• Meredith lui prit la main. C’est un conseil d’ami ? demanda-t-elle en insistant sur le dernier mot.

    Oui, ami, bien sûr. Pour toujours, promit Mark en enfermant la fine main de la jeune fille entre les siennes.

    Tant mieux. Parce que je crois que je ne pourrais plus me passer de toi, murmura Meredith en se blottissant contre lui.

    Cette déclaration troubla Mark. Meredith essayait-elle de lui faire comprendre quelque chose ? Se pouvait-il qu’elle aussi… Enivré par cet espoir fou et le contact du corps frêle de la jeune fille contre le sien, il décida de ne plus se poser de questions et de simplement profiter de cet instant de bonheur que la vie lui offrait. Il entoura Meredith d’un bras et de l’autre main, lui caressa les cheveux, dont il respira le parfum à pleins poumons. Au comble de la béatitude, il ferma les yeux.

    Callie était montée en chaussettes pour récupérer le magazine qu’elle avait laissé dans le salon, de sorte que le couple ne l'avait pas entendue arriver. Elle passa devant la cuisine et fit aussitôt marche arrière avec l'impression qu'elle avait vu quelque chose de bizarre. Elle écarquilla les yeux de stupeur en découvrant la scène. Elle savait que Mark était très sensible au charme de Meredith mais ce qu’elle voyait en ce moment était la preuve qu’on n’en était plus à ce stade-là et qu’en fait, il était en train de tomber amoureux de cette gamine qui, elle, ne jurait que par Derek. Callie recula et redescendit l’escalier aussi discrètement qu'elle l'avait monté, avec le sentiment d’avoir mis à jour une histoire nauséabonde. Elle connaissait trop bien Mark pour penser qu’il puisse envisager de trahir l’amitié de Derek. C’était sans conteste l’histoire la plus importante de sa vie. Mais elle connaissait aussi la puissance de l’amour et face à cela, il n’y avait pas grand-chose qui puisse résister. Elle pensa à ces deux hommes qu’elle chérissait tendrement, chacun à sa manière, et elle sut que, bientôt, très bientôt, leur existence allait être bouleversée. Malheureusement, elle n’y pouvait rien.

    Le bruit d’une porte qui claquait fit prendre conscience à Mark du danger qu’ils couraient. Si Derek les surprenait dans cette position, cela risquait de lui déplaire et il ne manquerait pas de demander des explications que Mark n'était pas certain de pouvoir donner sans se trahir. Il rouvrit les yeux et repoussa la jeune fille avec douceur, non sans avoir déposé un baiser sur son front, à la naissance de ses cheveux. Ton homme ne va pas tarder sûrement, dit-il pour meubler le silence.

    Meredith acquiesça d’un signe de tête. Oui, je suppose. Elle alla se servir un verre d’eau. Alors, quels sont tes projets pour ce soir ?

    Rien de précis, dit Mark en refermant sa trousse. Je n’y ai pas encore vraiment pensé. Tout ce que je sais, c’est que j’ai besoin de sortir, de voir du monde. D’autres têtes…

    Meredith le regarda avec un air légèrement interloqué. Qu’est-ce que ça veut dire, ça ? Que tu en as déjà marre de nous ?

    Non, non, c’est pas ça mais… Il haussa les épaules. Tu sais, moi, les soirées pépères au coin du feu, le cocooning, ça va un moment mais après… Ce n'était pas tout à fait vrai. En fait, il avait l'impression qu'il pourrait vraiment se faire à ce genre de choses, à les adorer même, mais avec elle, en tête à tête. Ce qu’il ne supportait plus, c’était de la voir dans les bras de Derek. Là, je frôle déjà l’overdose, assura-t-il avec amertume, en ayant toujours à l'esprit le couple idéal qu'elle formait avec son ami et qui lui faisait ressentir plus cruellement son sentiment d'exclusion. J’ai besoin de bouger. Alors, je pense que je vais aller boire un verre quelque part et puis, je terminerai certainement la nuit en discothèque.

