• CHAPITRE 1041

    Mais ça pourrait le devenir, argua Meredith. Un simple coup de fil et…

    Je n'ai pas l'intention de l'appeler.

    Toi non, mais moi, je pourrais.

    Il est hors de question que tu te mêles de ça ! décréta Mark. Il se mit à rire en voyant son air désappointé. Ecoute, c’est sympa de vouloir m’aider mais je ne suis pas sûr que c’est ce que je veux. C’est vrai qu’elle me plait bien, la petite, reconnut-il. Elle est jolie, sympa, délurée et, au lit, ça doit être une affaire. Mais elle est très jeune et j’aurais peur de lui faire du mal. Il vit au regard de Meredith qu’elle ne comprenait pas très bien ce qu’il voulait dire. Je me connais, Mer. Les relations sérieuses et moi… Il fit la moue. Ma grand-mère a quasiment vu naître cette gamine. Jackson la considère comme sa petite sœur. D'une certaine façon, elle fait partie de la famille. Si je décidais d'avoir une relation avec elle, il faudrait que ce soit sérieux, très sérieux. Et je ne suis pas sûr d'en avoir vraiment envie. Alors… Il fit un geste vague de la main.

    D’accord. Je comprends. En tout cas, sache que la seule chose qui compte pour moi, c'est que tu sois heureux et si ça doit être avec Taylor… Meredith s'arrêta net de parler parce qu'elle venait de remarquer, dans la salle d’opération, une certaine agitation qui lui semblait suspecte. Elle pointa l’index vers le bas. Mark, qu’est-ce qui se passe ? Il suivit la direction indiquée par son doigt et sembla contrarié par ce qu’il vit, ce qui n’échappa pas à la jeune fille. Mark, qu’est-ce qu’il y a ? l’interrogea-t-elle avec nervosité.

    J’sais pas, prétendit-il pour ne pas l’effaroucher. Il se leva et alla rallumer le haut-parleur.

    Asystolie, cria le médecin qui assistait Derek.

    La voix nerveuse de ce dernier résonna dans la galerie. Commencez la réanimation. Dépêchez-vous. Dépêchez-vous, bon sang, vociféra-t-il parce que son collègue n’allait pas assez vite à son goût. Meredith se leva d’un bond et se colla à la vitre, en y plaquant la paume de ses mains. Elle poussa un petit cri quand Derek poussa violemment son assistant sur le côté et entreprit le massage cardiaque à sa place. Donnez-lui 1mg de Xylocaïne par intraveineuse, ordonna-t-il sèchement à son assistant lequel s’exécuta immédiatement, sans résultat. Tout en poursuivant le massage, Derek s’adressa à sa patiente. Allez, Tiffany. Reste avec moi. Il faut que tu restes. Tu ne peux pas abandonner.

    Haletante, Meredith se tourna vers Mark. Il va la sauver, n’est-ce pas ? Il resta silencieux.

    Aide-moi, Tiffany. Bats-toi, nom de dieu ! s’époumona Derek.

    Comprenant que les choses risquaient de dégénérer, Mark décida de prendre les choses en main. Il était hors de question de laisser Meredith assister en direct à la mort de l’enfant. Il la prit d’autorité par la main. Viens.

    Elle était morte de peur et ses jambes tremblaient tellement qu’elle avait l’impression qu’elle allait s’effondrer mais elle ne pouvait envisager de quitter la galerie. C’eut été comme abandonner Derek. Non, je veux rester, ânonna-t-elle. A ce moment, Derek leva les yeux et, tout en poursuivant le massage, fit comprendre à son ami, d’un mouvement brusque de la tête, qu'il était temps de faire sortir Meredith.

    Mark tira légèrement sur le bras de la jeune fille. Tu vois, il veut que tu t’en ailles, lui aussi. Elle ne bougea pas, le regard fixé sur Derek qui poursuivait le massage cardiaque tout en hurlant des ordres à son équipe. Meredith, il essaie de lui sauver la vie, lui rappela Mark. En restant ici, tu ne l’aides pas. Il doit se battre pour la petite et, pour ça, il doit rester concentré. Mais si tu restes là, il va penser à toi et à ce que tu ressens. A ce moment-là, Derek regarda à nouveau en direction de la galerie. Meredith réalisa alors que Mark avait raison et le suivit sans plus discuter. Ils descendirent l’escalier dans le plus grand silence. Ils marchaient dans le couloir quand Meredith se mit à pleurer. Mark la prit immédiatement dans ses bras. Ne t’en fais pas. Ça va aller, lui garantit-il, en passant outre son sacro-saint principe de ne jamais promettre ce dont il n’était pas absolument sûr.  

    C’est ma faute, chouina-t-elle contre son torse. Je n’aurais jamais dû accepter d’assister à cette opération.

    Mark la gronda tendrement en lui caressant les cheveux pour la calmer. Tu dis des bêtises ! Ça n’a rien à voir avec toi. L’intervention est très risquée. Ça se serait passé, avec ou sans toi.

    Elle leva vers lui un visage ruisselant de larmes. Il va la sauver, n’est-ce pas ?

    Cette fois, il mesura ses propos. Il va faire tout son possible en tout cas.

    Tu ne peux rien promettre, c’est ça ?

    Mark lui sourit tristement. Je voudrais tellement mais non, je ne peux pas. Il la prit par la taille. Viens. Faut pas rester ici. Elle se laissa aller contre lui pour avancer. Ils débouchaient du couloir lorsque le bipeur de Mark sonna. Le chirurgien s’assombrit un peu plus en consultant son appareil. Ah merde ! pesta-t-il. Va falloir que je te laisse. Une patiente en post-op’ qui a des problèmes. Je vais faire le plus vite possible, déclara-t-il devant le regard affolé de son amie. Il était plus qu’embêté de la laisser seule mais il n’avait guère le choix.


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