• CHAPITRE 4

    Meredith était allongée aux côtés de Cristina. La pénombre de la chambre ne lui permettait pas de la voir mais elle devinait que son amie dormait sereinement, malgré les épreuves de la journée. Sans doute, au fond de son cœur, était-elle soulagée d’avoir retrouvé sa liberté. Ce n’était pas son cas. Elle n’était pas heureuse d’avoir rompu avec Derek. Mais elle avait dû s’y résoudre, pour lui comme pour elle. Elle savait que, depuis un certain temps, un fossé s’était creusé entre eux. Elle en avait eu la confirmation quand il lui avait dit avoir flirté avec une inconnue. Cette rencontre constituait, selon lui, le moment fort de sa semaine. Elle en avait éprouvé une certaine jalousie mais, comme à son habitude, elle n’avait pas réagi de la façon adéquate. Cet après-midi, elle lui avait suggéré de reprendre sa liberté. Il l’avait assuré en être incapable. Elle était l’amour de sa vie. Elle avait été heureuse de l’entendre révéler la force de ses sentiments. Mais il lui avait également confié sa difficulté à gérer ses silences et à accepter son besoin de distance. Elle avait compris qu’il lui lançait un appel au secours et elle avait été tentée de lui répondre favorablement. Mais elle ne l’avait pas fait. Il lui fallait d’abord une preuve.

    Elle avait tout misé sur Cristina et elle avait perdu. Elle s’était raccrochée à l’espoir fou que le mariage de son amie sonnerait la fin de ses moments noirs et qu’elle aurait droit, elle aussi, au happy end. Mais ce n’était qu’une illusion. Il n’y aurait jamais de happy end. Cristina et elle étaient différentes, elles n’étaient pas faites pour être heureuses. Le discours de Burke avait également contribué à lui ouvrir les yeux. Un jour, immanquablement, Derek, tout comme Preston avec Cristina, aurait exigé d’elle certains changements. Déjà, il ne l’acceptait plus telle qu’elle était. Il attendait d’elle qu’elle communique, qu’elle extériorise ses sentiments. Elle avait essayé mais elle n’y était pas parvenue. Elle n’avait jamais appris à exprimer ses émotions. Elle avait plutôt tendance à se refermer comme une huître. De tout temps, elle avait fonctionné de cette façon, elle ne pouvait rien y changer. Maintenant, elle en était sûre, elle ne connaîtrait jamais le bonheur. Voilà pourquoi elle avait décidé de rompre avec Derek. Voilà pourquoi elle l’avait libéré. Elle ne voulait plus qu’il souffre par sa faute. Dorénavant, ils suivraient des chemins différents. Cette pensée, bien plus que la perspective de vivre seule, la terrassa. Elle se recroquevilla sur elle-même et laissa couler ses larmes.

    Le bruit de ses reniflements réveilla Cristina. Meredith… ça ne va pas ?

    Meredith parla d’une voix étranglée. Si, si. Tout va bien. Rendors-toi.

    Cristina alluma la lampe de chevet et se tourna vers son amie. Non. Tout ne va pas bien. Tu pleures. Elle s’assit. Qu’est-ce que tu as ?

    Meredith essuya rapidement ses larmes avec la manche de son tee-shirt avant de s’asseoir à son tour. Un peu de vague à l’âme, c’est tout.

    Ton McDreamy te manque tant que ça ? l’interrogea Cristina avec un ton un brin ironique. Malgré tous ses efforts, elle n’avait jamais compris ce que son amie pouvait bien trouver à ce bellâtre au brushing impeccable et au sourire étincelant. Tu sais, si tu veux aller le retrouver, vas-y. Ne t’en fais pas pour moi. Ça va, je n’ai pas besoin d’une nounou.

    Non. J’ai dit que je resterais avec toi. Je reste.

    Cristina haussa les épaules  Comme tu veux... Elle se laissa retomber sur son oreiller. Dis-moi, tu lui as parlé de notre projet ? Il est au courant de mon emménagement ?

    Non, répondit Meredith d’un ton las. Mais ce n’est pas grave.

    Cristina fit une grimace dubitative. Ecoute, je ne veux pas créer de problèmes. Burke a dit que je pouvais rester ici jusqu’à ce que je trouve autre chose, donc… Je comprendrais que Derek n’ait pas envie de voir encore un de la bande débarquer chez vous.

