• CHAPITRE 1171

    Derek hocha la tête. Pour moi, c’est comme si c’était hier. Je ne pourrai jamais lui pardonner ce qu’il a fait.

    Lizzie fronça les sourcils. Sérieusement ? Après tant d’années, tu n’as toujours pas tourné la page ? Ecoute, c’est vraiment horrible ce qu’il t’a fait et encore, le terme est faible. Mais tu as Meredith maintenant. Et puis, franchement, il n’était pas le seul coupable. Abby…

    Derek lui coupa immédiatement la parole. Mais qui parle de ça ? Cette page-là, je l’ai tournée, bien sûr. Il y a longtemps même. Et maintenant, j’ai Meredith, oui, et je n’ai aucun regret. Au contraire. Alors, ce qu’il a fait avec Abby, je n’en ai plus rien à foutre. Vraiment ! Mais ce qu’il a fait à notre mère, je ne pourrai jamais, jamais le lui pardonner, asséna-t-il.

    Oh Derek ! Lizzie souffla légèrement. Tout n'est pas de sa faute. Maman avait des torts aussi.

    Derek bondit de son fauteuil sans pouvoir cacher qu’il était scandalisé. Des torts ? Mais lesquels, putain ? Elle lui a tout donné, elle a tout abandonné pour lui, même nous, ses enfants. Et comment il l’a remerciée ? Il lui a fait porter des cornes tellement grandes qu’elle ne pouvait plus passer par les portes, éructa-t-il sous l’effet de l’énervement.

    Reconnais au moins qu’elle lui a souvent mené la vie dure, insista Lizzie.

    Non mais tu plaisantes, j’’espère ! Enervé, Derek commença à faire les cent pas dans son salon.

    Tu l’as toujours idolâtrée, constata Lizzie avec un soupçon de reproche dans l’intonation. Et ça t’a toujours empêché de faire preuve de lucidité à son sujet. Aujourd’hui encore, tu refuses d’admettre à quel point elle était impossible à vivre. Voyant qu’il voulait intervenir, elle haussa le ton. Elle n’arrêtait pas de le harceler, à toujours vouloir savoir où il était, ce qu’il faisait et avec qui, à lui demander mille fois par jour s’il l’aimait, s’il était heureux avec elle, à vouloir lui faire jurer qu’il ne la quitterait jamais.

    Mais c’était parce qu’elle savait qu’elle ne pouvait pas avoir confiance en lui, nom de dieu, cria Derek. Elle n’était pas aveugle, elle voyait ce qu’il faisait. Même nous, on le voyait. Il se tapait même nos nounous, bordel. Tu l’as oublié, ça ? 

    Non, je n’ai rien oublié. Je ne dis pas qu’il a été un mari et un père parfait, loin de là. Il s’est très mal comporté, surtout avec elle et avec toi, c’est incontestable. Mais elle… Lizzie soupira. Ses sautes d’humeur, ses obsessions, ses crises… Quel homme aurait pu supporter tout ça ?

    Derek écarquilla les yeux d’indignation. C’était pas sa faute, elle était malade ! Il aurait dû la faire soigner et la soutenir. Au lieu de ça, il l’a enfoncée. N'importe quelle femme, même la plus équilibrée, aurait craqué avec lui.

    Oui, oui, c’est un goujat, un infidèle, un menteur, je sais tout ça. Mais je sais aussi que ça n’a pas été facile pour lui, s’entêta Lizzie. Maman était tellement… Même avec nous ! Tu te souviens de toutes les nuits où elle faisait le tour de la ville, avec nous à l’arrière de la voiture, parce qu’elle voulait le retrouver ? Ce n’était pas une vie pour des enfants de notre âge.

    Elle était malade, répéta sèchement Derek. Elle ne se rendait pas compte du mal qu'elle nous faisait.

    Lizzie ricana. Ah ça, c’est sûr. Elle ne savait même pas qu'on existait. Il n'y avait que lui qui comptait pour elle.

    C'est justement pour ça qu’elle ne méritait pas qu’il la traite comme ça, souligna Derek. Il était son dieu mais il l’a traitée comme de la merde Ses infidélités, ses colères, ses reproches, ses injures… Il l’a détruite.

    Et c'est pour ça qu'il doit mourir ?

    Ce n’est pas ce que j’ai dit.

    Qu’est-ce que tu dis alors, Derek ? C’est notre père, bon sang ! Tu ne peux pas envisager sérieusement de ne pas lui sauver la vie ?

    Rien ne dit que je serais capable de le faire, objecta Derek.

    Tu m’as dit exactement le contraire il y a deux minutes, répliqua Lizzie. Elle se passa la main dans les cheveux. Il a été un mari infâme, c'est évident, je ne cherche même pas à le nier. Et comme père, il n'était pas top, c’est certain. Mais après la mort de Maman, il a essayé de se racheter. Et ma foi, Amelia et moi, on a eu de la chance qu'il était là. Je ne sais pas ce qu’on serait devenue sans lui. Elle ne baissa pas les yeux devant le regard hostile que Derek lui lança. Tu m’en veux toujours d’être restée avec lui, hein ? Comme si j’avais eu le choix !

    Je t'avais proposé de venir avec moi, Liz.

    Elle lui adressa un sourire triste. Oui et j’ai refusé. Ne le prends pas mal mais aujourd’hui encore, je suis convaincue d’avoir fait le bon choix. Tu étais trop jeune pour t’occuper de deux sœurs dont une qui n'était encore qu'une ado. Nous aurions été une charge trop lourde pour toi, argumenta-t-elle pour se justifier.


  • Commentaires

    1
    olympique lyonnais
    Mardi 2 Juin 2020 à 02:05

    et mais elle me soul gravebad  a tout mettre sur le dos de leur mère. et aussi que Derek pardonne  a son connard de père, il ne le fera jamais.

    2
    Valerie
    Mardi 2 Juin 2020 à 09:53

    Elle me soûle aussi à toujours vouloir trouver des excuses à son père mad

    D'accord, cela remonte à des années, mais tout ne peut pas être pardonné.

    3
    Butterfly
    Mardi 2 Juin 2020 à 19:59

    J'ai l'impression que la famille est nettement coupée en 2, les filles du côté du père et Derek de sa mère, chaque clan défendant à tout prix son champion, alors que de toute évidence il y a eu des torts des 2 côtés, avec toute de même la circonstance atténuante pour la mère qu'elle était malade. Mais c'est vrai que la sœur sembl vraiment prendre à la légère toutes les saletés que le père a fait à sa famille 

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