• CHAPITRE 357

    Le discours de Cristina avait taraudé Meredith tout au long de la journée mais, malgré l’insistance de son amie, rien n’avait pu la décider à accepter l’idée de subir une prise de sang. Elle s’en était tenue à son idée première, reculer l’échéance, le moment où il lui faudrait prendre une décision qui, forcément, mécontenterait l’une des deux parties concernées. Elle avait tant bien que mal assumé son travail, donnant le change à ses collègues et patients, réussissant, avec la complicité de Cristina, à dissimuler ses malaises. Elle avait été réconfortée par le fait que son amie était de son côté, et que, comme toujours, elle la soutiendrait, quoi qu’il arrive. A la fin de la journée, elle avait retrouvé Derek dans le grand hall. Depuis qu’ils vivaient ensemble, il avait pris l’habitude de l’attendre pour rentrer, revenant même la chercher lorsqu’il était en congé ou qu’il avait fini plus tôt qu’elle. Ils se dépêchaient alors de revenir chez eux, appréciant de se retrouver dans leur nouvel appartement. Immense, confortable, très lumineux, avec une vue magnifique sur l’océan, il leur coûtait certes une fortune en location mais Meredith avait dû admettre qu’il en valait la peine. Tous les soirs, elle était pressée de se retrouver dans son accueillant cocon, avec son compagnon. Mais ce soir-là, elle redoutait le tête-à-tête. Elle connaissait suffisamment Derek pour savoir qu’elle ne pourrait pas l’abuser longtemps. Et effectivement…

    Elle sortait de la salle de bain et se dirigeait vers le lit quand Derek l’arrêta en passant le bras autour de sa taille. Viens voir par ici. Il l’attira à lui et lui fit relever le menton. Ça ne va pas ? Elle allait lui répondre que tout allait bien quand il la devança. Et ne me dis pas que tout va bien, je vois que quelque chose ne tourne pas rond. Comme elle se mordillait la lèvre inférieure, sans répondre, il insista. Meredith… Elle sentit les larmes monter à ses yeux et se blottit contre lui. Tout en lui caressant le dos et la nuque, il la questionna gentiment. Meredith… dis-moi, dis-moi ce qui ne va pas.

    Elle fut incapable de lui mentir. Je… j’ai des nausées… J’ai vomi…

    Derek s’écarta légèrement pour la regarder. Qu’est-ce que tu as ? s’inquiéta-t-il. Une indigestion ?

    Ne pouvant pas soutenir son regard inquisiteur, Meredith baissa les yeux. Non, ce n’est pas ça… J’ai peur que… je crois… J’ai du retard, lâcha-t-elle enfin.

    Derek fronça les sourcils. Du retard ? répéta-t-il, comme s’il n’arrivait pas à comprendre l’information qu’elle venait de lui livrer. Soudain, ses lèvres s’étirèrent en un sourire ravi. Tu veux dire que… tu es enceinte ?

    Il voulut serrer Meredith contre lui mais elle le repoussa. Non ! cria-t-elle. Enceinte ? Et puis quoi, encore ? Je prends la pilule, je ne peux pas être enceinte.

    Ce déni de la réalité fit sourire Derek. Ce sont des choses qui arrivent, pourtant, tu le sais.

    C’est de ta faute aussi, aboya Meredith, pleine de hargne. Si tu avais pris des précautions…

    Pardon ? s’écria Derek. Tu veux parler des préservatifs ? Il ne put cacher sa stupéfaction. On n’en utilise plus depuis le bal de promo et tu n’y as rien trouvé à redire, à ce que je sache. Tu ne vas pas me le reprocher maintenant, tout de même ! De mauvaise foi, Meredith ne répondit pas, se contentant de hausser les épaules. Il la reprit contre lui et cette fois, elle se laissa faire. Ce retard, il est important ?

    Cinq jours, lui révéla-t-elle de mauvaise grâce.

    Et tu n’as pas pensé à te rassurer en faisant un test ? s’étonna Derek.

    Non, répondit Meredith dans un souffle.

