• CHAPITRE 1061

    Elle t’a beaucoup marqué pour que tu te souviennes aussi bien de votre rencontre, persifla Meredith, les lèvres pincées.

    Derek la saisit par les épaules et planta son regard franc dans le sien. Je n’en ai rien à foutre de cette femme. Je m’en souviens uniquement parce que quand j’étais avec elle, c'est à toi que je pensais et alors, Callie m’a appelé pour me dire que tu avais été hospitalisée parce que tu avais fait un malaise et je me suis senti horriblement coupable, lâcha-t-il d’une seule traite.

    Meredith le regarda attentivement. Alors, elle n’a vraiment pas compté ? Tu me le jures ?

    Oui, je te le jure. Elle n’a absolument pas compté, en aucune façon, pas plus que les autres. Il lui jeta un regard désespéré qui quémandait son pardon.

    Elle se radoucit encore un peu plus. Pourquoi tu m’en parles alors ? Et pourquoi maintenant ?

    Parce qu’on va devoir passer la soirée avec elle et que je ne veux pas courir le risque que tu apprennes cette histoire par elle plutôt que par moi, expliqua Derek

    Meredith parut sceptique. Tu crois qu'elle pourrait parler de ça ici ?

    Derek grimaça légèrement. Ce n’est pas parce qu’il avait couché avec Addison Montgomery qu’il la connaissait. Il ne pouvait donc pas prévoir ce qu’elle allait dire ou faire. Mais il se souvenait de la façon dont il l’avait traitée, humiliée même, et la possibilité qu’elle ait envie de se venger ne pouvait pas être écartée. Peut-être. Je ne sais pas. Je ne la connais pas vraiment. Peut-être qu'elle ne va rien dire mais au cas où elle le ferait, au moins, tu ne seras pas étonnée. 

    D’accord. Meredith lui décocha un sourire éblouissant, qui était cependant plus un message à l’adresse de la rouquine, dont elle avait l’impression de sentir le regard fixé sur eux. Je suis prête.

    Derek lui caressa la joue. N’aie pas peur. Il est fort probable qu’il ne se passe rien mais au cas où, je ne la laisserai pas s’en prendre à toi.

    Meredith haussa légèrement les épaules. Je sais. Je n’ai pas peur. C’est juste que… Elle soupira. Je n’aime pas les conflits et les scandales, surtout en public. Je n’ai pas envie d’être impliquée dans ce genre de choses.

    Je ne la laisserai pas faire, redit Derek. On y va ? Sinon, ils vont se demander pourquoi on discute aussi longtemps. Meredith fit signe que oui. Il lui tendit la main avec un sourire timide et elle le lui rendit, en entremêlant leurs doigts. Ils parcoururent la courte distance qui les séparait de la table avec, sur leurs lèvres, un sourire qui reflétait une sérénité qu’ils étaient loin de ressentir. Meredith remarqua que Derek choisissait de la présenter d’abord aux personnes qui se trouvaient à l’opposé de son ancienne conquête. Elle les salua machinalement, sans écouter leurs noms, ânonnant quelques formules de politesse, jusqu’au moment où elle arriva devant Callie. Les deux femmes firent bonne figure, s’embrassant sans chaleur mais sans animosité non plus. Meredith eut l’impression que Callie était gênée. Elle était très certainement au courant de la brève aventure newyorkaise et sans doute réalisait-elle à quel point la situation était scabreuse et Derek contrarié.

    Et ne s’en serait-elle pas rendu compte que l’attitude de celui-ci le lui aurait appris. Qu’est-ce qui t’a pris, nom de dieu ? gronda-t-il entre ses dents en l’embrassant sur la joue.

    Callie lui jeta un regard contrit. Lorsque la veille, Addison avait débarqué chez elle, à l’improviste, s’installant pour quelques jours, elle lui avait proposé d’assister à cette soirée, sans aucune arrière-pensée. Elle avait complètement oublié ce qui s’était passé à New York, quelques mois plus tôt. Ce n’est qu’en entendant son amie faire un commentaire très désobligeant à l’arrivée de Derek et Meredith qu’elle s’en était souvenu et qu’elle avait compris que cela risquait de poser un problème. Je suis désolée, chuchota-t-elle. J’avais oublié cette histoire. Je sais que c’est gênant. Surtout pour toi, ajouta-t-elle à l’intention de Meredith. Mais je suis sûre que ça va bien se passer.

    T’as intérêt, la menaça Derek. Il prit Meredith par la taille et, le visage fermé, fit deux pas en direction d’Addison. Bonsoir, dit-il froidement.

    Addison se retourna et fit semblant de le découvrir. Oh tiens, Derek ! C’est un tel plaisir de te revoir, s’écria-t-elle sur un ton que Meredith trouva horriblement mondain, c’est-à-dire très hypocrite. Addison tendit nonchalamment une main parfaitement manucurée à son amant d’un soir qui la serra à contrecœur. La dernière fois, c’était… voyons voir… Addison mit le bout de son index sur ses lèvres en levant légèrement les yeux vers le plafond, comme si elle réfléchissait. C’était chez moi, à New York, si je ne me trompe. Derek resta imperturbable. C’est ça, n’est-ce pas ? insista Addison avec un sourire que Meredith qualifia mentalement de démoniaque. Si je me souviens bien, tu étais venu…

    Derek lui coupa la parole. Je ne sais pas. J’ai oublié, dit-il sur un ton glacial. Pour marquer encore plus la distance qu’il voulait conserver entre eux, il choisit le vouvoiement. Je vous présente mon amie, Meredith. Son regard métallique se réchauffa en se tournant vers celle-ci. Chérie, le Dr Montgomery.  

    Enchantée, mentit Meredith. Il ne faisait plus aucun doute pour elle que les hostilités avaient été déclenchées et qu’elle allait en faire les frais.

    Moi de même, mentit aussi Addison.

    Meredith, héla Adèle Webber. Venez vous asseoir près de moi. Derek n’aura qu’à se mettre de l’autre côté. Comme ça, il pourra parler neurologie avec le Professeur Bogousslavsky. Heureuse d’avoir une échappatoire, la jeune fille s’empressa de la rejoindre. Un problème ? s’inquiéta Adèle qui avait observé la scène.


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