• Derek éluda la question. Ou pas de cœur du tout. Il fit signe au barman de renouveler leurs consommations.

    Hum ! Ça, je n'y crois pas. Sinon, vous ne seriez pas médecin, affirma Madelina. Elle attendit une réaction qui ne vint pas. Vous n’aimez pas parlez de vous, n’est-ce pas ?

    Derek sourit encore. Effectivement. Vous êtes perspicace comme fille.

    Et vous, vous êtes assez facile à cerner, riposta Madelina.

    Derek la dévisagea avec étonnement. Vraiment ? Vous êtes bien la première qui me dit ça.

    Vous voulez que je vous le prouve ? lui demanda Madelina avec un air malicieux. Comme il lui donnait son accord par un hochement de tête, elle se lança. Comme je vous l’ai dit, je pense que vous détestez parler de vous. Vous êtes quelqu’un de plutôt secret et ombrageux aussi. Elle le scruta. Vous n’avez pas très bon caractère et on vous craint. Vous faites peur à beaucoup de monde.

    Pas à vous en tout cas ! s’exclama-t-il.

    Je vous avais prévenu ! Madelina fut heureuse de lui arracher le premier vrai sourire qu’il ait eu depuis qu’il l’avait rejointe.

    Et après ? Qu’avez-vous encore deviné à mon sujet ? C’était étrange. Derek n'avait pas espéré trouver un quelconque attrait à cette conversation qu’il avait entamée uniquement par intérêt, et pourtant c’était ce qui était en train de se produire.

    Vous êtes malheureux. Vous êtes amoureux et…  - Madelina hésita un instant avant de continuer, craignant d’aller trop loin – et ça ne marche pas très fort. Alors, vous êtes venu dans ce bar pour trouver quelqu’un qui vous aidera à oublier. Elle le vit qui se renfrognait en s’absorbant dans la contemplation de son verre vide. Je suis forte, hein ?

    Il la regarda et lui adressa un sourire triste. Pas mal ! Décidément, cette femme était pleine de surprises.

    Elle comprit qu’il ne lui en dirait pas plus et tenta une autre approche. Et vous croyez que ça va marcher ? Que coucher avec une inconnue vous permettra d’oublier cette personne ?

    Derek haussa les épaules avec un brin de désabusement. Disons que c’est un pari que je fais. Même si cette femme semblait à même de les comprendre, il n’avait aucune envie de s’étendre sur ses motivations. Il baissa à nouveau la tête vers son verre.

    Et vous pensez que je pourrais être celle-là ? Madelina sourit de voir l’étonnement dans les yeux de son compagnon. C’est bien pour ça que vous m’avez payé ce verre, non ?

    Ou tu as perdu la main ou elle est vraiment très maligne, pensa Derek. Dans tous les cas, elle t’a démasqué et inutile de jouer au plus fin. Et puis, elle mérite que tu sois honnête avec elle. Il décida de jouer franc jeu, pressentant que de toute façon, elle ne s’en offusquerait pas. Oui, c’est pour ça. Vous avez raison, vous êtes très forte.

    Merci. Madelina repensa à ce qu’il venait de lui dire et eut un petit rire mutin. En tout cas, on ne peut pas vous reprocher de ne pas être franc.

    Il fit une petite grimace. Non. On me reproche plutôt de l’être trop. Désolé si je vous ai choquée.

    Oh ne vous en faites pas pour moi ! le rassura Madelina avec un geste de la main. J’en ai entendu d’autres. Vous êtes plutôt soft dans le genre.

    Maintenant qu’il était découvert, Derek n’avait plus envie de perdre de temps et voulait en finir. Alors, c’est oui ?