    Derek la reprit contre lui. Meredith… Elle tenta de se dégager mais il la retint. Arrête, arrête, calme-toi. Il serra sa nuque dans sa main, la massa doucement, lui chuchotant des mots d’apaisement à l’oreille, attendant qu’elle se reprenne. Ce n’est rien, n’aie pas peur. Après l’avoir fait asseoir sur le lit, il déplaça un fauteuil, pour être assis face à, elle, et lui prit les deux mains. Tu peux compter sur moi. Je suis là. D’accord ?

    Mais tu ne comprends pas, geignit Meredith.

    Qu’est-ce que je ne comprends pas ?

    Si jamais je suis… Je ne veux pas d’enfant ! asséna-t-elle énergiquement.

    J’en veux, moi, lui dit doucement Derek. Tu le sais. Nous en avons déjà parlé.

    Oui mais ce n’était que des paroles en l’air, objecta Meredith.

    Derek secoua la tête. Pas pour moi, Meredith.

    Elle le regarda avec un air désolé. Je ne suis pas prête.

    Il réussit à lui cacher sa déception. Bon, écoute, de toute façon, ce soir, on ne peut rien faire. Donc, on va essayer de dormir. Et demain, tu feras une prise de sang et comme ça, nous serons fixés. Et alors seulement, nous pourrons en parler sérieusement. Il ouvrit les draps et s’allongea sur le lit, en faisant signe à Meredith de venir près de lui.

    Elle se précipita dans ses bras et ferma les yeux, sachant déjà qu’elle ne trouverait pas le sommeil. Derek, qu’est ce qu’on va faire si jamais… ?

    Il sera temps d’en parler si cela se confirme, dit-il sur un ton apaisant. Pour le moment, il faut que tu dormes. Il la serra plus fort contre lui et posa sa bouche sur son front.

    Meredith se redressa pour lui parler face à face. Mais tu avais l’air si content quand…

    Derek éleva une main pour la passer dans les cheveux de la jeune femme. Meredith, je t’aime plus que tout et j’aime les enfants. Alors, avoir un enfant de toi… Ecoute, c’est encore de l’ordre du rêve pour le moment, mais si ça devient une réalité, je ne vais pas m’en plaindre.

    Mais là, tout de suite, dit Meredith sur un ton catastrophé. J’en ai encore pour des années d’études, et ma carrière… et moi, tout simplement. Je ne me sens pas du tout capable d’élever un bébé ! Elle se laissa retomber sur le lit.

    Derek se mit sur le côté, en la regardant. Ça ne sert à rien de continuer à discuter de ça tant qu’on ne sait rien. Alors, nous verrons demain. D’accord ?

    Elle tourna la tête vers lui. Et si jamais…

    Il leva légèrement les yeux. Bon, arrête de paniquer, tu veux bien ? Demain, on fera le test pour être sûr.

    Meredith se tut quelques secondes avant de reprendre le fil de ses idées. Comment ça se fait que tu n’as jamais eu d’enfant avec Addison ? En onze ans, vous avez eu largement le temps d’en faire, pourtant.

    Derek se releva et s’appuya sur un coude. Quand j’ai évoqué le sujet, elle n’a pas voulu. Elle n’était pas prête. Et elle a eu fichtrement raison. Je ne veux pas faire vivre l’horreur d’un divorce à mes enfants

    La jeune femme ouvrit de grands yeux. Et tu es prêt à avoir un enfant avec moi, alors que cela fait plusieurs fois qu’on se sépare ?

    D’un bond, Derek fut au-dessus d’elle. Il lui sourit et dans son sourire, il y avait tout l’amour qu’il éprouvait pour elle. Oui, parce que malgré nos séparations, je sais que nous sommes faits l’un pour l’autre et qu’une fois nos difficultés aplanies, nous vieillirons ensemble, avec nos enfants autour de nous. Il l’embrassa et elle lui rendit son baiser, en enfouissant les mains dans son épaisse chevelure.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mardi 26 Avril 2016 à 19:34

    Bonsoir à tous merci pour la suite,

    Comme toujours Derek sait trouver les mots (il a raison ils verront demain ce qu'il en est yes ) et puis quelle belle déclaration d'amour oops. Bonne soirée à tous.

    2
    sammy
    Mardi 26 Avril 2016 à 23:20

    Heureusement que Derek est arrivé à apaiser un petit peu Meredith. Demain, il sera temps de trouver la solution si elle est effectivement enceinteyes

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