    Ça n’a plus d’importance, Cristina, fit Meredith, la voix étranglée.

    Que veux-tu dire ? Cristina se rassit une fois encore pour scruter l’expression de sa camarade. Meredith… Tu es vraiment bizarre… je veux dire, tu es bizarre tout le temps, mais aujourd’hui plus que d’habitude. Ce n’est pas à cause de moi, tout de même ? Comme Meredith ne répondait pas, Cristina leva légèrement les yeux au ciel en prenant un air détaché. Je m’en remettrai, tu sais. Il n’y a pas mort d’homme. Je ne suis pas de l’étoffe de celles qui se marient, c’est tout. Je me suis fait une raison et, de toute façon, je m’en fous.

    Je sais ce que tu veux dire. Moi aussi, je… Meredith se remit à pleurer. J’y croyais, Cristina, j’y croyais vraiment… mais tu m’as prouvé que… je n’y aurais pas droit, moi non plus… Mais moi, je ne m’en fous pas du tout.

    Cristina fronça les sourcils. Ho ho ho ! De quoi parles-tu, là ? Explique-toi, Meredith.

    Derek et moi, c’est terminé, laissa enfin tomber Meredith.

    Cristina ouvrit de grands yeux stupéfaits. Hein ! s’exclama-t-elle. Depuis quand ?

    Cet après-midi, à la chapelle, lui expliqua son amie d’une toute petite voix. Juste après que Burke t’ait dit…

    Mais pourquoi ? Ça n’a rien à voir avec moi, j’espère !

    Nous sommes les mêmes, Cristina, couina Meredith avec des accents de désespoir. Nous ne sommes pas faites pour être heureuses. Nous sommes des chirurgiennes, rien d’autre.

    Cristina souffla bruyamment. Pfft ! Je n’ai jamais rien entendu de plus stupide, Meredith. Derek et toi, ça fonctionnait bien.

    Toi et Burke aussi, non ? répliqua Meredith.

    Cristina grimaça. Oui et non. Il voulait que je sois une autre personne que celle que je suis. J’ai voulu lui faire plaisir mais je n’aurais pas tenu le coup très longtemps.

    Derek aussi veut que je sois quelqu’un d’autre, déplora tristement Meredith. Quelqu’un que je ne peux pas être.

    Ah les mecs ! Tous les mêmes. Cristina donna un léger coup de coude à sa voisine. Tu veux que je te dise ? Tu as raison. Nous ne sommes pas des femmes comme les autres, nous sommes des chirurgiennes, asséna-t-elle avec fierté. Et à mon avis, c’est bien mieux !


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 23 Octobre 2014 à 22:41

    Bonsoir à tous, pauvre Meredith elle est aussi malheureuse que Derek cry

    Ce n'est pas parce que le mariage de Christina a avorté et qu'elle a du mal à exprimer ses sentiments à Derek qu'elle doit se résigner et se dire qu'elle ne sera jamais  heureuse;

    'D'accord c'est plus facile à  dire qu'à faire mais on a rien sans rien il faut qu'elle se batte pour leur couple, moi je suis  sûre qu'un jour elle sera pleinement heureuse yes.

    Bonne nuit à tous.

    2
    Valerie
    Vendredi 24 Octobre 2014 à 11:13

    Il faut que Meredith arrête de faire un parallèle entre sa vie et celle de Cristina, entre sa relation avec Derek et celle que Cristina avait avec Burke. Ce sont deux histoires différentes, et voir Meredith si malheureuse sans son Mc Dreamy prouve à quel point elle tient à lui.

    Alors ce n’est pas parce que Burke et Cristina ont rompu, qu’elle doit faire de même avec Derek, non. no

    3
    sammy
    Mardi 28 Octobre 2014 à 00:46

    Mais pourquoi Meredith calque sa vie sur celle de Cristina. Elles sont totalement différentes, pour preuve, Meredih ne se remet pas de sa rupture avec Derek. et moi non plus d'ailleurscry

    4
    Van
    Samedi 7 Février 2015 à 00:01

    Qu' est ce qu' elle est chiante! Pourquoi elle fait comme Cristina? Elles sont peut être chirurgienne oui mais elles sont différentes.  

    Et Meredith n' a pas vraiment l' air heureuse que sa relation avec Derek soit terminé. Il lui manque et elle m enerve quand elle joue à la fille détachée. 

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