• CHAPITRE 33

    Je suis dispensée du fauteuil roulant, j’espère ? demanda Meredith, la mine légèrement boudeuse, quand elle aperçut l’engin dans le couloir.

    Derek sourit. Je pense qu’effectivement je peux vous épargner ce supplice. Il brandit son index en l’air et l’agita doucement devant le visage de la jeune fille. Mais vous devez me promettre de ne pas me traîner en justice si vous tombez avant d’avoir quitté la clinique.

    Déconcertée, Meredith plissa un peu les yeux. En justice ?

    Derek hocha la tête de haut en bas. Vous pourriez m’accuser de négligence, dire que vous étiez encore trop faible pour marcher, qu’en tant que médecin, j’aurais dû être plus prudent… Ça se produit tous les jours, vous savez.

    Vous avez de drôles de manières dans les grandes villes, fit remarquer Meredith.

    Des manières qui peuvent rapporter des millions de dollars à ceux qui les adoptent, répliqua Derek.

    Meredith fit une moue dubitative. Oui peut-être, mais ce serait mal venu quand même, après tout ce que vous avez fait pour moi.

    Je n’ai fait rien d’autre que mon job, vous savez, objecta Derek. On y va ? J’ai des patients qui m’attendent. Et il faut que je récupère mon ami, sinon, je risque de ne plus le revoir avant longtemps. Dans un geste protecteur, il la prit par le bras pour la guider dans le dédale des couloirs.

    Ils venaient de passer devant le bureau des infirmières lorsque Rose surgit devant eux. Derek, dit-elle d’un ton sec. Le chirurgien la transperça de son regard acier. Impressionnée, la jeune femme adopta aussitôt un ton moins belliqueux. Il faut vraiment qu’on parle.

    Pas maintenant, répondit durement Derek en faisant passer Meredith devant lui.

    Tu n’as pas le droit de me traiter comme ça, protesta Rose. J’exige de…

    Pas main-te-nant, répéta Derek d’une voix glaciale en détachant chaque syllabe. Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, je ne suis pas seul. Il la prit vigoureusement par le bras. Et dites-vous bien que vous n’avez rien à exiger.

    Affreusement gênée, Meredith s’éloigna de quelques pas. Elle observa discrètement la jeune femme en se demandant qui elle était et ce qu’elle avait fait pour mériter un tel traitement. Apparemment, le médecin pouvait être charmant avec ses patients mais il était fort désagréable avec ses collaborateurs. Dr Jekyll et Mr Hyde, pensa-t-elle. Derek lâcha l’infirmière et, sans plus se préoccuper d’elle, ni de sa patiente, reprit sa route, en avançant à grandes enjambées. Meredith trottina derrière lui. Je sais que vous êtes pressé de rejoindre votre ami mais j’ai dû mal à vous suivre, se plaignit-elle après quelques instants.

    Derek s’arrêta et se tourna vers elle. Il remarqua alors qu’elle était pâle et essoufflée. Désolé, je n’ai pas pensé à vous, avoua-t-il franchement. Il posa une main amicale sur son épaule. Ça va ? Vous voulez vous reposer un instant ? lui demanda-t-il avec une douceur qui contrastait singulièrement avec le ton qu’il avait employé avec Rose.

    Troublée par les yeux bleus qui venaient de plonger dans les siens, Meredith se mit à bafouiller. Non… ça… ça va. Je… je dois… vraiment… y aller. J’ai… j’ai du… travail qui m’attend. 

    Comment ça, du travail ? Le regard de Derek se fit sévère. Il n’en est pas question. Vous allez me faire le plaisir de vous reposer. Et je ne veux plus vous voir sur une échelle. Meredith n’osa protester. Ils prirent l’ascenseur. Lorsque les portes s’ouvrirent sur le rez-de-chaussée, Meredith salua poliment les gens qu’elle croisa et remarqua à nouveau que le médecin ne prenait pas cette peine.

    Ils venaient de traverser le grand hall lorsque Meredith vit venir vers eux une belle femme brune et potelée, en blouse blanche. Sans même daigner accorder un regard à la jeune fille, cette femme s’adressa au chirurgien d’une voix que Meredith qualifia de sensuelle mais agaçante. Derek, mon chou, quand est-ce qu’on peut se voir ? Callie, car c’était elle, posa une main parfaitement manucurée sur le bras du chirurgien. J’aimerais te parler du cas de Madame Thomson.

    Derek regarda sa montre. Accorde-moi une heure et on en discute à mon retour, devant un bon café. Il gratifia sa collègue d’un chaleureux clin d’œil et recommença à marcher vers la sortie, Meredith sur ses talons.

    Vous savez, si vous êtes en retard, je peux très bien rentrer à pied, lui dit-elle alors qu’ils arrivaient sur le parking.

    J’ai dit que je vous raccompagnais. Il faudra que je vous le dise en chinois pour que vous compreniez ? s’écria Derek, exaspéré.

    J’ai très bien compris ! riposta Meredith, agacée qu’il la traite encore comme si elle était stupide. Mais je ne voudrais pas que votre femme vous reproche de…

    Derek lui coupa la parole avec de grands yeux étonnés. Ma femme ?


  • Commentaires

    1
    Camille-flow
    Jeudi 27 Mars 2014 à 20:56

    Bon ok Derek est physiquement attirant mais alors là, à changer  de caractère tout le temps il commence à me taper sur le système!!

    2
    Nolcéline 97234
    Jeudi 27 Mars 2014 à 21:00

    Bonsoir à tous, Derek est toujours aussi désagréable c'est le moins qu'on puisse dire!

    Ceci dit Rose est masochiste ma parole elle n'a pas compris  que Derek n'a plus rien à faire d'elle!

    Il me semble que la fois dernière lors de leur dispute il a été clair pourtant!

    Bonne soirée à tous.

     

    3
    Valerie
    Jeudi 27 Mars 2014 à 22:08

    Derek est peut être un sale type, mais cette pauvre Rose, quelle cruche yes

    4
    Eoline
    Lundi 31 Mars 2014 à 11:14

    Le "cas de Madame Thomson." c'est bien celui qui se résout sur canapé, non?

    5
    sammy
    Lundi 31 Mars 2014 à 22:35

    Rose est stupide ou bien elle le fait exprès ???

    6
    Béné
    Mardi 1er Avril 2014 à 22:37

    Rose fait tout pour se prendre un retour de famme en beauté!


    Derek passe du charmant docteur au type arrogant, il a vraiment un souci!

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