• CHAPITRE 285

    Prévoyant, Derek referma la porte directement derrière lui, pour empêcher Cristina de le suivre. Bien que l’on fût en plein après-midi, la chambre était plongée dans la pénombre. A première vue, il sembla à Derek qu’elle était vide. Il appela Meredith qui ne répondit pas. Il s’apprêtait à passer dans la salle de bains lorsqu’il entendit comme un gémissement plaintif qui s’élevait d’un placard. Il revint sur ses pas et ouvrit précautionneusement les portes du placard. Il eut le cœur déchiré quand il découvrit Meredith, tapie tout au fond, se balançant d’avant en arrière, la tête dans les mains et baissée vers ses genoux. Laissez-moi, geignit-elle. Ne me faites pas de mal… Je vous en prie…

    Jamais jusqu’à cet instant, il n’avait réalisé à quel point elle avait été traumatisée par son agression. Il s’agenouilla devant elle, la voix enrouée par l’émotion. Meredith… c’est moi. Je suis là. Regarde-moi… regarde-moi, la supplia-t-il. Comme elle ne bougeait pas, il posa sa main sur le bras de la jeune femme. Elle se raidit avant de rejeter la tête en arrière et de haleter bruyamment, comme si elle était en train d’étouffer. Comprenant qu’elle faisait une crise de panique, Derek se releva précipitamment et se rua dans la salle de bains qu’il retourna dans tous les sens pour y dénicher quelque chose qui ressemblait de près ou de loin à un sac en papier. Pendant qu’il fouillait dans les armoires, il se fustigea à voix haute. Mais quel con ! Mais quel con ! Si elle est comme ça, c’est de ma faute. Je l’ai laissée seule avec ce type, et après… après, je l’ai abandonnée. J’aurais dû savoir qu’elle n’allait pas bien. J’aurais dû le sentir. Il trouva enfin un petit sac dont il jeta le contenu dans le lavabo. Il revint à la hâte auprès de Meredith et s’assit à côté d’elle. Il plaça le sac sur son nez, en lui parlant à mi-voix. Calme-toi… Doucement… Respire… Encore. C’est ça, oui. Petit à petit, le son de sa voix ramena Meredith au calme. Lorsque sa respiration redevint normale, Derek retira le sac. Il sentit qu’elle se détendait. Soudain, elle se laissa aller contre lui et déposa la tête sur son épaule, tout en lui serrant la main. Emu, il se tut, se contentant de caresser ses cheveux blonds. Il aurait donné tout ce qu’il avait pour que ce moment de complicité ne cesse jamais. Quand enfin, de longues minutes plus tard, la jeune femme eut tout à fait retrouvé ses esprits, elle se redressa et planta ses yeux dans ceux de son sauveur. Ils se noyèrent dans le regard de l’autre.

    Ce fut elle qui la première, rompit le charme. Il est là, murmura-t-elle. Mon agresseur… il est toujours là… Je le sens sur moi… Je sens son odeur… Je sens son…

    Tais-toi ! gronda Derek d’une voix rauque. N’y pense plus.

    Meredith ferma les yeux. Je n’arrive pas à l’oublier. J’essaie mais il revient toujours. Je n’en peux plus…

    Chut ! Derek la prit par les épaules pour la ramener contre lui. Elle tremblait comme une feuille. Il l’étreignit plus fort. L’odeur du shampoing de la jeune femme effleura ses narines et il ne put se retenir d’enfouir le nez dans sa longue chevelure, respirant son parfum à en avoir le vertige. Il se redressa enfin. Je vais t’aider à l’oublier, lui promit-il.

    Comment ? chuchota-t-elle, pleine d’espoir malgré elle.

    Derek lui prit le visage entre ses mains. On va partir, tous les deux. On va quitter cette maison… et Seattle aussi. Tu as besoin de changer d’horizon. Je vais t’emmener loin d’ici. Elle l’interrogea du regard. Il lui sourit. Fais-moi confiance. Tu verras, tu y seras bien.

    Une maison de repos, c’est ça, hein ? dit-elle sur un ton résigné.

    Derek lui lança un regard lourd de reproches. Tu crois vraiment que je pourrais te faire ça ? Elle secoua la tête sans conviction. Meredith, soupira-t-il. J’ai fait une énorme erreur en ne m’occupant pas de toi quand tu as quitté l’hôpital. C’est une erreur que je ne referai pas. Maintenant, je prends les choses en main. On va partir loin d’ici. Tous les deux, insista-t-il.

