• CHAPITRE 1067

    Derek prit Meredith dans ses bras. Bien sûr que non ! C’est à moi que j’en veux parce que je l’ai laissée faire. Et parce qu’à cause de moi, tu te retrouves toujours dans des situations impossibles. Il allait l’embrasser quand un des organisateurs de la soirée se présenta à la table. Tous les nominés étaient invités à poser pour la photo-souvenir en compagnie du lauréat et du Dr Harper Avery. Derek et Mark quittèrent donc la table, très rapidement suivis par Richard et le Professeur Bogousslavsky qui avaient repéré des confrères avec lesquels ils voulaient parler.

    Vous ne partez pas à la recherche de votre copine, Torres ? Le ton employé par Adèle Webber permit à Meredith de comprendre qu’elle n’appréciait guère Callie.

    Non, répondit cette dernière sans hésiter. Je n’ai aucune envie de la voir pour le moment. Je n'ai pas du tout apprécié la façon dont elle s'est comportée ce soir et je vais le lui faire savoir. Elle sourit timidement à Meredith. Et pour ce que ça vaut, je suis contente pour toi et Derek. Quand je vous vois ensemble, eh bien, je sais que c’est comme ça que ça doit être. 

    Evidemment ! dit Adèle avec une certaine rudesse. Pour une fois qu’il ne tombe pas sur une Marie couche-toi là ! Elle fit signe à une dame qui était assise deux tables plus loin. Hé Barbara ! Ça fait un moment qu’on ne s’est pas vues. Elle alla la rejoindre pour échanger quelques ragots.

    Elle ne m’aime pas, déplora Callie avec un sourire désabusé.

    Meredith émit un semblant de rire poli avant de se retourner ostensiblement, pour signifier qu’en ce qui la concernait, la conversation était terminée. Elle n’avait pas envie de parler avec Callie, comme si de rien n’était. Elle n’arrivait pas à se départir d’un sentiment de méfiance envers elle, sans doute plus parce qu’elle avait été la confidente, et parfois la complice, des errements de Derek que parce qu’elle avait été sa maitresse occasionnelle. Et le fait qu’elle soit à l’origine, même très indirectement, de la scène avec Addison n’allait pas arranger les choses. En cherchant Derek du regard, Meredith l’aperçut en grande discussion avec le Dr Avery. Pour lui, l’incident semblait être digéré. Ce n’était pas le cas pour elle. Elle éprouva soudain le besoin d’être seule un moment. Sans donner aucune explication, elle quitta la table pour se diriger rapidement vers l’extérieur de la salle. La foule qui se trouvait dans le lounge et le hall d’entrée la firent fuir vers l’arrière de l’hôtel. Elle cherchait un coin tranquille lorsqu’elle aperçut de la verdure par une fenêtre. Intriguée, elle approcha et découvrit un magnifique jardin avec des allées et des bancs, ce qui lui fit penser qu’il était possible de s’y promener. Un peu d’air frais et de calme, voilà qui lui ferait du bien. Elle regarda autour d’elle pour trouver la porte qui menait à ce jardin et l’aperçut deux mètres plus loin. Une fois qu’elle l’eut franchie, la tension qui pesait encore sur elle se relâcha un peu. Elle déambula lentement dans les allées, en admirant la beauté des parterres de fleurs. Ce ne fut qu’une fois assise sur un banc qu’elle s’autorisa à penser à ce qui s’était passé quelques minutes plus tôt. Est-ce que cela se passerait toujours comme ça ? Est-ce qu’il y aurait toujours une femme pour lui rappeler que Derek avait eu un passé dissipé et lui reprocher d’y avoir mis fin ? Est-ce qu’elle devrait passer le reste de sa vie à se justifier et à se défendre ? Elle n’était pas sûre d’en être capable. Le round avec Addison l’avait épuisée. Recommencer à l’infini ? Elle ne se sentait pas de taille. Elle voulait bien se battre s’il s’agissait de sauver son couple mais il n’était pas question de devenir un punching-ball pour toutes les cinglées avec lesquelles Derek avait couché. Enfin, cinglées, le mot était vite dit. Il était probable que ces femmes étaient tout à fait normales avant de croiser le chemin du beau chirurgien. Que leur avait-il fait pour qu’elles se transforment en furies ? Parce que ce n’était tout de même pas le fait d’avoir été quittée après une nuit qui pouvait leur faire perdre tout sens de la mesure ? Par exemple, cette Addison Montgomery, un médecin, chirurgienne très certainement, donc a priori pas une imbécile. De plus, on ne pouvait pas nier qu’elle avait de l’éducation et une certaine distinction. Et pourtant, elle n’avait pas hésité à laver son linge sale en public, au mépris de toutes les convenances. Alors, évidemment, Meredith ne pouvait que s'interroger sur ce qui l’avait poussée à agir de cette façon. Le séjour de Derek à New York remontait à plusieurs mois. Que s’était-il passé ce jour-là pour qu'autant de temps après, Addison soit encore aussi remontée contre son amant occasionnel ? Meredith était consciente que Derek n’était pas tendre avec tout le monde. Elle avait encore en mémoire la scène dont elle avait été le témoin, le jour de leur première rencontre, et la façon sèche, agressive, insultante même, dont il s’était adressé à cette infirmière avec laquelle, manifestement, il avait eu une relation. Cependant, même si c’était désagréable d'être traitée de cette façon, est-ce que cela valait la peine de rester bloqué dessus pendant des mois ? Ou bien est-ce qu’il y avait autre chose ? Meredith était bien placée pour savoir que, quand on avait été prise dans les filets du beau Dr Shepherd, c’était difficile de s’en libérer. Quand on avait goûté un peu de cet homme-là, on en voulait encore et encore. Mais de là à se comporter comme Addison l’avait fait ce soir, il y avait un pas que, personnellement, Meredith n’aurait jamais franchi. De plus, elle estimait que quand il y avait des comptes à régler, on les réglait avec les responsables, pas avec les personnes qui n’avaient rien à voir dans l’histoire. Evidemment, c’était plus facile de s’en prendre à une godiche comme elle qu’à un dur à cuire comme Derek. Quoique, godiche, plus tant que ça finalement ! Elle devait bien admettre qu’elle était assez fière de la façon dont elle avait réussi à clouer le bec d’Addison. Cette nouvelle assurance, elle la devait à Derek, elle le savait. Il avait fait d’elle une femme dans tous les sens du terme. Penser à tout ce que son amant lui avait apporté lui donna l’envie irrépressible d’être avec lui. Elle repartit vers l’hôtel. A l’intérieur de l’établissement, elle marcha à petits pas précipités en direction de la Salle Vénitienne, impatiente de se jeter dans les bras de son amoureux. Elle y était presque lorsqu’elle ressentit une légère douleur, davantage une gêne, sous la plante de son pied droit. Supposant qu’un petit caillou des allées du jardin s’était glissé dans son escarpin, elle arrêta de marcher pour soulever légèrement son pied et l’agiter discrètement, afin de chasser la pierraille. Deux pas supplémentaires lui apprirent que le cailloutis n’était pas délogé. Il allait falloir enlever la chaussure mais, compte tenu des gens qui se trouvaient à proximité ainsi que de sa robe échancrée, il valait mieux faire ça ailleurs. Elle s’apprêtait à se rendre aux toilettes lorsqu’elle repéra, juste avant l’entrée de la salle, un grand panneau de deux mètres de haut qui annonçait le programme des festivités prévues par l’hôtel. Son emplacement, entre une porte et le mur, créait une sorte de petite cabine qui sembla tout à fait appropriée à Meredith. Elle se faufila derrière le panneau et, s’appuyant contre le mur, retira son escarpin qu'elle secoua. Elle passa la main sous son pied, pour être certaine que rien ne restait accroché à son bas. Elle était en train de remettre sa chaussure lorsqu’elle entendit la voix de Derek. 


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