• CHAPITRE 132

    Je ne pourrais pas te le dire. J’étais sous le choc, j’avais peur, j’avais froid. J’essayais surtout de rester à la surface. Et puis… Meredith jeta un regard éperdu à son compagnon. Il l’encouragea d’un sourire et l’étreignit plus fortement. Elle parla la gorge nouée par l’émotion. Et puis… c’est vrai, je l’avoue… juste une seconde… je me suis dit… pourquoi… pourquoi me battre… Pour qui ? chuchota-t-elle pour terminer.

    Sous le choc, Derek ferma les yeux. Quand il les rouvrit, ils étaient pleins de larmes. Pour moi. Pour nous. Tu n’y as pas pensé à ce moment-là ?

    Meredith fut plus qu’émue de voir à quel point son aveu avait dévasté Derek et surtout d’entendre sa voix chargée de désespoir. Mais elle décida de rester sincère et d’aller jusqu’au bout. A ce moment-là… dans l’eau, non… Je voulais simplement que tout s’arrête, tu comprends ?

    Il secoua la tête. Non, j’avoue que non. Que tu aies pu vouloir t’en aller… dans ces circonstances… en me laissant derrière ? Je ne peux pas comprendre que tu n’aies pas eu envie de te battre pour nous.

    Tu sais, ça se passe tellement vite, invoqua Meredith comme argument. Tu n’as pas le temps de réfléchir. J’ai cessé de me débattre juste une ou deux secondes et je me suis enfoncée dans l’eau.

    Derek la regarda avec gravité. Il aurait suffi d’un coup de pied pour revenir à la surface, Meredith. Tu ne l’as pas donné, lui reprocha-t-il.

    Non, tu as raison, je ne l’ai pas donné.

    La colère du chirurgien lui fit hausser un peu le ton. Est-ce que tu as pensé à moi, à l’état dans lequel je serais ? Comment crois-tu que j’aurais réagi si je ne t’avais pas retrouvée ou même, si je t’avais ramenée et qu’on n’avait pas pu te réanimer ? Comment aurais-je pu vivre avec ça, moi ? lança-t-il avec hargne.

    Les larmes coulèrent sur les joues de la jeune femme. Tu aurais eu de la peine, c’est sûr, mais après…

    Derek s’étrangla de fureur. Après ? Il la repoussa. Sans se préoccuper d’elle, qui était totalement ébahie, il saisit son pantalon et se leva avant de sortir nu de la tente. Tandis qu’il enfilait son pantalon avec des gestes rageurs, elle se dépêcha de s’habiller pour le rejoindre. Elle le trouva en train de tourner autour de ce qui avait été le feu. En la voyant, il se mit à crier. Après, quoi, Meredith ? J’aurais versé quelques larmes et j’aurais fait mon deuil ? C’est ce que tu crois ?

    Je ne crois rien. Je ne peux pas savoir comment tu aurais réagi, se défendit-elle.

    Je vais te le dire, éructa Derek. Il pointa un index accusateur sur elle. A partir du moment où j’ai appris que tu étais tombée dans l’eau jusqu’au moment où tu es revenue à la vie, je n’ai plus vécu. C’est comme si c’était moi qui étais allongé sur la table en salle de trauma. Si tu étais morte, je serais mort aussi.

    Derek ! Ne dis pas ça, le supplia Meredith. Je n’aurais pas voulu que tu meures à cause de moi.

    C’est pourtant ce qui se serait passé… La voix de Derek prit une inflexion profondément douloureuse. La vie sans toi… par ma faute… Il secoua la tête. Comment vivre avec cette idée ?

    Par ta faute ?

    Tu prenais tes distances. Tu ne me parlais pas, tu étais agressive, lui rappela-t-il. Je savais que tu n’étais pas bien et je n’ai rien fait. Si tu savais comme je m’en suis voulu !

    Tu n’es pas responsable de ce qui m’est arrivé, le rassura Meredith. Ce n’était pas prévisible. Ça a été un concours de circonstances, c’est tout. Elle fit quelques pas dans sa direction.

    En la voyant avancer vers lui, Derek recula jusqu’à ce que les vestiges du feu soient à nouveau entre eux. Je ne crois pas, non… Il y a le hasard, bien entendu, qui a fait que tu es tombée à l’eau. Mais après… après… Il tourna la tête vers elle et lui lança un regard dur. Tu as dit à ta mère que tu m’aimais et que tu étais heureuse, mais ça n’a pas suffi à te donner l’envie de vivre, Meredith. Ça, c’est la réalité ! lui asséna-t-il.

    C’est faux ! s’insurgea-t-elle. Je n’ai pas pensé à toi quand je suis tombée à l’eau, je ne vais pas le nier. Mais après, c’est pour toi que je suis revenue de là où j’étais.

    Derek la regarda, interloqué. Là où tu étais ?

    Meredith baissa la tête. Tu vas te moquer de moi.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mardi 5 Mai 2015 à 20:07

    Bonsoir à tous, mais non Meredith il ne va pas se moquer de toi il ne le fera jamais no

    Là elle va lui parler du moment où elle a vu les autres...

    Hâte d'entendre ce que Derek va lui dire à la suite de cela yes. Bonne soirée à tous.

    PS: Contente de te lire à nouveau Mme Boa biggrin

    2
    Valerie
    Mardi 5 Mai 2015 à 20:48

    Mais bien sûr que non il ne va pas se moquer d'elle, c'est pas son style.

    Et apprendre qu'elle est revenue pour lui va le combler de bonheur. yes

    Contente de te lire à nouveau Boa...comme je l'ai dit hier, tes fics vont devenir mon refuge.

    3
    Béné
    Mardi 5 Mai 2015 à 20:55

    Ça doit vraiment lui coûter de déballer tout cela, mais en fin de compte, ce sera plus que positif... Et Derek comprendra! C'est certain!

    4
    sammy
    Mardi 5 Mai 2015 à 21:09

    Même si Derek n'est pas content que Meredith ne se soit pas battu en premier lieu, je pense qu'il sera heureux et réconforté qu'elle soit revenue pour lui.

    En tout cas, quel plaisir de te relire Boa, tes fics sont de vraies bouffées d'oxygène.

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