    Les yeux de Meredith se mirent à briller sans qu’elle s’en rende compte. Mais… et ton travail à l’hôpital ?

    J’ai obtenu un congé… illimité, ajouta Derek avec un air un brin espiègle.

    Le chef a accepté ? s’étonna Meredith.

    Derek rit doucement. Il a commencé par refuser mais, quand il a su que c’était pour toi, il ne s’y est plus opposé. Il a préféré me faire un exposé sur la difficulté d’aimer les filles Grey.

    Meredith ne releva pas ce qu’il venait de dire. Tu n’aurais pas dû. C’est inutile. Ça va aller. Je vais m’en sortir toute seule.

    Tu as déjà dit ça quand tu as quitté l’hôpital, grommela Derek. Je vois ce que ça donne.

    Tu n’as pas à faire ça pour moi, s’entêta Meredith. On n’est plus ensemble.

    Derek lui sourit tendrement. Que l’on soit ensemble ou pas, ça ne change rien aux sentiments que j’ai pour toi, tu le sais bien.

    Meredith baissa la tête. Derek…

    OK. Je ne parle plus de ça. Ce n’est pas le moment, je le sais. Il souleva le menton de Meredith pour la forcer à le regarder. Mais tu dois savoir que je ne suis pas là par obligation ou par devoir ou que sais-je. Je suis là seulement parce que… - il passa le revers de sa main sur la joue de son amie - parce que je ne supporte pas de te voir comme tu es maintenant. Ça n’est pas toi, ça. Ce n’est pas la Meredith que je connais.

    Sa sollicitude, la tendresse qu’il lui manifestait, l’amour qu’elle sentait dans chacun de ses mots et de ses gestes, firent monter les larmes aux yeux de la jeune femme. Et elle est comment, la Meredith que tu connais ? demanda-t-elle d’une voix étranglée.

    Elle est volontaire. Elle ne subit pas les évènements. Elle n’a pas peur. Et puis, elle m’engueule souvent et j’avoue que j’adore ça. Ça me fait filer droit. Meredith sourit enfin et Derek dut se faire violence pour ne pas se jeter sur elle pour l’embrasser. Il toussota pour se donner une contenance. Bon, que dirais-tu de sortir de cette armoire ? Il se leva et lui tendit la main pour l’aider à faire de même. ça ira pour faire tes bagages toute seule ? Elle fit signe que oui. Très bien. Pendant ce temps, je vais aller affronter Yang le dragon, annonça-t-il.

    Il descendit à la cuisine. Il n’avait pas sitôt ouvert la bouche pour faire part de ses projets que Cristina se précipitait pour rejoindre Meredith. Elle fit irruption dans la chambre où, déjà, son amie sortait les vêtements qu’elle comptait emporter. Ne me dis pas que tu vas le suivre ! s’exclama Cristina. Tu as déjà oublié ce qu’il t’a fait ?

    Meredith se rassit et fixa son amie un long moment. Je n’aime pas la personne que je suis devenue, dit-elle enfin. Je la déteste. Derek a raison, ce n’est pas moi.

    Cristina vint s’asseoir à côté d’elle. Je vais t’aider, Meredith, je te l’ai promis. A nous deux, on va y arriver. Il faut juste avoir un peu de patience.

    Meredith hocha la tête. Non, ça ne marche pas. Nous n’y arriverons pas. Elle réfléchit un instant. Le sentiment de sécurité que je ressentais avec lui, quand on faisait l’amour… Elle se tut à nouveau. Ce sentiment, je l'ai ressenti à nouveau, pendant qu'il était là, reprit-elle, et pourtant nous n’avons pas fait l’amour. L’autre jour, tu avais raison, Cristina. Je ne suis pas prête à me passer de lui.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mercredi 13 Janvier 2016 à 20:05

    Bonsoir à tous, bien Meredith prépare ta valise merci smile et j'ai hâte de savoir où il l'emmèneyes . Bonne soirée à tous.

    2
    sammy
    Jeudi 14 Janvier 2016 à 00:35

    Le fait de quitter Seattle et d'être loin de tout fera du bien à Meredith et à leur couple s'ils se remettent ensemble.yes

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