• CHAPITRE 1066

    Décidément, vos études se présentent sous les meilleurs auspices, ma chère, déclara Addison, pleine de fiel.

    Richard ne lui laissa pas l’occasion de déverser encore sa bile. Et à quelle carrière vous destinez-vous, Meredith ?

    Derek répondit à la place de sa petite amie. Elle veut étudier la psychologie. Plus particulièrement la pédopsychologie.

    Euh… en fait, je n'en suis plus aussi sûre. Embarrassée, Meredith se mordilla les lèvres. J’avais pensé à la psychologie effectivement mais ces derniers jours, j’ai réfléchi et… je me demande si je ne ferais pas du droit. Elle remarqua l'air à la fois surpris et un peu désappointé de Derek.

    Ah le droit ! Très bon choix de carrière, s’enthousiasma Richard.

    Mais tu ne m’as jamais parlé de ça, reprocha gentiment Derek.

    Je n’en ai pas eu l’occasion, c’est tout, se défendit Meredith. En fait, quand j’étais au lycée, je voulais faire du droit. Mais toujours dans l’idée d’aider les enfants qui ont des problèmes, comme ceux qui sont maltraités ou abusés. Ensuite, je me suis dit que si je voulais les aider concrètement, être sur le terrain, je serais plus efficace avec une formation de pédopsychologue. Mais ces derniers temps, je me demande si je ne devrais pas m'en tenir au droit. Ou faire les deux. Comme ça, je pourrais aussi travailler dans les services sociaux.

    Une expression méprisante s’imprima sur le visage d’Addison Montgomery. C’est un métier de gagne-misère, ça ! 

    Peut-être mais c’est ce qui me plait, répliqua Meredith.

    Addison joua les étonnées. J’avoue que je ne vous comprends pas. Pourquoi vous fatiguer à encore faire tant d'années d’études ? Elle s’arrêta un moment pour apprécier tous les regards qui étaient fixés sur elle, tous ces gens qui étaient suspendus à ses lèvres dans l'attente de la prochaine flèche qu'elle allait décocher. Elle avait enfin retrouvé le premier rôle auquel elle était habituée. Pour se donner encore un peu de temps pour jouir de la situation, elle but une gorgée de vin avant de poursuivre. Puisque vous avez déjà tout.

    Meredith la regarda avec un air suspicieux. Je peux savoir ce que vous voulez dire par avoir déjà tout ?

    Addison prit le ton qu’elle aurait eu pour conseiller une amie. Je comprends que vous ayez envie de sortir de votre condition mais pourquoi aller à la fac puisque vous avez déjà mis la main sur le bon parti que vous espériez trouver ? Avec Derek, vous avez presque atteint le haut de l’échelle sociale. Je crois que ce sera difficile de faire mieux, conclut-elle sur un ton mielleux avant de porter à sa bouche un morceau de viande qu’elle mâcha avec beaucoup de distinction.

    Meredith pâlit sous le coup de l’affront mais elle ne perdit pas de temps pour réagir, ne voulant laisser ce soin ni à Derek qu’elle sentait prêt à bondir, ni à Mark qu’elle voyait devant elle, rouge de colère. Vous avez raison, ma chère, commença-t-elle en prenant le même ton un peu pète-sec que son interlocutrice, mais avec un calme dont elle fut la première surprise. Je ne pourrai jamais trouver mieux que Derek. Pas à cause de son argent ou de son statut social, non. Ça, je m’en moque, si vous saviez ! Elle se tourna vers l’intéressé et lui dédia un sourire ébloui. Je l'aime parce que c'est l'homme le plus gentil, le plus tendre, le plus attentionné qui soit. Et parce qu'il est très sensible, beaucoup plus qu'il ne le laisse paraitre. Elle se détourna de son petit ami pour revenir à Addison. Et aussi parce qu'il a toujours été très respectueux avec moi. Mais ça, c'est sans doute parce que je me suis fait respecter. Moi, je n'ai pas écarté les cuisses dès qu'il a sonné à ma porte. Elle voulait marquer un point en faisant cette allusion plus qu’évidente à ce qui s’était passé à New York et elle sut qu’elle avait réussi en voyant Addison passer par toutes les couleurs. Elle décida alors de porter l’estocade. Quant au haut de l’échelle sociale, si y accéder implique que je devienne comme vous, alors je préfère rester en bas. Parce que la façon dont vous vous comportez à mon égard depuis le début de ce diner est ignoble. Et surtout terriblement vulgaire. Un silence de mort ponctua ces derniers mots, chacun retenant son souffle dans l’attente de la riposte, laquelle ne vint pas. Sentant que tout le monde avait d'ores et déjà pris le parti de l'insupportable oie blanche, Addison, mortifiée, se drapa dans ce qui lui restait de dignité et se leva de table sans un mot, avant de s’éloigner d’un pas légèrement chancelant, déclarant ainsi forfait devant sa rivale. Confuse, Meredith présenta immédiatement ses excuses aux autres occupants de la table. Je suis désolée. Ce n’est pas du tout dans mes habitudes de régler mes comptes en public mais…

    Elle t’a cherchée, elle t’a trouvée ! l’interrompit Mark sur un ton catégorique. Cette femme n’est qu’une garce. Tu ferais mieux de faire un tri dans tes amis si tu veux que je reste le tien, conseilla-t-il sèchement à Callie. Elle posa sur lui un regard penaud, devinant qu’elle allait devoir se mettre en quatre pour se faire pardonner.

    En tout cas, moi, il y avait bien longtemps que je ne m’étais autant amusée dans un diner, exulta Adèle, hilare. Comme vous l’avez mouchée, Meredith ! C’était vraiment du grand art.

    C’était horrible, balbutia Meredith. Je suis désolée, répéta-t-elle en regardant Derek. Je crois bien que j’ai dépassé les bornes.

    Il la rassura d’un sourire. Tu n’as aucune raison de t’en vouloir, bébé. Mark a raison. Tu n’as fait que te défendre et tu l’as fait de façon magistrale.

    Tu n’es pas fâché alors ?


  • Commentaires

    1
    Butterfly
    Dimanche 24 Novembre 2019 à 21:26

    Meredith a bien fait de remettre cette Addison à sa place et elle 'la fait de manière intelligente ! Et contente que tout le monde l'ait soutenue mais j'espère que ça ne va pas se passer comme ça à chaque fois qu'elle va sortir quelque part avec Derek 

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