• CHAPITRE 1145

    Ils rouvrirent les yeux après de longues minutes silencieuses durant lesquelles ils étaient restés serrés l’un contre l’autre, cherchant seulement à récupérer leurs souffles. Ce fut Derek qui bougea le premier. Il s’allongea aux côtés de Meredith qui se blottit à nouveau contre lui. En la sentant frissonner, il se releva pour prendre la couette qui avait glissé en bas du lit durant leurs ébats, et en recouvrit sa petite amie auprès de laquelle il revint se coucher. Tu es bien ? chuchota-t-il.

    Elle acquiesça d'un signe de tête en souriant. Et toi ?

    Oui, merveilleusement bien. Derek se coucha sur le côté afin de lui faire face. Je suis toujours bien avec toi. Il lui passa délicatement les doigts dans la chevelure, pour écarter les mèches qui lui tombaient sur le visage. Pour la première fois de ma vie, je suis heureux, vraiment heureux. Ma petite magicienne, s'extasia-t-il sur un ton très tendre tandis que sa main descendait le long du flanc de la jeune fille jusqu’à arriver sur sa hanche.

    Pourquoi tu m’appelles comme ça ? s'enquit Meredith avec une intonation amusée.

    Parce que… parce que tu m’as envoûté. Derek lui embrassa furtivement les lèvres. Je t’aime tellement, comme je n’imaginais même pas que c’était possible. Mais tu sais ce qui m’étonne le plus ? Elle fit signe que non. Le désir que j’ai pour toi.

    Elle haussa légèrement les sourcils. C’est si étonnant que ça ?

    Pour moi, oui ! Derek fit glisser sa main dans le dos de son amie et l’y promena dans une caresse du bout des doigts. Je n’ai jamais éprouvé autant de désir pour personne. Si tu savais le nombre de fois où j’ai couché avec une fille sans même la désirer ! Celle-là ou une autre, ça n’avait aucune importance. Elles étaient juste là pour… pour que je me vide les couilles. Il fit une petite grimace. C’est vulgaire, je sais, mais je ne vois pas comment le dire autrement, parce que c’était vraiment ça que je faisais. Je n’éprouvais rien pour ces femmes, que du mépris. Et la plupart du temps, je ne faisais rien pour leur donner du plaisir. Ça m’était égal qu’elles en aient ou pas. Je ne pensais qu’à moi. A cette époque, je ne faisais pas l’amour, je baisais. Tu comprends ? Meredith hocha la tête. Mais toi… La façon dont il la regarda, avec tellement d’amour, l’émut au point qu’elle en eut la gorge serrée. Je n’ai jamais pensé à toi comme ça, je te le jure. Ou alors, au tout, tout début, se reprit-il rapidement, par souci d’honnêteté. À cause du pari avec Mark, quand je ne te connaissais pas encore. Mais très vite… je ne sais pas pourquoi – il resta pensif quelques secondes – peut-être parce que tu étais vierge. Ou parce que je sentais que tu étais sincère avec moi. Ou parce que j’étais déjà amoureux sans le savoir. A cause de tout ça sans doute, tu as toujours compté pour moi. Il se plongea à nouveau dans le regard de la jeune fille. Ce que tu pensais, ce que tu ressentais, ton plaisir, ça a toujours été important pour moi. Toi, je ne t’ai jamais baisée, insista-t-il d’une voix sourde et pleine d’émotion. Je t’ai toujours fait l’amour. Ravie par cet aveu, Meredith planta légèrement ses dents dans ses lèvres qui s’étiraient en un grand sourire. Et contrairement à ce que j’ai connu avec les autres, je ne me lasse pas de toi, poursuivit Derek, intarissable. Au contraire, à chaque fois qu’on fait l’amour, j’ai l’impression que c’est différent. C’est comme si je te redécouvrais. C’est une sensation que je n’avais encore jamais eue et j’adore ça. Mais il n’y a pas que le sexe. Sa main quitta le dos de Meredith pour revenir dans sa chevelure et enrouler les longues mèches blondes autour de ses doigts. Quand je ne suis pas avec toi, je pense au moment où on va se retrouver, à ce qu’on va se dire, à tout ce qu’on va pouvoir faire ensemble. Parfois, quand il se passe quelque chose, je me dis, ça, il faudra que je le raconte à Meredith, ou bien, c’est dommage qu’elle ne soit pas là pour voir ça. Je ne peux plus rien faire ou penser à quoi que ce soit sans t’y associer. Je n’ai jamais été comme ça avec personne, pas même avec Abigail. J’étais amoureux d’elle mais toi, toi, ça va bien au-delà de ça, conclut-il avec une voix enrouée. Même s’il était conscient de la force de ses sentiments pour Meredith, lui en avoir parlé à voix haute leur donnait une toute autre dimension.

    La jeune fille saisit la main de son amant et l’embrassa avec dévotion. Pour moi aussi, ça va bien au-delà de ça. Je sais que je n’ai jamais eu personne avant toi, que je n’ai même jamais été amoureuse, alors je n’ai aucun point de comparaison, mais tout ce que tu viens de dire, je pourrais le dire aussi, assura-t-elle avec fougue. Je sais que je n’aurais jamais pu ressentir pour un autre ce que je ressens pour toi. Et je le sais depuis le début. Du bout de l’index, elle dessina le contour du visage de Derek. Tu vois, quand j’étais petite, ma mère me racontait toutes ces histoires où la fille finit par épouser un beau prince, et elle terminait toujours en me disant que ça m’arriverait à moi aussi, qu’un jour, je rencontrerais mon prince. Et puis, je suis venue à San Francisco et je t’ai rencontré. Elle eut un sourire comblé qui atteignit le chirurgien en plein cœur. Tu es mon prince, Derek, tu l’as toujours été, s’exclama-t-elle avec une intonation presque joyeuse. Je sais que ça parait ridicule, dit comme ça, mais c’est la vérité. Tu es l’homme dont j’ai toujours rêvé. Je t’ai aimé dès le début et j’ai immédiatement su qu’il n’y aurait jamais que toi. Si j’ai voulu faire l’amour avec toi, ce n’est pas parce que j’en avais assez d’être vierge. Elle haussa légèrement les épaules. Non, ça, ce n’était pas très important. J’aurais pu attendre encore. J’ai voulu faire l’amour avec toi parce que tu étais l’homme de ma vie. Elle se pelotonna contre lui. Et ce serait à refaire, je referais tout pareil… sauf le truc de la relation libre, lâcha-t-elle après quelques secondes. Elle releva la tête vers lui avec un regard critique. Tu m’as bien eue sur ce coup-là.  

    Il eut un petit sourire amusé. Si je pouvais revenir en arrière, je te jure que j’éviterais le truc de la relation libre. Et aussi quelques autres conneries. Il redevint soudain plus sérieux. Tu sais, à propos du fait que j’ai été le premier… Elle le regarda avec avidité dans l’attente d’un nouvel aveu. Au fond de moi, j’ai toujours su ce que ça signifiait pour toi, mais à l’époque, je n’étais pas capable d’assumer ce que ça impliquait, alors j’ai préféré voir ça seulement comme une sorte de cadeau que tu me faisais. A nouveau, il sentit l’émotion étreindre sa gorge. C’était un cadeau, le plus beau qu’on m’ait jamais fait, et il a vraiment compté pour moi, bébé. Mais tu sais ce qui compte encore plus pour moi maintenant ? Elle secoua la tête. De me dire que non seulement j’ai été le premier mais qu’avec de la chance, même si je sais que je n’en mérite pas autant, je serai le seul.

    Tu seras le seul, affirma-t-elle avec des trémolos dans la voix. Et moi, je serai la dernière ?

    Oui, il n’y aura plus jamais personne d’autre que toi, promit-il avec ferveur avant de reprendre ses lèvres dans un baiser tout en passion et en tendresse.


  • Commentaires

    1
    olympique lyonnais
    Mardi 21 Avril 2020 à 02:23

    j adore

    2
    Butterfly
    Mardi 21 Avril 2020 à 18:52

    C'est trop beau ! 

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