    Meredith se sentit un peu blessée par l'aveu qu'il s'ennuyait en leur compagnie, mais elle ne le montra pas. Ah tu veux te trouver une copine ! en déduisit-elle.

    Mark fut agacé par le fait qu'elle ne manifeste absolument aucune jalousie à l'idée qu'il sorte avec d'autres femmes. On verra, dit-il sèchement. Ce soir, j’ai surtout envie de bruit. Et d’alcool. N’importe quoi qui l’étourdirait et lui ferait oublier la cause de ce tourment dont il n'avait pas l'habitude d'être l'objet.

    Le ton quelque peu acerbe qu'il avait employé interpela Meredith, lui faisant découvrir une autre facette de son ami. Mais elle ne s'en étonna pas outre mesure. Il y avait longtemps qu'elle avait compris que sous les dehors légers et rieurs, se cachait un homme complexe qui avait des blessures secrètes. Quoi que tu fasses, fais attention à toi, lui dit-elle simplement.

    Il releva la tête et vit qu’elle le regardait avec un air un peu inquiet. Ne t’en fais donc pas pour moi. Si tu savais tout ce que j’ai déjà fait dans ma vie ! Pour la rassurer, il se força à lui faire un clin d’œil joyeux. Si j’arrive à survivre à San Francisco, je ne devrais pas avoir trop de mal à survivre à Aspen, n'est-ce pas ?

    Je suppose.

    Et puis, je ne pars pas à la guerre, argumenta encore Mark. Je vais juste me saouler la gueule. Et si je trouve une nana pas trop laide, je la sauterai, conclut-il avec un léger esprit de provocation.

    Meredith prit un air désapprobateur. Au lieu de perdre ton temps avec ce genre de relations qui ne t'apportent rien de bon, tu ferais mieux de chercher une femme sérieuse pour…

    Mark l'interrompit. Tu es beaucoup trop jeune pour te comporter comme si tu étais ma mère, alors arrête de me donner des conseils sur ma vie amoureuse. Et je te l’ai déjà dit, ce n’est pas pour moi, tout ça.


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  • Derek surgit soudain à l'entrée de la cuisine. Encore occupés à vous chamailler, vous deux ?

    C’est ta gonzesse ! Elle essaie encore de me persuader de me caser, expliqua Mark, presque soulagé que l’arrivée de son ami mette fin à son tête-à-tête avec Meredith.

    Elle est vraiment incorrigible ! Derek rejoignit sa petite amie et la prit dans ses bras en lui embrassant le bout du nez. Tu es magnifique, lui chuchota-t-il à l'oreille.

    Toi aussi, répondit-elle en regardant avec un air admiratif son amant vêtu d'un jean denim et d'une chemise blanche sur laquelle il avait enfilé un blazer bleu marine. Pour ne plus les voir se dévorer du regard, Mark se mit devant l’évier et commença à rincer des verres qui l’avaient déjà été.

    Tu ne trouves pas ça trop classique ? s'enquit Derek.

    Pas du tout. J'adore quand tu t'habilles comme ça. Je te trouve très sexy, lui confia Meredith.

    Il lui sourit. Hmm ! Tant mieux. Il aurait bien continué sur le même mode badin mais la présence de son ami l’en empêcha. Donc, tu n’as pas renoncé à torturer ce pauvre Mark, reprit-il.

    Ce dernier jugea bon d'intervenir. C’est pas la psychologie qu’elle doit faire. Sa vraie vocation, c’est entremetteuse. Elle doit ouvrir une agence matrimoniale, se moqua-t-il. Reste à savoir si elle aura beaucoup de succès. Parce qu’avec moi…

    Mortifiée qu'il la tourne en dérision alors qu'elle ne voulait que son bien, Meredith lui coupa la parole. Oh mais ne t'inquiète pas, à partir de maintenant, je vais te laisser tranquille, promit-elle avec une certaine sécheresse. Après tout, c'est ta vie. Moi, ce que j'en dis… Elle vit à son regard qu'il était un peu surpris par sa réaction mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre. On y va ? proposa-t-elle à Derek.

    Et pour ta brûlure, tout est en ordre ? s'inquiéta-il. Elle opina de la tête.

    Oui, c'est parfait, confirma Mark. Ça se guérit bien. Quand vous rentrerez, tu pourras lui enlever le pansement.

    Très bien ! Tu as besoin de la voiture ce soir ?

    Mark ouvrit la porte du lave-vaisselle. Non, pas du tout. Il vaut même mieux que j’évite de conduire. Alors, si tu la veux, prends-la.

    Derek considéra son ami avec un air amusé. Ho ho ! Soirée alcool ?

    Yep ! Mark fit un signe de tête en direction de l'escalier. Les clefs doivent être dans le vide-poche, sur la commode en bas.

    Merci. Bonne soirée alors. Pas trop de bêtises, tout de même, lui recommanda Derek avant de se tourner vers Meredith. Tu viens ?

    Il faut d'abord que je repasse par la chambre pour prendre mon manteau et mon sac, lui signala-t-elle.

    Je vais aller te les chercher. Retrouve-moi en bas.

    Elle lui sourit. Merci. Elle attendit qu'il ait disparu pour s'adresser à Mark. Eh bien, bonne soirée ! J'espère qu'elle sera moins barbante que celles que tu as passées avec nous, lui dit-elle sur un ton où perçait un peu de rancœur.   

    Mark réalisa alors qu’il l’avait blessée. Mer… Il fit deux pas dans sa direction en tendant la main vers elle qui faisait déjà demi-tour. Attends, ne pars pas. Ce n’est pas ce que j’ai… Elle sortit de la cuisine sans lui laisser le temps de parler et dévala l'escalier. Voulu dire, termina-t-il dans un souffle, en entendant le bruit d'une porte qui se refermait. Il se laissa aller contre une armoire en soupirant. Ce qu’il aurait voulu lui dire, c’était que les soirées passées au chalet étaient parmi les meilleures de sa vie, que sa seule présence les avaient auréolées d’un charme particulier, qu’elles resteraient gravées à jamais dans son esprit comme des instants de grâce, mais que là, il n’en pouvait plus de la voir dans les bras d’un autre, cet autre qui était son meilleur ami, son frère, la personne la plus importante de son existence, celui pour lequel il donnerait sa vie sans l’ombre d’une hésitation, celui surtout qu’il s’était juré de ne jamais trahir, de quelque façon que ce soit. Il aurait aimé pouvoir lui dire tout cela mais il n’en avait pas le droit. La tristesse céda le pas à la frustration et à la rage. Il n’avait pas le droit de lui parler de ses sentiments mais il n’avait pas le droit non plus de lui faire du mal. Elle n’avait rien fait d’autre que de lui apporter son aide et il l’avait méprisée. Il donna un coup de poing dans l'armoire avant de se rendre dans le hall d'entrée où il arracha presque son manteau qui pendait à une patère. Il sortit de la maison et s’enfonça dans la nuit. Demain, il faudrait lui expliquer, lui dire que ses propos avaient été terriblement maladroits. Mais ce soir, il allait mettre ses projets à exécution. Boire jusqu’à plus soif, jusqu’à rouler sous la table, pour oublier, oublier tout, effacer de sa mémoire, juste pour cette nuit, le visage de son désespoir, la remplacer pour quelques heures par une femme, n'importe laquelle, pourvu qu’elle ait l'extrême obligeance d’écarter les jambes sans poser de questions.


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  • J'ai rêvé, ou c'était un peu tendu entre toi et Mark ? demanda Derek en aidant Meredith à mettre son manteau.

    Non, tu as raison, admit-elle. Il était de mauvaise humeur parce qu'il s'est encore disputé avec Callie. Derek leva les yeux au ciel tout en lui ouvrant la porte qui menait au garage. Alors, il ne m'a presque pas parlé et quand il l'a fait, c'était pour me dire qu'il voulait sortir pour s'amuser, parce qu'il s'ennuyait avec nous, expliqua Meredith.

