• Meredith sourit à Derek à travers ses larmes. Je crois que tu seras un très beau vieillard.

    Il sentit son cœur se gonfler de tendresse et ne put s’empêcher de la serrer contre lui. Respirant les cheveux de la jeune femme qui fleuraient bon la pomme, il ferma les yeux et prit sa tête entre ses mains pour embrasser sa chevelure. Quand il sentit qu’elle se laissait aller contre lui, il la serra plus étroitement. Prudemment, il commença à déposer des baisers sur son front et au-dessus de ses oreilles. Sa main caressa sa figure doucement. Encouragé par le manque de réactions de Meredith, il se pencha un peu plus et baisa ses paupières, son nez, ses joues et son menton, tout en lui retirant sa veste. Comme elle ne protestait toujours pas, il se risqua à prendre ses lèvres. Dans un premier temps, elle resta passive mais très vite, elle lui répondit avec passion. Ils avancèrent enlacés jusqu’au lit sur lequel ils se laissèrent tomber lourdement. Derek s’allongea à côté de son amie et la contempla. Qu’elle était belle et désirable ! Tout en l’embrassant, il partit à la redécouverte de ce corps qu’il chérissait plus que tout… les longs cheveux soyeux, la peau fine et douce de son cou, la rondeur de ses épaules, la naissance des seins… Elle lui passa un bras autour du cou. S’enhardissant, il déboutonna le premier bouton de son chemisier. D’un doigt, il effleura le haut de ses seins. Le deuxième bouton s’ouvrit, très vite suivi du troisième… du quatrième… Il écarta lentement un pan du vêtement, révélant un sein emprisonné sous de la dentelle blanche. Les derniers boutons sautèrent et le chemisier largement ouvert dévoila la poitrine dont il était fou. Du bout de l’index, il titilla les tétons à travers le tissu. Meredith respira fortement de façon saccadée, ce qui accentua le gonflement de sa poitrine et donc, par la force des choses, le contact avec le doigt. Lorsqu’il passa la main sous le bonnet, sa partenaire gémit faiblement. La même caresse sur le deuxième sein provoqua la même réaction. Il passa son autre main dans son dos et défit l’agrafe du soutien-gorge qu’il jeta à terre. Arrêtant d'embrasser Meredith, il posa son regard sur elle comme si elle était le plus beau des trésors. Tu es belle. J’ai tellement envie de toi… plus que tout. Il retourna goûter à ses lèvres et en profita pour prendre un sein dans sa main. Il frotta son téton avec la paume et fit de même avec l'autre. Elle accueillit cette caresse avec un profond soupir. Ses tétons se dardèrent de plaisir et d'envie. Il quitta sa bouche pour aller vers le cou et, déposant de petits baisers tout le long du parcours, arriva à la poitrine. Ses lèvres s’emparèrent avec gourmandise du premier téton. Très vite, il l’agaça avec sa langue. Elle gémit. Il s’allongea alors sur elle et massa un sein à pleine main, tout en léchant l’autre. Après quelques minutes, il se mit à genoux à côté de sa compagne et entreprit de déboutonner son pantalon pour l’abaisser. Elle l’aida en soulevant les fesses. Il en profita pour lui enlever aussi son boxer. D’un mouvement rapide, il ôta son tee-shirt et ouvrit sa braguette. Il sourit en surprenant le regard plein de convoitise qu’elle jeta à la protubérance qui en émergeait.

