• CHAPITRE 820

    A la fin de la journée, c’est le cœur lourd que Meredith prit place à l’arrière de la voiture de sa tante pour rentrer à Nob Hill. Elle regrettait de ne pas avoir accepté la proposition de Derek de le retrouver pour passer la soirée avec lui. Cependant, elle ne changea pas d’avis. Il était grand temps qu’elle rentre chez elle pour s’occuper de sa tante et soulager Gloria. Elle n’avait déjà que trop abusé de la bonté de cette dernière. L’esprit ailleurs, elle dut faire un effort pour répondre à toutes les questions qu’Izzie lui posa sur ses vacances, ce qu’elle avait pensé d’Aspen, si elle avait croisé des stars, comment était leur logement, dans quels restaurants ils s’étaient rendus, ce qu’ils avaient mangé… Finalement, le voyage se passa relativement bien même si à aucun moment, les filles ne retrouvèrent leur complicité d’antan.

    A peine entrée dans la maison, Meredith entendit des grognements rageurs qui venaient de la cuisine. Devinant que c’était sa tante qui les poussait, elle se précipita pour voir ce qui se passait. Elle trouva Ellis qui regardait avec un air furieux Gloria ramasser un jeu de cartes éparpillé au sol. Attendez, je vais vous aider, dit-elle en se précipitant pour prendre la relève.

    Gloria se releva en soufflant. Merci. Ça fait quatre fois qu’elle les jette par terre, expliqua-t-elle avec un petit sourire contrit.

    Oh journée difficile ! conclut Meredith. Après avoir mis le jeu de cartes hors d’atteinte de sa tante, elle posa la main sur le bras de Gloria. Je suis désolée d’avoir été absente si longtemps. A cause de moi, vous avez dû tout gérer toute seule.

    Oh non ! On s’est débrouillée avec les filles et puis aussi… Gloria faillit laisser échapper que, grâce à la générosité de Derek, elle était désormais secondée par une infirmière à domicile mais elle se rappela les consignes de Cristina. Il ne fallait pas que Meredith soit mise au courant, autrement Derek cesserait de rémunérer l’infirmière. Gloria n’aimait pas mentir mais elle n’avait pas envie de perdre cette aide précieuse qui lui facilitait tellement la vie quand les filles n’étaient pas disponibles. C’est la raison pour laquelle elle transforma quelque peu la vérité. Je me suis renseigné et j’ai trouvé une association qui s’occupe des malades d’Alzheimer et qui fournit de l’aide à leurs familles, notamment pour les garder. Leurs tarifs sont vraiment minimes. Alors, j’ai fait appel à eux de temps en temps.  

    Vous avez bien fait. Mais maintenant, je vais être là plus souvent, promit Meredith.

    C’est qui celle-là ? cria Ellis en pointant un index suspicieux en direction de sa nièce.

    C’est Meredith, répondit Gloria avec calme. C’est la fille de votre frère, elle vient de Crestwood. Elle habite ici maintenant, vous savez bien.

    Tu es venue pour mon Thatcher, hein ! hurla Ellis. Mais tu ne l’auras pas, sale trainée. C’est mon mari, il est à moi. Interloquée, Meredith ne sut que dire.

    Allons Ellis, allons, calmez-vous. Gloria prit la vieille dame par le bras. Personne ne songe à vous voler Thatcher, et surtout pas Meredith. C’est votre nièce.

    Ellis parut revenir à la réalité. Meredith, ma chérie ! s’exclama-t-elle avec tendresse. Tu as tellement grandi depuis la dernière fois que je t’ai vue. Tu as quel âge maintenant ?

    J’ai vingt-et-un ans, Tante Ellis, répondit Meredith, désolée de voir les progrès que la maladie avait faits en seulement trois semaines. Derek avait sans doute raison. Il faudrait un jour envisager de placer sa tante dans un établissement où on pourrait lui dispenser des soins que Gloria ne serait bientôt plus en mesure de lui prodiguer. Je vais aller défaire mes bagages et je reviens m’occuper d’elle après, annonça-t-elle à Gloria.

    Elle n’avait pas encore ouvert son sac que Cristina et Izzie entraient en trombe dans sa chambre pour assister au déballage. Izzie ne cacha pas son admiration devant les vêtements de marque que Meredith rangeait dans sa penderie. Le manteau bleu en alpaga surtout lui arracha un cri d’émerveillement. Elle ne put s’empêcher de se demander si ce n’était pas du gâchis que d’offrir ce genre de choses à Meredith. Etait-elle capable de les apprécier à leur juste valeur ? Elle caressa le manteau avec envie en pensant encore une fois que si elle avait été plus perspicace, c’est à elle que Derek aurait fait tous ces cadeaux. Et ben, il ne s’est pas moqué de toi ! lâcha Cristina sur un ton acerbe. Tu as dû être super gentille avec lui pour qu’il t’achète tout ça. Meredith ne prit pas la peine de répondre à cette provocation et continua de ranger ses affaires en ignorant les commentaires ironiques de ses camarades. Elle finit par sortir ses manuels qui ne manquèrent pas d’éveiller la curiosité de Cristina. Qu’est-ce que c’est ? dit-elle en se penchant pour lire le titre du livre qui était sur le dessus de la pile. Manuel de chimie. Tu comptes t’inscrire en fac de médecine ? se moqua-t-elle.

    Non mais je veux reprendre mes études. Je veux aller à l’université, lui révéla Meredith.

    A l’université ? répéta Izzie avec des yeux ronds. Tu n’y es pas allée à la fin du lycée. Alors, pourquoi maintenant ?

    A l’époque, je ne me sentais pas prête, avoua Meredith. Maintenant oui.

    Et tu vas y faire quoi à l’université ? s’enquit Cristina.

    Je ne sais pas encore vraiment, prétendit Meredith qui n’avait pas envie de leur confier l’intégralité de ses rêves. Je sais simplement que je veux aller plus loin que là où j’en suis actuellement.

    Tu rêves, ma pauvre fille ! s’écria Cristina avec un pli amer sur la bouche. Mais bon, si tu as du temps à perdre… Elle se tourna vers Izzie. Tu viens, Iz ? Il ne faudrait pas qu’on soit en retard pour notre soirée. Meredith les vit sortir de sa chambre avec un certain soulagement mais le cœur un peu serré aussi. C’était triste de constater que Derek avait raison depuis le début en lui répétant que ses amies n’en étaient pas vraiment.


  • Commentaires

    1
    Butterfly
    Lundi 26 Novembre 2018 à 20:18

    Cristina est vraiment une peste. On aurait espéré qu'elle soutienne un minimum son amie, qu'elle l'encourage mais elle fait tout le contraire. Je ne l'aime vraiment pas ! 

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    2
    Nolcéline 97234
    Lundi 31 Décembre 2018 à 17:21

    Bonsoir à tous, c'est sûr qu'elles ne le sont pas . Jalouses de ce que la jeune femme a , jalouses qu'elles puissent avancer et pas elles aww. Franchement il est temps que Meredith fasse partir ces filles de chez sa tante. Bon dernier jour de l'année 2018.

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