    Derek fronça les sourcils. Il a dit ça ?

    Oui, il a dit qu'il en avait marre des soirées pépères au coin du feu, qu'il frôlait l'overdose, lui rapporta la jeune fille.

    Derek lui ouvrit la portière de la voiture en souriant. Ça lui ressemble, effectivement. Pendant que son amie s'installait, il fit le tour du véhicule pour rejoindre sa place. Ecoute, je ne crois pas qu'il faille le prendre mal, reprit-il. Mets-toi à sa place. Callie nous ramène un mec différent tous les soirs et nous, on est tous les deux. Il doit avoir l'impression d'être la cinquième roue du carrosse.

    Mais nous, on fait tout pour que ça ne soit pas le cas, justement, protesta Meredith en bouclant sa ceinture de sécurité.

    Derek fit démarrer la voiture avant d'actionner la porte du garage. Oui, bien sûr. Mais ça n'empêche qu'il se retrouve toujours au milieu de couples. Je comprends que ça puisse lui sembler pesant de temps en temps.

    Il n'a qu'à arrêter de faire le con et avoir une relation stable, bougonna Meredith.

    Ça, c'est son problème, pas le nôtre, lui rappela Derek. Bon, maintenant, on arrête de parler de Mark ! On ne pense plus qu'à nous et on profite de notre soirée. Meredith approuva avec un sourire tandis qu'il sortait la voiture du garage. Avant de s'engager sur la route, il se pencha vers la jeune fille pour l'embrasser, fou de joie à l'idée qu'ils allaient passer un moment privilégié à deux. Il lui semblait que cela faisait une éternité que cela ne leur était plus arrivé. Certes, il appréciait énormément la présence de Mark, de Callie aussi, du moins quand elle était de bonne humeur et bien accompagnée, mais passer du temps en tête-à-tête avec Meredith lui avait manqué, plus qu’il ne l’aurait imaginé. Qui l’eut cru ? Certainement pas lui ! Ses amis avaient toujours compté plus que tout. Il n’aimait rien tant que d’être avec eux. Et pourtant, après trois jours passés en leur compagnie, il devait se rendre à l’évidence, il ne rêvait que d'une chose, se retrouver seul avec Meredith. Euphorique, il descendit la rue, une main sur le volant, une autre sur le genou de sa compagne, en sifflotant pour accompagner la chanson que diffusait la radio. Au premier feu rouge, il prit la jeune fille par le cou pour la ramener contre lui. Je suis bien avec toi, murmura-t-il tendrement. Je crois que je peux même dire que je suis heureux. Il darda son regard dans celui de Meredith. Ça ne m’est pas arrivé si souvent, tu sais. Emue, elle lui sourit et posa la tête contre son épaule. Il n’eut guère le loisir d’en dire plus car les automobilistes qui le suivaient klaxonnèrent pour lui signaler que le feu était passé au vert. Il redémarra en pestant et ne s’arrêta plus que devant le restaurant. Nous voilà arrivés, annonça-t-il à son amie en lui désignant l’établissement.

    Oh ce n'est pas vraiment un bistrot. Ça a même l'air assez chic, constata-t-elle, un peu étonnée.

    Derek sourit. Si j'étais encore l'infâme séducteur que j'étais il y a quelque temps, je te dirais que je t'ai invitée ici parce qu’il fallait le plus bel écrin pour la plus belle des perles. Il lui prit la main et la porta à ses lèvres.

    Elle le regarda avec un petit air moqueur. Et maintenant, comment tu vas me vendre ça ?

    Il fit un petit sourire. Tout simplement en te disant que j’ai eu envie de t’inviter ici, déjà parce que c'est sans doute le meilleur restaurant d'Aspen, mais aussi parce que c'est un endroit à la hauteur de ta beauté.

    Meredith pouffa de rire. Tu n'as pas changé, tu es toujours un infâme séducteur.

    Peut-être, oui, concéda Derek. Mais ce qui a changé, c'est que je n’ai plus envie de séduire que toi. Il se pencha et s’empara des lèvres de la jeune fille dans un baiser passionné auquel il mit fin à regret. On va manger ? Meredith acquiesça d'un signe de tête.

