• CHAPITRE 315

    Meredith resta pétrifiée, sa main serrant toujours le pénis de Derek. Oh… Oh mon Dieu ! Je… je… Elle porta lentement son autre main à sa bouche. Je… je… Elle se mit à trembler. Derek la regarda avec un air interdit. Je ne voulais pas, dit-elle.

    Pourquoi… Derek n’eut pas le temps d’en dire plus. Son bipeur sonna. Il courut en jurant jusqu’à la chaise où il avait déposé sa veste. Ne bouge pas, j’en ai pour une minute. Sans l’écouter, Meredith sauta en bas du lit et s’enfuit dans la salle de bains dont elle claqua la porte derrière elle. Elle ressentait une telle honte. Elle avait voulu prendre des initiatives et voilà quel était le résultat !

    Derek sursauta en entendant le bruit de la porte qui se refermait. Après avoir jeté un rapide coup d’œil à l’écran de son appareil et juré une fois encore – il était attendu de toute urgence à la clinique pour une intervention délicate – il prit son téléphone et composa le numéro de son service. En attendant qu’on décroche, il se rendit à la salle de bains et découvrit Meredith qui se rhabillait en pleurant à gros sanglots, tout en cherchant à reprendre sa respiration. Mais qu’est-ce…, commença Derek. Il fut interrompu par la voix de son interlocuteur. Robinson, qu’est-ce qui se passe ? C’est à peine s’il écouta ce que lui disait son collaborateur, trop préoccupé qu’il était par le chagrin démesuré de Meredith. Il devinait que cela avait un rapport avec leurs préliminaires, mais lequel, là était toute la question. Pour montrer à la jeune fille qu’il n’y avait aucun problème de son côté, il posa la main au creux de ses reins et y exerça une légère pression, avant d’effleurer ses fesses. Oui, Robinson, je vous écoute. Il prit le menton de Meredith entre ses doigts et lui jeta un regard interrogateur.

    Toujours en pleurant, elle se dégagea et ouvrit le robinet avant de passer ses mains sous le jet d’eau. Elle saisit le savon avec rage. Je… Je… Elle n’arriva pas à en dire plus tellement elle hoquetait.

    Craignant qu’elle ne fasse de l’hyperventilation, Derek lui fit signe d’inspirer à grandes bouffées et d’expirer lentement. Il avait le cœur serré de la voir dans un tel état et il enrageait de devoir rester au téléphone alors qu’elle avait besoin de lui. Et ce maudit Robinson qui se perdait dans ses explications ! Robinson, allez à l’essentiel, bon sang ! s’emporta-t-il. Dans l’impossibilité de calmer Meredith de vive voix, il l’embrassa dans le cou sans que cela n’ait aucun effet. Désarçonné par ce désespoir intarissable, il couvrit son téléphone d’une main pour pouvoir parler sans être entendu par Robinson. Mais qu’est-ce que tu as ? Calme-toi ! Sans le regarder, Meredith s’essuya avec vigueur les mains. Et il y a longtemps que c’est arrivé ? demanda Derek à Robinson. La coupure est nette ? Pas d’infection ? Il prit la jeune femme par le bras et la conduisit jusqu’au lit où il la fit asseoir, en l’enjoignant d’un signe de ne plus bouger. Il ramassa ensuite ses vêtements éparpillés autour du lit et alla les porter dans la salle de bains. OK. OK. Je vais arriver. Laissez-moi le temps de faire le trajet. Il se tourna sur le pas de la porte vers son amie et, avec des gestes, tenta de lui faire comprendre qu’il allait prendre une douche à son tour et qu’ils parleraient ensuite.

    Elle le regarda avec une expression de profond désespoir dans les yeux. Tu perds ton temps avec moi, je n’arrive à rien, se désola-t-elle en sanglotant de plus belle.

