmes. Elle semblait tellement vulnérable. Meredith, n’y pense plus, lui conseilla-t-il avec tendresse. Il savait que la recommandation était stupide mais il ne savait plus quoi dire pour encourager son amie à aller de l’avant.

    Je ne pense qu’à ça, murmura-t-elle avant de vider son verre d’un trait. Quand elle voulut le remplir, Derek se précipita pour le lui enlever mais elle lui échappa en courant dans le hall. Tandis que Derek la suivait, Mark prit la bouteille de vodka pour la mettre à l’abri.   

    Meredith et Derek réapparurent de l’autre côté du salon. Ça suffit maintenant ! Donne-moi ce verre, ordonna Derek sur un ton légèrement agacé. Meredith le défia du regard. Il marcha vers elle, aussi déterminé à lui arracher le verre qu’elle l’était à le garder. Quand il lui prit la main pour l’obliger à l’ouvrir, elle resserra les doigts comme si sa vie en dépendait. Le verre se cassa. Meredith, nom de dieu, gronda Derek. Qu’est-ce que tu fous ?

    Mark arriva avec un air inquiet. Elle s’est blessée ? 

    Je ne sais pas. Derek ouvrit délicatement la main de Meredith, qui était maintenant tout à fait docile, et fit tomber par terre des éclats de verre. Il aperçut quelques petits points rouges au creux de la paume. Tu peux m’apporter du désinfectant et des pansements ? demanda-t-il à son ami. Celui-ci alla chercher sa trousse à la cuisine.

    Derek guida la jeune fille jusqu’au fauteuil le plus proche. Je dois regarder ta main pour voir s’il n’y a pas des éclats de verre dans ta peau, lui annonça-t-il. Il approcha son visage de la main qu’il inclina dans tous les sens dans le but de repérer les éventuels débris en les faisant étinceler à la lumière. Je ne vois rien. Tu as mal ? Meredith hocha la tête. Mark déposa sur la table de quoi la soigner avant de s’éclipser. Derek prit une compresse stérile qu’il imbiba de désinfectant et la passa délicatement sur la paume de son amie.

    Je suis vraiment désolée, chuchota Meredith, gênée. Je ne sais pas ce qui m’a pris.

    Ah tais-toi, grogna Derek. Ce n’est rien. Il regarda à nouveau la main de son amie. Ce n’est même pas la peine de mettre un pansement.

    Meredith jeta un regard distrait à sa main. Tant mieux, dit-elle d’une voix étranglée. Tout à coup, elle releva la tête vers Derek et il vit qu’elle pleurait. Pourquoi est-ce qu’il m’a fait ça ? lui demanda-t-elle avec désespoir. Elle éclata en sanglots en s’abattant contre la poitrine de Derek.

    Jamais ce dernier ne l’avait vu aussi malheureuse. Mais tout aussi poignante qu’elle fût, cette crise était salutaire, il le savait. Elle allait permettre à Meredith d’évacuer la pression qui pesait sur elle depuis longtemps, et qui avait atteint son comble la veille. Il la reprit dans ses bras et s’assit, avec elle sur ses genoux, la berçant comme si elle était une petite fille en quête de sommeil. Pleure, mon bébé, pleure. Si ça te fait du bien, alors, ne te retiens pas. Meredith s’agrippa au cou de Derek et enfouit la tête contre son épaule, en sanglotant de plus belle.

    Mark, qui observait la scène de loin, se sentit de trop. Il s’approcha du couple et fit des signes de la main pour attirer l’attention de son ami. Celui-ci releva la tête vers lui. Ça fait des plombes que je suis parti, il faut que je retourne à la clinique, chuchota-t-il. Derek l’approuva d’un signe de tête. Mark lui montra les éprouvettes qu’il avait en main. Je vais apporter ça au labo. Je te préviens dès que j’ai les résultats. Si tu as besoin de moi… Il mima quelqu’un qui téléphonait. Derek lui répondit par un clignement d’yeux. Mark posa un regard compatissant sur Meredith qui pleurait plus silencieusement. Ça va aller, ça va aller. N’oublie pas ce que je t’ai dit. Il passa la main sur la tête de la jeune fille. Tu es forte, Mer. Tu vas t’en sortir.

    Derek le regarda avec un air étonné. Depuis quand tu l’appelles Mer ?

    Depuis tout à l’heure, répondit Mark. C’est venu comme ça. Mais si ça te dérange…

    Non, pas du tout, assura Derek en souriant. Pourquoi ça me dérangerait ? Ce diminutif était la preuve que son ami avait vraiment adopté Meredith, que celle-ci avait été acceptée dans leur clan, la preuve aussi que lui-même ne s’était pas trompé en la distinguant.

    Oh avec toi, on ne sait jamais, ironisa Mark. Il retourna à la cuisine pour ranger sa trousse tout en observant son ami qui parlait à l’oreille de Meredith. A les voir ainsi, il se dit qu’il ne devait se faire aucune illusion. La chasse était réservée et pour un bon moment certainement. Bah, tant mieux pour eux, se dit-il. Moi, de toute façon, je ne ferais que m’amuser avec elle. Il sortit de la maison sans que ses amis se rendent compte de son départ.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Lundi 16 Janvier 2017 à 20:34

    Bonsoir à tous,

    Merci pour la suite,

    Ah Meredith  c'est triste de la voir comme ça mais il faut tout ça sorte le chemin sera long mais oui elle s'en sortira j'en suis convaincue .

    Je cite:

    " Moi, de toute façon, je ne ferais que m’amuser avec elle."  

    Meredith n'a pas besoin d'un homme qui s'amuse avec elle mais d'un homme qui l'aime yes. Elle aurait eu des sentiments pour le chirurgien plasticien elle se serait rendue compte de ça elle aurait mis un terme à la relation . Bonne soirée à tous.

     

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