• CHAPITRE 904

    Inconsciemment, Mark se redressa sur sa chaise. Ah Taylor ! 

    Ouais, Taylor, répéta Meredith avec un petit rire. Tu lui as vraiment tapé dans l’œil, tu sais.

    Arrête de déconner, grommela Mark. Elle a quel âge ? Seize, dix-sept ans ?

    Oui, elle vient d'avoir dix-sept, confirma Meredith. Mark soupira. Sa grand-mère ne lui avait pas menti, la gamine était encore mineure. Elle n’arrête pas de me poser des questions sur toi, continua Meredith. Quel est ton genre de femme, si tu as quelqu'un dans ta vie pour le moment, si tu es un bon coup… Tu penses que je devrais lui parler du truc des préliminaires ? lui demanda-t-elle en feignant d'être dans l’incertitude.

    Je pense que tu ferais mieux de la fermer, répliqua Mark sur un ton bourru.  

    Hilare, Meredith se tortilla sur son fauteuil. Allez, avoue qu’elle t’intéresse.

    Ben, il faut bien dire qu’elle est canon. A l’intention de Derek, Mark dessina avec ses deux mains le contour d’une silhouette aux courbes avantageuses. Il ne réussit pourtant qu’à arracher un maigre sourire à son camarade.

    Meredith eut un petit rire. Elle avait raison.

    Mark plissa le front. Raison sur quoi ?

    Elle m’a dit qu’elle savait qu’elle t’intéressait, lui confia Meredith. Elle a remarqué la façon dont tu l’avais regardée pendant le dîner.

    Ouais, mais elle n’est pas la seule, bougonna Mark. Ma grand-mère aussi l’a remarqué. Alors, j’ai intérêt à me tenir à carreau. Et puis, de toute façon, dix-sept ans… Ah putain, je suis écœuré ! s’exclama-t-il soudain en réalisant qu’il avait l’âge d’être le père de cette jeune beauté à qui il semblait avoir fait forte impression. C’était réciproque mais cela allait en rester là malheureusement. Décidément, il avait la poisse ces derniers temps. Il fut tiré de ses pensées par le rire frais de Meredith et vit Derek qui frissonnait, ramassé sur lui-même. Il comprit que ce rire lui faisait ressentir plus cruellement encore le manque de la jeune fille. Mark prit une profonde inspiration et se lança. Mer, faut que j’te parle d’un truc. C’est à propos de Derek.

    Meredith se raidit. Tu ne lui as pas dit où j’étais, j’espère ! Derek nota immédiatement que d’amical, le ton était devenu agressif.

    Si Mark avait eu l’intention de dire la vérité, il aurait compris à la voix de Meredith que ça aurait été une erreur. Non. Mais je lui ai dit que j’avais eu de tes nouvelles et que je savais où tu étais.

    Mark, geignit Meredith. Tu m’avais promis 

    Il était fou d’inquiétude, Mer, se justifia Mark. Je ne pouvais pas le laisser comme ça. Elle lui répondit par un ricanement. Il s’en veut terriblement, argumenta-t-il encore une fois.

    Et alors ? C’est la moindre des choses, non ? riposta Meredith. De toute façon, ce qu’il pense ne m’intéresse pas ! Atterré, Derek baissa les yeux. La discussion commençait vraiment très mal.

    Cependant, Mark ne s’en laissa pas conter. Il ne va vraiment pas bien du tout, tu sais.

    Meredith prit un ton cassant. Mark, je ne veux pas parler de ça. J’en ai fini avec lui. Je pensais que tu l’avais compris.

    J’ai compris mais… c’est mon ami, Mer, et ça me fait mal de le voir comme ça. Tout en parlant, Mark observa Derek tassé sur lui-même. Il est vraiment malheureux. Il ne mange plus, il a une mine de déterré. Et encore, ça, c’est rien comparé au reste.

    Bien qu’elle s’en défende, Meredith était curieuse de savoir comment Derek vivait leur séparation. Seul son orgueil l’empêchait de le demander franchement à Mark. Elle se mordilla les lèvres pendant quelques secondes avant de céder à son envie. Et c’est quoi, le reste ? Derek se redressa aussitôt. Il avait craint qu’elle coupe court à la conversation, voire qu’elle raccroche au nez de Mark, et la voilà qui demandait des précisions. C’était donc que tout n’était pas perdu. Il regarda son ami avec espoir. C’était lui qui, maintenant, avait son destin entre les mains.

    La médecine, Mer ! s’écria Mark comme si cela tombait sous le sens. Il a fait deux jours sans aller au bloc parce qu'il était incapable d'opérer. Il avait les mains qui tremblent et tout ça. Là, il a repris mais c’est mécanique, sans âme. Il est au bloc mais son esprit est ailleurs. Les interventions, les patients, il se fout royalement de tout. Il ne pense qu’à toi, tout le temps, dit-il avec force. D’ici à ce qu’il fasse une connerie…

    Même si cela faisait plaisir à entendre, il en aurait fallu bien plus pour amadouer la jeune fille. Dommage qu’il n’ait pas pensé à moi quand il était en train de sauter cette Madelina ! persifla-t-elle. Le fait qu’elle se souvienne encore de ce prénom, alors que lui-même l’avait oublié à l’instant précis où il avait refermé la porte de la chambre d’hôtel, prouva à Derek, si besoin en était encore, à quel point elle avait été blessée. Cela lui confirma également que la tâche de Mark allait être plus qu’ardue. 

    Mer, une connerie ! souffla ce dernier, déjà épuisé par la bataille qu’il était en train de mener contre ses propres intérêts. Vanter les mérites d’un autre à la femme qu’on aimait n’était décidément pas de tout repos.


  • Commentaires

    1
    Mdbailey
    Vendredi 5 Avril 2019 à 20:14
    Ça prendra du temps...mais elle s'intéresse toujours a lui malgré tout le mal qu'il lui a fait.
      • Butterfly
        Samedi 6 Avril 2019 à 22:51

        Evidemment ! Elle l'aime encore tongue

        Mais oui, tu as raison, ça va prendre du temps avant qu'elle lui pardonne l'affaire Madalina 

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