    Madelina ne répondit pas tout de suite, réfléchissant à cette proposition que certaines auraient trouvée sordide mais qui ne la choquait aucunement. Pour commencer, l’homme était beau, très beau, comme on n’en voyait pas souvent. Si ses prouesses étaient proportionnelles à son physique, la nuit s’annonçait prometteuse. Mais plus que la beauté de Derek, ce qui remuait la jeune femme, c’était ce désespoir qui transparaissait dans son attitude et dans chacun de ses mots. Il éveillait chez elle quelque chose qui ressemblait étrangement à de la tendresse. Et puis, elle avait apprécié sa sincérité. Il ne lui avait pas sorti le grand jeu, pas promis monts et merveilles, pas menti. Il n’attendait rien d’autre d’elle qu’un moment sans lendemain à n'en pas douter. De toute façon, à trente-deux ans, il y avait bien longtemps qu’elle avait cessé de croire aux contes de fées. Elle espérait simplement passer un bon moment. Elle se tourna vers Derek et, après l’avoir à nouveau regardé droit dans les yeux, lui sourit, pleine d’assurance. Je suis prête à relever le défi.

    Derek fut soulagé de ne pas devoir insister plus que ça. L’affaire avait même été conclue beaucoup plus facilement que ce à quoi il s’attendait. Je vous offre encore une coupe ? proposa-t-il plus par correction que par réelle envie.

    Non, merci. Je préfère garder les idées claires, déclara Madelina sur un ton moqueur, en se levant de son tabouret. Tandis qu'elle s’éloignait, il régla la note de leurs consommations avant de la rejoindre à la sortie du bar, essayant de ne pas prêter attention au goût amer qui lui montait dans la gorge.


    3 commentaires
  • Mark rentrait chez lui, avec les plats chinois qu’il avait pris chez le traiteur après avoir quitté la clinique. Il était éreinté, n’ayant pas eu une minute à lui durant tout l’après-midi, et il était plus qu’heureux de retrouver le calme et le confort de son appartement. Quoique que le calme habituel était désormais troublé par les aboiements de Murphy saluant son retour. Silence ! ordonna Mark. Sinon, tu vas passer la nuit sur la terrasse. Murphy fit le tour de son nouveau maitre en remuant la queue. Mark avança dans la salle de séjour avec le chien sur ses talons. Il venait à peine de déposer son diner sur la table de la salle à manger que son téléphone sonnait. Mais bordel, c’est pas vrai ! s'écria-t-il, fortement contrarié. On peut jamais être tranquille. Allo ! aboya-t-il en portant l'appareil à son oreille.

    C’est… c’est moi, lui dit une petite voix timide qu'il reconnut immédiatement.

    Un sourire tendre étira les lèvres du chirurgien. Ah c'est toi ! Je n'avais pas fait attention.

    Je te dérange ? demanda Meredith, inquiète à l’idée qu'il ne serait peut-être pas disponible pour elle. Je peux rappeler plus tard si tu veux.

    Non, non, pas du tout. Tu ne me déranges jamais, tu sais bien, assura Mark en s’asseyant.

    Tu es sûr ? insista Meredith.

    Certain ! Alors, pourquoi tu m’appelles ? Pour papoter entre vieilles copines ou parce que tu ne peux plus te passer de moi ?

    Satisfaite d'avoir trouvé quelqu'un avec qui elle allait pouvoir essayer de se changer les idées, Meredith esquissa un sourire. Les deux, répondit-elle avant de lui dire la vérité. En fait, j'ai besoin qu'on me remonte le moral. Je suis toute seule et en plus, je viens encore de me faire traiter comme une moins que rien par les filles, alors j'en ai marre. Elle poussa un gros soupir.

    Agacé, Mark l'imita. Mer…

    Elle ne le laissa pas poursuivre. Je sais, je suis stupide. Je ne devrais plus accorder de l’importance à tout ce qu’elles disent mais c’est comme ça, je n'y arrive pas. J’ai voulu appeler Derek mais il ne répond pas. Je tombe à chaque fois directement sur sa messagerie. Alors, je t’ai appelé. Je n’ai personne d’autre à qui parler. Un scrupule la saisit subitement. Mais tu es sûr que je ne te dérange pas ? Tu n’es peut-être pas seul.

