• CHAPITRE 217

    Meredith sourit tendrement à son amoureux. D’accord. Parle-moi de toi.

    Derek haussa les sourcils. Je te signale que je n’ai fait que ça depuis hier !

    Mais tu ne m’as encore rien dit de ton enfance ou de ton adolescence.

    Il hocha la tête. Non, pitié ! Pas ça !

    Meredith l’attrapa par le col de son sweat, en arborant un sourire charmeur. Allez… fais-moi plaisir… Je serai gentille avec toi… après. Elle inclina la tête sur le côté avec un petit air coquin.

    Tu seras gentille même sans ça, répliqua Derek en riant. Tu ne peux pas t’en empêcher. Toutefois, il ne put résister au regard suppliant de son amie et s’inclina. Famille unie. Enfance heureuse. Scolarité sans problèmes. Que demander de plus ?

    On dirait un conte de fées, dit Meredith, un peu envieuse.

    Ouais… mais ca n’a pas duré malheureusement. Derek aurait pu s’arrêter là, elle ne lui en aurait pas demandé plus, il le savait. Mais elle avait été tellement ouverte avec lui, en lui confiant toute son histoire jusque dans les moindres secrets, qu’il ne se sentit pas le droit de lui cacher l’évènement qui avait sans doute conditionné toute sa vie. Mon père est mort, lui révéla-t-il. Il a été abattu par deux voyous qui cambriolaient sa boutique. Meredith ne réagit pas. Il n’a pas voulu leur donner la montre que ma mère lui avait offerte. Alors… Il tourna la tête vers le cratère du volcan. J’étais là, au fond de la boutique, avec ma plus jeune sœur, poursuivit-il. D’une certaine façon, on a assisté à ce qui s’est passé.

    La jeune femme revint se coller à son compagnon et noua ses doigts aux siens. C’est horrible.

    Ça n’a pas été facile, dit-il avec sobriété. C’est le genre de blessures qui ne se referment jamais tout à fait. Tu sais de quoi je parle. Elle acquiesça d’un signe de tête. Ils restèrent silencieux un long moment, chacun perdu dans ses pensées. Et puis, il y a eu l’adolescence, lâcha soudain Derek d’un ton léger, presque guilleret.

    Meredith sourit largement. Ah ton âge d’or !

    Derek parut surpris. Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

    Meredith l’examina attentivement. J’imagine que tu devais être un des garçons les plus populaires du lycée, le joueur de football, le coureur de jupons impénitent qui séduisait toutes les filles avec son sourire charmeur et ses yeux de braise…

    Derek éclata de rire. C’est Mark que tu décris, pas moi. J’étais tout le contraire de ça. Je n’étais pas populaire, je passais totalement inaperçu. Je ne jouais pas au football, mais du saxo dans la fanfare du lycée. Meredith ouvrit de grands yeux avant de pouffer. Ne te moque pas de moi ou bien je vais en racheter un, la menaça-t-il. Et je te casserai les oreilles parce que je n’étais pas très bon. Quant à séduire les filles… A 16 ans, j’étais toujours un gringalet avec plein d’acné et une coupe de cheveux à la caniche. Les filles ne pouvaient pas voir mes yeux parce que je regardais par terre en leur parlant. Je ne souriais pas non plus, j’étais trop timide et complexé. Voilà, tu sais tout.

    Tu t’es bien rattrapé depuis, lui fit remarquer Meredith avec un peu d’ironie. Quand tu m’as draguée chez Joe, tu étais plein d’assurance.

    L’université a arrangé bien des choses. Puis, j’ai tout de suite compris, en te voyant, que je devais mettre le paquet pour te séduire. Derek l’enlaça et l’embrassa tout en lui caressant la nuque. Elle frissonna comme à chaque fois qu’il la touchait de cette façon.

    Quand il eut fini de l’embrasser, elle posa sa tête sur son torse. Moi, j’étais gothique.

    Pardon ?

    J’étais gothique, répéta Meredith. Tu sais, ces ados habillés tout en noir.

    Tu n’as pas beaucoup changé, alors ! se moqua Derek.

    Meredith lui donna une tape et se redressa pour le regarder avec un air faussement réprobateur. Un peu tout de même. Mais attention, je devais être la seule gothique avec des cheveux roses.

    Oh ! Derek la regarda avec un air rieur. Je suis certain que tu étais magnifique et que tu avais beaucoup de succès.

    Oh oui… auprès des mauvais garçons, précisa Meredith avec un rien d’amertume. De ceux qui se prenaient pour des poètes maudits ou des musiciens incompris, de tous ceux qui n’avaient ni projet ni plan de carrière… les loosers, quoi !

    Ta mère devait adorer ça, persifla Derek.

    C’est pour ça qu’ils m’intéressaient, dit Meredith avec un sourire espiègle.

    Je m’en doutais…

    Par contre, toi, elle t’aurait beaucoup apprécié. Tu es tout ce qu’elle ambitionnait pour moi - elle prit un ton un rien emphatique - un chirurgien ambitieux, talentueux et renommé.

    L’intéressé fronça les sourcils, comme s’il était contrarié. Tu oublies, très amoureux et bon amant.

    Je crois que c’est le genre de détail auquel ma mère ne pensait pas… par pour sa fille en tout cas.

    Il se pencha vers son amie. Pour toi aussi, c’est un détail ? chuchota-t-il à son oreille.

    Meredith prit le visage de son compagnon entre ses mains et le rapprocha du sien, de sorte que leurs lèvres se frôlent presque. Le genre de détail qui est en très bonne place sur ma liste des priorités.

    Il l’embrassa sauvagement, en écrasant un de ses seins sous sa main. Elle gémit. Rentrons vite à l’hôtel, murmura-t-il de sa voix rauque. J’ai envie de toi.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Lundi 5 Octobre 2015 à 20:13

    Bonsoir à tous, ils en apprennent un peu plus sur l'enfance et l'adolescence de l'un et l'autre c'est bien, ces vacances leur auront permis de s'ouvrir tour à tour je trouve ça vraiment bien yes

    Bonne soirée à tous.

    2
    sammy
    Mardi 6 Octobre 2015 à 23:37

    Ils n'ont jamais autant parlé de leur vie respective et apparemment cela leur fait du biencool

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :