• CHAPITRE 13

    Meredith parcourut les couloirs du Seattle Grace en rasant les murs et en priant pour ne pas rencontrer Derek. Elle parvint sans encombre dans les vestiaires sous les moqueries de Cristina. Elles étaient en train de revêtir leurs tenues lorsque Miranda Bailey entra dans la pièce. Grey, vous êtes avec le Dr Sloan, Yang avec le Dr Shepherd.

    Pendant que Bailey continuait à répartir les emplois, Cristina se pencha vers Meredith. Décidément, j’ai trop de chance, lui murmura-t-elle. Il va passer son temps à me questionner sur toi, tes intentions et tes motivations.

    Tu n’as qu’à lui dire que tu n’en sais rien, répliqua Meredith, soulagée d’avoir échappé au pire. Après avoir fait un dernier signe à son amie, elle se dépêcha de rejoindre Mark qu’elle trouva en train de donner des coups de poing dans la machine à café. Dr Sloan …

    Mark se retourna vers elle. Ah Dr Grey ! Nous allons avoir l’incommensurable plaisir de travailler ensemble ce matin.

    Il parait, oui.

    Je vois que, tout comme moi, vous frétillez de joie à cette perspective, persifla le chirurgien.

    Meredith fit le choix d’ignorer ses sarcasmes. Qu’est-ce que vous avez prévu aujourd’hui ?

    Saleté de machine ! Après un dernier coup de pied dans le distributeur de boissons, Mark commença à marcher dans le couloir, la jeune femme sur ses talons. Nous allons opérer Madame Jackson, 43 ans, qui au cours de ces quatre mariages a augmenté ou diminué le volume de ses seins pour répondre aux souhaits de ses chers époux. Malheureusement la dernière opération en date s’est mal déroulée. Sein droit plus gros que le gauche, mamelon décentré…

    Je me demande ce qui peut bien pousser une femme à se faire charcuter uniquement pour plaire à un homme, dit la jeune femme, un peu pensive.

    Moi, cela me réconforte de voir qu’il y a encore des femmes dont le seul but est de nous faire plaisir, clama Mark avec un regard réprobateur en direction de sa voisine. Cela me permet de garder foi en l’humanité !

    Meredith sourit légèrement. Ça ne m’étonne pas de vous.

    Mark lui tendit le dossier de sa patiente. Alors, il paraît que vous avez été méchante avec mon ami ? Meredith lui lança un regard courroucé mais ne répondit pas. Vous le jetez, vous couchez avec lui, vous le rejetez. Ce n’est pas très sympa, tout çaEh oui ! Il m’a tout raconté ! Nous sommes redevenus assez proches ces derniers temps. Les épreuves nous ont rapprochés.

    Grand bien vous fasse.

    Bon, alors, vous m’expliquez ce qui vous est passé par la tête ? insista Mark.

    Mais je ne vois pas en quoi ça vous regarde, protesta Meredith.

    Je vais vous le dire. Derek est mon ami et je ne supporte pas qu’une femme brise son cœur par simple cruauté.

    Meredith ricana. Ah ça, venant de votre part, c’est trop drôle. Tout ce qui arrive est de votre faute. Devant le regard étonné de Mark, elle se sentit contrainte de s’expliquer. Si vous n’aviez pas couché avec la femme de votre meilleur ami, il n’aurait pas eu envie de fuir New-York. Il n’aurait pas accepté la proposition de Richard Webber. Il ne serait pas venu à Seattle. Nous ne nous serions jamais rencontrés. Et nous n’en serions pas là. Alors… alors… fermez-la !

    Mark la considéra d’un air moqueur. Comme je vois, le sujet est sensible… un peu trop pour quelqu’un qui n’est plus amoureux.

    Agacée par l’insistance et la perspicacité du titulaire, Meredith se renfrogna un peu plus. Vous pouvez me torturer, je ne vous dirai rien. Je n’ai rien dit à Derek. Ce n’est certainement pas pour me confier à vous.

    Pas besoin de vous torturer, vous le faites assez bien vous-même, se moqua le chirurgien. Sans entrer dans les détails, vous pouvez me dire ce qui pousse une femme à fuir l’homme de sa vie ?

    Vous voulez parler de moi ou d’Addison ? lui demanda-t-elle avec une méchante ironie.

    Je n’ai jamais prétendu être l’homme de la vie d’Addison, grogna-t-il, piqué au vif.

    Mais vous l’espériez.

    J’ai tout fait pour ça. Voyez où j’en suis… Derek aussi a tout fait pour répondre à vos attentes, reprit-il, résolu à avoir le dernier mot. Mais ce qu’il fait n’est jamais assez pour vous, n’est-ce pas ? Meredith le regarda avec indignation. Pourtant il était là à toujours s’inquiéter, à surveiller le moindre de vos gestes de peur qu’il ne vous arrive quelque chose, à vouloir vous faciliter la tâche… Quand on y réfléchit, il a un peu cherché ce qui lui arrive.

    C’est faux, explosa Meredith. Je n’ai rien à reprocher à Derek. Il est gentil, sincère, merveilleux et vous… vous êtes un sale type toujours prêt à lui planter un couteau dans le dos.

    Donc, vous l’aimez encore ! en déduisit Mark avec un grand sourire. Il va être enchanté de l’apprendre.

    Meredith se mordit les lèvres, s’en voulant d’être tombée dans le piège grossier qu’il lui avait tendu. Peu importe quels sont mes sentiments pour lui. C’est fini entre nous et je ne reviendrai pas là dessus. Un jour, il sera le premier à m’en remercier.

    Je ne crois pas, non… Je ne sais pas quelle mouche vous a piquée, ma petite fille, la gronda Mark, très paternaliste, mais vous allez m’arrangez tout ça !

    Oh épargnez-moi votre ton condescendant. De toute façon, vous n’avez pas d’ordre à me donner en la matière.

    Mark n’était pas le genre d’homme à qui on faisait la leçon sans qu’il réagisse. Ecoutez-moi, espèce de petite dinde écervelée. La seule chose que je sais, c’est que Derek vous aime comme il n’a sans doute jamais aimé avant vous. Il ne pense qu’à vous, ça devient même de l’obsession. Il passe ses journées à se demander ce qu’il a bien pu vous faire pour mériter pareil traitement. En rompant avec lui, vous avez cru lui rendre sa liberté. C’est tout le contraire. Il est plus que jamais votre prisonnier. Et là, il est en train d’en crever.

    Meredith joignit ses deux mains. Oh mais que vous êtes touchant quand vous parlez d’amour ! Pour un peu, on croirait que vous êtes un expert en la matière. C’est sans doute pour ça qu’Addison a pris la tangente et a mis neuf mille kilomètres entre vous, lâcha-t-elle avec cruauté.

    Mark s’arrêta de marcher et se mit devant Meredith. Croyez-le ou non, ça m’est bien égal, mais j’aimais vraiment Addison.

    Mais oui bien entendu, persifla-t-elle. Et c’est pour lui prouver votre amour que vous avez couché avec tout ce qui portait jupon à vingt kilomètres à la ronde !

    C’est vrai, j’ai fait des erreurs et, croyez-moi, pour le moment, je les paie au centuple ! reconnut Mark. Le problème n’est pas là. Je ne sais pas ce que Derek vous trouve, ajouta-t-il en la toisant avec dédain. Plus je vous regarde, plus je vous écoute, et plus je pense que vous ne le méritez pas. J’en viens à croire comme vous que vous lui avez rendu service en rompant. Mais comme nous sommes manifestement les seuls à en être persuadés, vous allez cesser de jouer à la gamine capricieuse et vous allez faire en sorte qu’il aille mieux, sinon vous aurez affaire à moi !


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mercredi 5 Novembre 2014 à 20:57

    Bonsoir à tous, oh Mark tu ne seras pas le seul à qui elle aura affaire yes

     Meredith sait réellement ce qu'il en est en ce qui concerne Derek (même si à mon avis elle s'en doutait un peu), à elle d'agir maintenant comme le lui a conseillé Mark yes Bonne soirée à tous.

    2
    sammy
    Mercredi 5 Novembre 2014 à 23:41

    C'est bien que Mark y mette aussi son grain de sel !!! De toute façon, Meredith sait ce qu'elle doit faire yes

    3
    Valerie
    Jeudi 6 Novembre 2014 à 12:42

    Meredith ne doit pas apprécier que Derek se soit confié à Mark ! Tant pis, c’est son meilleur ami, ils se disent tout, c’est normal.


    Quant à moi, j'aime beaucoup la “leçon” que lui donne Mark cool si seulement ça pouvait lui remettre les idées en place.

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