• CHAPITRE 1201

    Derek jeta un regard suspicieux à son père. Vous dites ça pour me faire changer d’avis sur votre intervention ? Parce que si c’est le cas, autant vous le dire tout de suite, ça ne marchera pas.

    Christopher sourit. Oh rassure-toi, je l’ai bien compris.

    Très bien ! Et si vous espérez mon pardon…

    Christopher lui coupa la parole. Non, je n’espère rien de tel, Derek. Je sais que le pardon ne me sera pas accordé, ni ici, ni dans l’au-delà, s’il existe. En fait, je t’ai parlé de cette façon à cause de Meredith. Surpris, Derek fronça les sourcils. Avant de quitter la maison, elle m’a fait comprendre que tu avais besoin de m’entendre exprimer des regrets et des excuses, pour pouvoir te reconstruire et aller de l’avant, expliqua Christopher. Alors, c’est ce que je fais. Je regrette de ne pas avoir été le père que tu méritais et je te présente des excuses pour le mal que je t’ai fait. Je suis conscient que cela n’effacera pas ce qui s’est passé mais peut-être que cela pourra l’atténuer un peu.

    Peut-être, bougonna Derek, de plus en plus étonné par la nouvelle attitude de son père.

    Je voudrais également te dire que je suis fier non seulement du chirurgien que tu es devenu, mais surtout de l’homme. Attendu que tu t’es pratiquement construit tout seul, c’est admirable, estima Christopher. Tu es meilleur que moi, sur tous les plans. Et je suis sincère.

    Voilà une chose à laquelle Derek ne s’attendait pas du tout. Merci, dit-il simplement, la voix enrouée par l’émotion. Il lui fallut quelques secondes pour maitriser cette dernière. Et donc, c’est Meredith qui vous a convaincu de me dire tout ça ?

    Christopher acquiesça d’un signe de la tête. Oui, elle avait plutôt de bons arguments. Derek sourit avec attendrissement. Elle est bien, cette petite, ajouta son père.

    Elle est plus que bien, elle est merveilleuse. C’est une femme exceptionnelle.

    Christopher fit une petite moue. Je préfère rester mesuré dans mes propos, je ne voudrais pas que tu te méprennes sur mes intentions.

    Derek haussa les épaules. Peu importe vos intentions, j’ai toute confiance en elle. Elle m’aime vraiment. Jamais elle ne pourrait faire comme Abigail. Jamais !

    Oui c’est ce qu’il m’a semblé. Christopher lança un regard lourd de sens à son fils. Tu as beaucoup de chance de l’avoir trouvée. Alors, ne fais pas les mêmes erreurs que moi. Ne gâche pas ce que tu as pour des chimères. Quand tu trouves une personne qui t’aime… Tout à coup, son corps se raidit avant de tomber au sol, agité par des convulsions.

    Derek se leva d’un bond pour se précipiter à son secours. La première chose qu’il fit, c’est écarter les chaises, pour éviter que son père se blesse. Ensuite, il lui desserra le nœud de cravate et lui ouvrit les premiers boutons de sa chemise. Après l’avoir placé en position latérale, il se releva pour prendre sa blouse blanche qui pendait au porte-manteau et la plia pour la mettre en-dessous de la tête de celui qui convulsait toujours. Enfin, il se rua sur son téléphone. Darlene, appelez le bloc, j’ai besoin d’une salle immédiatement, dit-il à sa secrétaire dès qu’elle eut décroché. Et envoyez-moi une civière. Qu’on m’apporte du Lorazepam aussi. Vite, c’est urgent ! Il raccrocha sans même laisser à sa secrétaire le temps de répondre. 

