• CHAPITRE 1108

    Meredith dormait encore à poings fermés lorsqu’elle sentit un chatouillement furtif, comme le passage d’une plume, sur sa joue gauche. Sans savoir s’il s’agissait d’un rêve ou de la réalité, elle passa la main sur son visage pour chasser la sensation. Mais celle-ci se répéta après quelques secondes. En grognant mais sans ouvrir les yeux, la jeune fille se donna une légère tape pour mettre fin à la démangeaison. Un troisième chatouillis lui fit soulever légèrement les paupières. Elle entraperçut entre ses cils le visage tout proche de Derek qui lui souriait. Mmmmm, grogna-t-elle plus fort pour manifester sa désapprobation, avant de saisir son oreiller pour s’en recouvrir la tête. Mais le mouvement contribua à la réveiller complètement. Après quelques secondes, elle émergea d’en dessous le coussin. Qu’est-ce qui te prend ? demanda-t-elle à son amant sur un ton plaintif, les yeux toujours à moitié clos. Je veux dormir !

    Tu peux rester mais moi, je dois partir, répondit-il dans un murmure pour ne pas la brusquer.

    Partir ? Mais où ? gémit-elle.

    A la clinique. Derek caressa une fois encore du revers de la main la joue satinée de son amie. J’ai une intervention dans deux heures et demie.

    Meredith soupira en ouvrant légèrement les paupières, pour s’habituer petit à petit à la lumière qui baignait déjà la pièce. Et il est quelle heure, là ?

    Six heures, lui apprit Derek en faisant une petite grimace, comme s’il voulait s’excuser d’être aussi cruel.

    Six heures ! répéta Meredith, horrifiée. Cette fois, elle ouvrit carrément les yeux et remarqua que son petit ami, dont les cheveux étaient encore humides, était déjà habillé et rasé. Tu es déjà prêt ? Il fit signe que oui. Tu es beau, murmura-t-elle en lui passant la main dans ses cheveux bruns qu’elle affectionnait tant. Comment tu fais pour être aussi beau tout le temps ?

    Hum, c’est simple. Je suis amoureux de la plus jolie fille du monde, répondit Derek sur le même ton. Elle me rend heureux. Ça aide. Il se pencha pour prendre Meredith dans ses bras. Leurs lèvres s’effleurèrent plusieurs fois avant de se presser les unes contre les autres dans un baiser de plus en plus fougueux. Lorsqu’il sentit la main de son amie passer sous sa chemise pour lui caresser le ventre, il l’arrêta en l’étreignant à travers le tissu. J’aimerais… j’en ai envie, chuchota-t-il, son front appuyé contre celui de Meredith. Tu n'imagines même pas à quel point j’en ai envie. Mais j’peux pas. J’peux pas me permettre d’arriver en retard à cette intervention. Mon équipe m’attend et…

    Meredith hocha légèrement la tête. Tu n’as pas à te justifier. Je comprends, tu as des obligations. Elle se redressa pour s’asseoir et repoussa légèrement les draps. Tu me laisses combien de temps pour me préparer ?

    Tu peux rester ici si tu veux et faire la grasse matinée, lui proposa à nouveau Derek. Je vais te laisser de l’argent pour le taxi…

    Meredith lui coupa la parole. Non, je préfère partir en même temps que toi. Elle agita son index dans sa direction. Et si je voulais prendre un taxi, je saurais bien le payer moi-même ! Alors, combien de temps est-ce que tu me donnes ?

    Derek regarda sa montre. Un quart d’heure, ça te va ? dit-il avec une autre grimace.

    La jeune fille bondit hors du lit. OK. Pas une minute à perdre alors ! Elle se jeta dans les bras de son petit ami qui s’était mis debout en même temps qu’elle et lui planta un gros baiser sur les lèvres, avant de courir à la salle de bains. Tu es rentré à quelle heure finalement ? lui cria-t-elle alors qu’elle faisait déjà couler l’eau de la douche pour qu’elle soit à bonne température.

    Il devait être environ trois heures du mat’. Derek vint s’appuyer contre le chambranle de la porte et ne quitta pas Meredith des yeux tandis qu’elle se déshabillait. La vision de son corps fin et pourtant tout en rondeurs était un vrai régal.

    Et tu n’es pas crevé ? s’étonna-t-elle. Tu as dormi à peine trois heures et tu vas opérer quelqu’un ? Elle fouilla dans sa trousse de toilette à la recherche d’un élastique. Une fois qu’elle l’eut trouvé, elle releva ses cheveux et les attacha pour qu’ils ne soient pas mouillés.

    Tu sais, ce n’sera pas la première fois.

    Je ne sais pas comment tu fais. Elle se mit en-dessous du jet d’eau. Moi, je voulais t’attendre mais je crois bien que je me suis endormie dans le divan.

    Je confirme ! Derek posa ses fesses contre l’armoire du lavabo. Quand je suis rentré, tu dormais comme un loir ! Je t’ai prise dans mes bras, je t’ai descendue, je t’ai couchée et tu n’as pas bougé.

    Pourtant, j’avais pas l’impression d’être si fatiguée que ça. En plus, je regardais Friends. Normalement, ça aurait dû m’aider à tenir le coup.

    Derek fit un petit sourire amusé. Manifestement, ça n’a pas suffi.

    Faut dire qu’avec la soirée qu’on a eue… Meredith regarda autour d’elle à la recherche du flacon de savon. Derek le lui indiqua d’un signe de la main. Elle le remercia d’un sourire. Et ça s’est bien passé avec Naomi et le bébé ? se renseigna-t-elle. Quand est-ce qu'ils pourront quitter la clinique ?


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