• CHAPITRE 10

    Pétrifié devant la porte qui venait de lui être claquée au nez, Derek n’en crut pas ses oreilles. Abasourdi, il se baissa, tel un robot, pour ramasser sa caisse avant de retourner à sa voiture. Au fur et à mesure qu’il s’en approchait, il sentit la rage monter en lui. Il envoya ses affaires valser dans le coffre et démarra sur les chapeaux de roues. Quelques rues plus loin, sa colère était déjà retombée, laissant place au désespoir. Le cœur brisé, Derek réalisa que son univers venait de s’écrouler. Il ne put se résoudre à affronter le silence de sa caravane et prit la direction de l’Emerald City Bar.

    A peine entré, il repéra Mark au comptoir. Manifestement, son ami n’en était pas à son premier verre. Derek le rejoignit et leur commanda un whisky. Mark releva la tête. Qu’est ce que tu fous ici ? ânonna-t-il. Tu ne devrais pas être chez Meredith, en train de la convaincre que tu es l’homme de sa vie ?

    Je sors de chez elle, lui apprit Derek en s’installant sur le tabouret voisin.

    Oh ! Mark se tourna vers son camarade. Si tu es ici, c’est que ça ne s’est pas bien passé. Je me trompe ?

    Derek donna l’impression de se parler à lui-même plutôt qu’à son ami. On a fait l’amour…

    T’as été si mauvais ? ricana Mark.

    Derek ne releva pas. Après, elle m’a regardé et… j’ai eu l’impression que je venais de la violer.

    Et ce n’était pas le cas ? Mark prit le verre que Joe venait de déposer devant lui et le vida à moitié.

    Derek sembla se réveiller. Pour qui me prends-tu ? s’indigna-t-il. Bien sûr que non. Elle était consentante. C’est même elle qui a pris l’initiative… Et après… après, elle m’a fait me sentir plus bas que terre, murmura-t-il avec une voix atone.

    Mark secoua lentement la tête avec un air dégouté. Tu veux que je te dise, mon vieux ? Les nanas, toutes des salopes ! éructa-t-il. Regarde Addison… Je lâche tout pour cette femme ! New-York, la ville que j’aime le plus au monde, mon cabinet, mes copains, mon club de tennis, mes habitudes… Je viens la rejoindre dans ce trou pourri. Je remets mon cœur entre ses mains, cria-t-il avec emphase, et tout ce qu’elle en fait… Tu veux savoir ce qu’elle en fait ? Mark leva le doigt vers le ciel. Elle le piétine, mon vieux, elle le piétine !

    Tu l’as un peu cherché !

    Celui-ci fit légèrement dodeliner sa tête de droite à gauche. Ouais… peut-être un peu… Mais ce qu’elle vient de faire… partir pour l’autre bout du pays… sans un mot d’explication, sans même me prévenir… Mark regarda son meilleur ami avec un air de petit garçon désorienté. Est-ce que je suis un si mauvais gars que je ne mérite pas un meilleur traitement ?

    Tu n’es pas mauvais, Mark, le rassura Derek. Tu es particulier. Je suppose qu’elle a eu peur que tu cherches à la convaincre de rester.

    Elle disait qu’on était des amis… des amis ! Tu parles ! brailla Mark sans se soucier des autres clients. Des amis de merde, oui !

    Tu sais, je suis à la même enseigne que toi en ce qui la concerne, lui rappela Derek avant de boire une gorge de son whisky.

    Ouais. Nous revoilà compagnons d’infortune. On aura au moins gagné ça… Mark vida la moitié restante de son verre. Alors, Meredith ? Qu’est-ce que tu comptes faire ?

    Je ne sais pas, admit Derek avec dépit. Je ne sais plus ce que je dois faire. Je l’aime mais…

    Mark lui coupa vivement la parole. Tu veux un conseil d’ami ? Laisse tomber ! Les femmes, c’est jamais qu’un sac d’embrouilles ! Il faut les fréquenter pour l’hygiène mais une fois que les sentiments s’en mêlent, c’est foutu.

    Sur un signe de tête de Mark, Joe vint leur servir un autre verre. Alors Messieurs, des soucis avec vos dames, à ce que j’entends ?

    Présentement, tu as devant toi deux nouveaux célibataires, lui expliqua Mark, la bouche pâteuse. On vient de se faire jeter comme des malpropres.

    Oh, je ne m’en fais pas pour vous, Doc, dit Joe qui avait souvent vu Mark trainer dans son bar en galante compagnie. Ça va vite s’arranger.

    Mark fit la moue. J’ai des doutes. La femme que j’aimais vient de mettre les bouts pour Los Angeles. Quelle bonne blague, hein ? Il eut un rire mauvais. Joe, tu ne sais pas la chance que tu as de ne pas avoir de femme. Une femme, une seule je veux dire, ce n’est qu’ennuis et compagnie.

    Joe sourit. Vous savez, Walter n’est pas toujours facile.

    Mark balaya d’un revers de la main cette objection. Oui mais les mecs, ce n’est pas la même chose… Nous, on fait moins de chichis. Il se tourna vers Derek qui, en pleine déprime, ne suivait que très peu ses délires. Je me demande si on ne devrait pas essayer…

    Quoi donc ? demanda distraitement son ami.

    Mark se pencha vers lui en parlant à voix basse. On devrait peut-être … tu sais… virer notre cuti… comme Joe.

    Derek fronça les sourcils. Qu’est-ce que tu racontes ? le gronda-t-il. Tu déconnes !

    Hé, je cherche une solution ! protesta Mark.

    Joe se mit à rire. Si vous voulez, je peux vous présenter des copains. Vous devriez leur plaire. Sam surtout. Vous êtes tout à fait son genre.

    Ce fut comme si ces mots faisaient enfin apparaitre à Mark tout ce que son projet impliquait. Euh non. On va laisser tomber. C’est pas une bonne idée finalement.


  • Commentaires

    1
    Lola
    Samedi 1er Novembre 2014 à 04:38

    J'espère que Meredith changera d'avis et verra qu'elle veut vraiment être avec Derek . Sinon , je crains fort que son chagrin le pousse à se tourner vers d'autres demoiselles..

    2
    sammy
    Dimanche 2 Novembre 2014 à 00:03

    Derek et Mark ont été jeté comme des malpropres mais je pense qu'il y a plus d'espoir pour Derek que pour Mark yes

    3
    Valerie
    Lundi 3 Novembre 2014 à 12:25

    J’imagine Derek et Mark en train de noyer leur chagrin dans l’alcool, et Joe leur proposer de leur présenter des copains wink2

    C’est pas la solution mais pendant quelques heures ils vont oublier celles qui leur cause tant de tourments.

    Après, il faudra revenir sur terre et envisager l’avenir. Pour Mark, ça me semble très mal parti. J’ai un peu plus d’espoir pour Derek, mais c’est pas gagné non plus.

    4
    Nolcéline 97234
    Lundi 3 Novembre 2014 à 19:13

    Bonsoir à tous, je suis bien d'accord avec vous les filles au moins ils ne sont pas seuls à ruminer et à boyer du noir seuls dans leur coin du moins pendant quelques heures après lorsqu'ils rentreront  c'est autre chose erf


    Bonne soirée à tous.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :