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CHAPITRE 774
Meredith allait pénétrer dans la maison quand elle entendit quelque chose qui ressemblait à un geignement. Elle se tourna vers Mark. Tu as entendu ?
Il regarda vaguement autour de lui. Des gosses qui joue, je suppose.
Il voulut la pousser à l'intérieur mais elle résista. Non, non, on aurait dit… Elle tendit l’oreille. On aurait dit quelqu'un qui gémissait.
Ah c'est peut-être des gens qui se font du bien, imagina Mark. Des petits veinards.
Dans la rue ? Meredith leva les yeux au ciel. Mais non, c'est n'importe quoi. Non, on aurait dit un gémissement de douleur. Elle fit demi-tour pour repartir vers la rue.
Où tu vas ? demanda Mark qui était pressé de rentrer pour retrouver la chaleur du feu.
Le bruit se fit à nouveau entendre, ressemblant cette fois plus à un jappement plaintif. Meredith se dirigea vers un petit buisson. Ça vient de là.
Contrarié par son obstination, Mark souffla bruyamment. Mer, qu'est-ce que tu fous ? Tu te tracasses vraiment pour rien.
La jeune fille écarta les branches. On verra.
Mais qu’est-ce que tu veux que ce soit ? insista Mark.
C'est justement ce que je veux savoir, répliqua Meredith en se penchant pour examiner le pied du buisson. Soudain, elle poussa un cri. Oh ! Le pauvre ! s’exclama-t-elle en découvrant une touffe hirsute de poils noirs et bruns allongée sur la neige. Mark, viens voir ! Vite ! Il la rejoignit en courant.
L'animal, un petit chien, de toute évidence bâtard, n’était pas beau, c’est le moins qu’on puisse dire. Mark prit un air dégoûté en le voyant. Quelle horreur !
Meredith le fusilla du regard. Mais non ! Il est mignon comme tout. Elle avança la main pour caresser sa découverte.
Mark la prit par le bras pour la tirer en arrière. Non ! Ne le touche pas ! Tu ne peux pas prévoir ses réactions. S’il a mal et qu’il a peur, il pourrait te mordre. Il jeta un regard plein de répugnance pour la bête. En plus, ça ne m’étonnerait pas qu’il ait des puces.
On ne va quand même pas le laisser ici, protesta Meredith. Tu as vu dans quel état il est ? Il est sûrement blessé. Et il doit crever de froid. Si on le laisse ici, il va mourir, conclut-elle, la voix étranglée par l'émotion.
Mark soupira. Voilà qu’elle se transformait en Mère Teresa maintenant ! Toujours prête à secourir son prochain, fût-il un pauvre chien galeux. Mais le pire était qu’elle allait essayer de l’entraîner dans cette galère. Il tenta une nouvelle approche. Il s’accroupit près de l’animal et l’observa, sans toutefois le toucher. Il a l'air salement amoché, Mer. Et ça doit faire un moment qu'il est là. Regarde là, ses poils sont gelés. Je ne pense pas qu’on puisse faire quelque chose pour lui, à part l’emmener chez un véto. Et là, ils pourront abréger ses souffrances si c'est nécessaire.
Meredith le regarda comme s'il venait de proférer la pire des ignominies. Mais tu es un monstre ! Comment peux-tu dire ça alors que tu es médecin ? Ton devoir, ce n'est pas de soigner ceux qui vont mal ?
Les êtres humains, oui, lui rappela Mark, choqué d'avoir été traité de monstre. Je suis chirurgien, pas vétérinaire. Les animaux, ce n'est pas mon domaine. Chacun son métier !
Ouais, ben, quand on trouve normal de faire des seins bonnets F à des nanas juste pour qu'elles épatent la galerie, on ne devrait pas rechigner à soigner un pauvre petit chien, grommela Meredith. Faisant fi des recommandations de son ami, elle caressa délicatement la tête de l'animal. Regarde comme il est brave. Elle se redressa et implora Mark avec les mains jointes. S’il te plait. Il faut que tu le sauves. Regarde-le. Il compte sur toi. S'il pouvait parler, il te supplierait, "Aide-moi, sauve-moi", dit-elle en parlant d'une petite voix qui ressemblait à celle d'un très jeune enfant.
Mark ne put ignorer les yeux pleins d’espoir et de confiance que posait Meredith sur lui. Un dernier coup d’œil au chien qui – réalité ou hallucination ? – lui lançait un regard suppliant et le chirurgien commença à se laisser fléchir. Comment veux-tu que je l’aide ? Je ne suis pas vétérinaire, moi, bougonna-t-il. En plus, tu le sais bien, je n’ai rien pour le soigner, à part ma petite trousse à pharmacie. Ce n’est pas avec ça que je vais pouvoir faire des miracles.
Comprenant qu'elle avait obtenu gain de cause, Meredith lui adressa un sourire radieux. Je ne te demande pas de faire un miracle, juste de le remettre sur pied. Et au besoin, je retournerai au drugstore. Je vais aller chercher ta trousse, elle est toujours dans notre chambre. Pendant ce temps, toi, rentre-le à l'intérieur.
Mark ouvrit des yeux ronds. Quoi ? Tu veux que je l’amène dans la maison ? Il souffla à nouveau en dodelinant de la tête. Franchement, Mer, t’as pas l’impression d’en faire trop ?
Meredith le défia du regard. Non. On ne va quand même pas le soigner à l'extérieur. Il est mort de froid et c'est ce qui va nous arriver si on reste ici. Alors, dépêche-toi de le rentrer. On a déjà assez perdu de temps comme ça. Moi, je vais chercher ta trousse. Elle s’accroupit devant l’animal et le gratta doucement derrière les oreilles pour le rassurer. Tu vas voir, Mark va s'occuper de toi. C'est un médecin et il est très doué. Je le sais parce qu'il m'a soignée. Alors, tu ne dois pas avoir peur. Le chien inclina la tête sur la gauche, ce que Meredith décida d'interpréter comme une approbation. Elle se releva et courut dans la maison.
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Commentaires
Bonjour à tous, je suis de l'avis de Mark c'est trop là.
Je pense que cette partie c'est plus pour patienter avant le retour de Derek et Callie et puis au delà de ça il va soigner ce chien et puis après qu'est-ce qu'il va aller s'imaginer ? Au point où on en est ...
Si jamais son état s'améliore un peu je vois déjà la réaction de Meredith et lui qui va suivre derrière à n'en pas douter. Bonne matinée à tous.