    Il profita de sa position pour passer sa main sur sa vulve déjà humide. Elle se cambra sous la caresse. Il se plia en deux pour la dévorer, sa langue ne négligeant aucun recoin. Ses mains saisirent ses hanches pour l’obliger à se cambrer encore plus, afin qu’il prenne possession d’elle plus intimement. Lorsqu’il aspira son clitoris, elle râla profondément. Elle se caressa les seins et releva légèrement la tête pour le regarder s’activer entre ses jambes. Il perçut son mouvement et la regarda aussi. Entre deux halètements, elle réussit à articuler : Je... je... je vais jouir... . Il ne lâcha pas son regard et lut dans ses yeux mi-clos qu’elle était emportée par le plaisir. Il sentit son corps qui s’affalait de tout son poids après l’orgasme. Elle lui sourit. Viens... viens me faire l'amour. Il ne se fit pas prier et s’allongea sur elle. Elle glissa ses mains dans son dos et les passa sous le boxer pour lui caresser les fesses. A son tour, il l’aida à enlever le sous-vêtement. Elle insinua une main entre eux pour se saisir de sa verge gorgée de désir et la guider vers  son propre sexe. Une fois qu’il fut bien positionné, elle plaça ses mains sur ses fesses pour l’attirer en elle. Il la pénétra doucement et gémit de la sentir si chaude et si accueillante. Elle gémit de le sentir si dur au fond de ses entrailles. Elle verrouilla ses jambes autour de ses reins comme pour le retenir plus longtemps. Il entreprit un lent va-et-vient, ressortant presque entièrement à chaque coup de rein avant de replonger en elle le plus totalement possible. Elle ondula sous lui, contractant ses muscles vaginaux au rythme des pénétrations. Le plaisir se faisant de plus en plus violent, elle planta ses ongles dans son dos. Il se cambra en criant avant de passer ses mains sous ses fesses, afin de mieux la caler contre lui et de s’enfoncer encore plus loin. Leurs gémissements redoublèrent.

    Elle murmura à son oreille une invitation à accélérer la cadence. Assez vite, il sentit que sa jouissance était imminente et la prévint. Elle le rassura, la sienne était proche aussi. Elle le supplia dans un cri de s’activer encore. Il se redressa un peu, pour modifier son angle de pénétration, et surtout pour plonger ses yeux dans les siens. Tout à coup, il la sentit se crisper. Elle lui sourit et murmura qu’elle allait jouir. Il répondit sur le même ton qu’il jouissait. Elle poussa alors un feulement venu du fond de son ventre et resserra ses jambes autour de lui, tout en s’agitant de spasmes. Il râla et, libérant son plaisir, s’écroula sur elle.

    Au petit matin, Derek fut sorti de son sommeil par un bruit dans la caravane. Il ouvrit un œil et aperçut Meredith qui se rhabillait. Quelle heure est-il ? demanda-t-il d’une voix encore ensommeillée.

    La jeune femme reboutonna son chemisier. Il est encore tôt… rendors-toi.

    Mais qu’est-ce que tu fais ? dit-il d’un ton plaintif. Pourquoi tu te rhabilles ? Viens plutôt te recoucher.

    Elle enfila rapidement sa veste. Non. Je dois rentrer chez moi.

    Il se réveilla alors tout à fait et se redressa dans le lit. Quoi ? Il est arrivé quelque chose ?

    Elle secoua tristement la tête. Non. Elle vit à son regard qu’il ne comprenait pas du tout ce qui se passait et réprima une terrible envie de pleurer à l’idée qu’elle allait encore lui faire du mal. Ne me pose pas de questions, Derek, parce que je serais totalement incapable d’y répondre avec cohérence pour le moment. Je dois faire le point avec moi-même. Un jour, tu m’as demandé de l’espace… A mon tour de te le demander.

    Meredith… Il posa sur elle un regard complètement égaré. Qu’est-ce que ça signifie ?

    Je ne sais pas, murmura-t-elle avant de prendre la fuite.


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  • Mark passait dans le couloir en discutant avec une infirmière particulièrement avenante quand il aperçut Derek assis, songeur, devant un écran d’ordinateur. Il fit un signe à l’infirmière qui, dépitée, continua seule et il entra dans le bureau. Ça va ?

    Derek sursauta légèrement. Euh… oui. Ça va… Disons que je fais aller.

    Mark n’avait pas besoin de plus d’explication pour savoir quel était le problème. Ça ne s’est toujours pas arrangé avec Meredith, dirait-on.

    Derek soupira. Pas comme je le voudrais en tout cas.

    Mark s’assit, une fesse sur le bureau. Raconte.

    Elle m’a vu hier chez Joe avec sa demi-sœur, commença Derek.

    Quoi ? Tu es sorti avec Lexie Grey ? s’exclama Mark, à la fois épaté et catastrophé par cette audace. Tu fais fort !

    Je ne suis pas sorti avec elle, précisa Derek, un rien agacé. Je l’ai emmenée chez Joe pour discuter et seulement discuter.

    Mark sourit. C’est toujours ce que je dis aux filles quand je veux les attirer dans mon lit.

    Moi, quand je le dis, je le pense, répliqua sèchement son ami. Bref… Meredith nous a vus. Elle n’a pas apprécié et elle est venue me faire une scène de jalousie à la caravane.

    Ah c’est bon, ça, se réjouit Mark. Et après ?