    Pour le menu, elle se fia aux conseils de son amant et choisit une frisée aux lardons en entrée, suivie d'un filet mignon sauce moutarde accompagné d'haricots verts et d'une purée de pommes de terre, et en dessert une mousse au chocolat. Derek, lui, opta pour le foie gras, l'agneau, le gratin dauphinois et la crème brûlée. Sans plus de cérémonie, ils échangèrent leurs assiettes afin de pouvoir goûter aux plats de l'autre et à la fin du diner, Meredith déclara solennellement que c'était le meilleur repas qu'elle avait jamais fait.

    A la sortie du restaurant, Derek prit la jeune fille par la main. Et maintenant, qu'est-ce que tu veux faire ? On se promène un peu ? On va boire un verre ailleurs ?

    Elle secoua la tête. Oh non ! J'ai assez bu comme ça. Et pour la promenade, il fait un peu froid, je trouve.

    On peut aller en discothèque si tu veux, proposa encore Derek.

    Les yeux brillants, Meredith le saisit par le col de son blazer et se colla à lui. Et si on rentrait plutôt ? Mark est sorti et à mon avis, Callie aussi. On a la maison pour nous tout seuls. Ce serait bête de ne pas en profiter.   


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  • C’était ce que Derek espérait entendre mais il n’en dit rien. Il ne voulait pas mettre la pression à son amie, de quelque façon que ce soit. Si elle devait se donner à lui, c’était parce qu’elle le voulait, elle aussi, plus que tout, et parce que son désir pour lui surpassait ses peurs. Si ce n’était pas le cas, il préférait attendre. Il avait patienté jusque maintenant, il le ferait encore. Oui, pour elle, il le ferait sans hésiter. Il la prit par la taille pour l’emmener jusqu’à la voiture. Très bien, rentrons alors. Puisque c’est ce que tu veux…

    La jeune fille s'arrêta net de marcher. Et toi, ce n'est pas ce que tu veux ? Tu préfères sortir ?

    Derek posa sur elle un regard où se mêlaient à la fois de l’amusement et un soupçon de reproche. Tu es sérieuse, là ? Tu crois vraiment que j'ai envie d'aller me perdre au milieu d’inconnus qui se tortillent dans un boucan d'enfer alors que je peux passer la soirée en tête-à-tête avec toi ?

    Elle lui sourit. Alors, rentrons.

    Lorsqu’ils arrivèrent à la maison, l’obscurité et le silence leur confirmèrent que les autres locataires étaient absents. Dans l’entrée, Derek hésita un instant sur ce qu’il convenait de faire. Emmener immédiatement Meredith dans leur chambre, c’était, lui semblait-il, manquer de délicatesse. Autant lui dire directement "Allons faire l'amour". Si cela devait arriver, il voulait que cela se fasse naturellement. Mais d'un autre côté, aller au salon, discuter, encore boire un verre, ce n’était guère original. Il voulait quelque chose qui sorte de l'ordinaire, à l’image de cette journée. Il eut une idée en voyant la porte qui menait au sous-sol. Il se tourna vers Meredith avec un sourire désarmant. Suis-moi. Il ouvrit la porte et tira la jeune fille dans l’escalier.

    Où est-ce que tu m'emmènes ? demanda-t-elle. A la piscine ?

    Oui. C'est ce que cette maison a de mieux et on n'en a pas encore profité. Derek poussa une deuxième porte. Le doux clapotis de l'eau lui indiqua qu'il était arrivé à destination. Il appuya sur l'interrupteur et la piscine apparut devant eux. Il regarda Meredith avec un air ravi. Quoi de plus romantique qu’un bain de minuit ?

    Il n'est que 21h, lui signala-t-elle sur un ton un peu railleur.

    Eh bien, un bain de 21h, c'est très romantique aussi, répliqua-t-il.

    Meredith pouffa de rire. D'accord. Je vais aller chercher nos maillots.

    Elle voulut faire demi-tour mais Derek la retint. Pourquoi faire ? s’exclama-t-il. Un bain de 21h, bébé ! On n’a pas besoin de maillot.

    Elle parut inquiète. Mais si jamais Mark débarque ? Ou Callie avec un autre mec ?

    Et pourquoi ils viendraient ? Ils n'ont pas encore mis les pieds ici une seule fois depuis qu'on est là, lui fit remarquer Derek. Et ils n'ont aucun moyen de savoir qu'on y est. On ne risque rien. Il lui lâcha la main et commença à se déshabiller. Bien qu'un peu réticente, elle fit de même. Il fut nu le premier et, sans l'attendre, effectua un impeccable plongeon dans la piscine. Alors qu’est-ce que tu attends ? cria-t-il à son amie, la tête à peine sortie de l’eau.

    Elle lui montra son poignet. Et mon pansement ?

    On s'en fout. S'il se décolle, on le repêchera. Il lui tendit les bras. Elle se dépêcha de retirer ses sous-vêtements avant de plonger, elle aussi, dans l’eau. Elle en sortait à peine la tête que Derek lui lançait un défi. On fait la course ? Le dernier arrivé de l’autre côté devra faire tout ce que l’autre lui demande. Sans attendre sa réponse, il plongea sous l'eau.

    Meredith allait s’élancer quand elle se sentit tirée par les pieds. Elle s’enfonça dans l’eau. Quand elle refit surface en toussant, elle vit son amant qui la regardait d’un air moqueur. Tu triches ! l'accusa-t-elle.

    Même pas vrai ! C’est toi qui ne sais pas nager. Il allait s’élancer à nouveau quand elle sauta sur lui, en prenant appui sur ses épaules pour le faire couler. Il se laissa aller au fond et la contourna pour revenir derrière elle et passer la tête entre ses jambes. Quand il ressortit de l’eau, avec elle, assise sur ses épaules, qui s’agrippait à ses cheveux, il l’entendit crier. Sans se soucier de ses protestations, il la rejeta à l’eau.

    Lorsqu'elle remonta à la surface, elle fut étonnée de voir qu’il n'avait pas bougé. Il aurait pu en profiter pour rejoindre l’autre bord mais, manifestement, il l’attendait. Elle vint vers lui en souriant. Il l’accueillit dans ses bras et, agitant légèrement ses jambes, maintint leurs deux corps à flot, tandis qu’ils échangeaient un long regard chargé de promesses. Il la relâcha et ils rejoignirent le bord de la piscine en nage indienne sans se quitter des yeux. Il la reprit dans ses bras et l'embrassa longuement, goûtant ses lèvres, les pinçant entre les siennes pour les aspirer légèrement, les lécher ensuite, lentement, en prenant tout son temps. Il n’y avait pas d’urgence, la nuit leur appartenait. Il frémit de joie en sentant qu’elle entrouvrait les lèvres, dans une invitation à l’embrasser plus profondément. Leurs langues se retrouvèrent avec bonheur, commençant par se frôler, se lécher, pour finalement se caresser franchement et tourner ensemble. Alors, qui a gagné ? s'enquit Meredith en rejetant en arrière ses longs cheveux trempés.

    Personne. Derek la serra étroitement par la taille et se laissa à nouveau aller dans l’eau, en l’entraînant avec lui. Disons que nous sommes tous les deux vainqueurs.

    Et si tu avais gagné ? Tu aurais voulu quoi comme prix ? se renseigna-t-elle, bien qu'elle se doutât de sa réponse.

    Moi, je ne veux que ce que tu veux, murmura-t-il. Accrochés l’un à l’autre, ils reprirent leur baiser là où ils l’avaient laissé, se laissant flotter sur l’eau, leurs bouches rivées, tandis que leurs mains commençaient à se promener sur leurs corps.


