• CHAPITRE 1188

    Quand Derek entra dans la chambre, Meredith était couchée sur le côté, tout au bord du lit, comme si elle avait voulu d’emblée mettre de la distance avec lui quand il la rejoindrait. Il devina qu’elle ne dormait pas tant la tension dans la pièce était palpable. Ne sachant comment réagir, il passa directement dans la salle de bains. Quand il en ressortit une quinzaine de minutes plus tard, la jeune fille n’avait pas bougé. Il s’allongea à ses côtés et ferma les yeux dans l’espoir de trouver le sommeil. Cependant, il réalisa rapidement qu’il était beaucoup trop nerveux pour y parvenir. Il se colla contre sa petite amie en espérant que le contact de sa peau le calmerait, comme d’habitude. Elle resta inerte mais il eut à nouveau la certitude qu’elle était aussi éveillée que lui. Le fait qu’elle ne le repousse pas lui sembla être une invitation à aller plus loin. Il la prit dans ses bras et, comme elle ne réagissait toujours pas, il posa les lèvres contre son épaule tout en faisant courir délicatement ses doigts sur son bras jusqu’à ce qu’ils arrivent sur son ventre. Il passa la main sous le caraco qu’elle portait et dessina le contour de son nombril du bout de l’index qu’il remonta lentement vers la poitrine. Bébé, murmura-t-il.

    La main de Meredith s’abattit brusquement sur la sienne pour la stopper. Arrête, lui ordonna-t-elle.

    Meredith, la supplia-t-il.

    Le dos toujours tourné, elle hocha la tête. Non, je n’ai pas tout envie de faire un câlin. En plus, j’ai mal à la tête.

    Décontenancé, Derek retira sa main de dessous le caraco. Sérieux ? Tu vas me faire le coup de la migraine ?

    J’ai pleuré quasiment toute la soirée alors, ce n’est pas si étonnant que j’ai une migraine, lui fit remarquer Meredith sur un ton sec.

    Il s’assit dans le lit et alluma la lampe de chevet. Ecoute…

    Non, c’est bon. Je crois qu’on a déjà fait le tour du sujet, répliqua Meredith sans changer de position.

    Moi, pas. Derek se passa la main dans les cheveux avant de prendre une grande inspiration. Je tiens à te présenter encore des excuses pour ce que j’ai dit tout à l’heure. Ça n’a jamais été dans mes intentions de te manquer de respect et de te blesser. J’espère que tu le sais. Et je suis désolé aussi si je t’ai donné l’impression de ne pas prendre en considération ce que tu ressens ou de ce que tu veux. Ce n’est pas du tout ce que je veux faire.

    Meredith se redressa enfin et s’assit, les mains posées à plat sur ses genoux, pour cacher qu’elles tremblaient d’énervement. Pourtant, c’est ce que tu fais. C’est ce que tu fais tout le temps, accusa-t-elle.

    Derek ne cacha pas qu’il était scandalisé. Comment c’est ce que je fais tout le temps ?

    Oui, parfaitement ! A commencer par l’opération de ton père !

    Mon père ? s’exclama-t-il, stupéfait. Qu’est-ce qu’il a à voir là-dedans ?

    Il a à voir que je t’ai dit clairement que j’étais contre le fait que tu l’opères, expliqua Meredith. Mais malgré ça, tu persistes à vouloir le faire. Elle fusilla Derek du regard. Parce qu’il ne faudrait tout de même pas me prendre pour une conne. Tu dis que tu hésites mais ce n’est pas vrai. Tu es certain de pouvoir lui enlever cette foutue tumeur alors, tu vas le faire. Tu en crèves d’envie même. Ça se voit. Et tant pis pour ce que j’en pense. Cette pauvre cruche de Meredith a peur mais ce n’est pas grave. Qu’est-ce qu’elle y connait de toute façon ? persifla-t-elle.

    Je n’ai jamais pensé que tu étais une cruche, protesta Derek.

    Peut-être mais c’est ce que je ressens. Tu n’écoutes jamais ce que je dis.

    C’est faux ! Irrité, Derek bondit hors du lit, immédiatement imité par sa compagne qui reprit son attaque.

    Tout ce qui compte pour toi, c’est d’opérer ce sale type pour qu’il reconnaisse enfin ta valeur. Mais qu’est-ce que tu en as à faire de son avis ? Après tout ce qu’il t’a fait ? Il t’a méprisé, négligé, maltraité, moralement et physiquement, il a couché avec ta copine, il t’a rendu responsable de la mort de ta mère et malgré tout ça, tu veux prendre des risques pour lui ? C’est comme ça qu’il faut se comporter pour avoir ta considération ? l’interrogea-t-elle avec une réelle consternation.

    Je n’ai aucune considération pour lui, rétorqua Derek. Et contrairement à ce que tu crois, je tiens compte de ce que tu ressens. Je sais que tu as peur de cette opération. Il prit place dans un fauteuil tandis que Meredith se rasseyait sur le bord du lit. Mais, bébé, je suis chirurgien, un très bon chirurgien, et je sais ce que je fais. Et comme je te l’ai déjà dit, c’est très difficile pour moi de renoncer à sauver la vie d’un homme si je sais que je peux le faire. Le fait que ce soit mon père et un salaud n’y change rien. J’ai fait le serment de sauver des vies, quelles que soient les circonstances. S’il y avait d’autres chirurgiens pour l’opérer, la question ne se poserait même pas mais apparemment, ce n’est pas le cas et c’est compliqué pour moi de penser que je serais celui qui le condamne à mort. Tu comprends ?

    Oui, je comprends. Mais est-ce que tu as envisagé l’éventualité, aussi infime soit-elle, que cette intervention échoue ? lui demanda Meredith.

    Oui, bien sûr. Le risque zéro n’existe pas, j’en suis parfaitement conscient.

    Très bien. Alors, est-ce que tu as déjà réfléchi à l’effet que ça aurait sur toi si ton père mourait pendant l’intervention ? le questionna-t-elle encore. Je me fous de ce type, moi. La seule personne qui me préoccupe, c’est toi et j’ai peur de la façon dont tu réagirais si ça arrivait. Tu n’es déjà plus le même depuis qu’il est réapparu.


  • Commentaires

    1
    olympique lyonnais
    Samedi 11 Juillet 2020 à 04:56

    bon Derek excuse mais c est pas ca.yes

    Meredith est inquiète pour Derek par rapport a l opération de son géniteur ca se comprend.  

    2
    Valerie
    Lundi 13 Juillet 2020 à 09:51

    Décidément ce sale type qu'est le père Shepherd est né pour pourrir l'existence de son fils, pfft no

    Enfin... la journée a été longue, ils doivent se reposer pour pouvoir discuter de manière plus sereine, là leur discussion ne mènera nulle part, sinon à se dire des choses blessantes qu'ils regretteront, donc dodo.sleep

    3
    Butterfly
    Lundi 13 Juillet 2020 à 19:23

    Je pense que le problème, c'est que et Meredith ne le comprend pas, et Derek ne veut sans doute pas l'admettre, peut-être même que c'est inconscient, mais il a quelque chose à prouver à son paternel. Il veut lui montrer quel excellent chirurgien il est et je pense que c'est pour ça qu'il veut l'opérer. Je pense même qu'il a déjà pris sa décision mais il n'ose pas le dire à Meredith parce qu'il a peur de sa réaction

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