    Trente minutes plus tard, il était déjà au bloc opératoire, en train de se laver soigneusement les mains, tout en surveillant les infirmières qui préparaient son père pour l’intervention. Contrairement à ce qu’il avait décidé, il allait la pratiquer. La question ne se posait même plus, il n’y avait que lui pour le faire. Après la crise de convulsions, Christopher n’avait pas repris conscience. La situation était donc critique. Derek n’avait plus le temps de former une équipe ou d’expliquer sa procédure à qui que ce soit. Tout reposait entre ses mains, il le savait, tout comme il était conscient du poids de la charge qui lui incombait. C’est pour cette raison qu’il n’avait pas appelé Meredith pour la tenir au courant. Il était convaincu qu’elle tenterait de le faire changer d’avis et comme elle n’y réussirait pas, parce qu’il n’avait pas le choix, cela générerait certainement une dispute qu’il n’avait pas le temps de gérer. Il craignait en outre que sa décision endommage davantage leur relation qui n’était déjà pas au beau fixe depuis quelque temps. Voilà une chose à laquelle il refusait de penser pour le moment. Il ne pouvait penser qu’à la tumeur et devait faire abstraction de tout le reste, jusqu’à oublier même que c’était son père sur la table d’opération. Il sursauta en sentant une main se poser sur son épaule. C’est avec soulagement qu’il découvrit qu’il s’agissait de Mark. Qu’est-ce que tu fais là ?

    J’ai appris ce qui était arrivé, dit Mark en pointant vaguement le menton en direction de la salle d’opération, de l’autre côté de la vitre. Et surtout ce qui allait se passer. Il entreprit de se laver les mains.

    Qu’est-ce que tu te fais ? Tu te prépares ? demanda Derek, surpris.

    Toutes les interventions importantes, nous les avons faites ensemble, lui rappela son meilleur ami. Celle-ci est importante pour toi, alors je suis là. Je ne vais pas opérer, bien sûr, mais je serai là en guise de soutien moral. Et ma foi, si tu as besoin d’une petite main, tu peux compter sur moi. L’émotion saisit Derek. Incapable de dire quoi que ce soit, il se contenta de hocher la tête. Les deux hommes entrèrent dans la salle d’opération en tenant leurs mains en l’air. L’infirmière se précipita pour les munir de gants et d’un masque. Ensuite, Derek s’approcha de la table. Alors qu’il se tenait devant son père, dont le corps était recouvert d’un champ chirurgical, à l’exception du crâne, il eut soudain la sensation étrange que sa mère était présente. Il releva la tête et vit son visage, si nettement, avec son regard implorant, qu’il eut l’impression qu’elle était vraiment là, juste devant lui. Il secoua la tête pour chasser l’image. Ce n’était vraiment pas le moment d’avoir des hallucinations. Si tu dois penser à quelqu’un, pense à Meredith, lui conseilla Mark, qui le connaissait par cœur. Tout le reste, oublie.

    Derek ferma les yeux en pensant à sa compagne dont le visage lui apparut aussitôt, souriant et avec ce regard d’adoration qu’elle avait souvent envers lui. Cette vision le boosta. Quand il rouvrit les yeux, il était prêt. N’est-ce pas une belle journée pour sauver une vie ? lança-t-il à son équipe. Même si c’est celle de mon salaud de père, précisa-t-il avec un petit sourire goguenard. Mark ricana. Derek tendit la main vers son infirmière. Lame de 11.


  • Commentaires

    1
    Valerie
    Vendredi 9 Octobre 2020 à 23:34

    Christopher Shepherd semble plus humain et sincère lorsqu'il dit à Derek qu'il est fier de lui. C'est l'effet Meredith wink2

    Maintenant Derek va devoir opérer son père, c'était pas prévu, mais il va assurer, avec Mark à ses côtés.

    Quelle belle amitié, j'adore.

     

    2
    olympique lyonnais
    Samedi 10 Octobre 2020 à 04:04

    Derek opère car il n a pas le choix Meredith ne peut par lui en vouloir pour ca.

    3
    Emy
    Samedi 10 Octobre 2020 à 07:46
    Oooh punaise j’en étais sûr! J’espère que tout vas bien se passer et j’avoue que j’ai un peu de mal avec tout les compliments excuses du père...
    4
    Butterfly
    Lundi 12 Octobre 2020 à 09:28

    Même si je sais que Derek est un super chirurgien, j'ai tout de même un peu peur, j'espère que cette opération va bien se passer

    J'ai aussi l'impression que le père était sincère, peut-être que la perspective de mourir le pousse à reconnaitre ses torts pour se réconcilier avec son fils

    Et moi ausis, j'adore l'amitié avec Mark, c'est vraiment magnifique 

     

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