• CHAPITRE 291

    Anéantie par l’émotion et assommée par le calmant de Kathleen, Meredith dormit toute la matinée. Lorsqu’elle se réveilla, elle décida de rester dans sa chambre, pour ne pas devoir encore affronter la colère de Derek ou tout du moins, se voir poser une série de questions auxquelles elle n’avait pas de réponse. Elle s’occupa en feuilletant quelques bandes dessinées qu’elle trouva sur une étagère. A plusieurs reprises, elle entendit Derek qui passait et repassait dans le couloir et elle devina qu’il collait son oreille contre la porte pour guetter les bruits qu’elle pouvait faire. Mais, bien qu’elle sache qu’il s’inquiétait pour elle, elle choisit de rester silencieuse. Vers 15h, elle ouvrit doucement sa porte et après, s’être assurée que Derek n’était pas dans les parages, courut sur la pointe des pieds jusqu’à la salle de bains. Elle se livra au même manège pour revenir dans sa chambre, dont elle ne sortit que peu de temps avant l’heure du diner chez Kathleen. C’est avec la boule au ventre qu’elle rejoignit Derek dans le salon.

    Ils se regardèrent, mal à l’aise, ne sachant trop que dire. C’est Derek le premier qui rompit le silence. Je suis désolé pour ce matin. Je n’aurais pas dû crier comme je l’ai fait.

    Meredith fut rassurée de le trouver dans de meilleures dispositions. Non, c’est moi, reconnut-elle. J’ai dit des choses que je… je n’aurais pas dû. Alors, disons qu’on est quitte. Elle fut un peu désappointée de le voir marquer son accord par un simple signe de tête. Ça va, ma tenue, pour aller chez ta sœur ? lui demanda-t-elle dans un effort désespéré de nouer le dialogue. Je ne savais pas trop comment m’habiller, alors…

    Derek lui jeta un regard furtif, à peine le temps de noter qu’elle portait un simple jean et un débardeur de couleur parme. Oh tu sais, ce n’est qu’un diner en famille. Pas la peine de se mettre sur son trente-et-un.

    L’indifférence qu’i lui manifestait fit mal à Meredith. Très bien. On y va ? proposa-t-elle d’une voix étranglée.

    Derek se méprit sur la cause de son émotion. Meredith, tu es sûre de vouloir faire ça ? s’enquit-il avec une sincère sollicitude qui rasséréna un peu la jeune femme. Rien ne t’y oblige. Si tu veux, je peux décommander…

    Elle secoua la tête. Non, j’ai promis à ta sœur de venir, alors je dois y aller. De toute façon, si je veux m’en sortir, il faut que j’affronte l’extérieur.

    Dix minutes plus tard, à peine, ils étaient chez Kathleen. Ils avaient à peine mis le pied dans la maison que Derek fut assailli par sa famille. Embrassé par ses sœurs tout en échangeant des poignées de mains viriles avec ses beaux-frères, il souleva dans ses bras les enfants qui lui sautaient au cou. Meredith eut l’impression d’être au milieu d’une foule en délire acclamant son idole. Elle sentit l’angoisse monter imperceptiblement en elle. Elle n’était pourtant pas au bout de ses peines car, quand ils en eurent fini avec leur héros, ils se tournèrent vers elle. Comme dans un brouillard, elle commença à serrer des mains, sans savoir à qui elles appartenaient, bien qu’elle entendît vaguement Derek faire les présentations. Nancy, que tu connais déjà… Lizzie, ma troisième sœur. Il y a encore Amy mais tu ne la verras pas, parce qu’elle a été retenue à New York… Dave, le mari de Nancy… Ethan, celui de Lizzie… et puis les enfants, Amanda… Emily… Logan… Chris… Il y avait tellement de bruit et tellement de visages autour d’elle que Meredith commença à paniquer. Elle tentait de se maitriser quand, soudain, un garçonnet surgit de nulle part et la bouscula en poussant un cri de guerre. Elle y répondit par un cri de frayeur et se jeta dans les bras d’un Derek furieux qui fit signe à ses sœurs d’emmener leur progéniture. Il attendit d’être seul avec son amie pour lui faire lever la tête. Meredith… Regarde-moi… Mer… Elle ouvrit les yeux à contrecœur. C’était juste un de mes neveux. Tu ne risques rien ici. Ma famille est exubérante mais personne ne te veut du mal. Il vit dans ses yeux qu’elle en doutait. Tu préfères qu’on s’en aille ? Si tu n’es pas prête, ce n’est pas grave. Personne ne t’en voudra, tu sais.

    Meredith referma les yeux quelques secondes puis les rouvrit à nouveau et hocha la tête. Non, ça va aller, murmura-t-elle. Je vais y arriver, il le faut. Elle le regarda avec un air désespéré. Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi, maintenant ?

    Derek ne put s’empêcher de penser que le fait qu’elle se préoccupe de l’opinion de sa famille à son égard prouvait sans doute que, tout au fond d’elle, inconsciemment peut-être, elle envisageait la possibilité d’en faire un jour partie. Il la serra un peu plus fort dans ses bras et lui sourit. Ne t’en fais pas pour ça. On en a vu d’autres avec ma sœur Amy. Un jour, je te raconterai.

    Kathleen revint dans la pièce. Tout va bien ?

    Meredith se dégagea de l’étreinte de Derek pour se tourner vers elle. Je suis désolée. Je ne voulais pas vous froisser. Vous êtes tous si gentils de m’accueillir si chaleureusement. C’est juste que… je n’ai pas l’habitude.

    Kathleen allait lui répondre lorsqu’une vieille dame aux cheveux blancs apparut derrière elle. Même si elle n’avait pas su qu’il s’agissait de la mère de Derek, Meredith l’aurait deviné, tant mère et fils se ressemblaient. Ne vous en faites pas pour nous, Mademoiselle, déclara Carolyn. Nous ne nous vexons pas pour si peu.

    D’une main dans le dos, Derek guida Meredith jusqu’à la vieille dame. Maman, je te présente Meredith… Meredith, voilà ma mère.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 21 Janvier 2016 à 19:53

    Bonsoir à tous,

    Eh bien nous y voilà nous y sommes Meredith ça va aller tout se passera bien yes.

    Bonne soirée à tous.

    2
    sammy
    Jeudi 21 Janvier 2016 à 21:36

    Enfin les présentations !!!

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :