• CHAPITRE 327

    Quelques minutes plus tard, les deux hommes étaient attablés dans un restaurant du quartier. Je suis inquiet pour Meredith, annonça Derek après qu’ils aient passé leur commande.

    Inquiet ? Pourquoi ? demanda Mark. Elle a l’air bien pourtant.

    Ce matin, quand j’ai débarqué chez elle, elle dormait avec un pyjama de flanelle, sous la couette, dans une chambre surchauffée, expliqua Derek.

    Mark haussa les épaules. Et alors ? Elle couve peut-être quelque chose.

    Je sais mais, là, c’était autre chose, insista Derek en jouant nerveusement avec la serviette. J’ai presque dû la secouer pour qu’elle se réveille. Son pouls battait trop lentement, elle était en sueur. Elle était complètement dans les vaps. Il releva la tête vers son ami. Sur sa table de chevet, il y avait des benzodiazépines.

    Elle en avait pris beaucoup ? se renseigna Mark, les sourcils relevés.

    D’après elle, seulement un, répondit Derek sans grande conviction.

    Ça voudrait dire qu’elle ne supporte pas un des composants, déduisit Mark. C’est possible. Elle devrait en parler au médecin qui les lui a prescrits.

    Il n’y a pas de médecin, répliqua Derek avec rage. Il n’y a que l’autre con.

    Mark ouvrit de grands yeux stupéfaits. Son pote ? George, l’ahuri de service ?

    Ouais, celui-là, confirma Derek. Si je ne me retenais pas…

    Eh bien, ne te retiens pas, nom de Dieu ! l’encouragea Mark. On n’a pas besoin qu’un connard pareil nous fasse de la concurrence.

    Il y a pire. Je suis entré dans sa chambre ce matin et j’y ai trouvé… Derek s’interrompit, le temps que le serveur leur présente la bouteille de vin qu’ils avaient commandée et qu’il remplisse leurs verres. Ce salaud a volé un sous-vêtement de Meredith, reprit Derek après le départ du jeune homme. Et il l’a camouflé sous son oreiller.

    Il ne peut pas avoir la fille, alors il vole sa petite culotte pour la renifler, commenta Mark avec un air méprisant.

    S’il n’avait fait que ça ! J’ai retrouvé le tanga dans un état ! Derek fit une grimace de dégoût. Je te passe les détails. 

    Qu’est-ce que tu as fait ?

    Derek but une gorgée de vin. J’ai remplacé la culotte par un mot, histoire de montrer que je savais, que je veillais au grain. L’arrivée du serveur avec les plats le fit taire encore une fois.

    Tu as prévenu Meredith au moins ? dit Mark tout en regardant avec appétit la pizza épinards et féta que le serveur venait de déposer devant lui.

    Derek secoua la tête. Non. Ça ne ferait que la faire paniquer un peu plus. D’ailleurs, je compte sur toi pour tenir ta langue. Il commença à manger sans entrain ses penne all’arrabbiata.  

    Comme tu veux, promit Mark. Mais si tu veux mon avis, tu as tort. Si elle était au courant, elle se méfierait plus de lui et…

    Derek lui coupa la parole un peu sèchement. Elle est suffisamment sous pression pour le moment, je ne veux pas en rajouter.

    Mark découpa énergiquement un morceau de pizza. Et pour les médicaments, qu’est-ce que tu comptes faire ?

    On a eu une discussion, je lui ai fait un peu peur. Elle m’a promis qu’elle ferait attention. Derek fit un sourire attendri. La pauvre, je comprends qu’elle craque parfois. Elle a tellement de choses à gérer. La boutique, sa tante, moi…

    Qu’est-ce qu’elle a, sa tante ? baragouina Mark, la bouche pleine de pizza.

    Un Alzheimer stade 2, lui apprit Derek qui, au contraire de son ami, touchait à peine à son plat. Comment veux-tu qu’une gamine de son âge fasse face à ça ? Ses amis s’en foutent. Il y a bien une dame qui aide mais elle ne va pas tarder à être dépassée, elle aussi.

    En le voyant tellement tourmenté par tout ce arrivait à Meredith, Mark se retint de faire un commentaire sur l’intérêt qu’il portait à celle qui n’était censée qu’être une camarade de jeux érotiques. Ce n’était pas le moment. Tu seras là pour la soutenir, se contenta-t-il de dire. La neuro, c’est ton domaine. Tu vas pouvoir la conseiller et l’aider. Pour le reste, je pourrais lui parler des benzodiazépines, moi aussi.

    Derek hocha une fois encore la tête, avec un air buté. Je l’ai déjà fait. On ne va pas y revenir.

    Mark grimaça légèrement. Ecoute, ne le prends pas mal mais il me semble qu’elle ne tient pas vraiment compte de ce que tu lu dis. Et c’est logique, ajouta-t-il devant le regard noir de Derek. Tu es son ami, son amant, elle ne peut pas te considérer comme son docteur aussi. Avec moi, ce serait plus facile. Et puis, qu’est qu’on perd à essayer ?


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mardi 12 Janvier 2016 à 23:08

    Bonsoir à tous merci pour la suite je crois qu'avec Derek elle a bien compris mais une deuxième couche ne ferait pas de mal ça l'en dissuadera définitivement d'en prendre du moins pas sans prescription médicale, mais si seulement vous saviez la raison pour laquelle elle est dans cet état, que c'est à cause de George qui lui fait ingérer je ne sais quoi à son insu aww vous auriez une raison supplémentaire de lui donner une  bonne correction yes.

    Bonne nuit à tous.

    2
    sammy
    Jeudi 14 Janvier 2016 à 00:53

    C'est bien que Mark s'inquiète aussi de Meredith et un deuxième conseil ne peut pas faire de malyes Même si c'est ce malade de Georges qui fait du mal à Meredithfrown

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