    La stupéfaction et la contrariété se peignirent sur les traits de Derek. Voilà donc quelle était la raison de la détresse de Meredith. Elle s’était mise en tête, une fois encore, qu’elle était incapable de le satisfaire. Il secoua la tête énergiquement en signe de dénégation. C’est bon, Robinson, j’ai compris, là. Je vous ai dit que j’arrivais le plus rapidement possible, dit-il sèchement avant de raccrocher. Il se précipita sur Meredith afin de la réconforter. Mais qu’est-ce qui te prend ? Pourquoi tu dis ça ? Elle leva vers lui son pauvre petit visage ravagé. Derek soupira. C’est parce que j’ai… Son téléphone sonna à nouveau. C’était Richard Webber qui l’appelait ; impossible de l’ignorer. Derek prit l’appel en adressant un sourire d’excuse à Meredith. Avec la main, il refit une série de gestes pour lui faire comprendre qu’ils discuteraient dès qu’il aurait fini. Il repartit vers la salle de bains. Oui, Robinson m’a expliqué en quelques mots. Un rapide coup d’œil vers la chambre le rassura un peu. Meredith semblait plus calme ; elle prenait un paquet de mouchoirs dans son sac. Je sais, Richard, reprit Derek. Vous avez prévenu Sloan ? Très bien. Dans vingt minutes maximum, je suis là. Il raccrocha et entra à la hâte dans la cabine de douche. Il ouvrit le robinet et se précipita sous le jet tout en parlant à Meredith. Bébé, il faut que tu arrêtes ça ! cria-t-il assez fort pour qu’elle l’entende. On en parle dès que j’ai fini mais franchement, c’est ridicule ! Je ne sais pas ce que tu t’es encore mis en tête mais tu as tort de toute façon.

    Plongée dans ses pensées, Meredith ne fit pas attention à ce que Derek lui disait. Elle n’avait qu’une envie, c’était fuir cette chambre et oublier le désastre qui venait de s’y produire. Elle ne voulait pas lire la déception dans les yeux de son amant et écouter les paroles rassurantes qu’il se sentirait obligé de dire. Elle enfila ses chaussures, ramassa son sac et quitta la suite à la hâte. Dans le couloir, elle courut jusqu’à l’ascenseur mais plutôt que de l’attendre, elle prit les escaliers. Quelques minutes plus tard, elle déboulait dans le hall de l’hôtel. Elle le traversa rapidement, la tête baissée. Dehors, des taxis étaient stationnés dans l’attente du client. Meredith sauta dans le premier. Après avoir donné son adresse au chauffeur, elle s’enfonça dans son siège et se concentra sur les rues qui défilaient, pour éviter de penser que ce qui venait de se passer signifiait sans doute la fin de sa relation avec Derek. Quand elle entendit son téléphone sonner dans son sac, elle le sortit mais au lieu de répondre, elle éteignit l’appareil. Elle ne voulait pas parler, se justifier, se défendre ; elle voulait simplement rentrer chez elle et dormir. Quelques minutes plus tard, le taxi s’arrêtait devant le numéro 850 de la Mason Street. Après avoir payé la course, Meredith pénétra dans la maison endormie et monta directement dans sa chambre. Le premier geste qu’elle fit en y pénétrant fut de prendre la boite de somnifères, héritage de George, qui trainait sur sa table de chevet. Elle en retira un comprimé qu’elle avala avec un grand verre d’eau. Dormir, elle voulait seulement dormir et ne plus penser à rien, et elle savait qu’elle n’y arriverait pas sans aide. Ensuite, elle se déshabilla avec des gestes mécaniques. Il lui sembla que la température de la pièce était glaciale, alors, elle revêtit un pyjama en flanelle. Comme elle frissonnait encore, elle poussa le thermostat de son radiateur au maximum. Ses paupières lourdes lui indiquèrent que le somnifère de George commençait à faire effet. Son lion de mer dans les bras, elle se glissa sous la couette et ferma les yeux. Elle sombra presque instantanément dans un profond sommeil. 


  • Commentaires

    1
    sammy
    Mardi 24 Novembre 2015 à 23:26

    Et voilà, Meredith qui préfère partir au lieu de parler. J'espère que Derek ira la voir dès que possible pour expliquer ce départ soudain et ces pleurs !!!

    2
    Nolcéline 97234
    Mardi 24 Novembre 2015 à 23:42

    Bonsoir à tous,

    Oui je l'espère aussi  la soirée avait si bien commencé pourtant dommage qu'elle se termine ainsi ... frown. Merci pour la suite et bonne nuit à tous.

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