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  • Une fois encore, le tact dont faisait preuve Derek bouleversa Meredith. Lui qui n'avait pas hésité à se présenter à elle comme le pire des salauds, était en réalité le plus prévenant des hommes, n'hésitant pas à mettre ses besoins au second plan pour lui permettre de surmonter son traumatisme. En soi, cela n'avait rien d'extraordinaire, c'était même tout à fait normal, mais ce n'était pas ce à quoi on s'attendait de sa part, Meredith la première, elle devait bien l'avouer. Ce qu'elle découvrait maintenant à propos de son amant, la façon dont il avait géré les choses suite à l'agression dont elle avait été la victime, les égards dont il l'avait entourée, son dévouement, son abnégation, tout, absolument tout, lui confirmait qu'elle avait eu raison de le choisir. Elle ressentit une énorme bouffée d'amour et de désir pour lui et elle sut qu'elle était prête à se donner à nouveau entièrement à lui. Je te veux, toi, lui susurra-t-elle à l'oreille. Je veux que tu me fasses l'amour. 

    Transporté de joie, Derek souleva la jeune fille dans ses bras. Les mains dans son cou, elle s'accrocha à lui en enroulant les jambes autour de sa taille. Ils échangèrent un autre baiser fougueux pendant lequel il lui caressa le dos en s’égarant jusqu’à ses fesses. Cependant, il réalisa rapidement que leur position limitait trop les caresses qu’il voulait lui prodiguer. En la maintenant solidement contre lui, il sortit de la piscine et la porta jusqu'à un fauteuil sur lequel il la déposa. Il s'agenouilla devant elle, pour être à sa hauteur, et recommença à l’embrasser, tout en explorant avidement ses seins. Il les prit en main comme pour les soupeser, avant de les pétrir avec douceur, en les taquinant par des effleurements sur le bout de ses tétons qui commençaient à pointer et qu'il s’enhardit à pincer entre ses doigts. De son côté, Meredith promenait ses mains sur les épaules de son amant, les griffant parfois du bout des ongles. Il pencha la tête vers sa poitrine pour l'effleurer de ses lèvres. Le soupir de bien-être que poussa la jeune fille l’encouragea et il goba le premier téton qui se présentait à lui, le suçant doucement, tandis qu’il cajolait l’autre globe de la main, en dessinant le contour de l’aréole du bout de l’index avant de pincer le téton entre deux doigts. Sa bouche quitta le premier sein pour aller s’occuper de l’autre, le lécher du bout de la langue, en titiller le bout avant de le mordiller délicatement. Il posa les mains sur ses épaules et la poussa légèrement pour l'inviter à s'incliner en arrière. Alors, il parcourut avec sa bouche le chemin qui menait à son ventre, qu’il bécota d’un côté à l’autre, s’attardant au passage sur son nombril dans lequel il s’amusa à enfoncer la langue. Les jambes de Meredith s’ouvrirent d’elles-mêmes pour lui laisser l’accès à cette partie de son corps qui s’embrasait de plus en plus. Il s’abaissa encore pour arriver jusqu’à son mont de Vénus et passa d’abord simplement les lèvres sur sa fine toison encore humide, pour ensuite la câliner par de petits bécots, en même temps qu’il frôlait du doigt ses grandes lèvres, attendant qu’elles s’ouvrent pour lui.

    Meredith tendit la main vers lui pour le caresser à son tour mais elle ne réussit qu'à atteindre ses boucles de cheveux. Tu es trop loin, se plaignit-elle dans un souffle. Je peux à peine te toucher.

