• Meredith entra dans l'aéroport de San Francisco avec l'impression qu'elle flottait sur un petit nuage. Dans un peu plus de cinq heures, elle serait dans un endroit de rêve en compagnie du petit ami le plus merveilleux du monde. Les yeux brillants d'excitation et sa main agrippée à celle de Derek, elle suivit Mark qui, en poussant le chariot à bagages, se frayait un chemin à travers la foule pour arriver au comptoir d’enregistrement de la compagnie United Airlines. Derrière eux, Callie, le visage fermé, fermait la marche. Elle commençait à regretter amèrement d'avoir accepté que Meredith se joigne à eux. Elle avait l'habitude, quand elle était avec Mark et Derek, d'être l'objet de leur attention mais depuis que Meredith était entrée dans leur vie, elle avait l'impression d'être invisible, même si Mark lui avait méchamment affirmé le contraire quelques minutes plus tôt. Les deux hommes agissaient comme si elle n'existait pas. La preuve en était que, si Meredith ne les avait pas rappelés à l'ordre, elle aurait dû sortir toute seule sa valise du coffre du Hummer. Les goujats ! Vivement qu'on arrive à Aspen pour que je puisse lâcher ces deux benêts pour trouver un mec qui saura m'apprécier à ma juste valeur ! se dit-elle.

     Une fois que leurs bagages furent enregistrés, ils prirent l’ascenseur pour se rendre au deuxième étage, où se trouvait le salon réservé aux clients de United Airlines qui voyageaient en première classe. Meredith crut halluciner en découvrant l'immense pièce élégamment meublée de canapés en tissu noir et de fauteuils en cuir de couleur écru. Pour compléter la décoration, il y avait également, ci et là, quelques plantes vertes, des paravents, de gigantesques miroirs et des tables hautes en bois foncé sur lesquelles se trouvaient de jolis lampadaires et des statuettes représentant des lions. La jeune fille avança en se faisant la plus discrète possible pour ne pas troubler l'ambiance feutrée qui régnait dans le salon. 

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    Elle allait prendre place dans un fauteuil quand Derek la tira par la main. Viens, je vais te montrer le buffet. Il faut que tu goûtes leurs pâtisseries, elles sont extraordinaires.

    Mais on vient de prendre le petit-déjeuner, lui rappela la jeune fille. Je n'ai plus faim.

    Tu n'as presque rien mangé, objecta Derek. Et puis, il ne faut pas avoir faim pour manger une viennoiserie.

    Meredith soupira en souriant. D'accord. Mais je ne vais prendre qu'un petit truc et je le partagerai avec toi. Et tu n'as pas intérêt à refuser ! Main dans la main, ils se dirigèrent vers une pièce attenante au salon, tandis que Mark partait de son côté pour trouver les journaux qui étaient mis à la disposition des clients.  

    Callie se laissa tomber lourdement dans un fauteuil en cuir. Et moi, je peux crever de faim, personne n'en a rien à foutre, pensa-t-elle, pleine d'amertume, en regardant le couple s'éloigner.

    Quand Derek et Meredith revinrent un quart d'heure plus tard, Mark était plongé dans la lecture du San Francisco Chronicle, tandis que Callie regardait distraitement autour d'elle. Ils boudent encore, fit remarquer Meredith à son compagnon. Tu sais ce qui se passe?

    Pas du tout.

    J'espère que ça ne va pas durer toute la semaine, maugréa Meredith qui voulait qu’aucun nuage ne vienne assombrir ses vacances.

    Ne t'en fais pas pour ça. Je vais leur parler, promit Derek.

    Tandis qu'il s'asseyait à côté de Mark pour lui prendre quelques pages de son journal, Meredith choisit de s'installer à côté de Callie. Ça va ? lui demanda-t-elle pour nouer le dialogue.

    Callie fut un peu choquée que ce soit une personne qu'elle connaissait à peine qui se préoccupe d'elle, alors que ses deux amis l'ignoraient totalement. Ça va, répondit-elle avec un sourire triste. Et toi, qu'est-ce que tu as mangé de bon ?

    Oh j'ai juste pris un roulé à la cannelle. Et encore, j'ai donné la plus grosse partie à Derek. C'était très bon mais je n’ai plus faim. Et de toute façon, je suis trop excitée pour avaler quoi que ce soit, lui confia Meredith.

    Comment ça se fait ?

    Ce sont mes premières vraies vacances. Je ne suis jamais allée nulle part, sauf dans des camps d’été quand j’étais gamine, expliqua la jeune fille. Et encore, c’était pas très loin de chez moi. Alors, aller aux sports d'hiver et à Aspen en plus, je trouve ça super excitant.

    D'autant plus que Derek sera là, ajouta Callie, douce-amère.

    Meredith sourit. Ah ça, c'est la cerise sur le gâteau ! L'intéressé releva la tête, prouvant ainsi qu'il avait suivi leur conversation, et lui sourit tendrement. Callie se renfrogna, se sentant encore une fois exclue.

    Quelques minutes plus tard, leur avion fut annoncé. Meredith fut debout d'un bond, ce qui fit rire ses compagnons. L'ambiance en fut allégée. C'est en devisant gaiement qu'ils se dirigèrent vers la porte d'embarquement. Dans l'avion, Meredith apprécia à sa juste valeur le confort de la zone première classe, avec ses fauteuils en cuir, très spacieux et bien rembourrés, et écran de télévision incorporé qui permettait de regarder une centaine de chaines et une sélection des films les plus récents. Et c’est avec un plaisir non dissimulé que la jeune fille accepta la coupe de champagne et les biscuits au fromage que leur proposa l’hôtesse de l’air, tout de suite après le décollage.

    Après une brève escale à Denver, ils s’envolèrent pour Aspen. Le visage quasiment collé au hublot, Meredith découvrit avec ravissement les montagnes Rocheuses recouvertes de neige.

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     C’est magnifique, murmura-t-elle en se retournant vers son amant avec un regard ému. Il se pencha vers elle et, son visage accolé au sien, il admira le paysage avec elle. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait ces cimes enneigées et pourtant, il n’avait encore jamais ressenti leur beauté comme ce jour-là, comme si la seule présence de son amie sublimait tout. Il passa le bras autour de ses épaules et se serra contre elle en regardant défiler les arêtes des montagnes.


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  • Quand l'avion se posa sur le tarmac du petit aéroport d'Aspen, Callie fut la première à se lever de son siège. Elle voulait sortir le plus vite possible, être libérée du supplice qui lui avait été infligé durant tout le voyage, se dégager de cet océan rose bonbon dans lequel elle avait eu l'impression de se noyer. Assise derrière Derek et Meredith – et à côté d'un Mark qui avait dormi quasiment durant tout le voyage – elle n'avait pas eu d'autre choix que d'assister à leurs roucoulades. Entre leurs deux fauteuils, elle avait découvert, éberluée, un Derek qui lui était totalement inconnu. La tête appuyée contre celle de Meredith pendant qu'elle feuilletait le magazine féminin qu'elle avait acheté à l'aéroport, il n'avait cessé de discuter avec elle, toujours dans un murmure, ponctuant presque toutes leurs phrases par des rires étouffés ou des petits baisers. Et que dire de cette façon de se regarder dans les yeux quand il se parlaient, elle totalement admirative, comme si elle était face à un dieu vivant, lui avec tellement de bienveillance et de tendresse ! Callie connaissait bien le regard de Derek, elle savait qu’il pouvait se faire amical, bienveillant et même tendre parfois, mais elle ne connaissait pas du tout la flamme qui y brillait quand il se posait sur Meredith. Il y avait du désir dans cette flamme-là, bien sûr, mais surtout quelque chose de plus profond, de plus fort, de plus beau, quelque chose que Callie était bien forcée de définir comme de l'amour, et qu'elle n'avait jamais vu dans les yeux de Derek quand il était avec elle. C’était cela qui lui faisait le plus mal. En quittant son siège, elle se dit qu’il était sans doute temps de tirer un trait sur ses rêves et de passer à autre chose. Cette pensée lui fit monter les larmes aux yeux et elle se rua hors de l'avion, sans attendre ses camarades, au grand dam de Mark que la mauvaise humeur de son amie commençait à horripiler sérieusement.

