• CHAPITRE 1070

    Mon dieu, que les hommes étaient bêtes parfois ! Meredith avait l’impression que, même si elle était revenue complètement nue et qu’elle s’était allongée sur le divan, Derek n’aurait pas compris le message qu’elle avait subtilement essayé de lui faire passer. Elle allait donc devoir s’y prendre autrement. Elle rejoignit son petit ami qui était en train de remplir leurs verres. Elle se colla à son dos et entreprit de déboutonner sa chemise, à l’aveugle. Elle sourit en voyant la bouteille se relever et s’immobiliser à bout de bras. Devinant qu’il attendait une confirmation, elle passa la main sous le tissu pour lui caresser le torse. La bouteille reprit sa place dans le seau et Derek se retourna, les yeux pleins d’un espoir auquel il n’osait pourtant pas encore se laisser aller pleinement. Le regard à la fois coquin et timide de Meredith – jamais encore il n’avait connu une femme capable d’une telle ambiguïté et c’était aussi cela qui la rendait tellement excitante – et le rose de ses joues lui apprirent que sa période de probation était sur le point de prendre fin. Le déclic ? murmura-t-il.  

    Eh bien, je l’ai eu. Meredith devina qu’il mourait d’envie de savoir en quoi cela consistait. Mon déclic, c’était cette soirée. Tout ce qui s’est passé, ton attitude, ce que tu as dit à Adèle aussi et… surtout, j’ai surpris la conversation que tu as eue avec Richard, lui avoua-t-elle après une brève hésitation. Il fronça les sourcils. J’étais juste derrière le panneau. Elle vit qu’il ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire. Quand je suis revenue du jardin, j’avais un caillou dans ma chaussure. Il y avait un grand panneau, à côté de la salle, alors je me suis cachée derrière pour l'enlever. Elle fit un geste de la main, comme si elle voulait chasser ce qui n’était qu’un détail. Enfin soit, ça n’a pas d’importance. Elle noua ses mains dans le creux des reins de Derek. J’ai entendu ce que tu lui as dit, que j’étais la femme de ta vie et que tu voulais aller de l’avant avec moi.

    Ça, je te l’avais déjà dit, et pas qu’une fois, lui rappela Derek, une légère intonation de reproche dans la voix.

    Oui, je sais. Meredith soupira. Je crois… je crois que j’avais besoin de te l’entendre dire à quelqu’un d’autre. Ça rend les choses plus… plus…

    Derek plissa le front. Plus officielles ?

    Meredith sourit. Non, pas ça. C’est juste que je sais que, si tu parles de nous à des gens comme ton patron et sa femme, c’est que tu prends notre histoire réellement très, très au sérieux. Avant, je n’en étais pas tout à fait certaine. Je me disais que peut-être, tout ce que tu m'avais dit, c'était juste parce que tu voulais me récupérer. Elle vit qu’il ne s’offusquait pas de cette méfiance qu’elle venait de lui confesser, mais qu’il s’en amusait. Alors, voilà, j’ai eu mon déclic. Maintenant, je suis prête à laisser le passé derrière moi et à avancer, moi aussi. Elle déboutonna les derniers boutons de la chemise de Derek et passa les doigts dans la fine toison qui ornait son torse. Et j’ai envie de toi, chuchota-t-elle, soudain un peu intimidée.

    Derek lui prit le menton entre les doigts et plongea son regard dans le sien, voulant y trouver la confirmation de ce qu’elle venait de lui dire. Et ce qu’il y vit le combla. Parce que, oui, c’était bien du désir qu’il y avait dans ces yeux-là. Il eut l’impression que le feu se répandait dans tout son corps et il sentait qu’il en était de même pour Meredith. Elle ne baissait pas le regard, au contraire, elle le fixait avec ardeur et tout son corps se tendait vers lui. Bon sang ! Moi aussi, j’ai envie de toi ! Tu ne peux même pas imaginer à quel point. Il se pencha sur elle et effleura ses lèvres tout en la faisant marcher à reculons jusqu’au canapé sur lequel il la poussa délicatement. Leurs baisers se firent ardents tandis qu’allongé à ses côtés, il parcourait ses courbes, s’attardant plus spécialement sur ses cuisses que la chemise lui permettait de caresser à volonté. Petit à petit, il remonta le tissu pour pouvoir accéder à la peau douce du ventre, s’égarant un peu sur les hanches, avant de reprendre son itinéraire vers la poitrine dont la seule vue suffisait à le rendre fou. Il se releva soudain et, avec des gestes secs, défit sa chemise qu’il jeta par terre, avant de tendre la main à son amie pour qu’elle se redresse, elle aussi. Il se fit plus doux pour lui retirer son vêtement, restant les yeux fixés sur ses merveilleux seins gainés de dentelle blanche. Lorsqu’il promena ses doigts sur sa peau, il la trouva tellement douce qu’il en fut étourdi. Il se coucha sur la jeune fille, pour l’avoir tout contre lui, et reprit son exploration, effleurant la surface de son ventre superbement plat, suivant le chemin des côtes pour repartir sur les hanches, passant les mains sous le dos pour le caresser sans tenter toutefois de s’aventurer jusqu’aux fesses rebondies qui, pourtant, lui faisaient tant envie. Il enfouit son visage au creux du cou gracile de son amie et y déposa de tout petits baisers tandis que ses mains continuaient leur voyage, cajolant le ventre et remontant doucement jusqu’à frôler le bas du soutien-gorge avant de redescendre jusqu’à l’élastique du tanga, sans pour autant oser le franchir. Pourtant, Dieu sait qu’il avait envie de le faire ! Il ne voulait rien d'autre que respirer l'odeur de sa compagne, la toucher, savourer le velours de sa peau, embrasser chaque millimètre de son corps, dévorer ses seins, la caresser jusque dans ses zones les plus secrètes, l’avoir toute à lui, se délecter d’elle jusqu’à la fin des temps. Transporté par les images qui se bousculaient dans son esprit, il la mordilla légèrement au, à la jointure du cou et de l’épaule. Je t’aime, geignit-il.

    Meredith ne put retenir un long gémissement. Quand Derek se redressa un peu, elle crut qu’il voulait se relever et elle le retint d’une main derrière la nuque. Elle en voulait encore et encore. Elle plaqua sa bouche contre la sienne, sa langue allant provoquer l’autre, tandis qu’elle faisait courir ses doigts le long de la colonne vertébrale de son amant. Retrouver le contact de sa peau lui procurait une émotion indicible, lui révélant à quel point cela lui avait manqué. Maintenant qu’elle l’avait retrouvé, qu’ils étaient là à s’embrasser, se toucher, se caresser, elle ne comprenait pas comment elle avait réussi à se passer de lui aussi longtemps. Elle avait l’impression de n’être entière, de n’être réellement vivante que lorsqu’il lui faisait l’amour, comme si ses doigts avaient le pouvoir de lui faire sentir chaque particule de son corps. A ce moment-là, comme pour lui donner raison, son partenaire caressa un sein au-dessus de la dentelle, faisant naître chez elle un long frisson qui la fit trembler. Elle gémit encore en enfonçant profondément ses ongles dans la peau du dos de Derek. Celui-ci ne ressentit pas la douleur, mais au contraire de la joie et même de la reconnaissance parce que, cette fois, plus de doute à avoir, le désir était là, réciproque, fort et incontestable. Cette nuit, oui, cette nuit verrait l’accomplissement de tous les rêves, de tous les fantasmes qu’il nourrissait depuis plus d’un mois et qui lui avaient permis de tenir le coup jusqu'à ce jour.


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