• CHAPITRE 12

    Le visage de Cristina surgit dans l’espace qui séparait les deux fauteuils de devant. Hé, bande de goinfres ! Laissez-en un peu pour les autres ! Izzie lui passa le paquet de muffins en riant.  

    Près de cinq heures plus tard, l’avion arriva à San Francisco. Le nez collé au hublot, Meredith regarda avec effarement, mais aussi une certaine excitation, les lumières qui s’étendaient à perte de vue. De son côté, George tentait vainement d’apercevoir quelque chose par-dessus l’épaule de Cristina. Vous croyez qu’on va trouver la maison ? dit-il soudain.

    Sa voisine le regarda avec le plus grand dédain. J’crois pas, non ! Prépare-toi à passer ta première nuit de sans-abri, Goofy.

    La voix désapprobatrice de Meredith s’éleva derrière eux. Cristina !

    Quoi ? se récria Cristina. C’est de ma faute s’il pose des questions idiotes ?

    Elle n’y est pas si idiote que ça, protesta Meredith. Comment on va retrouver la maison de ma tante dans cette grande ville où aucun de nous n’a jamais mis les pieds ? 

    En entendant le ton anxieux de sa camarade, Cristina se radoucit légèrement. Ce n’est pas la jungle, Meredith. Pour aller chez ta tante, il va juste falloir trouver un taxi.

    Moins d’une heure plus tard, ils étaient sortis de l’aéroport. Cristina ordonna à ses amis de surveiller les bagages tandis qu’elle s’occuperait de trouver un taxi qui puisse les transporter, eux et leurs nombreuses valises. Meredith ressentit un immense soulagement en voyant que Cristina semblait savoir ce qu’il fallait faire et qu’elle prenait les choses en main. Contrairement à elle, Cristina n’était jamais prise au dépourvu. Elle savait toujours précisément comment réagir dans toutes les situations.

    Tout à coup, un minibus taxi s’arrêta devant le trio. La tête de Cristina apparut à la vitre de la portière passager. Bon, vous montez ou bien vous préférez courir derrière la voiture ? Meredith et Izzie se dépêchèrent de grimper dans le véhicule tandis que George aidait le chauffeur à mettre les bagages dans le coffre.

    Pendant le trajet, les jeunes gens se perdirent dans la contemplation des rues qui défilaient. Ils entrevirent au loin les lumières du Golden Gate Bridge, monument incontournable de San Francisco que, ils l’apprendraient bientôt, on pouvait apercevoir de n’importe quel endroit de la ville. Mais ce qui les surprit le plus, ce furent toutes ces grandes bâtisses de style victorien qu’ils apercevaient de chaque côté des rues. Ce n’était pas comme cela qu’ils s’étaient imaginé la ville. D’une certaine façon, cela les rassura. Au fond, peut-être que la vie ici n’était pas si différente de celle qu’ils avaient menée à Crestwood.

    Enfin, ils arrivèrent dans le quartier de Nob Hill, tout en collines et dont les rues étaient bordées de belles demeures de style faites de bois coloré. Le taxi s’arrêta dans une rue extrêmement pentue, devant une maison blanche dont les châssis étaient peints en bleu au rez-de-chaussée et au premier étage. Après avoir retiré leurs bagages du taxi, les quatre provinciaux restèrent plantés sur le trottoir, comme tétanisés. C’est ici ? demanda finalement George qui commençait à sentir le froid le pénétrer.

    Ben oui, banane ! le rabroua Cristina. Tu crois qu’ici, les chauffeurs de taxi s’amusent à déposer leurs clients à de mauvaises adresses ? Elle se retourna vers Meredith. Et toi, tu n’irais pas sonner à la porte ? On ne va pas passer la nuit sur le trottoir, tout de même !

    Docile, Meredith obéit sur-le-champ à son autoritaire amie. Après quelques minutes, la porte s’ouvrit sur une dame d’une cinquantaine d’années. Mon Dieu, Meredith ! s’écria Ellis Grey en jetant ses bras au ciel. Comme tu es grande pour tes seize ans ! Les jeunes gens se regardèrent un peu interloqués.

    Eh bien, on ne va pas s’emmerder avec Tatie Dingo, se dit Cristina.

    Je t’aurais reconnue entre mille, poursuivit Ellis en prenant Meredith dans ses bras. Tu es le portrait craché de ta mère. Elle aperçut alors les trois jeunes qui se tenaient debout derrière sa nièce. Mais entrez donc, mes enfants ! Vous allez attraper la mort, à rester dehors comme ça. Le temps de déposer leurs bagages dans le hall d’entrée, tout le monde se retrouva dans le salon. Vous devez être épuisés, compatit Ellis. C’est que ça fait un bout de chemin depuis Crestwood. Elle hocha lentement la tête. Mon Dieu, ça fait au moins vingt-cinq ans que je n’ai plus mis les pieds là-bas. Ça a dû beaucoup changer, non ? Il y a toujours la quincaillerie du vieux Dick ? Et la mercerie d’Hilda ?

    Oui, ils sont toujours là, lui apprit Meredith.

    Hilda est une vraie salope, commenta Ellis sur un ton désinvolte. Il n’y a que le train qui ne lui est pas passé dessus.

    A nouveau, les quatre amis échangèrent un regard où la surprise se mêlait à de l’amusement. Ils avaient beaucoup de mal à imaginer la revêche Hilda, qui passait le plus clair de ses journées à l’église, en femme de petite vertu. Finalement, je crois qu’on va bien se marrer ici, pensa Cristina qui avait beaucoup de mal à se retenir de rire.

    Je vous sers quelque chose de rafraîchissant ? proposa Ellis. Ou plutôt un thé ? Un café ? Ou bien vous préférez vous installer d’abord ?

    Si ça ne vous dérange pas, on préférerait s’installer, Madame, répondit Cristina en enlevant son blouson. Et surtout prendre une douche.

    Oui, parce qu’on est en route depuis ce matin, précisa Meredith.

    Mais bien sûr ! s’exclama Ellis. Où ai-je la tête ? Je vais vous montrer vos chambres et la salle de bains. On aura le temps de discuter demain. 


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 20 Février 2014 à 20:44

    Bonsoir à tous, merci pour la suite Christina et ses réflexions ça promet!!

    Bonne soirée à tous.

    2
    glamour
    Jeudi 20 Février 2014 à 21:32

    Toujours aussi agréable Cristina elle pourrait mettre un peu d'eau dans son vin cela ne lui ferait pas de mal et la rendrait plus sympathique.

    3
    sammy
    Jeudi 20 Février 2014 à 23:06

    Eh Cristina, Tatie Dingo est celle qui t'héberge, alors un peu de respect !!! Cela promet pour la suite !!!!

    4
    chouca
    Vendredi 21 Février 2014 à 12:51

    Je me régale vraiment de lire ta fic, j'avais oublié combien cristina pouvait être acide et méchante ! 

    5
    valerie
    Vendredi 21 Février 2014 à 13:02

    Cristina semble vraiment prendre les autres pour des cons ! 


    ça m'énerve mais c'est tellement bien écrit alors.....

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