    Après être passé par le bureau de la société de location de voitures pour prendre possession du 4x4 que Mark avait réservé pour la semaine, le petit groupe put enfin quitter l'aéroport pour rejoindre leur logement. Durant tout le voyage, Meredith s'extasia sur la beauté des paysages couverts de neige, ce que Mark apprécia fortement d'autant plus que cela contrastait fortement avec l'attitude négative de Callie. En voilà une que ça fait plaisir d'emmener en vacances ! pensa-t-il. Pas comme l'autre qui tire tout le temps la gueule !

    Quand il pénétra dans la rue principale de la petite ville, Meredith poussa un petit cri émerveillé en découvrant les illuminations et les charmantes maisons victoriennes qui abritaient des boutiques dont le nom évoquait un luxe inaccessible au commun des mortels, comme Chanel, Dior, Prada, Vuitton, entre autres. La jeune fille se félicita d'avoir déjà fait ses achats à San Francisco et se promit de résister farouchement à toutes les tentations auxquelles Derek ne manquerait sûrement pas de la soumettre.

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    L'arrivée à la maison que Mark avait louée fut une autre source d'enchantement. Située dans une rue secondaire, c'était une imposante mais néanmoins élégante bâtisse avec, au premier étage, un grand balcon en pierre surmonté par un toit dont la charpente en bois était apparente.

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    Woaw ! C'est magnifique, s'exclama Meredith.

    Derek, qui était à côté d'elle, se pencha vers l'avant pour poser une main sur l'épaule de son ami. Très bon choix, mon vieux ! Bravo.

    Callie pensait la même chose mais par esprit de contradiction et parce qu’elle n’avait pas envie de faire plaisir à Mark en reconnaissant ses mérites, elle décida de jouer les blasées. Ouais. Ça a l'air pas trop mal.

    Meredith fit une petite moue réprobatrice. Pas trop mal ? Tu es dure, là. Moi, je la trouve splendide. Et elle est beaucoup plus grande que ce que j'avais imaginé.

    Ah ben, on va y vivre à quatre. Faut pas qu'on se marche dessus, plaisanta Mark.

    Ils sortirent de la voiture et les deux hommes commencèrent à retirer les bagages du coffre, tandis que Meredith et Callie avançaient vers la maison. Derek attendit qu'elles se soient un peu éloignées avant de s’adresser à mi-voix à Mark. Qu’est-ce qui se passe avec Callie ?

    Est-ce que je sais, moi ? répondit Mark sur le même ton.

    Derek se montra clairement dubitatif. Comment, tu ne sais pas ? Vous n’arrêtez pas de vous bouffer le nez depuis ce matin. Vous vous êtes engueulés ?

    Non. Enfin, pas vraiment. C'est juste que… Mark le regarda avec un air embarrassé. J’ai peur que la cohabitation entre elle et Meredith ne soit pas de tout repos.

    Pourquoi ?

    Mark s’étonna que son ami, d’ordinaire fin psychologue, ne saisisse pas directement ce que sous-entendaient ses propos. Compte tenu de la nature de vos relations, je crois que Callie ne voit pas d’un bon œil que sa place soit prise par une autre.

    Derek regarda furtivement en direction des femmes. Meredith était déjà devant la porte d'entrée et attendait avec une impatience toute enfantine qu'on vienne lui ouvrir pour découvrir ce qui allait être leur foyer pour les six jours à venir. Quant à Callie, elle était adossée contre une colonne en pierre, avec un air toujours aussi désabusé. La nature de nos relations ? dit Derek, perplexe. Qu'est-ce que tu veux dire ? On est ami, c’est tout.

    Ouais, je sais mais, bon… Notre trio a un sens de l’amitié un peu particulier, tout de même, ironisa Mark. Et tu ne peux pas nier que la présence de Meredith perturbe nos petites habitudes.

    Derek allait répondre quand Meredith les appela. Hé les garçons ! Qu’est-ce que vous faites à lambiner comme ça ? Dépêchez-vous ! Je veux visiter, moi.

