• CHAPITRE 888

    Ne pouvant supporter le bonheur qui faisait briller le regard de sa grand-mère, Mark baissa les yeux. Je t’ai menti, Momsy. Meredith n’est pas ma petite amie.

    Momsy ne cacha pas qu’elle était contrariée. Tu veux dire qu’elle ne l’est plus. Tu as rompu avec elle, c’est ça ? Elle souffla de dépit. Elle avait cru toucher au but mais voilà que, à cause de l’inconstance de Mark, ses derniers espoirs venaient de s’écrouler. Et il ne lui restait plus suffisamment de temps devant elle pour les voir renaître.

    Non, je n’ai pas rompu, précisa Mark en secouant la tête. Il se redressa et vit à l’expression de sa grand-mère qu’elle ne comprenait absolument rien de ce qu’il essayait de lui dire. Ce n’est pas ma petite amie. Elle ne l’a jamais été. C’est la petite amie de Derek.

    Mais alors pourquoi m’avoir raconté ces boniments ? demanda-t-elle, incrédule. Jamais au grand jamais, son petit-fils ne lui avait encore menti.

    Il quitta son canapé pour venir s’asseoir à ses pieds. Tu venais de me dire… - sa voix se cassa sous le coup de l’émotion - que tu allais mourir et que tu voulais me voir avec quelqu’un, alors… Il posa sa tête sur les genoux de la vieille dame, pour qu’elle ne voie pas ses yeux s’embuer de larmes.

    Momsy devina qu’il pleurait et elle sentit son cœur se serrer. Il avait trente-cinq ans mais, derrière la façade du grand gaillard sûr de lui, il y avait toujours le petit garçon solitaire, négligé par ses parents, qui était prêt à tout pour qu’on l’aime un peu. Mon tout petit… Elle passa ses doigts tremblants dans les mèches blondes de son petit-fils. Ce n’est rien, je comprends. Tu voulais juste me faire plaisir. Tant d’indulgence finit d’achever Mark. Cette fois, il ne put plus retenir ses larmes. Allons, allons, calme-toi, dit-elle, bouleversée par cette tristesse inhabituelle. Ce n’est pas si grave.

    Mark respira un grand coup pour tenter de reprendre le contrôle de ses émotions. Je sais. C’est juste que quand je t’en ai parlé, je n’ai pas eu l’impression de te mentir. Je pensais… Il se mit à bafouiller. J’espérais que… j’espérais que, quand je viendrais te voir, Meredith et moi, on serait vraiment ensemble. Dans mon esprit, je ne faisais qu’anticiper, tu comprends ?

    Ah c’était donc ça. Effectivement, Momsy commençait à comprendre. Mais Derek Shepherd est passé par là et ta belle a changé d’avis.

    Non, elle n’a pas changé. Ça a toujours été lui. Ça fait des mois qu’ils sont ensemble, lâcha enfin Mark. C’est juste moi qui… Il se releva et alla reprendre sa place dans le canapé.

    Momsy le suivit du regard, totalement incrédule. Es-tu en train de me dire que tu es tombé amoureux de la petite amie de ton meilleur ami ?

    Les yeux de Mark se teintèrent de la plus profonde détresse. Je ne l’ai pas vu venir, Momsy, je te jure. Au début, elle et moi, on était juste ami et puis, à un moment, je ne sais pas pourquoi… - il se passa une main sur le visage en soupirant - je me suis mis à penser à elle d’une façon… enfin, plus comme à une amie. Il se remémora tous ces rêves qui avaient eu la jeune fille pour héroïne, toutes ces nuits où il s’était réveillé en sueur et totalement frustré de ne pas pouvoir l’aimer dans la réalité.

    Mais c’est son attitude qui t’a fait croire que tu avais une chance ? s’enquit Momsy, pour tenter de comprendre ce qui avait amené son petit-fils chéri dans cette impasse.

    Il haussa mollement les épaules. C’est vrai qu’on était très proche, dit-il en repensant à toutes les fois où Meredith s’était blottie dans ses bras pour lui confier ses pensées les plus intimes, et où elle s’était laissé câliner. Mais avec le recul… je crois que j’y ai vu ce que j’avais envie de voir. Pour elle, il n’y a jamais eu que Derek, avoua-t-il avec fatalisme. Elle a eu des doutes à un moment et j’ai cru que… j’ai cru que j’aurais ma chance.

    Mais Derek est ton meilleur ami, Mark, lui rappela Momsy, étonnée parce qu’elle avait l’impression que pour lui, ce fait jusqu’à présent essentiel semblait être devenu secondaire. Vous avez toujours été comme deux frères. Tu ne peux pas vouloir construire ton bonheur sur son malheur, tout de même !

    Mais je suis amoureux, Momsy, plaida Mark pour sa défense. Et si elle aussi m’avait aimé…

    Mark Sloan ! s’écria Momsy en lui faisant les gros yeux comme lorsqu’il était un petit garçon. Ce n’est pas comme ça que je t’ai élevé. Elle pointa sur lui un index menaçant. Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain ! C’est écrit dans la Bible

    Mark ne put s’empêcher de sourire. Tu te réfères à la Bible, toi, maintenant ?

    Quand ce qu’on y raconte m’arrange, oui. Il faut que tu te retires ces idées de la tête tout de suite, ordonna Momsy d’un ton sans réplique. Ça ne te mènera à rien, si ce n’est à te rendre malheureux.

    Si tu crois que je ne le sais pas ! s’exclama Mark en se levant pour faire les cent pas dans le salon. Ça fait des semaines que je me raisonne. Face à Derek, je n’ai aucune chance. Il s’arrêta au milieu de la pièce et secoua la tête, abattu. Quand je pense que c’est moi qui l’ai jeté dans ses bras… Mais quel con ! éructa-t-il sans vraiment savoir s’il parlait de lui ou de Derek qui avait tout gâché.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 10 Octobre 2019 à 13:10

    Bonsoir à tous,

    Elle sait tout maintenant et à présent qu'il s'est mis à parler il va falloir aller jusqu'au bout. Bon jeudi après-midi à tous en ce 10 octobre 2019 et merci pour la suite.

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