• CHAPITRE 1132

    Ellis, imperméable à toute remarque, abandonna la chevelure de Derek pour caresser sa joue. Devinant que son petit ami n'osait pas lui faire une remarque, Meredith décida de le faire à sa place. Bon, maintenant, c’est fini. C’est mon amoureux et il n’y a que moi qui ai le droit de jouer avec lui, dit-elle avec un sourire un peu crispé tout en retirant la main de sa tante du visage de son ami.

    Contre toute attente, Ellis ne protesta pas. Bien au contraire, elle sembla se désintéresser totalement de celui qui avait été l’objet de toutes ses attentions juste quelques secondes plus tôt, et commença à plier et déplier une serviette de table. Donc, Derek, vous avez fait vos études à Berkeley, demanda Anne pour relancer la conversation.

    Oui, mais dans mon cas, ce n’était pas un choix, lui apprit Derek avec un sourire un peu nostalgique. Moi, je voulais aller à Harvard. C’est le top pour la médecine et puis, c’est l’Ivy League, vous voyez ? Anne acquiesça avec un petit sourire. Malheureusement, mon père en avait décidé autrement. Cela dit, je n’ai pas eu à me plaindre de Berkeley, ajouta Derek pour rassurer son interlocutrice. J’y ai reçu une excellente formation. C’est juste que d’un point de vue personnel, j’aurais préféré être à des milliers de kilomètres de San Francisco.

    Je comprends, assura la mère de Meredith en reprenant sa tasse de café.

    J’ai envie de baiser, laissa tomber Ellis, en se tournant vers Derek comme si c’était la chose la plus naturelle à lui dire. Elle ne remarqua pas son léger sursaut pas plus qu’elle ne vit le regard interloqué qu’échangeaient sa belle-sœur et sa nièce.

    C’est normal. C’est un désir tout à fait naturel, répondit Derek le plus sereinement possible, tout en se demandant si elle ne faisait qu’exprimer un besoin ou si elle lui lançait une invitation. Il devina qu’Anne, dont les sourcils s’étaient froncés, allait intervenir et il lui fit un discret signe de la tête pour l’en dissuader. Il pouvait comprendre qu’elle soit gênée que sa belle-sœur fasse état de ses envies les plus intimes de façon aussi claire et triviale, en présence d’un invité qui plus est, mais une leçon de morale n’aurait aucun effet sur Ellis, si ce n’est de la culpabiliser et de déclencher une crise d’angoisse.

    Le visage d’Ellis portait la marque de la plus totale innocence lorsque, sous la nappe, elle posa la main sur l’entrejambe de Derek, tâtant son sexe sans ménagement. Hou ! Qu’il est gros, s’écria-t-elle, admirative.

    Méfiante, Meredith fronça les sourcils. De quoi elle parle ?

    Sans prendre le temps de lui répondre, Derek saisit gentiment mais fermement la main d’Ellis pour la poser sur la table. Je ne veux pas que vous fassiez ça.

    En voyant leurs mains surgir d’en-dessous de la nappe, Meredith comprit ce dont sa tante était coupable. Ses yeux s’écarquillèrent à nouveau sous l’effet de la stupéfaction. Tante ! Tu n’as pas le droit… Derek la fit taire d’un regard. Il était inutile de faire un esclandre pour un acte qui n’avait guère d’importance en soi, d’autant que celle qui l’avait commis n’en mesurait pas la portée. 

    J’ai envie de le sucer, lâcha Ellis avec un sourire candide, tout en essayant de remettre la main sur l’objet de son désir. A nouveau, Derek l’en empêcha en la prenant solidement par le poignet.

    Ce fut au tour d’Anne de réaliser ce qui se passait. Ellis ! s’exclama-t-elle, scandalisée. Tu ne peux pas dire des choses comme ça. Ça ne se fait pas.

    Sa voix stridente énerva la malade qui recommença à s’agiter sur sa chaise. Mais je veux le sucer, se mit-elle à crier à son tour. J’en ai envie.

    Derek se rendit compte que la situation était en train de leur échapper et que s’il n’y mettait pas bon ordre, Ellis serait bientôt hors de contrôle. Il était temps qu’il cesse d’être le petit ami discret, presque timoré, qu’il avait été jusqu’à présent et qu’il redevienne le médecin sûr de lui qu’il avait toujours été. C’est normal que vous ressentiez ces envies, redit-il à Ellis du même ton posé et rassurant qu’il employait avec ses patients. Il n’y a rien de mal à ça, vraiment pas. Mais il ne faut pas compter sur moi pour les satisfaire parce que moi… Il se tourna vers Meredith et lui prit la main. Moi, je suis amoureux de votre nièce. Je suis amoureux de Meredith. Vous comprenez ? Ellis hésita un instant avant de hocher lentement la tête. C’est pour ça que je ne peux pas accepter votre geste. Ce n’est pas correct vis-à-vis de Meredith. Et surtout, je n’en ai pas envie. Soudain, les traits de son visage se détendirent et il prit un ton plus guilleret, pour ne pas culpabiliser la malade. Mais vous devriez user de vos charmes sur un autre que moi. Je suis certain que vous devez avoir au moins deux ou trois voisins à qui vous plaisez beaucoup. Un sourire timide naquit sur les lèvres d’Ellis. Allez, vous pouvez me le dire, à moi, insista Derek avec un clin d’œil complice. Vous devez bien avoir quelques amoureux dans le quartier ?

    Tout en rentrant légèrement la tête dans ses épaules, avec des yeux pétillants de malice, Ellis cacha sa bouche derrière sa main, en même temps qu’elle faisait entendre un rire de petite fille. Oh petit coquin ! Qu’allez-vous penser ? Je n’ai pas d’amoureux. Je suis une femme mariée, vous savez.

    Derek lui sourit presque affectueusement. Oui, vous êtes mariée avec Thatcher, votre grand amour.

    Ellis opina doucement de la tête. Il faudra que je vous présente à lui un jour. Je crois que vous vous entendrez bien, tous les deux. Après avoir posé sa main sur celle du médecin et l’avoir tapotée légèrement trois ou quatre fois, elle se leva et quitta la pièce sans un mot.


  • Commentaires

    1
    olympique lyonnais
    Jeudi 19 Mars 2020 à 06:23

    Derek a réussir a raisonner Ellis

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