    Après… Le regard de Derek se fit plus vague. Après… une nuit merveilleuse, comme nous n’en avions plus connue depuis longtemps. Et à l’aube, je la surprends qui se rhabille, prête à filer à l’anglaise.

    Qu’est-ce qu’elle t’a donné comme explication ?

    Aucune ou presque. Elle ne sait pas ce qu’elle ressent… Elle veut faire le point… que je lui donne de l’espace. Désemparé, Derek se tourna vers son ami. Qu’est-ce que tu ferais à ma place ?

    Je passerais à autre chose, répondit Mark sans ambages. Cette fille est barge, mec. Oublie-la ! Moi, c’est ce que j’ai fait avec Addison. J’ai tiré un trait. Il accompagna sa phrase d’une geste de la main.

    L’expression de Derek se teinta d’incrédulité. J’aimerais savoir comment tu réussis aussi facilement à gommer de ta vie la femme que tu dis aimer si fort.

    C’est simple. J’ai une devise : un clou chasse l’autre, décréta Mark. Depuis qu’Addison est partie, je me fais une fille différente tous les soirs… Il brandit son index vers le plafond. Une au minimum. J’ai été abstinent pendant quarante jours pour des prunes. Alors je dois me rattraper. Tiens, hier soir, j’ai rencontré Amanda, un beau p’tit lot… à peine majeure, mais déjà prête à assouvir tous ses fantasmes… et les miens, ajouta-t-il avec un air canaille.

    Derek ne put s’empêcher de sourire. J’imagine assez bien le genre.

    Oh je ne crois pas, non. Mark se pencha légèrement vers son camarade. Tu sais quel est le plus grand fantasme d’Amanda ? fit-il sur le ton de la confidence. Jouer au jambon dans un sandwich  Il lança un regard égrillard à Derek. ça te dit de faire la deuxième tranche de pain ?

    Derek grimaça. Arrête, c’est sordide. Tu ne crois pas que tu as passé l’âge pour ces délires ? Tu n’es plus à la fac.

    Tu es vraiment un triste sire, déplora Mark avec dépit. Même à la fac, tu n’aurais jamais partagé ce genre de délire.

    J’en ai eu, comme tout le monde, le reprit Derek, mais pas celui-là.

    Penses-tu ! A 20 ans, tu étais déjà romantique et fleur bleue, à la recherche de ton âme sœur.

    Je croyais l’avoir trouvée avec Addison mais j’ai déchanté quand je l’ai découverte dans tes bras.

    Et tu crois encore l’avoir trouvée en Meredith et tu déchantes encore… pour d’autres motifs, s’empressa d’ajouter Mark. Il serait temps de te faire une raison, mon ami. L’âme sœur n’existe pas. Ne perds plus ton temps. Tu es sur terre pour prendre du bon temps.

    L’un n’empêche pas l’autre. J’ai pris du bon temps avec Meredith, lui rappela Derek avec nostalgie.

    Entre deux disputes, certainement, admit Mark du bout des lèvres. Mais au bout du compte, tu deviens dépressif. Laisse tomber… Va plutôt voir du côté de la petite Lexie qui m’a l’air d’être un fameux morceau.

    Parfois j’aimerais être comme toi, Mark, avoua Derek. Si tu savais ! Avoir du recul, sauter tout ce qui bouge, ne jamais m’attacher…

    Mark fit la moue. Qui a dit que je ne m’attachais pas ? Mais je reste toujours conscient qu’un jour il y aura une fin, alors je ne m’investis pas plus qu’il ne faut.

    Derek hocha lentement de la tête. Moi, j’en suis incapable. C’est au-dessus de mes forces. Seul l’espoir de retrouver Meredith me permet de rester debout. Si je n’avais plus ça…

    Mark fronça les sourcils. Ho ho ! Pas de conneries, hein ! Si tu veux vraiment récupérer cette fille, on va trouver une solution. Je peux aller lui parler. L’air inquiet de Derek ne lui échappa pas. Je ferai des efforts pour être plus gentil et diplomate que la dernière fois. Promis !

    Derek sourit faiblement. Merci mon vieux, mais je préfère me débrouiller seul. Je préfèrerais surtout ne pas devoir me battre et qu’elle revienne seule à la raison. Je sais qu’elle m’aime, Mark, c’est ça le pire, soupira-t-il.

