• CHAPITRE 111

    Derek prit Meredith par la nuque pour la ramener contre lui. Personne ne fait attention à nous, voyons. Viens plus près.

    Meredith lui résista et s’assit, très droite, sur le bord de la banquette. Elle regarda ensuite autour d’elle, feignant de s’intéresser au bar, alors qu’elle ne pouvait penser à rien d’autre qu’aux baisers caressants du chirurgien et aux sensations inconnues qu’ils faisaient naitre en elle. Tu viens souvent ici ? le questionna-t-elle avec un ton qui se voulait détaché.

    Comprenant qu’il n’arriverait à rien tant qu’elle serait mal à l’aise, Derek s’écarta un peu et se lança dans une conversation des plus banales sur ses endroits préférés à San Francisco, avec de temps en temps de petits traits d’humour, mais sans faire plus aucune allusion à l’intérêt qu’il lui portait. Petit à petit, il sentit que Meredith se détendait. Quand elle ne fut plus du tout sur ses gardes, il redevint plus empressé, en l’enlaçant par les épaules, en lui susurrant de belles paroles ou en mordillant tendrement le lobe de son oreille avant de lui voler de petits baisers. Il réalisa soudain à quel point il mettait les formes pour arriver à ses fins et en fut étonné. D’habitude, il était beaucoup plus direct, sans aucun tact même parfois. Mais il savait que s’il voulait l’avoir, il ne pouvait pas se permettre d’agir comme il le faisait avec les autres. Et il la voulait, à tout prix. Ça lui prendrait peut-être la nuit, peut-être un peu plus longtemps, mais Meredith serait à lui. Et pour y arriver, il n’y avait qu’une seule méthode, la mettre en confiance. Quelle est ta chanson préférée ? lui demanda-t-il à mi-voix.

    Meredith lui lança un regard un peu sévère. Si tu crois que je vais te le dire ! s’exclama-t-elle. Pour que tu te moques encore de moi !

    Mais non, voyons, assura Derek avec un petit sourire espiègle.

    De toute façon, je suis sûre que tu n’aimes pas, s’entêta Meredith.

    Si tu aimes, j’aimerai aussi, promit Derek. Allez, dis-moi, ne te fais pas prier. Il lui lança un regard implorant, en inclinant un peu la tête vers la gauche. Ah que ne devait-il pas faire pour parvenir à ses fins !

    La jeune fille souffla un peu, pour la forme, avant de dévoiler son secret. C’est la musique du film "Robin des Bois", tu sais, la chanson de Bryan Adams.

    Derek ne fut pas étonné par ce choix, une chanson d’amour romantique et sirupeuse comme seules les jeunes filles fleur bleue pouvaient les aimer. Attends-moi, je reviens, lui dit-il en se levant. Il fit quelques pas avant de revenir vers elle. Et surtout, ne laisse personne t’approcher. Tu es à moi, ne l’oublie pas.

    Les yeux chavirés d’émotion, Meredith le regarda s’éloigner et poussa un soupir d’extase. Les derniers mots du chirurgien l’avaient grisée autant que si elle avait bu. Ainsi donc, il commençait à s’attacher à elle autant qu’elle à lui, et il ne supportait pas l’idée que d’autres hommes s’intéressent à elle. Une fois encore, elle se demanda comment il était possible qu’elle ait autant de chance. Elle le vit parler au pianiste et devina ce qu’il était en train de faire. Elle en fut touchée et c’est les yeux pleins de larmes qu’elle le regarda revenir, alors que s’élevaient les premières mesures de la chanson. Il se trouvait à quelques mètres de leur table quand il lui fit signe de le rejoindre. Elle alla le retrouver, le rouge aux joues.

    Sur la minuscule piste, où dansaient déjà trois autres couples, Derek enlaça Meredith tout contre lui. C’est pour toi, chuchota-t-il à son oreille. Cette chanson, ta chanson… Maintenant, quand tu l’entendras, tu penseras toujours à moi. Lui vint aussitôt l’idée qu’il venait de lui faire un cadeau empoisonné. Il chassa rapidement cette pensée de son esprit. De toute façon, il était inutile de s’attendrir. Il s’était donné un objectif et il ferait tout pour l’atteindre, parce que l’échec n’était pas envisageable pour lui.

    Les paroles de Derek émurent Meredith. C’était si romantique ! Elle n’avait jamais connu de garçon aussi attentionné et elle avait si souvent entendu les filles de Crestwood se plaindre du manque de prévenance de leurs petits amis, qu’elle avait fini par croire que c’était la norme. Et voilà que Derek démentait tout cela ! Il était tellement sensible, et gentil aussi. Meredith attribua ces qualités si rares au fait qu’il était plus âgé que les garçons qu’elle et ses copines avaient fréquentés. Il avait de la maturité et il n’avait pas peur de montrer ses sentiments. En appuyant sa tête contre l’épaule de son cavalier, elle remarqua que les personnes attablées tout autour de la piste observaient les danseurs et elle eut l’impression que les regards s’attardaient plus sur Derek et elle. Cela la mit mal à l’aise. Tout le monde nous regarde, chuchota-t-elle à Derek.

    C’est normal, répondit Derek comme s’il s’agissait de la chose la plus normale au monde. Ils nous regardent parce que nous sommes beaux.

    Meredith crut d’abord à une plaisanterie mais l’attitude de Derek, son intonation, la fit douter. Tu ne parles pas sérieusement, n’est-ce pas ? 

    Mais si, bien sûr ! Il lui sourit. Nous formons un très beau couple.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mardi 30 Septembre 2014 à 21:26

    Bonsoir à tous, oui sans aucun doute vous formez un beau couple yes

    Franchement Derek me déçoit et me dégoûte toutes ces petites attentions aussi gentilles et belles soient ne sont dictées que par un seul et unique objectif celui de la mettre dans son lit.

    Pourquoi ne peut-il pas simplement  profiter de cette soirée en  compagnie de la jeune   femme sans arrière -pensée?

    Et Meredith qui pense être tombé sur un type génial, un mec en or alors qu'il n'en est rien frown

    Merci pour la suite et bonne soirée à tous.

    2
    sammy
    Mercredi 1er Octobre 2014 à 00:08

    Ca y il commence à la baratiner et elle croit à ses balivernesmad Mefies-toi Meredith, Derek n'est pas un prince charmant, il ne pense qu'à te mettre dans lit. Quel affreux goujatyes

    3
    Valerie
    Mercredi 1er Octobre 2014 à 12:26

    Pfft, il sait y faire Derek : belles paroles, gestes tendres, le coup de la chanson préférée, tout y passe, mais je n’oublie pas qu’il n’a qu’un objectif, celui de mettre Meredith dans son lit pour la laisser tomber juste après. mad

    Pauvre petite Meredith, si naïve, si pure, comment pourrait-elle imaginer une seule seconde quel odieux personnage il est en réalité ?

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