• CHAPITRE 946

    Au titre que tu es une fille intelligente ! tonna Derek. Et que ce serait un sacré gâchis de ne pas faire les études de ton choix. Alors, je ne laisserai pas de foutus problèmes d’argent t’empêcher de réaliser tes rêves.

    Ils n’empêcheront rien du tout, assura Meredith, en se tournant vers Mark dans l’espoir d’avoir son appui. Son regard alla de Derek à Mark tandis qu’elle faisait valoir son point de vue. C’est pour ça que je suis venue à San Francisco, pour qu’ils se réalisent. Je travaille, je mets un maximum de côté et le jour où…

    Quand, Meredith ? l’interrompit Derek avec violence. Quand estimeras-tu avoir assez d’argent pour te lancer ? Dans dix ans ? Parce qu’avec ce que tu gagnes à la boutique…

    Meredith s’énerva. Mais de quoi je me mêle ? De toute façon, je ne veux rien te devoir !

    Alors, accepte l’argent de Momsy, répliqua Derek. Mets ton orgueil de côté pour une fois.

    Ça te va bien de dire ça ! riposta la jeune fille.

    Ce fut plus fort que lui. Il ne parvint plus à taire ce qu’il avait sur le cœur. Qu’est-ce que tu crois que je fais pour le moment ? cria-t-il. Ça fait trois semaines que je me comporte comme un mendiant, juste pour un signe de ta part. En se levant brusquement, il fit tomber sa chaise par terre mais n’y prit garde. Le bruit fit sursauter Meredith.

    Derek, dit Mark pour mettre en garde son ami qui tournait en rond dans la pièce.

    Qu’est-ce que tu veux, Meredith ? continua Derek qui ne l’avait même pas entendu. Qu'est-ce que tu attends de moi ? Que je mette à genoux ? Que je rampe ? 

    Surprise par cette réaction qu’elle n’avait pas vu venir, Meredith blêmit. Je… je ne… je ne veux… pas… parler de ça, bégaya-t-elle.

    Mais alors quand, nom de dieu, se mit à hurler Derek, en écartant les bras. Quand voudras-tu en parler ? Choquée par ce qu’elle ressentait comme une agression, Meredith se mit à pleurer. Derek se calma instantanément. Meredith…

    T’es content ? fulmina Mark. T’as eu ce que tu voulais ? Il passa son bras autour des épaules de la jeune fille pour la ramener contre lui. Calme-toi, Mer.

    Derek n’avait pas prévu que la conversation prendrait cette tournure et, maintenant, il s’en voulait de s’être laissé emporter. Ce que je veux, c’est seulement qu’elle me laisse lui parler, dit-il d’un ton las. Il eut mal au cœur en voyant Meredith pleurer à chaudes larmes. C’était peut-être la seule chose au monde qu’il était incapable de supporter. Je ne veux pas te faire du mal, bébé.

    Tu l’as déjà fait ! lança Meredith en essuyant rageusement les larmes qui mouillaient son visage. Et je t’ai déjà dit de ne plus m’appeler bébé !

    Mark les regarda l’un après l’autre, avec commisération. Était-il possible de s’aimer autant que ces deux-là et de ne pas être capable de se le dire autrement qu’à travers des cris et des larmes ? Moi, je pense que vous devriez vous parler, tous les deux, et parler calmement, vous dire les choses… seul à seul.

    Je ne demande que ça, murmura Derek, avec un regard plein d’espoir vers Meredith. Celle-ci ne bougea pas.

    Eh bien, alors, je vais vous laisser, hein ! claironna Mark sur un ton qui se voulait guilleret. Discutez bien et surtout discutez posément. Ça ne sert à rien de gueuler. Après avoir déposé un baiser sur le front de Meredith, il se leva et fit quelques pas en direction de la porte.

    Non, je ne veux pas discuter. Il n’y a rien à dire, de toute façon. Meredith se leva à son tour. Tu peux rester, Mark.

    Derek baissa la tête. Voilà, une fois encore, elle venait de le rejeter. Au moment où elle passait à côté de lui, il l’attrapa par le poignet. Meredith, murmura-t-il en posant sur elle un regard plein de détresse qui la fit frémir. Je sais que j’ai fait une épouvantable erreur et que je t’ai fait du mal. Mais est-ce que tu ne crois pas que je l’ai déjà payé assez cher ?

    Elle prit une grande inspiration avant de lui répondre. Il ne s’agit pas de te faire payer, Derek. Elle l’aimait, elle l’aimait encore, envers et contre tout, et elle l’aimerait toujours, elle en était convaincue. Pourtant, même cette certitude, et la perspective de ne jamais pouvoir l’oublier, ni le remplacer, ne lui permettaient pas de passer au-dessus de l’immense déception qu’elle avait ressentie en découvrant qu’il s’était joué d’elle. Je ne cherche pas à me venger. Il s’agit seulement d’accepter ce qui s’est passé. Et ça, malgré tout ce que j’éprouve encore pour toi, je n’y arrive pas. Et je ne sais pas si j’y arriverai un jour. Elle rejoignit Mark et sortit après l’avoir embrassé sur la joue au passage.

    Mark vint se rasseoir devant son ami. Elle est dure, putain ! s’exclama-t-il sans se rendre compte de l’admiration qui perçait dans sa voix. Elle est têtue, c’est fou. Il s’aperçut soudain que Derek était blanc comme un mort. T’en fais donc pas. Ça va s’arranger.

    Désillusionné, Derek secoua la tête. Je ne vois pas comment.

    T'as perdu une bataille, mon vieux. Ça ne veut pas dire que tu as perdu la guerre, assura Mark avec conviction. Il faut seulement t’armer de patience. Derek leva les yeux au ciel. Mark sourit. Oui, je sais, ce n’est pas ton point fort, mais va falloir t’y faire. Je t’avais prévenu. Elle va t’en faire baver.


  • Commentaires

    1
    Butterfly
    Mardi 4 Juin 2019 à 22:28

    Evidemment, Derek a voulu amener la conversation sur leur couple mais je pense que le moment était très mal choisi. Une note positive tout de même, Meredith a reconnu qu'elle avait encore des sentiments pour lui. Nous, on le savait mais pas lui, donc ça devrait lui mettre du baume au coeur, et surtout ça va l'encourager à essayer de se réconcilier, mais il va falloir qu'il s'y prenne autrement 

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