    Hum ! Ouais… Mark prit soudain son air le plus innocent. Donc, je ne compte pas sur toi pour participer au sandwich d’Amanda ?


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  • Après avoir fait la tournée de leurs patients, les nouveaux résidents s’offraient un break, autour d’une tasse de café, quand ils virent passer les internes. Parmi eux, George, penaud, leur fit un petit signe. Lexie, quant à elle, toisa Meredith avec mépris, ce qui n’échappa à personne. En retour, Cristina lui décocha un regard mauvais. J’espère que je vais avoir rapidement le plaisir de travailler avec cette morveuse. Je vais lui faire regretter d’être venue faire son internat dans cet hôpital !

    Miranda Bailey surgit derrière elle. Il faudra remettre vos projets à plus tard, Dr Yang ! On vous attend en salle de trauma 4. Dr Stevens, filez au dispensaire. Dr Karev, rejoignez le Dr Sloan immédiatement. Elle prit soudain un ton ironique. A mon grand étonnement, le Dr Shepherd a demandé expressément à bénéficier des talents du Dr Grey pour l’assister sur une craniotomie.

    Meredith prit un air catastrophé. Oh ! Dr Bailey... Est-ce que ce ne serait pas possible que je permute avec quelqu’un d’autre parce que…

    Bailey la toisa avec dédain. J’en ai plus qu’assez de devoir gérer les problèmes personnels de mes collègues. Si vous avez un souci avec Shepherd, voyez avec lui. S’il accepte de se passer de vous, je vous assignerai un autre travail. S’il refuse, et bien, vous devrez prendre votre mal en patience. Allez… ouste… du balai !

    Meredith se leva à contrecœur et partit avec des pieds de plomb. Quand elle arriva dans le service de neurologie, elle fut on ne peut plus contrariée de voir Derek penché sur Lexie. Même si ce n’était que pour le travail – manifestement, il lui expliquait un dossier – la scène déplut fortement à Meredith Elle s’approcha d’eux et se racla la gorge pour signaler sa présence. Ils relevèrent tous deux la tête. Sans doute pour ne pas déplaire au neurochirurgien, Lexie fit un petit signe de tête à peine poli à sa parente.

    Heureux de voir qu’elle semblait très contrariée, Derek sourit à Meredith. Ah ! Dr Grey, vous voilà. Nous allons pouvoir opérer notre patient. Il mit sa main dans le dos de son amie pour l’inviter à avancer. Ils entrèrent dans la chambre d’un homme qui se trouvait dans le coma et se disposèrent autour de son lit. Derek se tourna vers l’interne. Dr Grey, vous voulez bien nous présenter le cas avant que nous allions au bloc ?

    Lexie ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt. Elle se tourna vers Derek, le front plissé en signe de contrariété. J’ai un problème, Dr Shepherd.

    Lequel ?

    Nous sommes deux à nous appeler Dr Grey dans cette pièce. Cela peut prêter à confusion.

    Derek sourit et prit Meredith à témoin. Voilà une observation judicieuse. Heureusement que nous pouvons compter sur elle, n’est-ce pas ? Voyons, que recommande le manuel en pareil cas ? Je crois que l’usage voudrait que je respecte l’ancienneté. Etes-vous particulièrement attachée à votre titre ? Meredith haussa les épaules. Voilà qui est réglé. Il s’adressa ensuite à Lexie. Je vous appellerai donc Dr Grey. La jeune fille afficha un sourire triomphant. Derek mit alors sa main sur l’épaule de Meredith, en lui souriant tendrement. La solennité n’étant pas de mise entre nous pour des raisons évidentes et connues de tous, je t’appellerai Meredith. Ça te va ? Cette fois, ce fut Meredith qui eut un sourire triomphant. Elle opina de la tête tandis que les yeux de Lexie lançaient des éclairs. Pas d’objection, n’est-ce pas Grey ? Derek enchaina sans laisser à l’intéressée le temps de répondre. Bon, assez perdu de temps. Il haussa le ton. Grey, pourrions-nous maintenant nous soucier de ce qui est vraiment essentiel ici ? Je veux parler de la santé du patient, bien entendu… à moins que vous ayez encore quelque autre remarque de première importance à nous faire ? Humiliée et comprenant qu’elle n’aurait pas gain de cause, Lexie choisit de se taire. Bon et si vous vous décidiez à nous présenter le cas du patient ? poursuivit Derek d’un ton plus sévère. Ou alors vous attendez peut-être que je le fasse moi-même ? Lexie s’exécuta, morte de honte.

