• CHAPITRE 137

    Après cet agréable intermède, ils durent se résoudre à plier bagage. Meredith ne se montra guère plus adroite pour démonter la tente que pour la monter. Son air dépité fit rire Derek. Quand ils rassemblèrent le matériel de pêche, l’idée qu’il n’avait presque pas servi déclencha chez eux un fou rire.

    Quand ils eurent fini de charger la voiture, Derek ouvrit la portière à son amie. Avant d’entrer dans le 4x4, elle se retourna pour jeter un dernier coup d’œil à la forêt. Elle posa ensuite un regard embué de larmes sur son compagnon. Je n’oublierai jamais cet endroit. J’y ai passé les plus belles heures de ma vie.

    Il fut ému de la voir à nouveau si vulnérable. Meredith ! Tu parles comme si nous ne devions plus jamais y revenir. Personnellement, je suis tout à fait prêt à rééditer ce genre de week-end… de pêche, précisa-t-il avec un air moqueur.

    Meredith sourit aussi. Tu ne crois pas qu’on devrait acheter du poisson pour qu’Izzie ne se moque pas de nous ?

    Derek eut une moue dubitative. Un dimanche soir ? Peu d’espoir de trouver une poissonnerie ouverte… Et puis, je ne vais pas tricher juste pour faire bonne figure. Je n’ai pas à me justifier envers Izzie ni qui que ce soit d’autre. Et toi non plus, tu n’as pas à le faire, ajouta-t-il en fronçant les sourcils.

    Je sais. Meredith jeta encore un regard à la nature qu’ils s’apprêtaient à quitter. Tu me promets ? Nous reviendrons ici un jour ?

    Mais bien entendu, chaque week-end que nous aurons de libre, si tu le veux. Derek la dévisagea avec un peu d’inquiétude. Meredith, qu’est-ce que tu as ? J’ai l’impression que tu redoutes notre retour en ville.

    Oui, un peu, admit-elle. J’ai un peu peur de rentrer à Seattle, d’y retrouver mes fantômes.

    Il la prit dans ses bras et lui fit lever légèrement le menton pour l’obliger à le regarder. Meredith… chérie… tes fantômes ne sont pas liés à Seattle. Ils sont en toi. Ils te suivent où que tu ailles. Il caressa délicatement la joue de la jeune femme. Ils ont fait de toi la personne que tu es aujourd’hui et que j’aime plus que tout. Mais dis-toi que ces fantômes ne sont que des idées. Ils n’ont d’autre pouvoir que celui que tu veux leur donner. Tu peux les chasser quand tu veux. Il suffit que tu le décides.

    Tu crois ?

    Derek opina de la tête. J’en suis certain. Regarde ce que tu as fait ce week-end. Tu t’es rappelé tes moments les plus noirs. Tu m’as révélé tes pensées les plus intimes. Tes fantômes… Il lui sourit tendrement. Ils nous entourent depuis deux jours. Ça ne t’a pas empêché de profiter de notre séjour, de manger, de boire, de rire… de faire l’amour, dit-il avec un regard un peu coquin. Si tu l’as fait ici, tu peux le refaire n’importe où.

    C’est vrai. Meredith posa sa tête contre le torse de son amant. Ça m’a fait du bien de parler de ce que j’avais vécu, même si ce n’était pas évident. J’ai l’impression de m’être libérée, d’une certaine façon. Elle releva vers lui des yeux un rien craintifs. Mais j’ai peur que cette sensation s’arrête aussi brusquement qu’elle n’est venue.

    Non. Elle ne repartira pas, lui promit Derek avec conviction. Tu as entamé un voyage, un travail sur toi que plus rien n’interrompra. Évidemment, tu auras encore des moments de doute et de peur, mais ils te feront avancer, eux aussi… Et je suis là, moi. Je t’aiderai. Elle lui sourit. Il l’embrassa avant qu’elle ne monte en voiture. Quand il fut installé au volant, il se pencha vers elle pour échanger un nouveau baiser.

    Ils avaient à peine roulé quelques kilomètres que Meredith s’endormait. Derek la regarda, attendri. Dieu, qu’il aimait cette femme ! Elle avait mis le feu à son corps et à son âme. Il se sentait prêt à abattre des montagnes pour elle. Il se demanda comment il en était arrivé là, lui d’habitude si raisonnable. Bien sûr, il y avait leur entente sexuelle. Meredith était vraiment une experte, elle le rendait fou. Ils parvenaient à être en osmose l'un avec l'autre et leurs jeux amoureux s’amélioraient au fil du temps. Où qu’il aille, Derek avait toujours en mémoire l'odeur de cette peau qu'il savourait avec une application qui n'avait d'égale que son désir. Il revit le visage de son amie quand la volupté fondait sur elle. Pensée fugace mais fatale. Il se trouva aussitôt à l’étroit dans son pantalon. Il sourit. Oui, décidément, cette fille avait beaucoup de pouvoir sur lui et il adorait ça, mais il aimait aussi l’idée de lui appartenir, d’être lié à elle à tout jamais, de n’avoir de salut qu’à travers elle. Ils étaient des âmes sœurs, il en était convaincu. Quelqu’un lui avait dit un jour que les âmes sœurs sont très rarement mises en présence sur le plan physique et que, lorsque cela arrivait, il fallait l'accepter comme un don du ciel. En voyant Meredith pour la première fois, il avait su. L’intuition avait été si forte que son univers avait basculé. Il l’avait reconnue et, sans mot, sans explication, il avait su presque immédiatement pourquoi il était là. Aujourd’hui encore, l’amour et la sensation de reconnaissance intuitive étaient toujours là, aussi profonds, résistant aux doutes et aux difficultés de la vie. Derek se dit qu’il avait eu de la chance de rencontrer cette femme, son âme sœur, son amour incommensurable. Elle avait donné un sens à sa vie.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mercredi 13 Mai 2015 à 21:59

    Bonsoir à tous, Derek et Meredith se sont trouvés yes C'est un bonheur de voir à quel point ils s'aiment oops.

    En ce qui concerne Meredith et ses craintes Derek a raison sur toute la ligne et maintenant qu'elle a fait un pas vers lui j'espère qu'elle continuera et qu'elle acceptera qu'il puisse l'aider.smile Bonne soirée à tous.

     

    2
    Valerie
    Mercredi 13 Mai 2015 à 23:28

    Je comprends les craintes de Meredith, mais elle doit avoir confiance en elle, en Derek, en leur amour...même si tout ne sera sans doute pas aussi simple que dans cette forêt, qui m'est apparue comme un magnifique refuge.

    3
    sammy
    Mercredi 13 Mai 2015 à 23:39

    Meredith a toujours aussi peur mais Derek et l'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre auront raison de ses craintes et de ses fantômesyes

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