    Il se releva et la reprit dans ses bras pour l'emmener dans leur chambre. Il s'apprêtait à sortir de la pièce quand il avisa deux matelas gonflables qui étaient posés contre un mur. Il redéposa la jeune fille au sol, le temps de leur aménager un lit de fortune. Quand ce fut fait, elle courut vers lui et il l'accueillit dans ses bras, le cœur gonflé d’espoir. Ils s’allongèrent côte à côte, le temps de partager un nouveau baiser, jusqu’à ce que la main de Derek ne se remette en route pour retrouver l’intimité de Meredith. Il la caressa avec la paume, déclenchant une succession de gémissements de part et d’autre. Très vite, il insinua imperceptiblement son index entre les lèvres, entamant un léger aller-retour dans leurs replis. Poussant un gémissement, Meredith fit reposer sa jambe sur celle de son amant pour faciliter à ce dernier l’accès à sa vulve et aller au-devant de ses doigts. En même temps, elle put enfin prendre son sexe en main et le caresser, dans un premier temps, très lentement, comme si elle voulait apprendre à le redécouvrir. Puis, la cadence s’accéléra et elle fit de profonds va-et-vient autour du membre, passant à chaque fois la paume de sa main sur le bout. Le plaisir fut si fort que Derek dut la stopper rapidement. Arrête. Arrête. Pas comme ça, la supplia-t-il de sa voix rauque. Je ne veux pas comme ça. Si je dois jouir, je veux le faire en toi. Il ne voulut pas lui laisser le temps de répondre, de peur d’être déçu par un refus peut-être et il la fit s’allonger sur le dos en l’embrassant voluptueusement. Petit à petit, il descendit de sa bouche à son cou, se perdant un peu sur son épaule et la naissance de son bras, avant de revenir sur sa gorge, baiser ses globes laiteux, les lécher encore, un peu, les sucer avant de repartir, rejoindre le ventre plat et dur, ne pas s’y attarder, pressé qu’il était de savourer son intimité qui, il le savait, n’attendait que lui.

    Meredith écarta plus franchement les jambes. Lèche-moi, l'implora-t-elle en le regardant entre ses paupières mi-closes.

    Avec un gémissement de bien-être, Derek lui lécha la vulve du plat de la langue, lentement, avec application, en prenant tout son temps. Il refit la même chose dans l’autre sens. Il la sentit frémir sous lui. Galvanisé, il écarta ses lèvres avec sa langue et se perdit entre elles, les fouillant millimètre par millimètre, s’enfonçant de plus en plus loin, jusqu’à arriver à l’entrée de son vagin, qu’il ignora volontairement pour revenir au sommet de son intimité, et découvrir son clitoris déjà dur. Des tremblements agitèrent la jeune fille et sa respiration se fit haletante. Ses gémissements aigus se répercutèrent dans toute la salle. En ce moment précis, elle ne voulait rien d’autre que de se faire posséder entièrement et complètement par le sexe de Derek. De deux doigts, elle écarta sa vulve pour la lui offrir. Il aurait pu se jeter sur son petit bouton et le dévorer, elle ne l’aurait pas repoussé, et pourtant, il se contenta d’abord de le caresser du bout de l’index, en tournant autour. Cependant, il ne put résister longtemps à l’envie de le lécher. Alors, son doigt disparut à nouveau dans les replis sombres de la vulve tandis que sa langue venait goûter la petite excroissance rouge et dure qui commençait à créer des ondes de plaisir dans tout le corps de Meredith. Cette sensation de perdre totalement le contrôle de son corps, de se laisser posséder par les doigts et la langue experte de Derek, venait de la percuter de plein fouet. Elle n’éprouvait plus aucune peur et était presque en transe à l’idée de ne faire plus qu’un avec lui. Elle se tortillait sous lui, tout en psalmodiant son prénom dans un chuchotement, comme une supplication à ne pas s’arrêter. Alors, il répondit à sa prière et introduisit deux autres doigts qu’elle accueillit dans un cri. Il imprima des allers et venues de plus en plus larges et rapides, tout en ne cessant pas d’aspirer son clitoris. Le bassin de Meredith se souleva plusieurs, fois, signe que la jouissance était proche. Derek allongea le bras et saisit un sein qu’il pétrit avec douceur. Il était tout entier dévoué au plaisir de son amie, rien d’autre que cela ne comptait pour lui en cet instant. Aussi fut-il aux anges lorsqu’il sentit les premiers spasmes de la volupté autour de ses doigts, rythmés par autant de petits cris de plaisir qu’elle ne cherchait même plus à étouffer. Une contraction plus forte que les autres, accompagnée d’un râle, lui apprit qu’elle jouissait.


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