    Quelques heures plus tard, à la fin de l’opération, Derek était en train de remercier son équipe pour son efficacité quand il vit que Meredith sortait de la salle. Il voulut la suivre mais fut stoppé dans son élan par Lexie qui se campa devant lui. Dr Shepherd, j’aimerais avoir vos impressions sur mon comportement durant l’opération.

    Je n’ai rien à vous reprocher sur le plan strictement médical, répondit froidement Derek. Vous savez ce que vous faites, c’est indéniable.

    Lexie se raidit un peu. Est-ce que cela signifie que vous avez quelque chose à me reprocher d’un point de vue non médical ?

    Vous vous laissez distraire. Vous n’avez pas cessé de nous surveiller, Meredith et moi. Ce n’est pas très professionnel, lui reprocha-t-il sèchement.

    Vous ne l’êtes pas vraiment non plus, riposta-t-elle, piquée au vif.

    Peut-être, mais je suis votre patron et vous allez devoir faire avec, lui asséna-t-il avant de sortir. Il pénétra dans la salle de préparation juste au moment où Meredith allait la quitter, après s’être lavé les mains. Meredith ! Elle s’arrêta dans l’entrebâillement de la porte et s’appuya contre le chambranle. Il vint se mettre tout contre elle. Comme elle ne le repoussait pas, lui prit la main pour jouer avec le bout de ses doigts. Je sais que tu m’as demandé de l’espace mais est-ce que cela implique aussi que je ne peux pas t’inviter à dîner ce soir ?

    Derek ! chuchota-t-elle avec une once de reproche dans l’intonation.

    C’est juste un dîner, rien d’autre, je te le jure… en tout cas… rien que tu ne voudras pas, précisa-t-il avec un sourire charmeur auquel peu de personnes étaient capables de résister.

    Meredith grimaça. Désolée… je ne peux pas. George a des ennuis. Callie l’a jeté à la porte et il n’a nulle part où aller, se justifia-t-elle à cause de la mine désappointée de son amant.

    Donc tu l’accueilles dans ta pension de famille, soupira celui-ci.

    Derek, ne me demande pas de choisir entre mes amis et toi, l’implora-t-elle.

    Oh ce n’est pas ce que je fais, affirma-t-il en lâchant la main qu’il avait tenue jusque là. J’aimerais seulement être au moins aussi important pour toi qu’ils ne le sont.

    Le regard qu’elle lui lança fut douloureux. Tu es bien plus important pour moi que tu ne crois. Elle s’en alla après avoir effleuré ses lèvres.


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  • Comme à chaque fois qu’il avait terminé sa journée, depuis qu’il était seul, Derek débarqua chez Joe. Il aperçut Alex au comptoir qui s’amusait à lancer des cacahuètes en l’air pour les rattraper avec sa bouche. Il le rejoignit aussitôt. Je peux ? demanda-t-il en posant la main sur le tabouret qui était à la droite de celui occupé par le résident.

    Je vous en prie.

    Derek le regarda faire quelques secondes avant de désigner du menton le bol de cacahuète. Tu sais qu’il n’y a pas pire nid de bactéries ?

    Ouais, je sais mais je m’en fous, répondit Alex tout en mâchant ses arachides.

    Il poussa le bol vers Derek qui observa celui-ci avec méfiance comme s’il s’attendait à voir surgir une armée de microbes, avant de se décider. Tu as raison. Joe, sers-moi un whisky et remets un verre à Alex. Les deux hommes restèrent côte à côte, silencieux, occupés à engloutir des poignées entières de cacahuètes. Après en avoir avalé quelques-unes, Derek entama enfin la conversation. Alors ta présence n’a pas été jugée nécessaire pour résoudre les problèmes de ce pauvre George ?

    Les cellules de crise, c’est pas trop mon truc, bougonna Alex. Et cet enfoiré n’a que ce qu’il mérite. Comme Derek ne disait rien, Alex le regarda en coin avec un air un peu surpris. Vous ne me demandez pas pourquoi ?

    Derek haussa légèrement les épaules. Inutile. Tu vas me le dire, de toute façon.

    Alex eut un petit sourire avant de se rembrunir. Ce salopard a couché avec Izzie.

