• CHAPITRE 281

    Meredith cessa peu à peu de pleurer mais elle resta agrippée à Derek comme à une bouée de sauvetage. Lui, il aurait pu rester ainsi durant des heures s’il ne l’avait pas senti trembler et s’il n’avait pas été nécessaire de la soigner. Meredith, tu es blessée, tu as besoin qu’on s’occupe de toi. Alors je vais t’emmener ailleurs. D’accord ? Elle opina faiblement de la tête. Il l’aida à se mettre debout et à passer la blouse qu’il avait posée sur elle, en évitant de regarder son corps, pour ne pas la mettre plus mal à l’aise. Ensuite, il alla prendre une couverture dans laquelle il enveloppa précautionneusement son amie. Il souleva celle-ci dans ses bras et elle enfouit le visage dans son cou en tirant un coin de la couverture sur sa tête, pour se protéger des regards malsains et curieux. Derek ouvrit la porte et constata avec plaisir que le couloir était vide, l’œuvre sans doute de Bailey et de Mark. Celui-ci, qui était resté à son poste, lui emboita le pas. Ils pénétrèrent dans la première salle d’examen qui était libre. Mark se précipita pour fermer les stores afin que les éventuels indiscrets ne puissent pas les voir. Ensuite, sur un geste de Derek, il ressortit de la pièce et se planta devant la porte.

    Derek déposa délicatement Meredith sur le lit. Quand il voulut lui enlever la couverture, elle se raidit et resserra les bras sur elle-même. Je vais demander qu’on fasse venir Bailey, dit-il simplement. Ou peut-être que tu préfères Cristina ?

    Elle le retint par le bras et, compte tenu des circonstances, il fut étonné de la force de sa poigne. Non, personne, souffla-t-elle. Je ne veux voir personne.

    L’entendre parler pour la première fois depuis l’agression soulagea Derek. D’accord, fit-il d’une voix calme. Mais alors, tu va devoir me laisser faire. Tu es blessée, il faut te soigner, répéta-t-il. Si tu ne veux voir personne, c’est moi qui vais devoir le faire. Elle secoua la tête avec désespoir. Il prit prudemment le beau visage blessé entre ses mains mais sa voix se fit plus ferme. Je sais que c’est dur mais il est hors de question que je te laisse dans cet état, sans rien faire. Alors, tu n’as pas le choix. Il faut que tu me laisses t’examiner. Meredith ferma les yeux. Après quelques secondes, elle lâcha la couverture qui glissa sur elle pour tomber sur le lit. Très bien. Stressé bien qu’il n’en montrât rien, Derek prit une profonde inspiration. Tout d’abord, je dois te poser une question primordiale. Est-ce que…

    Il ne m’a pas violée, répondit Meredith avant qu’il ait eu le temps de terminer sa phrase. Il m’a d’abord prise pour son punching-ball. Il allait passer à autre chose quand tu es arrivé.

    Même si la nouvelle était bonne et que la légère ironie dont Meredith faisait preuve avait quelque chose de rassurant, Derek sentit la chape de plomb qui pesait sur son cœur, s’alourdir un peu plus. Ce que ce type t’a fait subir… c’est de ma faute. Je n’aurais jamais dû te laisser seule avec lui. Et s’il t’avait… - sa voix se cassa un peu - je ne me le serais jamais pardonné.

    Derek… Meredith s’interrompit en entendant des éclats de voix dans le couloir. Elle n’eut aucun mal à reconnaitre Cristina, qui exigeait de Mark qu’il la laisse entrer. Je ne veux voir personne, même pas Cristina, précisa-t-elle d’une voix blanche. Pas maintenant.

    Derek se montra rassurant. Mark ne va pas la laisser passer. Cependant, comme le ton montait entre les deux belligérants, il se décida à intervenir. 

    Comment va-t-elle ? s’enquit Cristina en le voyant sortir de la salle.

    Elle irait beaucoup mieux si vous cessiez de vociférer, tous les deux, grogna-t-il entre ses dents serrées. Elle n’a pas besoin de ça pour le moment.

    Je veux la voir, exigea Cristina en se dirigeant vers la porte de la salle où se trouvait Meredith.  

    Derek s’interposa. Mais elle, elle ne veut voir personne.

    Cristina le regarda avec méfiance. Ce n’est pas possible. Je suis sa personne. Elle ne peut pas ne pas vouloir me voir.

    Désolé de vous décevoir, mais c’est pourtant ce qu’elle m’a dit, répliqua Derek. Alors, allez-vous en. C’est le meilleur service que vous pouvez lui rendre. Il ignora le regard indigné de la jeune femme et se tourna vers Mark. Et toi, fais en sorte qu’on ne nous dérange plus. Sans leur laisser le temps de réagir, il retourna dans la salle d’examen.

    Il retrouva Meredith tremblante et le visage ruisselant de larmes. Je déteste ce que cet homme a fait de moi, confia-t-elle à Derek. Cette pauvre petite chose fragile qui ne peut pas arrêter de pleurer. J’essaie mais je n’y arrive pas. Je suis pathétique et je déteste être pathétique.

    Il s’assit à côté d’elle. Tu n’es pas pathétique. Il lui prit la main. Au contraire. Tu es forte et tu m’impressionnes. Mais tu sais, même si tu étais pathétique, ce ne serait pas grave, parce que personne ne le saurait. Je ne le dirais à personne, chuchota-t-il comme si on pouvait l’entendre. Ce serait notre secret. Elle lui sourit à travers ses larmes et il sentit son cœur se dilater. Si le contexte avait été différent, il aurait adoré prolonger ce moment avec elle, rester là, sans se parler, avec uniquement leurs mains jointes, mais le visage de Meredith, sur lequel le sang commençait à sécher, était là pour lui rappeler que ce n’était pas possible.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 7 Janvier 2016 à 19:13

    Bonsoir à tous, c'est dur ce qu'il lui arrive elle n'avait pas besoin de ça maintenant no. Bonne soirée à tous.

    2
    sammy
    Jeudi 7 Janvier 2016 à 23:30

    Derek saura s'occuper d'elleyes

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