• CHAPITRE 1160

    Pour moi, ce sera un thé si tu veux bien. Meredith profita du départ de sa mère pour faire la leçon à son petit ami en prenant un air faussement outré. Dis donc, t’as fini de draguer ma mère, toi ?

    Hé, désolé, mais on dit toujours que pour séduire une fille, il faut d’abord plaire à sa mère, déclara Derek avec un grand sourire.

    Meredith lui donna une petite tape sur l’épaule. Pas la peine de te fatiguer, la fille est séduite depuis belle lurette. Elle le prit par le bras pour l’entrainer vers le salon. Alors, comment tu te sens ? Ça n'a pas été trop dur ?

    De revoir mon père ? Elle opina de la tête. Je ne vais pas te cacher que ça n’a pas été simple, répondit Derek. Quand je l’ai vu, à la cafétéria, ça a fait remonter plein de mauvais souvenirs.

    Des souvenirs de ta mère et d’Abigail, supposa Meredith.

    Ils s’assirent dans le canapé et Derek prit la main de la jeune fille. De ma mère, oui, bien sûr, et de la vie de merde qu’il nous a fait vivre, mais pas d’Abigail. Meredith lui lança un regard dubitatif. Bébé, je te jure que c’est vrai. Il vit qu’elle n’était pas encore convaincue. Ecoute, sur le principe, c’est répugnant ce qu’il a fait avec elle mais avec le recul, je me dis qu’au fond, sur ce point-là, je lui dois une fière chandelle. Parce qu’une femme capable de coucher avec le père de son copain par ambition est capable de tout. Et si elle n’avait pas couché avec lui, elle aurait couché avec quelqu’un d’autre. Avec plusieurs autres sans doute même. J’aurais été le cocu de service. Très peu pour moi, bougonna-t-il.

    Amusée, Meredith sourit. Vu comme ça, évidemment. Anne fit son retour avec un plateau sur lequel il y avait trois tasses et une assiette de cookies. Alors, ton père, qu’est-ce qu’il voulait ? demanda Meredith tandis que Derek prenait une tasse.

    Il but une gorgée de café avant de lui répondre. Eh bien, il est malade. Il a une tumeur au cerveau et il a consulté les neurochirurgiens les plus éminents du pays mais ils lui ont tous dit que c’était inopérable.

    Meredith parut un peu étonnée. Et donc, il est venu te voir pour avoir ton avis ?

    En fait… Derek hésita un peu avant de lui révéler la vérité car il savait ce que cela aurait comme effet sur elle. Il est venu pour me demander de l’opérer.

    Mère et fille ne purent cacher qu’elles étaient stupéfaites. Quoi ? s’écria Meredith. Mais il est dingue, ce type ! Franchement, te demander ça, comment il ose ? Après tout ce qu’il t’a fait ?

    Oui, je sais, dit Derek, un peu mal à l’aise. La réaction de la jeune fille venait de lui confirmer qu’elle n’allait pas accepter facilement ce qu’il avait encore à lui dire.

    Mais d’une certaine façon, ça veut dire qu’il vous considère comme un chirurgien très compétent puisqu’il est prêt à vous confier sa vie, lui fit remarquer Anne. J’imagine que ça doit vous faire quand même un peu plaisir. Ça compte, la reconnaissance d’un père, même si ce n’est pas un bon père.

    Oui, ça compte, admit Derek. Ça me fait mal de le reconnaitre mais, quand il m’a dit qu’il suivait ma carrière et qu’il voulait que je l’opère, ça m’a fait plaisir, vous avez raison. Croyez-moi, j’en suis le premier étonné.

    Il a besoin de toi, souligna Meredith sur un ton un peu sec. Alors, il te flatte, évidemment !

    Sa mère la reprit immédiatement. Meredith… Je comprends que tu sois énervée mais ne sois pas injuste. Tu m’as dit que Derek était un des meilleurs chirurgiens au monde, alors tu ne peux pas dire maintenant que son père le flatte. Contrariée, Meredith fit une moue boudeuse. Il reconnait sa valeur tout simplement et c’est quelque chose qu’il ne faut pas mépriser, parce que je trouve ça bien pour Derek, insista Anne. C’est toujours bien quand un père reconnait les mérites de son fils.

    Ouais, ben, c’est un peu tard pour ça, argua Meredith.

    Mieux vaut tard que jamais. Anne se tourna vers Derek. N’est-ce pas ?

    Il acquiesça d’un signe de la tête. Oui, c’est vrai. Mon père est une personne détestable mais il a été un très grand chirurgien. Alors, qu’il fasse appel à moi, même en dernier recours, ça veut dire qu’il reconnait que je suis qualifié. C’est quelque chose qui n’était encore jamais arrivé. Alors, oui, c’était plutôt agréable.

    Et comment il a réagi quand tu lui as dit que tu refusais de l’opérer ? s’enquit Meredith.

    Eh bien, en réalité… Derek eut l’air embarrassé. Je n’ai pas refusé. Il vit à l’expression de sa petite amie qu’elle était choquée. Quant à Anne, elle semblait tout aussi surprise que sa fille. Du moins, pas encore, précisa-t-il.

    Pas encore ? Mais… ça veut dire que tu envisages de le faire ? présuma Meredith, abasourdie.

    Peut-être. Enfin, je ne sais pas. Derek lui prit la main. Tu comprends, plus je regarde cette tumeur, plus je suis convaincu que je peux la retirer. Agacée, Meredith leva les yeux au ciel. Etait-il possible d’être plus arrogant que cet homme-là ?


  • Commentaires

    1
    Valerie
    Mardi 12 Mai 2020 à 10:37

    A croire que ce type est né pour pourrir la vie de son fils mad

    Je comprends l'hésitation de Derek, c'est vrai que ça serait valorisant pour lui de le sauver alors que tous les autres éminents chirurgiens ont renoncé à l'opérer, mais si c'est pour mettre le souk dans sa relation avec Meredith, je dis non !!!

    2
    olympique lyonnais
    Mardi 12 Mai 2020 à 14:42

    c est clair que si ca fout le m.... entre eux ca sert a rien de opère surtout un mec pareil.

    3
    Butterfly
    Mardi 12 Mai 2020 à 19:13

    J'aime beaucoup la façon dont Derek est détaché de son histoire avec Abigail, c'est une bonne chose ! Et je continue à me demander si toutes ces discussion ont une raison d'être parce que je ne crois pas qu'un médecin peut opérer un membre de sa famille. Dans tous les cas, je suis d'accord avec vous, j'espère que Derek ne va pas tout foutre en l'air pour son salaud de père

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