    Quoi ? George et Izzie…

    Alex opina de la tête avec une expression de dégoût. Oui, vous m’avez bien compris. Torres les a surpris et ça a été la bagarre. C’est pour ça qu’il doit revenir habiter chez Meredith.

    Bon Dieu ! George et Izzie ? répéta Derek qui n’en revenait pas. C’est un véritable tombeur, ce gars. Mais qu’est ce qu’elles lui trouvent toutes ?

    Alex prit un air goguenard. Ben paraît qu’il a un gros… vous savez quoi. Derek rit. Oui, c’est le genre de choses qu’on entend quand on vit entouré de filles, expliqua Alex. D’ailleurs, il paraît que vous-même…

    Interloqué, Derek faillit s’étrangler. Quoi moi-même ?

    Meredith dit que la nature vous a particulièrement gâté, lui apprit Alex avant de vider sa première bière pour aussitôt entamer la seconde qu’on venait de lui servir.

    Meredith t’a parlé de mon – un peu embarrassé, Derek marqua une pause mais la curiosité fut la plus forte - pénis ? murmura-t-il enfin.

    Pas à moi, rassurez-vous. Elle en a parlé à Cristina qui me l’a répété… et à Iz aussi.

    Ah bon ! Derek ne put s’empêcher d’arborer un sourire de satisfaction. Donc Mer dit que… Il se reprit rapidement. Passons.

    Ouais, je préfèrerais, dit Alex en lui lançant un regard ironique.

    Alors George et Izzie forment un couple maintenant, reprit Derek sans pouvoir se départir de l’allégresse qui inondait son visage.

    Ben ce sera sans moi ! clama Alex. Dès demain je cherche un autre logement. Voir Izzie et ce connard ensemble… Il secoua la tête de droite à gauche en serrant les poings.

    Derek le remarqua. Tu es toujours amoureux d’elle ?

    Je ne sais pas… J’ai pas mal dégusté au moment de l’affaire Duquette, reconnut le jeune résident. Alors j’ai préféré prendre mes distances.

    Visiblement, Duquette est oublié. Tu aurais peut-être dû tenter ta chance depuis.

    Je l’ai fait. Elle m’a renvoyé dans les cordes, avoua Alex. Puis quand je me suis intéressé à quelqu’un d’autre, c’est elle qui est revenue, mais j’ai bien compris que c’était sans conviction, alors… Il soupira. Vous savez, ça ne sert à rien de s’accrocher à une femme qui ne veut plus de vous.

    Derek se renfrogna. Tu dis ça pour moi ?

    Non… Je pense que Meredith vous aime encore.

    Hum ! J’espère que tu as raison. Derek contempla son whisky pendant quelques secondes avant de le boire en une gorgée.

    Mais au cas où, vous avez déjà une solution de rechange, annonça Alex en fixant un point derrière le titulaire.

    Laquelle ? s’enquit Derek avec intérêt.

    Le résident se pencha un peu vers lui en baissant la voix. Si vous vous retournez discrètement, vous apercevrez une interne qui vous dévore des yeux.

    Il ne s’agirait pas de Lexie Grey par hasard ? fit Derek avec un air bougon.

    Dans le mille ! s’exclama Alex avec un petit rire.

    Bon sang ! pesta Derek. Elle ne me lâche pas.

    Elle vous a sacrément à la bonne d’après ce qui se dit dans les vestiaires.

    Pourtant elle sait ce qu’il en est. J’ai été très clair. Apprendre que Lexie parlait de lui à ses camarades en des termes sans doute très peu professionnels énerva encore plus Derek. Il mit en bouche une énorme poignée de cacahouètes qu’il mâcha avec rage.

    Alex eut une petite moue. Il en faudra plus pour la décourager, à mon avis. Elle n’est pas du genre à lâcher le morceau rapidement.

    C’est bien ma chance… Deux sœurs… Celle que j’aime me rejette, celle dont je n’ai rien à faire me pourchasse, regretta Derek.

    Vous avez l’air d’exercer un attrait particulier sur les tordues, se moqua Alex.

    Oh Addison n’était pas tordue, protesta Derek.

    Ben, pour vous tromper avec Sloan, elle devait l’être un peu.

    Là, tu n’as pas tort. Les deux hommes éclatèrent de rire. Une autre bière ? proposa Derek en faisant déjà un signe à Joe pour qu’il s’approche.