    T’arrête avec tes conneries, oui ? grogna Mark. Je ne suis avec personne. J’allais partager un tête-à-tête avec un poulet chop-suey et du porc sauté aux nouilles. Il consulta l’écran de sa montre. Quant à Derek, il est sûrement encore occupé à la clinique.

    Ou bien il m'en veut parce que tout à l'heure, il m'a proposé qu'on se voit ce soir et j'ai refusé. Il n'a rien dit mais j'ai bien senti qu'il était mécontent, expliqua Meredith.  

    Mark ne put s’empêcher de sourire. Voilà Derek qui, au début, ne voulait pas d’une relation suivie et maintenant, il ne supportait plus d’être seul une soirée. Mais ce n’était pas surprenant. C’était ce qu’on pouvait appeler l’effet Meredith. Cette fille était une vraie drogue et Mark ne voyait pas comment on pouvait s’en désintoxiquer. Ah tu m’étonnes qu’il était mécontent, plaisanta-t-il, tout guilleret. Le beau Dr Shepherd qui se fait jeter ! Ça ne lui arrive pas souvent.

    Mais je ne l'ai pas jeté, protesta Meredith. Je lui ai simplement dit que je ne pouvais pas le voir ce soir parce que je voulais passer un peu de temps avec ma tante. Mais elle s'est enfermée dans sa chambre et finalement, je suis restée ici pour rien. Sauf que maintenant, c'est lui qui n'est pas disponible. Alors voilà, je me retrouve ici à me morfondre.

    Et en prime, tu te disputes avec tes super copines, ironisa Mark.  

    Oui mais elles sont sorties maintenant. Alors, c'est déjà ça. 

    Donc tu es toute seule, conclut Mark. La jeune fille le confirma par un grognement. Tu veux que je vienne ? lui proposa Mark.

    Oh tu voudrais bien ? s'exclama Meredith avec une intonation qui trahissait son émotion.

    Le temps de faire la route et je suis là, fut la seule réponse de Mark. Et j’apporte le diner, on partagera. Mais il faut que tu me donnes ton adresse d'abord. Après que Meredith lui ait donné l'information, il reprit ses clés et les plats chinois et sortit de chez lui en compagnie de Murphy. On va rendre visite à ta copine, annonça-t-il à ce dernier. Moins de dix minutes plus tard, ils étaient devant la porte de Meredith. Mark supposa qu'elle guettait son arrivée car elle lui ouvrit avant même qu'il n'ait eu le temps de sonner. Il brandit le paquet du traiteur à bout de bras. Livraison à domicile. Et je ne suis pas venu seul. Il se pencha sur la jeune fille et l'embrassa sur la joue.

    Mais oui, je vois ça ! Meredith s'accroupit pour caresser Murphy qui frétillait à ses pieds. Comment tu vas, mon chien ? Tu es encore ici ? Je croyais que tu étais déjà à la campagne, moi. Elle déposa un baiser sur le sommet de la tête de l'animal

    Penses-tu ! Je n'ai pas encore eu le temps de le conduire chez ma grand-mère, lui apprit Mark. Attendri, il sourit en voyant la jeune fille frotter son nez contre la truffe de Murphy. Dis donc, tu ne m'as pas accueilli comme ça, moi, feignit-il de s'indigner.

    Oh s'il n'y a que ça pour te faire plaisir ! D'un bond, Meredith fut debout et frotta son nez contre celui de son ami. Tu es heureux maintenant ?

    Si t’as rien de mieux à m’offrir, je vais bien devoir m’en contenter, bougonna-t-il avant de la prendre par les épaules pour pénétrer dans la maison. Alors, qu’est-ce qui s’est passé avec les filles pour que ça te mine autant le moral ? demanda-t-il en la suivant dans le salon.


