• CHAPITRE 1031

    Le bruit de la double porte qui s’ouvrait bruyamment les fit se retourner. Une civière sur laquelle était installée une fillette s’avança vers eux, poussée par deux infirmières. Derek suivait, en grande conversation avec un autre médecin. L’étonnement qui s’imprima sur le visage de ce dernier alerta Derek. Il tourna la tête et découvrit Meredith. Le regard qu’ils échangèrent fut intense. Ils y lurent leurs peurs et leurs doutes. Meredith courut se jeter dans les bras de son amoureux, sans se soucier un instant des personnes qui les entouraient. J’arrive, promit Derek à son collègue, tout en serrant sa petite amie contre lui. Attends-moi pour l’anesthésie. J’ai promis à la petite d’être là quand elle s’endormira. Il attendit que son équipe ait disparu pour baisser le regard vers Meredith. Mais qu’est-ce que tu fais là, toi ? demanda-t-il avec une intonation infiniment tendre. Afin de les laisser en tête-à-tête, Mark s’éloigna de quelques pas. Il alla se poster derrière la double porte, surveillant ce qui se passait à l’extérieur du bloc et prêt à donner l’alarme au cas où un importun se manifesterait.

    Meredith agrippa la blouse du chirurgien. Il fallait que je te voie. Ma mère… ce qu’elle t’a dit… il ne faut pas en tenir compte, haleta-t-elle, ses yeux pleins d’inquiétude plantés dans ceux de Derek.

    OK, se contenta de répondre celui-ci, en lui caressant la joue du bout des doigts.

    Légèrement rassérénée, Meredith l’enlaça étroitement par la taille et posa la tête contre son torse. Il n’y a que ce que je veux qui compte, et ce qu’elle t’a demandé, ce n’est pas du tout ce que je veux.

    Derek referma ses bras sur elle. OK.

    Je ne veux pas que tu me rendes ma liberté, insista-t-elle, fébrile, en relevant les yeux vers lui.

    Tant mieux parce que ce n'est pas ce que je comptais faire. Il lui sourit avant de l'embrasser sur le front.

    Elle entendait tous les mots qu’il prononçait et qui se voulaient rassurants, mais c’était comme si elle n’arrivait pas à y croire totalement. Il y avait toujours au fond d’elle cet horrible sentiment de peur qui la faisait douter Je sais… je sais que ma mère a dit que – les larmes lui montèrent aux yeux – si tu étais… un homme bien – elle renifla un peu – tu me quitterais, mais si… si tu fais ça, je… je… j’en mourrai et ça, ça, ce… ce ne… sera pas… pas bien du tout, bredouilla-t-elle, la gorge nouée.

    Derek la sentit fragile et prête à craquer, et il maudit Anne Grey d’avoir réussi à la déstabiliser. Chuuuut ! murmura-t-il en mettant un doigt sur la bouche de la jeune fille. Personne ne va mourir, et certainement pas toi. Il lui passa une main dans les cheveux, pour arranger quelques mèches qui lui mangeaient le visage. Tu n’as pas à t’en faire, bébé. Je ne suis pas un homme bien. Je suis un salaud qui ne respecte rien ni personne. Tu as oublié ?

    Non, c’est faux, s’écria Meredith en secouant énergiquement la tête. Je sais que tu es un homme bien mais je ne veux pas que tu le prouves de cette façon. C'est en restant avec moi que tu le feras.

    Derek lui enserra le visage dans ses mains et essuya avec son pouce une larme qui coulait de son œil droit. Mon amour, tu ne dois pas avoir peur. Il n’y a qu’une personne sur cette terre qui peut mettre fin à notre relation et ce n’est pas ta mère. Ce n’est même pas moi, confessa-t-il avec un sourire un peu penaud, comme s’il voulait qu'elle lui pardonne sa faiblesse. C’est toi. Seulement toi. Il n’y a que toi qui peux décider que ça s’arrête.

    Il se penchait vers elle pour l’embrasser lorsque la porte d’une des salles d’opération s’ouvrit dans un grincement. Le médecin avec lequel il était arrivé passa sa tête dans l’entrebâillement. Shep’, la petite est prête. On t’attend.

    J’arrive, certifia encore une fois Derek. L’anesthésiste fit un signe de tête avant de retourner dans la salle. Il faut que j’y aille, dit Derek à Meredith, un soupçon de regret dans la voix. Il n’avait aucune envie de la laisser, surtout pas en la sachant encore bouleversée.

    Elle opina de la tête sans toutefois le lâcher. J’espère que tu ne vas pas avoir de problèmes à cause de moi, déclara-t-elle en regardant en direction de la salle où avait disparu l’homme qui venait de rappeler le chirurgien à l’ordre. L’initiative de sa mère l’avait plongée dans un tel état de panique et de rage aussi, qu’elle n’avait pas du tout réfléchi à ce qu’elle faisait. La seule chose à laquelle elle avait pensé, c’était à voir Derek pour mettre les choses au point et surtout se rassurer. Maintenant, elle se rendait compte à quel point sa présence dans cette partie de la clinique était déplacée, tout comme son comportement avec l'infirmière avait été inapproprié, et elle craignait que cela ne nuise à son petit ami.

    Il sourit devant tant de naïveté. Qui oserait s’en prendre à lui qui faisait la pluie et le beau temps dans cet établissement ? Non, je n’aurai pas de problèmes, la tranquillisa-t-il. Ne t’inquiète pas pour ça.

    Mark, qui s’était rapproché du couple pour emmener Meredith, tapota du doigt sur sa montre. Derek…

    Ce dernier se pencha vers son amie et l’embrassa légèrement. On se voit après, pour notre pique-nique ? Elle fit signe que oui. Il lui étreignit la main avant de s’éloigner. Il allait arriver à la porte de la salle d’opération lorsqu’il se retourna vers la jeune fille. Ça te dirait d’assister à l’intervention ?


  • Commentaires

    1
    Butterfly
    Jeudi 3 Octobre 2019 à 14:30

    Ils sont trop mignons tous les 2 .Mais la proposition de Derek est un peu dingue, je trouve. Il risque de se retrouver avec une patiente à opérer et sa petite amie à réanimer clown

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