    Ouais. On se les gèle surtout, grommela Callie en frottant ses mains l'une contre l'autre.

    Bien qu'il n'ait pas compris ce qu'elle avait dit, Mark devina qu'elle était encore en train de râler. La vieille bique ! grogna-t-il entre ses dents serrées. Si elle nous gâche le séjour, je l’explose.

    Commence par cesser de l'agresser avec des commentaires sur son physique, conseilla Derek. Et rentre-lui sa valise, ça la mettra de meilleure humeur. Il saisit son bagage et celui de Meredith. Prête à découvrir notre nouveau petit nid d'amour ? cria-t-il à l’intention de la jeune fille sans se douter un seul instant que cette plaisanterie donnait à nouveau à Callie l'impression qu'elle était devenue négligeable. Elle lui décocha un regard assassin qu'il ne remarqua pas.


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  • Réprimant son envie de sauter à pieds joints pour manifester sa joie et son impatience, Meredith applaudit en voyant son compagnon la rejoindre avec leurs bagages. Je suis pressée de voir comment c'est à l'intérieur, dit-elle à Callie qui venait de la rejoindre. Pas toi? Callie ne lui répondit pas, se contentant de lui adresser un sourire condescendant. Dieu, que c'était agaçant d'entendre cette gamine s'extasier pour tout et pour rien à tout bout de champ ! Elle n'avait qu'une hâte, pouvoir rentrer dans cette fichue baraque et s'isoler dans sa chambre.

    Ravis de l'enthousiasme témoigné par Meredith qui contrastait totalement avec l'indifférence dédaigneuse de Callie, Derek et Mark étaient tout sourire en déposant les valises sous le porche. Mark sortit cérémonieusement un trousseau de clés de sa poche et les agita en l’air. Regardez ce que j'ai là !

    Mark ! Ouvre, supplia Meredith avec un rire nerveux.

    Putain, qu'est-ce que tu peux être lourd quand tu t'y mets ! s'écria Callie en arrachant les clefs de la main de Mark. Avant que ce dernier ait eu le temps de faire ou de dire quoi que ce soit, la porte était ouverte et Callie pénétrait dans la maison. Voilà ! Pas besoin de faire tant de salamalecs !

    Furieux qu’elle lui ait gâché son effet, Mark se retourna vers Derek pour lui faire part de son indignation mais son ami lui fit signe de ne pas réagir. Ben, t’es devenu vachement zen, toi, constata Mark, étonné.

    Derek sourit. Non, pas vraiment. Mais je me dis qu'il y a des choses bien plus graves dans la vie donc, j'essaie de relativiser. Il prit Meredith par la taille. Là, je suis en vacances dans un bel endroit en compagnie de ma ravissante petite amie. Alors, le reste… Il poussa la jeune fille à l'intérieur de la maison et reprit leurs valises avant d'entrer à son tour.

    Sens attendre, Meredith grimpa rapidement les escaliers, suivie par Mark. Ses yeux brillèrent de satisfaction quand elle découvrit la pièce de séjour et ses immenses fenêtres qui laissaient généreusement entrer la lumière tout en donnant une vue imprenable sur les montagnes avoisinantes. L'effet de luminosité était accentué par le mobilier résolument moderne. Comme à l'extérieur de la maison, la charpente en bois était apparente, faisant de la pièce en endroit chaleureux. Le tout était complété par une superbe cheminée en pierre.

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    Entre le salon et la salle à manger, il y avait une baie dans le mur donnant sur un plus petit salon. Un long canapé était placé face au mur sur lequel était accroché un écran de télévision. Dans le fond, une porte donnait accès à une autre pièce dans laquelle il y avait un bar et un meuble particulier qui réjouit Meredith. Oh venez voir ! Il y a même un billard, s'écria-t-elle d'une voix un peu aigue tant elle était excitée. C'est trop bien.

     photo salonTVaspen_zpsn1lfimis.jpg photo billardaspen_zps8ompirqn.jpg

    Dans le hall d’entrée, Derek profita de ce qu’il était seul avec Callie pour lui parler. Tu me dis ce qui ne va pas ? lui demanda-t-il.

    Mais il n'y a rien du tout, prétendit-elle en évitant de le regarder dans les yeux. Pourquoi tu penses que ça ne va pas ?

    Parce que tu n'arrêtes pas de râler depuis ce matin, lui fit-il remarquer. Ça ne te ressemble pas. C'est à cause de Mark ? Il s’est passé quelque chose entre vous ? 

    Callie ricana. Ce bouffon ? Je me fous complètement de ce qu'il pense ou de ce qu'il dit.  

    Si ce n'est pas lui, c'est quoi alors ?

    Mais c'est rien du tout. Oh et puis, tu fais chier, toi aussi, s’emporta Callie en prenant garde toutefois de ne pas être entendue des deux autres. Si ça t’amuse de jouer au psy, fais-le avec ta copine mais moi, fous-moi la paix ! 

    Elle regretta immédiatement ce qu’elle venait de dire en voyant le regard amical de Derek devenir dur et froid. Comme tu veux. Mais je préfère te prévenir, si tu gâches les vacances de Meredith, je ne te le pardonnerai pas. Et tu sais que je ne dis pas ça à la légère. Il emprunta l’escalier, la laissant seule, totalement désemparée par ce qu'il venait de lui dire. Jamais encore, même lors de leurs querelles les plus importantes, il ne l'avait menacée de mettre fin à leur amitié.

    Ah tu es là ! s'exclama Meredith en voyant son amant entrer dans le living.

    Alors, vos premières impressions ? s’enquit-il.

    Mark lui fit un clin d’œil en lui désignant Meredith d’un discret signe de tête. Ça va, c'est acceptable.

    Acceptable ? s'écria Meredith avec des yeux ronds. Eh bien, qu'est-ce qu'il te faut ? Moi, je trouve cette maison magnifique. Tu as vu la belle cheminée ? dit-elle à Derek. Elle lui montra la baie dans le mur. Et là, il y a un plus petit salon avec la télévision et une table de billard. C'est génial. Les deux hommes sourirent devant son enthousiasme un peu puéril mais tellement rafraîchissant. Voilà qui ne leur faisait pas regretter la petite fortune qu’ils avaient dépensée dans la location de la maison !

    On continue ? proposa Derek en tendant la main à la jeune fille. Ils traversèrent le salon pour se rendre dans la cuisine. Meredith poussa un oh d'admiration en découvrant l'immense pièce toute de blanc meublée et équipée du dernier cri en matière d'électroménager.

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  • Meredith passa la main sur la table de travail en marbre foncé. Ça donne envie de cuisiner, tout ça. Je sens que je vais passer la semaine à vous préparer des bons petits plats.

    Ah non ! protesta Derek. Tu n’es pas venue ici pour travailler.

    Mark feignit d'être contrarié. Pfft ! Pour une fois qu’on a la chance de connaître une fille qui aime se mettre aux fourneaux, tu la décourages. Une femme au foyer, mon rêve ! ajouta-t-il pour titiller la fibre féministe de Meredith.

    Cesse de rêver, répliqua cette dernière. Mark lui tira la langue, elle fit de même.

    De vrais gosses ! jugea Derek avec un sourire bienveillant.

    Meredith se dirigea vers le palier. Où est Callie ?

    Toujours en bas, je présume, répondit Derek.

    La peste boude dans son coin, persifla Mark.

    Derek haussa les épaules. Eh bien, qu'elle boude ! Quand elle en aura assez de faire sa mauvaise tête, elle nous rejoindra. Si elle veut gaspiller son énergie à être de mauvaise humeur, grand bien lui fasse. Moi, je ne rentrerai pas dans son jeu.

    Moi, si elle croit que je vais lui courir après, elle se fourre le doigt dans l'œil jusqu'au coude, déclara Mark.

    Derek remarqua alors que Meredith regardait autour d’elle dans tous les sens avec un air perplexe. Qu’est-ce que tu cherches ?

    Je me demande où sont les chambres. Il n’y a pas d’étage au-dessus, lui fit-elle remarquer.

    Ce fut Callie, dont la tête venait d’apparaitre dans l’escalier, qui résolut l’énigme. Elles sont au rez-de-chaussée, leur révéla-t-elle. J'ai découvert ça en me promenant dans le jardin.

    Ah tiens, c’est curieux, ça, commenta Meredith.

    Callie fit une petite moue. Oui et non. Avec les étages inversés, on bénéficie de la vue sur les montagnes quand on est dans le living où logiquement, on passe plus de temps que dans les chambres.

    Ah oui, c’est ingénieux. Je n’y avais pas pensé, avoua Meredith. On va voir, les garçons ? Elle dévala les escaliers, suivie par son escorte, tandis que Callie, dépitée par la froideur que lui manifestaient ses amis, entrait dans le living.

    Au rez-de-chaussée, le trio découvrit, derrière une belle porte en bois, un couloir qui menait aux quatre chambres, chacune disposant de sa salle de bain privée. Laquelle tu choisis ? demanda Derek à son amie après qu'ils les eurent visitées.

    Elle secoua la tête. Non, non, ce n'est pas à moi de choisir. Je prendrai ce qu'on me donnera. Elles sont toutes belles de toute façon.

    Bon, alors, c'est moi qui décide, décréta Derek. Pendant la visite, il avait observé les réactions de Meredith et il savait quelle chambre avait sa préférence. On est deux, alors on va prendre la plus grande. En plus, il y a une cheminée, ça me plait bien. Et la petite terrasse privée est sympa aussi. Meredith ne dit rien mais son air pleinement satisfait parla pour elle.

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    Derek se tourna vers Mark. Ça ne te dérange pas ?

    Pas du tout.

    Et à moi, tu ne me demandes pas si ça ne me dérange pas ? intervint Meredith en essayant d'avoir l'air sérieux. Qui dit que j'avais envie de partager ma chambre avec toi ? Il y en a quatre. On pourrait avoir chacun la nôtre.

    Derek prit un air dégouté. Dans ces conditions, je rentre à San Francisco.

    Pas question ! J’ai besoin d’un moniteur de ski, lui rappela Meredith avec espièglerie.

    Laisse-le partir. Mark lui ouvrit les bras. Je suis là, moi. Je vais faire de toi une vraie championne.

    Et je vais terminer en petits morceaux à l'hôpital, se moqua-t-elle. Non merci. Elle rejoignit son amant et se blottit dans ses bras. Jusqu'à présent, tu as été un excellent professeur, chuchota-t-elle. Je n'ai pas envie de changer. Elle passa la main sur la barbe qu'il n'avait plus rasée depuis deux jours. Et il est hors de question qu'on ne dorme pas ensemble.

    J’espère qu’on ne fera pas que dormir, murmura-t-il à son oreille d'une voix tendre, en flattant du plat de la main la courbe de ses hanches.

    Moi aussi, dit-elle avec fougue. Elle fondait tous ses espoirs sur cette semaine, loin de San Francisco, loin du drame. Ici, elle allait certainement être capable de tirer un trait sur ce qu'elle avait vécu et d'aller de l'avant pour permettre à leur couple de se renforcer. 


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  • Bon, on continue ? proposa Mark que ce tendre aparté avait un peu agacé.

    Ah il y a encore quelque chose à voir ? s'étonna Meredith. Mark acquiesça d'un signe de tête. OK mais alors… Meredith rentra dans la chambre que Derek avait choisie et en sortit peu après, en chaussettes. J'avais un peu mal aux pieds, expliqua-t-elle. Je serai plus à mon aise comme ça.

    Ils retrouvèrent Callie dans le hall d'entrée. Il parait qu'il y a encore quelque chose à voir, lui annonça Meredith.

    Tu continues à faire la gueule ou tu viens avec nous ? grogna Mark, toujours contrarié par la petite scène à laquelle il venait d'assister et qui le renvoyait à sa solitude.

    Callie fut tentée de lui dire qu'elle n'en avait rien à faire de visiter une maison dans laquelle elle allait essayer d'être le moins possible mais elle s'abstint pour ne pas aggraver le mécontentement de Derek. Je viens avec vous, bien sûr.

    Meredith lui sourit. Après, il faudra que tu ailles voir les chambres. Elles sont super belles. Derek et moi, on a déjà choisi la nôtre mais si ça t'ennuie, n'hésite pas à le dire. On peut très bien en prendre une autre. Ce n'est pas un problème.  

    L'espace d'un instant, Callie se demanda si la jeune fille ne faisait pas exprès d'être particulièrement aimable et de bonne composition pour que les garçons se rendent compte de la différence qu’il y avait avec elle qui n'avait pas arrêté de râler depuis le matin. Mais non. Il fallait être très intelligente pour être une aussi bonne manipulatrice et Meredith ne l'était pas. Elle était gentille, tout simplement et à ce point, c’en était presque énervant. Callie se força à sourire. Non, non, c'est hors de question. Gardez votre chambre, j'en prendrai une autre. Je n'y serai que pour dormir de toute façon. Alors du moment que c'est confortable…

    Pour ça, je pense qu'il n'y a pas de souci à se faire, dit Derek dans un souci d'apaisement. Et point de vue déco, elles se valent.

    Oui, elles sont toutes très belles, approuva Meredith.

    Comme le reste de la maison, déclara Callie avec un clin d’œil en guise de drapeau blanc.

    Et encore, vous n’avez pas tout vu, clama Mark avec un grand sourire. Il se réjouissait déjà de la réaction que ne manquerait pas d’avoir Meredith devant la surprise qu’il lui avait réservée et qui avait été pour beaucoup dans son choix de résidence. Direction le sous-sol maintenant !

    Ah il veut nous faire visiter les caves ! supposa Callie sur un ton légèrement moqueur. Tout confort aussi certainement.

    Ouais et si tu continues à faire ton cinéma, c'est là où tu vas dormir, promit Mark avec un brin d'agressivité.

    Mais voyons, mon chou, je plaisante, assura Callie pour ne pas déclencher la colère de Derek dont les yeux s’étaient à nouveau assombris. Alors, tu nous la montres, ta surprise ?

    Suivez-moi. Mark emprunta l'escalier qui menait au sous-sol, sas amis sur les talons.

    Tu sais ce que c’est ? demanda Meredith à Derek Il opina de la tête en souriant. Et tu ne m’as rien dit, lui reprocha-t-elle en lui donnant une petite tape sur le haut du bras.

    Evidemment que non ! Sinon, ce ne serait plus une surprise. Et je ne veux pas me priver du plaisir de voir ta réaction quand tu découvriras ce que c'est, invoqua-t-il pour sa défense.

    Mark ouvrit une porte et s’effaça pour laisser passer Meredith. Celle-ci n'en crut pas ses yeux quand elle vit la fameuse surprise.

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    Ooh une piscine ! s'écria-t-elle avant de se tourner vers Derek avec un air un peu inquiet. Mais on a le droit d'aller dedans ?

    Bien sûr, répondit-il, amusé par cette question un peu bizarre. Toute la journée, si tu en as envie.

    Non, c’est juste pour faire joli. Quelle cruche ! pensa Callie tandis que Meredith, folle de joie, sautait au cou de Mark pour le remercier. Se demandant encore une fois comment Derek pouvait supporter cette gamine qu'un rien émerveillait - On dirait qu'elle n'a jamais rien vu, se dit-elle. Ils n'ont pas la télévision dans son bled du Kentucky ?  - Callie ne put résister à la tentation de mettre son grain de sel dans ce tableau qu'elle trouvait un peu trop idyllique. Elle est chauffée au moins ?

    Si c’est pour sortir des conneries pareilles, tu peux remonter, tonna Mark. Il prit Derek à témoin. Tu en as déjà vu souvent, des piscines intérieures qui ne sont pas chauffées, toi ? Sans attendre la réponse, il haussa les épaules et se tourna vers Meredith dont la réaction l’enchantait. Alors, ça te plaît ?

    Evidement que ça me plait ! Une piscine dans la maison, c'est trop génial. Jamais je n'aurais imaginé un truc pareil, lui confia la jeune fille. Excitée, elle battit des mains avant de se renfrogner. Mais je n'ai pas pris de maillot avec moi.

    Derek sourit. On va le rajouter sur notre liste d’achats.


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