    2 commentaires
  • Meredith se laissa tomber sur le canapé. Elles se sont moquées de moi parce que je voulais reprendre des études. Cristina surtout. Elle dit que je me suis laissé bourrer le crâne par Derek et toi mais que je n'ai pas le niveau pour aller à l'université et que je ferais mieux de m'investir dans la boutique. Elle caressa Murphy qui venait de s'allonger à ses pieds.

    Mark s'assit à côté d'elle en soupirant. Je ne sais plus comment te le dire, Mer. Ces gonzesses sont jalouses de toi et elles le seront toujours, quoi que tu fasses. Il remarqua la bouteille de tequila sur la table et se tourna vers la jeune fille avec un étonnement mêlé d’amusement. Tu bois de la tequila, toi ?

    Meredith rougit de confusion. Normalement non mais ce soir… Cette discussion avec Cristina et puis le fait que je sois seule ici, et que je n'arrive pas à joindre Derek… j'avais besoin d'un coup de fouet. Je sais, c’est idiot, mais bon…

    Bah pas si idiot que ça, je trouve. Un petit verre n’a jamais fait de mal à personne, après tout. Mark saisit la bouteille. Tu m'en offres un ?

    Plusieurs même, si tu veux. Meredith courut jusqu'à la cuisine pour lui chercher un verre. Quand elle revint, il était en train de feuilleter le manuel de physique. J'avais l'intention de réviser ce soir mais avec tout ce qui s'est passé, je n'en ai pas eu le courage, lui avoua-t-elle.   

    Ce qui explique le besoin de tequila, se moqua gentiment Mark en lui faisant signe de s’installer à côté de lui. Il emplit leurs deux verres à ras-bord et vida le sien d’un trait, avant de faire claquer sa langue contre son palais. Ah putain, ça nettoie ! Il écarquilla les yeux en voyant Meredith qui buvait la tequila à petites gorgées. Qu’est-ce que tu me fais, là ?

    Elle posa sur lui un regard sincèrement étonné. Pourquoi tu dis ça ? Je bois, ça se voit, non ?

    C'est ce que tu appelles boire, toi ? Il secoua la tête en levant les yeux au ciel. Moi, j’appelle ça siroter. Et la tequila, ça ne se sirote pas, ça se boit cul sec. Il se servit un deuxième verre qu’il vida aussitôt. Comme ça ! Meredith l’imita et sentit immédiatement l’alcool lui brûler l’arrière-gorge. Elle se mit à tousser. Bienvenue dans le monde des grands ! s'exclama Mark en riant. Il la prit contre lui et lui passa lentement les mains grandes ouvertes dans le dos, depuis ses épaules jusqu'au creux de ses reins. Il n’était pas persuadé du bien-fondé de sa méthode pour faire cesser la toux mais c’était tellement bon de la serrer contre lui. Elle cessa de tousser, sans qu’il arrête ses caresses cependant.

    Meredith mit fin à l’étreinte en s’écartant pour lui tendre son verre. Tu as raison, ça fait plus d'effet comme ça.

    Mark lui versa une autre dose de tequila. Donc, tu as décidé de te saouler. Toute seule. C’est triste, ça ! Il s’enfonça dans le canapé et admira son profil, tandis qu’elle se renversait légèrement en arrière pour boire. Le mouvement qu’elle fit projeta sa poitrine en avant, en tendant le tissu de son sweat. Mark eut une bouffée de chaleur, qu’il tenta de calmer aussitôt en se répétant mentalement ce qui était devenu son premier commandement. C’est ton amie et la copine de ton meilleur ami, alors pas touche !

    Meredith tendit la main vers les manuels qu'il avait déposés sur la table. Ça fait au moins trois fois que j'essaie de m'y mettre mais je n'y arrive pas. Plus je lis la matière, plus je me rends compte que je n'y comprends rien. Et puis, pour être honnête, je déteste vraiment les sciences alors, ça ne me motive pas à faire des efforts. Et j'ai vraiment du mal à me concentrer. Elle secoua la tête. Je crois que Cristina a raison. Je suis en train de perdre mon temps. Je ferais mieux de laisser tomber, conclut-elle avec un air découragé.   

