• CHAPITRE 1044

    Ça veut dire que cet enfant de salaud a encore réussi son coup, dit Mark avec un petit sourire.

    Meredith le regarda, incrédule. Il a réussi ? La petite est sauvée ?

    Oui. Regarde-les.

    Le père, tout sourire, avait pris sa femme par la taille et elle riait tout en pleurant. Ils avaient l’air tellement soulagés, tellement heureux. Meredith sentit son cœur se dilater de fierté, surtout lorsque la femme prit Derek dans ses bras pour le serrer contre elle et lui donner un baiser sur la joue. Oh c’est trop génial ! s’exclama Meredith en réfrénant son envie d’applaudir. Si elle l’avait osé, elle aurait crié à tous les occupants de la salle d'attente que cet homme, son homme, était un des chirurgiens les plus talentueux de sa génération, un génie. Ça, c’est autre chose que de refaire des poitrines, hein ! plaisanta-t-elle en levant un regard moqueur vers son ami.

    Ouais. Arrête de te la péter, grommela-t-il, un peu vexé tout de même qu’elle assimile sa spécialité à quelque chose de facile et d’anodin. Et puis, je ne fais pas que les poitrines. Je fais des tas d'autres trucs qui… Il n’alla pas plus loin car Meredith ne l’écoutait déjà plus.

    Le sourire béat, elle regardait le père de Tiffany serrer vigoureusement la main de Derek, avant que la mère ne l’embrasse une fois encore. Enfin, le chirurgien se retourna et elle put découvrir son visage, fatigué mais heureux. Il marcha vers eux avec un grand sourire comblé. Il était à deux mètres lorsqu’elle ne put plus résister à la tentation de courir vers lui. Tu as réussi ! chuchota-t-elle, pleine d’admiration, en se jetant dans ses bras.

    Il la serra étroitement contre lui. Oui, j’ai réussi. J’ai retiré cette putain de tumeur. Il prit la jeune fille par la taille pour rejoindre leur ami. Elle était énorme, encore plus que ce que je pensais, précisa-t-il à l’intention de Mark. Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre que la petite se réveille.

    Oui, espérons que tout se passe bien, dit simplement Mark.  

    Le regard de Meredith alla de l’un à l’autre. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Il y a un problème ?

    Derek prit un air grave. J'espère que non mais on ne le saura que quand la petite se réveillera. Cette saleté était vraiment mal placée. J’ai fait très attention en la retirant mais c’est le cerveau et… Il est possible que Tiffany garde des séquelles, comme des pertes de mémoire ou de l’aphasie.

    Tu l’as dit à ses parents, ça ?

    Derek opina de la tête. Oui, bien sûr. Mais je ne suis pas certain qu’ils aient vraiment bien compris. Pour le moment, ils ne réalisent qu’une seule chose, c’est que leur fille est vivante.

    Moi, je suis sûre que tout se passera bien, affirma Meredith, réellement très convaincue. Tu es le meilleur de toute façon !

    Derek la regarda avec à la fois de la tendresse et de l’amusement. Vraiment ? Elle fit un signe de tête affirmatif. T’entends ça, mec ? lança Derek, goguenard, en toisant Mark. Je suis le meilleur.

    Ouais, et moi, je suis le demeuré de service, je sais, je sais, maugréa Mark, la mine boudeuse.  

    Derek éclata de rire tandis que Meredith prenait un air faussement apitoyé. Oh pauvre chou ! minauda-t-elle. Mais non, t’es pas un demeuré. Je suis même certaine que tu es excellent dans ton domaine, affirma-t-elle avec une conviction qui était clairement contredite par son sourire moqueur. C’est pas simple de construire une poitrine, les seins de la même grosseur, les tétons au même niveau, tout ça… Elle gloussa en voyant le regard noir que lui lançait Mark. Non, franchement, je suis impressionnée. Elle hocha la tête avec une expression faussement admirative. Mais bon, comparé à Derek… Elle se tourna vers ce dernier et en une seconde, toute trace d’espièglerie disparut de son visage. Elle glissa sa main dans celle de son petit ami. Tu as été génial aujourd’hui. L’admiration qu’elle ressentait pour lui fit trembloter sa voix. Touché en plein cœur, Derek se retrouva incapable d’articuler le moindre mot. Il noua étroitement ses doigts à ceux de Meredith, faisant passer dans cette étreinte et dans ses yeux aussi, tout l’amour qu’il ressentait pour elle

    Les voir ainsi, littéralement illuminés par leur passion, serra le cœur de Mark. Même s’il était heureux pour eux, sincèrement, il ne pouvait s’empêcher d’être un peu jaloux. Il avait l’impression de perdre non seulement la femme qu’il aimait mais aussi son meilleur ami. Il se sentit de trop, exclu même. Il était temps de mettre fin au supplice. Ben, c’est pas tout ça, mais j’ai du boulot qui m’attend, baragouina-t-il.

    Et nous un pique-nique ! clama Derek, en commençant à avancer. J’espère que tout ça ne t’a pas coupé l’appétit, demanda-t-il à Meredith. Elle lui fit un immense sourire en même temps qu’elle secouait la tête. Tant mieux parce que j’ai une faim de loup, moi ! Le ton de sa voix et la façon dont il regardait son amie firent comprendre à Mark que son appétit ne concernait pas que les nourritures terrestres.


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