• CHAPITRE 289

    Après avoir ouvert un bocal d’olives vertes qu’il achetait tout spécialement dans une épicerie grecque, Mark revint au salon. Est-ce que cela veut dire que tu es casé maintenant ? demanda-t-il en ne cachant pas qu’il était sceptique.

    Casé ? Derek eut un mouvement de recul. Grands dieux non ! Il refusa d’un signe de tête les amuse-gueules que son ami lui présentait.

    Mark déposa les olives et les chips sur la table du salon avant de se rassoir. Alors, en quoi elle consiste, votre relation ?

    Je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça une relation, reconnut Derek. On se verra une fois par semaine, on passera du bon temps ensemble. Pour le reste, rien ne change.

    Je ne perds pas mon copain de virée, alors ? insista Mark avant de lancer en l’air une olive qu’il rattrapa au vol avec sa bouche.

    En aucune façon, assura Derek. A l’exception du vendredi. Encore que, ça peut se négocier.

    Ah bon, le vendredi ! Parce que vous avez défini un jour en plus ? Vachement spontané, ça, se moqua Mark.

    C’est mieux comme ça. Je ne veux pas bouleverser ma vie et mes habitudes, se justifia Derek.

    Et votre relation, ou peu importe le nom que tu lui donnes, elle est exclusive ? se renseigna Mark, toujours aussi incrédule quant à l’engagement que son meilleur ami semblait avoir pris.

    Derek parut contrarié. Tu écoutes ce que je te dis ou pas ? A part le vendredi, rien ne change. C’est assez clair, non ?

    Mark sourit. D’accord. Et Meredith, elle le sait, ça ?

    Je lui ai dit qu’on aurait une relation ouverte, déclara Derek, mal à l’aise. En discutant avec Mark, il ne pouvait plus nier que ce qu’il avait proposé à Meredith était un marché de dupes. Il vida son verre d’un trait.

    Mark fronça légèrement les sourcils. Et elle a bien compris ce que ça impliquait, tu crois ? Derek haussa les épaules en signe d’ignorance. Tu aurais peut-être dû être plus clair, estima Mark.

    Derek se renfrogna un peu plus. Je passe mon temps à essayer de ne pas lui faire de peine. Tu me vois lui dire, ma chère Meredith, on couche ensemble tous les vendredis, mais les autres jours, je me tape qui je veux ? Il pensa aux yeux de Meredith débordant de confiance quand elle le regardait.

    Ça aurait eu le mérite d’être clair en tout cas, répliqua Mark. Parce que là… Je ne la connais pas très bien, mais le jour où elle va apprendre ce que tu fais le reste de la semaine, tu vas en prendre pour ton grade. Et à mon avis, ce jour-là, tu auras ton vendredi à nouveau libre, prédit-il.

    Par forcément ! dit Derek avec une assurance destinée avant tout à le convaincre lui-même Elle non plus ne veut pas d’une relation sérieuse. Elle se trouve trop jeune pour ça.

    Et tu y crois ? demanda Mark, dubitatif. Tu as vu comment elle te regarde ?

    Tu dis n’importe quoi, maugréa Derek. De toute façon, elle sait qu’elle ne doit pas tomber amoureuse de moi. Je le lui ai interdit.

    Ah alors ! s’écria Mark, hilare. Parce que, évidemment, il suffit que tu l’ordonnes pour que ça n’arrive pas. Si tu veux mon avis, c’est déjà trop tard. Cette fille est dingue de toi. Il ignora le regard furibond de Derek. Et pour elle, amour doit se conjuguer avec fidélité. Quand elle va apprendre que tu trempes ton cookie dans d’autres tasses que la sienne…

    Je n’ai pas l’intention d’aller lui raconter ce que je fais quand elle n’est pas là, si tu veux tout savoir, avoua Derek. Ce qu’elle ignorera ne lui fera pas de mal. D’où l’avantage aussi du jour défini.

    Mark dévisagea son ami avec intérêt. T’as peur de la perdre, hein !

    On ne perd que ce qui nous appartient et elle ne m’appartient pas, pas plus que je ne lui appartiens. Donc je n’ai absolument pas peur, prétendit Derek avec une mauvaise foi totale. Je ne suis pas amoureux d’elle, je couche avec elle, nuance. Je veux simplement éviter qu’elle ne souffre par ma faute.

    Ta grandeur d’âme te perdra, ironisa Mark. Et pour elle, ça se passe comment ? Vous avez une relation ouverte, n’est-ce pas ? Logiquement, ça veut dire qu’elle est libre de faire ce qu’elle veut du samedi au jeudi, non ? Libre de sortir avec d’autres hommes par exemple.

    Derek se raidit en lui lançant un regard menaçant. Ah non, tu ne vas pas remettre ça ! Je t’ai déjà dit que je ne voulais pas que t’approches d’elle. Enervé, il prit une petite poignée de chips qu’il mâcha avec hargne.

    Oh mais je ne te parlais pas de moi, précisa Mark. Mais de tous les autres.

    Quels autres ? grogna Derek.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 8 Octobre 2015 à 20:50

    Bonsoir à tous, ah bon Derek c'est comme ça tu peux te taper qui tu veux  mais Meredith non ?

    Même si on sait qu'elle ne le fera pas ça va dans les deux sens n'importe quoi.

    Si tu ne veux pas ça toi aussi tu n'as qu'à revenir sur ce que tu as dit et avoir une vraie relation avec Meredith avec tout ce que ça implique sinon rien n'empêche  cette dernière de faire ce qu'elle veut. Merci pour la suite et bonne soirée à tous.

    2
    Alba06
    Jeudi 8 Octobre 2015 à 22:12

    J'adore Mark et sa pertinence ! En plus, il est le seul à pouvoir mettre Derek devant ses contradictions. Reste à savoir combien de temps mettra Derek à comprendre ce qu'il ressent et ce qu'il veut vraiment.

    3
    sammy
    Jeudi 8 Octobre 2015 à 23:26

    Alors, si on a tout saisi, Derek peut faire ce qu'il veut mais pas Meredith !!! Bravo à Mark d'être perspicace.

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