    Mark souffla bruyamment. T’en as pas marre de ce discours ? J’ai l’impression d’avoir déjà vécu cette scène des dizaines de fois.

    Mais oui, parce que c'est une évidence ! répliqua Meredith. Je vise trop haut. Tout le monde n'est pas fait pour faire des études de ce niveau.

    Mark remplit à nouveau leurs verres. Tiens, bois encore. Ça te fera peut-être voir les choses sous un angle un peu plus positif.

    Ça m'étonnerait ! déclara Meredith avant de boire la tequila d'un trait. Elle ressentit une énorme bouffée de chaleur qui fit perler des gouttes de sueur au-dessus de sa bouche et sur son front. Hou, ça donne chaud, ça ! Elle retira prestement son pull, causant un grand émoi chez Mark qui s'attendait à la découvrir en soutien-gorge. Malheureusement pour lui, en-dessous du pull, il y avait un débardeur noir.

    La respiration de Mark s’accéléra car, malgré tout, ce petit haut très moulant au décolleté arrondi lui laissait voir la naissance des seins de la jeune fille dont les pointes se dessinaient nettement dans le tissu. Il n’avait qu’à tendre le bras pour… Non, tu ne peux pas faire ça, se dit-il. Et pense à autre chose ! Elle t’a appelé pour lui remonter le moral, pas pour autre chose. Elle est comme la petite sœur que tu n’as jamais eue. Et de toute façon, ce n’est pas toi qu’elle veut !

    Meredith se serra contre lui. Tu penses que j'ai tort d'être aussi défaitiste ? Tu crois vraiment que je peux y arriver ?

    Evidemment ! Je crois en toi, Mer. Vraiment. Je sais que tu peux renverser des montagnes si tu le veux, s'emballa-t-il sous l'effet de l'alcool. Il faut juste que tu croies en toi, toi aussi.


    1 commentaire
  • Madelina entra dans sa chambre et, après avoir jeté son sac sur une petite table, désigna le minibar à Derek qui la suivait. Si tu veux boire quelque chose, ne te gêne pas.

    Non, merci. Je préfère garder les idées claires, moi aussi. Motivé soudain par l'envie d'en finir au plus vite, il la prit par la main et l’attira vers lui, lui faisant opérer un demi-tour pour qu’elle se retrouve face à lui. A y regarder de près, elle n’était pas mal du tout. Pas très grande mais fine, de beaux yeux intelligents, un air pétillant, un sourire plein de bienveillance, oui, elle ferait parfaitement l'affaire. Chassant au loin l'image dérangeante de celle qu'il voulait oublier à tout prix, il se pencha et effleura les lèvres de Madelina avant de se reculer pour l’observer. Elle ne bougeait pas, restant les yeux fermés, la bouche légèrement en avant, dans l’attente de la suite. Il lui retira délicatement ses lunettes avant de lui reprendre les lèvres pour un baiser plus appuyé. Elle était la première femme qu’il embrassait depuis que sa relation avec Meredith s’était installée, en fait, et il avait pensé que cela serait plus dur que ça mais, finalement non, ça ne l’était pas. Les choses pouvaient être toutes simples, il suffisait de le vouloir. Chassez le naturel, il revient au galop, pensa-t-il cyniquement avant de pénétrer la bouche de sa partenaire. Leurs langues se rencontrèrent et dansèrent ensemble tandis qu’il commençait à lui défaire les boutons de son chemisier.

