• CHAPITRE 818

    Derek passa la main dans les cheveux de son amie en souriant. Ne sois pas fâchée. Il s’en fait pour toi, tu sais bien.

    Je sais, marmonna-t-elle. Mais comment je peux lui faire confiance si à chaque fois, il va te répéter tout ce que je lui confie ? Moi, il ne me parle jamais de ce que vous vous racontez.

    Mais j’espère bien ! s’exclama Derek avec un petit rire. Si ça peut te rassurer, il ne me raconte jamais ce que tu lui dis. Là, il l’a fait parce qu’il était inquiet pour toi. Ça ne lui plait pas que tu passes tes journées avec le marchand de journaux, et à moi non plus.

    Malheureusement, je n’ai pas de pouvoir là-dessus, déplora Meredith.

    Bébé, on en a déjà parlé souvent, tu as des droits dans cette boutique, au même titre que les autres. Derek tourna brièvement la tête vers ceux qui continuaient de les observer depuis le comptoir. Si tu ne veux pas d’Alex ici, exige son renvoi. C’est simple.  

    Et pour quel motif ? Parce que je me suis fait agresser ? Alors, je dois refuser de servir tous les hommes qui viennent ici. C’est ridicule, jugea Meredith en levant les yeux au ciel.

    Derek secoua la tête, un rictus d’agacement sur le visage. Ce n’est pas la même chose. Les clients ne font que passer. Lui, il va être là, tout le temps et… Réalisant soudain qu’il lui mettait une pression énorme, il laissa échapper un long soupir. Et je suis stupide. Tu n’as pas besoin de ça pour le moment.

    Non, reconnut Meredith avec un soupir. Tu as faim ? Il y a quelque chose qui te fait envie ?

    Elle fit mine de se lever mais Derek la retint par la main avant de se pencher vers elle, un sourire coquin sur les lèvres. Oh oui et c’est juste devant moi, murmura-t-il d’une voix légèrement rauque. Je n’ai faim que de toi, tu sais bien.

    La déclaration fit rosir les joues de Meredith. Eh bien, dans ce cas, tu vas devoir jeûner, riposta la jeune fille avec un air espiègle, en lui donnant une légère tape sur la main. Mais je peux quand même te proposer quelque chose de plus alimentaire.

    Derek fit semblant d’être déçu. Pfft ! T’es pas marrante ! Alors, je te laisse le choix du plat. Et tu manges avec moi, évidemment, lui dit-il d’une voix suffisamment haute pour que ses amies l’entendent. Je t’invite. Meredith ne songea pas un instant à s’opposer à ce qui ressemblait plus à un ordre qu’à une invitation. Déjeuner avec Derek lui donnerait l’impression d’être encore à Aspen. Elle se précipita dans la cuisine pour préparer un encas. Elle avait à peine disparu que Derek effaçait son sourire de son visage et se tournait vers Alex en lui faisant signe de venir à sa table.

    Alex s’avança prudemment, la carte des boissons à la main, prêt à faire demi-tour au moindre geste suspect de la part du chirurgien. B’jour. Ça fait un bail.

    Pas assez long pour moi. Derek le dévisagea avec froideur. Nous ne devons pas avoir le même sens du mot "jamais". Parce que c’est bien ce que nous avions convenu, n’est-ce pas ? Tu ne devais jamais remettre les pieds dans le quartier.

    Avec le temps, Alex avait oublié l’effet presque effrayant que pouvaient avoir les yeux du chirurgien mais, là, sous le poids du regard bleu glacier, il n’en menait pas large, à sa grande honte. J’sais, doc, docteur, se reprit-il aussitôt en lisant dans ce même regard que la familiarité n’était pas de mise. Mais comme j’l’ai expliqué à votre collègue, faut bien que je mange !

    En volant les gens ? demanda froidement Derek en jouant machinalement avec ses couverts.

    Non, non, ça, c’est fini, j’ai changé, garantit Alex. J’vous promets, ça n’arrivera plus.

    Derek eut un petit rire qui fit froid dans le dos d’Alex. Oh ça, je le sais, parce que j’y veillerai. Encore un conseil, – sa voix se fit plus métallique encore – ne t’approche pas de Meredith. Si tu touches un seul de ses cheveux…

    Alex leva les deux mains en l’air et les agita frénétiquement. Ça, aucun risque ! J’ai bien vu que c’était votre copine, alors… Et comme elle est aussi celle de ton pote, je sais que le terrain était miné, poursuivit-il en pensée. Il voulut refaire le coup de la complicité. Moi, c’est Izzie qui me plait. Je pense que je vais tenter ma chance de ce côté-là.

    Tu fais ce que tu veux avec elle, je m’en fous. Baise Cristina aussi si ça te fait envie. Mais Meredith… L’espace d’une seconde, sans que Derek s’en rende compte, son regard se fit plus doux avant de redevenir mauvais. S’il devait lui arriver quelque chose par ta faute, la moindre chose, je te tuerais, Karev, je le jure. Il avait été incapable de protéger Meredith des attaques de George, il ne commettrait plus la même erreur. Plus jamais personne ne lui ferait du mal.

    Interdit autant par la forme des propos du chirurgien que par le fond, Alex ne trouva rien à répondre. Ben, merde alors, il est vachement mordu, se dit-il. J’aurais jamais pensé le voir comme ça un jour. Elle doit lui faire de ces trucs. Putain, si j’avais su à l’époque…

    Mortifié de s’être laissé aller à étaler ses sentiments devant cet homme qu’il méprisait, Derek poursuivit ses menaces. Et ça concerne cette boutique aussi. Si jamais je devais apprendre qu’il manque un seul cent dans la caisse… Tu m’as volé, moi. Tu ne la voleras pas, elle.

    Alex commença à regretter de s’être fait embaucher. S’il avait su que les deux médecins étaient autant impliqués dans le Sweet Dream, jamais il n’aurait postulé. Parce que là, comme ça se présentait, il était bon pour bosser comme un malade sans pouvoir en tirer des avantages, sauf peut-être celui, minime à ses yeux, de coucher avec la blonde. Il était pratiquement certain que la récompense ne valait pas le sacrifice. La seule chose qui lui restait à faire, c’était de voir s’il avait encore une chance de tirer son épingle du jeu sans dommages. Vous pouvez vraiment me faire confiance, Docteur, j’ai changé, assura-t-il encore une fois.

    Je l’espère pour toi, Karev, je l’espère.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Dimanche 30 Décembre 2018 à 21:52

    Bonsoir à tous, 

    Merci pour la suite , 

    Et voilà deuxième mise en garde envoyée . Il est prévenu il ne pourra pas dire le  contraire.

    Bonne fin de Week-end à tous.

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