• CHAPITRE 17

    Les filles étaient rentrées du bar en pleine nuit. C’est une Meredith épuisée qui avait posé sa tête sur l’oreiller, avec un soupir de soulagement. Contrairement à la nuit précédente, elle n’avait guère mis de temps à s’endormir. Quand le réveil sonna, elle se sentit en pleine forme, malgré le peu d’heures de sommeil qu’elle avait eu. Après s’être étirée, elle ouvrit les paupières et réalisa qu’elle n’était pas dans sa chambre de jeune fille, à Crestwood. Tout lui revint en mémoire d’un seul coup et elle poussa un long geignement plaintif. Quelques heures à peine après son arrivée à San Francisco, tous ses espoirs s’étaient volatilisés, lors de la visite nocturne de ce qui aurait dû être son tremplin pour une vie meilleure. Mais compte tenu de l’état des lieux, il était évident que cela allait plutôt la renvoyer directement dans le Kentucky. Car malgré les beaux projets de Cristina et l’enthousiasme d’Izzie, Meredith ne voyait pas du tout comment elles allaient pouvoir transformer, avec leurs maigres moyens, le taudis qu’elles avaient visité la veille en une boutique digne de ce nom. Mais elle le savait, elle suivrait le mouvement et elle obéirait à Cristina qui, comme d’habitude, prendrait les choses en main et se poserait en leader du groupe.

    Elle sauta en bas de son lit et alla ouvrir les volets. Comme c’est beau, se dit-elle en découvrant la vue. De sa fenêtre, elle bénéficiait d’un panorama exceptionnel sur toute la ville et sa baie. Elle était vraiment à mille lieux des champs qu’elle apercevait de sa chambre à Crestwood.

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    En regardant cette vue sublime, elle réalisa à quel point ce serait un déchirement que de quitter tout ça. C’est le cœur lourd qu’elle se rendit dans la salle de bains.

    Une demi-heure plus tard, vêtue d’un de ses vieux jeans et d’un sweat de couleur crème, elle descendit à la cuisine où elle retrouva ses amis attablés devant un solide petit-déjeuner. Une dame d’une quarantaine d’années surgit devant Meredith. Bonjour ! Vous devez être Meredith, s’exclama cette femme en la serrant contre sa poitrine imposante. Je suis Gloria, la dame qui s’occupe de votre tante. Asseyez-vous vite, mon petit, vos œufs seront bientôt cuits.

    Merci Madame, dit Meredith en prenant place sur un des tabourets. Tante Ellis ne va pas déjeuner avec nous ?

    Oh non, répondit Gloria avec un air soudainement plus grave. La pauvre, elle dort encore.

    Normal, elle s’est baladée dans la maison toute la nuit, grommela George, avec une mine boudeuse.

    Oui, elle a tendance à confondre le jour et la nuit, expliqua Gloria. Meredith savait que sa tante souffrait de la maladie d’Alzheimer mais elle ne savait pas exactement en quoi cela consistait, si ce n’est qu’il y avait une perte de la mémoire. Elle n’osa pas interroger Gloria et plongea le nez dans son assiette.

    Cristina, qui commençait déjà à s’impatienter, houspilla ses amis. Bon, les enfants, faudrait peut-être se dépêcher. On n’est pas en vacances. Et je n’ai pas envie de me retrouver bloquée dans les embouteillages matinaux. Je ne sais pas si vous vous en êtes rendu compte, mais il y a un peu plus de cinq voitures qui circulent ici.

    George avala son œuf en maugréant. Tu nous prends vraiment pour des cons de paysans !

    Je te prends pour ce que tu es, Goofy, riposta Cristina. Bouge tes fesses !

    Le jeune homme la fusilla du regard. Je ne bougerai rien tant que vous ne m’aurez pas expliqué ce que vous avez vu hier. Il se tourna vers Meredith et Izzie. Il est comment, ce magasin ?

    On n’a pas vraiment pu se faire une idée, dit Meredith qui ne voulait pas être celle qui délivrerait les mauvaises nouvelles. Il faisait trop noir.

    On va avoir du boulot, c’est certain, murmura Izzie, mal à l’aise.

    Ah ça je veux bien croire, c’est une vraie ruine, ton magasin ! lança Cristina, impitoyable. Et c’est bien pour ça qu’on n’a pas de temps à perdre. Alors, maintenant, vous allez me faire le plaisir de vous grouiller. Il faut qu’on aille là-bas pour voir ce qu’il en est vraiment et surtout décider par quoi on va commencer.

    Quelques minutes plus tard, les quatre jeunes gens se retrouvèrent dans l’entrée, prêts à partir, quand Ellis apparut en haut de l’escalier. Vous êtes qui, vous ? s’écria-t-elle, surprise. Et qu’est-ce que vous faites chez moi ?

    Surpris, le quatuor sursauta. C’est moi, Tante Ellis, dit Meredith, un peu apeurée.

    Gloria déboula de la cuisine et rejoignit prestement la malade. Mais oui, Ellis, vous savez bien, c’est Meredith, votre nièce. Ah vous n’êtes pas encore complètement réveillée ce matin ! Venez, on va aller à la cuisine et je vais vous préparer une tasse de thé. Une bonne petite camomille, comme vous l’aimez. Elle prit le bras d’Ellis et l’aida à descendre les escaliers.

    Elle est bizarre, ta tante, fit remarquer George à Meredith, tout en enfonçant son chapeau en toile sur la tête.

    C’est toi qui es bizarre, maugréa Cristina. Enlève ce stupide chapeau de ta tête ! T’as vraiment l’air débile.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 27 Février 2014 à 21:41

    Bonsoir à tous , bien dit Christina Ellis n'est pas bizarre elle est malade.erf

    Il ne l'a toujours pas compris!!aww

    Bonne soirée à tous.

    2
    Champagne !
    Jeudi 27 Février 2014 à 22:09

    Oui  yes, il continue à se comporter comme un gamin mal élevé à qui tout est dû. Bizarre quand même que la mère de Meredith pense qu'il serait parfait pour sa fille ! sarcastic

    3
    sammy
    Vendredi 28 Février 2014 à 00:30

    Mais pourquoi Georges s'est-il incrusté avec les filles ??? Il ne va servir à rien et ses réflexions sont nulles !!!

    4
    etoile26
    Vendredi 28 Février 2014 à 09:48

    Georges ressemble a un gamin capricieux leur sera t il vraiment utile 

    5
    Béné
    Lundi 3 Mars 2014 à 22:35

    Les choses sérieuses vont commencer! yes


     


    L'état d'Ellis est déjà vraiment fort avancé, je me demande comment ils parviendront à gérer la Tante de Meredith... Et ce pleurnichard de Georges, faut qu'il grandisse un peu!


    Merci pour la photo de la vue de la chambre de Meredith, on s'y croirait...

    6
    van
    Lundi 7 Avril 2014 à 21:58

    Mais qu' est ce qu' il est con ce George! Heureusement que Cristina le secoue verbalement ! 

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