    Il le fit tomber par terre et s’écarta pour retirer sa chemise, ce qui lui laissa le temps de regarder la poitrine de Madelina. Jolie mais petite. Evidemment, cela ne valait pas celle de Meredith. Ah non, tu ne commences pas avec tes comparaisons à la con ! se morigéna-t-il. Tu es là pour faire le vide, pour passer à autre chose, pas pour l’évoquer à chaque seconde. Il reprit Madelina contre lui et, tout en l’embrassant à nouveau, lui dégrafa son soutien-gorge, avant de lui prendre le visage entre ses mains pour l’embrasser plus fougueusement. De son côté, Madelina appréciait son savoir-faire en matière de baiser, lui répondant avec ardeur, tout en faisant connaissance avec son corps, promenant ses mains dans son dos et sur son torse, appréciant sa discrète musculature, descendant jusque sur ses fesses qu’elle devinait musclées sous l’épaisseur du jean. Il y avait un bon moment maintenant qu’elle n’avait plus eu de rapports sexuels et elle sentait le désir monter en elle à toute vitesse. Elle prit une main de Derek pour la poser sur son sein. Petit, effectivement, mais ferme, se dit-il en malaxant doucement le globe. Et elle embrasse plutôt pas mal. Il prit un téton entre deux doigts et se mit à le titiller, suscitant un petit cri chez la jeune femme qu’il saisit par la taille, pour coller son bassin contre le sien et qu’elle sente son début d’érection. Il se frotta contre elle, tout en pétrissant l’autre sein. Il se courbait légèrement pour l’embrasser dans le cou quand il eut l’agréable surprise de sentir qu’elle lui ouvrait la braguette.

    Elle lui passa la main sur le sexe, au-dessus du boxer, avant de la glisser dedans et d’effleurer le membre bandé, ce qui lui arracha un gémissement d’impatience. Elle le caressa du bout des doigts, s’émerveillant de sa taille et de sa dureté. Si Derek l’utilisait aussi bien qu’il embrassait, il allait la combler. Elle l'agrippa par la ceinture de son pantalon et fit courir ses lèvres sur son torse jusqu’à ce qu’il pose les mains sur ses épaules pour l’encourager à descendre plus bas. Elle s’accroupit face à lui et lui retira son jean, l’abaissant sur ses chevilles, avant de faire suivre le même trajet à son boxer, pour se retrouver face à sa verge tendue. Merci mon Dieu ! fut sa première pensée. Elle tendit la main vers elle et la frôla d’abord, du bout des doigts qui parcouraient sa hampe, passant en-dessous comme pour la soupeser, s’insinuant entre les cuisses pour toucher les testicules, avant de revenir sur le phallus et suivre le contour du gland avec le bout de son index. Enfin, elle le saisit au creux de sa paume et se mit à le masturber lentement.