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  • Un verre en appelant un autre, Alex et Derek furent assez rapidement complètement saouls. Peu habitué à consommer de l’alcool en grande quantité, Derek finit par se sentir mal. Il décida d’aller aux toilettes pour se passer de l’eau sur la figure. Le simple fait de descendre de son tabouret et de marcher lui fit tourner la tête. Il arriva juste à temps dans le local pour se pencher au-dessus du lavabo. La fraîcheur de l’endroit sembla accentuer son ébriété. Pris de nausées, il crut qu’il allait vomir. Il commença à perdre la juste perception des lieux et eut l’impression qu’il allait s’évanouir. Il ferma les yeux pour ne plus voir le robinet qui lui donnait le tournis en dansant devant lui. Il était encore plié en deux au-dessus du lave-mains, se retenant tant bien que mal au mur, quand il crut entendre du bruit derrière lui, une sorte de brouhaha diffus. Il voulut se retourner mais l’amorce du mouvement le fit tituber. Il sentit des mains se poser sur lui et comprit qu’on l’aidait à rester debout Mais il grogna lorsqu’on l’adossa à la paroi. Il entendit alors vaguement qu’on lui parlait mais ne comprit rien. Il éprouva seulement une sensation bizarre au niveau de son pantalon et, après quelques secondes, réalisa malgré son cerveau aviné qu’une main essayait de saisir son sexe. Il fit un effort pour ouvrir les yeux et entraperçut une silhouette féminine à ses pieds. En grommelant des mots totalement inintelligibles, il tenta de la repousser avec force, ce qui le déséquilibra et le fit tomber. Il entendit alors un grand bruit, comme une porte qui claque, suivi d’éclats de voix. Dans le même temps, il fut relevé énergiquement par de grandes mains solides qui le poussèrent devant l’évier, le plièrent en deux, au-dessus de celui-ci tout en l’aspergeant abondamment d’eau froide. Cela fut si soudain qu’il en eut le souffle coupé. Petit à petit, ses idées se clarifièrent. C’est à ce moment que la nausée revint, plus forte, et lui fit vomir ses tripes sur le carrelage.

    Quand son estomac se fut vidé, Derek se redressa. Il s’avisa alors de la présence de Mark qui le dévisageait d’un air inquiet.  Putain ! On n’a pas idée de se mettre dans un état pareil ! Encore une chance que je passais par-là,  sinon…

    Sors-moi de là, tu m’engueuleras après, l’interrompit Derek avec l’impression que sa tête allait exploser.

    Mark le fit passer par l’arrière du bar, pour lui éviter d’être l’objet de la curiosité des clients. Il l’adossa au mur, le temps d’aller chercher sa voiture. Quand il revint quelques minutes plus tard, il en sortit en courant et aida son ami grelottant à y monter. Il roula toutes vitres ouvertes en direction de la caravane, ce qui permit à Derek de reprendre un peu ses esprits. Après une longue douche, Derek se laissa tomber lourdement sur son lit, les deux mains en-dessous de la tête. Il ne put toutefois éviter l’interrogatoire en règle de son ami. Dis donc toi, tu ne crois pas que tu vas dormir avant de m’avoir expliqué pour quelle raison tu as pris la cuite de ta vie. Je ne t’avais jamais vu comme ça.

    Je n’ai rien programmé, se défendit Derek en se redressant. J’ai bu un verre avec Alex et c’est mal tombé.

    À mon avis, vous en aviez bu plus qu’un, persifla Mark. Quand je suis arrivé, Karev ronflait sur le comptoir.

    Merde ! Il est encore là-bas. 

    Sans doute. Mark réagit devant la moue désapprobatrice de Derek. Excuse-moi, mais ton cas m’a semblé plus grave.

    Derek leva les yeux au ciel. N’exagère pas. J’ai bu un coup de trop, c’est vrai, et j’ai vomi, mais ça arrive à tout le monde.

    Mark lui lança un regard narquois. Ah oui ? Et se faire tailler une pipe par une fille dans les toilettes, ça arrive à tout le monde aussi ? Parce que perso, je suis preneur…

    Qu’est-ce que tu racontes ? le gronda Derek. Ça n’a pas été jusque là, je l’ai repoussée.

    C’est ce qu’il m’a semblé, oui, fit Mark avec un air déconfit. Tu peux être con, quand tu veux ! Au lieu d’en profiter !

    Mais c’était qui la fille ? demanda Derek à qui cette histoire semblait encore irréelle.

    Ton admiratrice… Lexie Grey.

    Derek se releva d’un bond. Nom de dieu, la garce ! Enervé, il sortit de sa chambre, ouvrit violemment la porte de la caravane pour sortir sur la terrasse sur laquelle il tourna en rond quelques secondes avant de revenir.

    Mark l’accueillit avec un sourire un peu moqueur. A sa décharge, elle était aussi bourrée que toi. Il se leva à son tour pour aller jusqu’au frigo où il se prit une bière. Mais elle a de la suite dans les idées, c’est le moins qu’on puisse dire. Heureusement que je suis arrivé à temps !

    Il ne se serait rien passé même si tu n’avais pas été là, assura Derek. Elle ne m’aurait pas violé tout de même. Les deux hommes vinrent se rasseoir à la table en même temps. Mais dis-moi, comment ça se fait que tu étais là ?

    Je suis passé prendre un verre. Joe m’a dit que tu étais complètement bourré et que ça faisait un bout de temps que tu avais disparu dans les toilettes, expliqua Mark. J’ai pensé que tu avais peut-être besoin d’aide. Je suis entré, je t’ai vu à terre et Grey à genoux devant toi, ton machin dans la main. Comme je sais que c’est pas ton style de te donner en spectacle dans les toilettes d’un bar où tout l’hôpital défile, j’ai foutu la demoiselle à la porte. Mark abandonna son ton primesautier pour un ton plus sévère. Sérieusement, faut que tu fasses gaffe, Derek. Depuis que ça bat de l’aile avec Meredith, tu déconnes. Surtout, tu picoles trop. Ça ne te ressemble pas et surtout, ça ne va pas résoudre tes problèmes. Au contraire, ça risque de t’en attirer encore plus. Ce genre d’info circule vite et s’il t’arrive un pépin en salle d’op’, certains ne manqueront pas dire que c’est parce que tu étais peut-être saoul.

    Tu as raison. Je déconne, reconnut Derek, abattu Merde ! Si cette salope parle de ça…

    Je ne crois pas qu’elle s’y risquera. Je lui ai passé un de ces savons ! Puis, je lui ai dit que tu pourrais porter plainte pour viol. A cette idée, Mark éclata de rire. J’imagine la manchette du Seattle Times. "Un célèbre neurochirurgien du Seattle Grace Hospital se fait sucer contre son gré dans les toilettes du Emerald City Bar." T’imagines la tête de Webber ? s’esclaffa-t-il avant de boire une longue gorgée de bière.

    Derek le fusilla du regard. Ça n’a rien de drôle et en plus, ce n’est pas ce qui s’est passé. Accablé, il se tassa sur lui-même. Si jamais Meredith apprend ça, je suis mort.

    Ecoute, je suis sans doute le plus mal placé pour te donner des conseils sur la façon de gérer ta vie amoureuse et tu peux penser que ça ne me regarde pas. Mais malgré tout ce qui s’est passé entre nous, tu restes mon meilleur ami. Alors je vais te donner mon avis et tu en feras ce que tu veux. Mark guetta la réaction de Derek qui lui fit signe de poursuivre. Commence par te reprendre en main et évite l’alcool pour le moment. Tu es fatigué, nerveux, à fleur de peau. Tu n’es plus en état de faire la java.

    Je ne fais pas la java, Mark, répliqua Derek, avec un air désabusé. Je cherche seulement un moyen de supporter l’absence de Meredith qui m’est intolérable.

    Oui… l’absence… je sais ce que c’est. Mark avala sa salive et regarda dans le vide. Mais quand tu te réveilles le matin après avoir passé la nuit à te bourrer la gueule, la fille n’est pas revenue. Tu es toujours aussi désespérément seul. Il se racla la gorge avant de reprendre. En ce qui concerne Meredith, va lui parler. Mets les choses au point, vide ton sac. Force-la à t’expliquer ce qu’elle ressent. Vous vous aimez, Derek. Tu trouveras les arguments pour venir à bout de ses peurs. Toi, tu as toujours su parler aux femmes.

    Derek hocha lentement la tête. Oui, tu as raison… En tout cas, merci. Mark fit un geste de la main signifiant qu’il estimait ne pas avoir fait grand-chose. Tu peux encore me rendre un service ? demanda Derek. Mark acquiesça d’un signe de tête. Tu peux me conduire chez Meredith ?

    Mark se leva aussitôt. Pas de souci, mon vieux. Je joue au taximan ce soir.


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