    La tête penchée, les yeux bien ouverts, Derek ne perdait rien du spectacle de son sexe coulissant au creux de la main experte de Madelina. Il avait de la chance, elle savait comment s’y prendre. Il lui passa la main dans les cheveux, tirant légèrement dessus pour qu'elle relève le visage vers lui. Surtout, ne t’arrête pas, murmura-t-il dans un souffle qui se transforma en gémissement quand il sentit l’humidité de la langue de Madelina sur son gland. Il y avait longtemps, tellement longtemps… Décidé de profiter à fond de ce qui s’annonçait, il releva sa partenaire et la prit par la main pour l’amener devant un fauteuil sur lequel il s’assit, les jambes largement écartées. Il la fit s’agenouiller devant lui, lui prenant le visage entre les mains pour l’attirer vers lui afin qu’elle colle sa bouche sur le bout de son sexe. Impatiente et excitée, Madelina déposa une série de petits baisers le long de la hampe, sortant de temps en temps la langue, pour de furtifs lèchements. Mais très vite, elle n’y tint plus et prolongea ses coups de langue, remontant vers la base, avant de se consacrer exclusivement au gland, éveillant chez Derek une série de gémissements de plus en plus forts. Alors, elle se laissa aller à son envie et goba le gland, le serrant entre ses lèvres, le tétant doucement avant d’enfoncer la verge lentement dans sa bouche jusqu’à ce qu’elle vienne toucher le fond de sa gorge. Elle sut que sa manœuvre plaisait par le cri étouffé qu’elle entendit. Elle reprit le sexe en main, pour que celle-ci suive le même mouvement que ses lèvres. Les mains agrippées aux accoudoirs du fauteuil, Derek regarda sa verge disparaître et réapparaître dans la bouche de la jeune femme. Cette double masturbation des lèvres et de la main était exquise et lui faisait ressentir à quel point les fellations lui avaient manqué. C’est bon, gémit-il. Continue… continue… Je m’occuperai de toi après, promit-il en se mordant les lèvres, les jambes tendues et le bassin légèrement soulevé pour aller à la rencontre des lèvres pulpeuses. Mais suce-moi encore. Madelina posa ses mains sur les cuisses du médecin, pour prendre appui, et accéléra son mouvement, avalant le plus loin possible le membre gorgé dont elle avait l’impression qu’il grossissait de seconde en seconde. Elle songea au moment où il allait la pénétrer et sentit sa culotte se mouiller d’excitation. Ensuite, elle fit glisser ses doigts à l’intérieur des cuisses de Derek pour les écarter encore un peu et atteindre les deux testicules qu’elle se mit à palper tendrement, avant de les faire rouler entre ses doigts, déclenchant chez son partenaire une série de cris entrecoupés de blasphèmes. Oh nom de dieu ! Oh… Oh oui… nom de dieu… Enthousiaste, Madelina fit aller ses lèvres de plus en plus en vite autour de la hampe. Soudain, Derek la repoussa dans un grognement. Je ne vais pas tenir, là. Finis-moi à la main. Elle s’exécuta aussitôt, serrant ses doigts autour de la verge qu’elle masturba vigoureusement, s’aventurant de temps en temps à lécher le bout du gland qui émergeait. Il ne fallut pas longtemps pour qu’elle voie les jets de sperme jaillir du méat tandis que Derek exprimait son plaisir dans un râle, posant sa main sur celle de la jeune femme pour qu’elle cesse sa caresse.


    7 commentaires
  • Dis-moi, c’est juste tes harpies de colocataires qui t’ont miné le moral ou bien il y a autre chose ? reprit Mark, en passant un bras autour des épaules de Meredith.

    Autre chose ?

    Ouais, tu sais le genre de chose avec de magnifiques cheveux bruns et de beaux yeux bleus, et un caractère de chien parfois. Mark comprit à l’expression de la jeune fille qu’il avait visé juste. Bon, qu’est-ce qu’il a encore fait ?

    Rien, rien, assura Meredith. Enfin, pas vraiment. C’est juste une impression que j’ai. Elle n’alla pas plus loin.

    Tu veux en parler ?

    Elle soupira. Je pense qu’il m’en veut parce que je n’ai pas voulu le voir ce soir. Il ne comprend pas pourquoi j’ai voulu reprendre le travail à la boutique, et encore moins pourquoi je suis revenue ici. Il pensait qu’après Aspen, on allait continuer à vivre chez toi. Il vit ça comme un abandon, je crois, ou du moins comme une remise en question de notre relation.

    Mais ça n’en est pas une, murmura Mark.

    Meredith hocha la tête. Non, bien sûr que non. Pour autant qu’on puisse dire que nous avons une relation, ajouta-t-elle avec un ton qui laissait transparaître un peu de dépit.

    Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Mark dont les sourcils s’étaient froncés.

    Meredith haussa légèrement les épaules. On couche ensemble mais à part ça ? Je ne sais quasiment rien de lui. Moi, je lui donne tout mais lui, qu’est-ce que qu’il me donne ? Elle grimaça. Les miettes de son temps libre ? Regarde, ce soir, j’avais besoin de lui et il n’est pas là.

    Mark fit une moue désapprobatrice. Tu exagères, là. Tu ne peux pas dire qu’il n’a pas été là pour toi, ces derniers temps.

    Oui, parce que j’ai été agressée, souligna Meredith. Mais sans ça ? Moi, je dois toujours être disponible pour lui. Par exemple, tout à l’heure, il est passé à la boutique et j’ai dû arrêter de travailler pour déjeuner avec lui, expliqua-t-elle en s’enflammant au fur et à mesure de son récit. Puis, il a voulu qu’on se voie ce soir et quand j’ai refusé, parce que je voulais étudier, il a pris la mouche et il n’a plus dit que quelques mots jusqu’à la fin du repas.

    Mark eut un sourire moqueur. Vous êtes vraiment bizarres, vous, les femmes. J’en connais des tas qui tueraient père et mère pour que Derek leur accorde le millième de l’attention qu’il a pour toi. Il défia Meredith qui le foudroyait avec des yeux furieux. Quoi ? C’est vrai ce que je dis !

    Elle pointa sur lui un doigt accusateur. Evidemment, tu es un homme et son ami, alors tu vas lui donner raison ! Il éclata de rire. Non, tu vois, le problème, c’est que c’est toujours quand et comme il veut, poursuivit Meredith. Si je l’écoutais, je devrais convaincre ma mère de placer tante Ellis dans une maison de repos pour être plus disponible pour lui.

    A nouveau, Mark prit la défense de son meilleur ami. D’après ce qu’il m’a dit, son état est grave. Alzheimer est une pathologie très pénible à vivre pour l’entourage. Je crois que dans ce cas, il pense à toi avant de penser à lui.

    Oui, peut-être bien mais… Meredith pourra un autre gros soupir. Je ne sais plus, Mark. Je te l’ai dit, il est tellement… J’ai l’impression de ne plus pouvoir disposer de ma vie comme je l’entends. Quand je fais ce qu’il veut, c’est génial, mais si par malheur, j’ai des projets qui contrarient les siens, alors là…

    C’est Derek, ça. Il a toujours été comme ça.

    Un sale gamin gâté, oui ! grogna Meredith.

    Mark lui posa une main sur son bras. Mais tu l'aimes tel qu'il est, dit-il avec douceur. Parce que tu l’aimes, n’est-ce pas ? Plutôt que de répondre, elle préféra hausser les épaules, avec une moue boudeuse. Si ça n’était pas le cas, tu ne me parlerais pas autant de lui, lui fit-il remarquer, une pointe de jalousie lui piquant le cœur. Une autre soirée en tête-à-tête avec elle et Derek était encore une fois leur seul sujet de conversation.

    Dépitée, Meredith souffla bruyamment. Pfft ! Ce n’est pas comme ça que j’imaginais mon premier amour.

    Mark haussa les sourcils avec un air rieur. Ah parce que tu comptes en avoir d’autres ? Je vais pouvoir postuler alors. Si seulement il avait la moindre chance !

    Meredith lui donna une petite tape sur le bras en souriant. Tu peux être con quand tu t’y mets.

    Il allait répliquer lorsqu’un hurlement se fit entendre. Gloria ! rugit une voix éraillée.

    Meredith se leva d'un bond. C'est ma tante. Je vais aller voir ce qui se passe, annonça-t-elle à Mark qui faisait mine de se lever. Non, reste là. Elle est encore plus perturbée quand il y a des personnes qu’elle ne connait pas. Si j’ai besoin de toi, je t’appellerai, promit-elle en s’éclipsant du salon.

    Mark vida un autre verre de tequila avant d'aller se poster devant la fenêtre. Il contempla les lumières de la ville en comptant les secondes qui s’écoulaient avant que Meredith ne revienne près de lui. Confident, voilà ce qu’il était pour elle et sans doute ne serait-il jamais rien d’autre. Evidemment, l’entendre parler de sa relation avec Derek s’avérait être un vrai supplice parfois, mais, tout comme elle, il était prêt à se contenter des miettes.


    3 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires