• Derek fit entrer Meredith dans son bureau. A peine la porte passée, il reprit la jeune femme dans ses bras pour lui donner un baiser passionné. S’embrassant et riant en même temps, le couple chemina à travers la pièce. Ils allaient s’asseoir dans le fauteuil de Derek quand le bipeur de ce dernier sonna. Tout en restant ses lèvres collées à celles de Meredith, le chirurgien prit l’appareil dans sa poche et le plaça à hauteur de ses yeux, derrière la tête de son amie, afin de pouvoir lire le message. Il dut se résoudre à mettre fin à leur baiser. Flûte ! Un code bleu. Je dois y aller. Si tu as le temps, attends-moi ici, on pourra rentrer ensemble. Que dirais-tu d’un petit restaurant pour commencer la soirée ?

    Mmm ! C’est tentant. Je serai là quand tu reviendras. Ils se séparèrent à regret, sur un dernier baiser. Lorsque Meredith se retrouva seule, elle s’installa dans le fauteuil de son amant. Son regard s’égara sur la table et c’est alors qu’elle découvrit une photo que Derek avait prise d’elle, durant leurs vacances, ainsi qu’une autre, les représentant tous les deux. Elle en fut émue, non seulement par le souvenir des moments heureux que cela représentait, mais aussi parce que c’était une preuve supplémentaire de l’amour qu’il lui portait. Aucune photo d’Addison n’avait jamais orné son bureau.

    De son côté, le chirurgien arrivait auprès de son patient. L’équipe de réanimation était en train de faire tout son possible pour le ramener à la vie. Derek donna ses consignes et demanda qu’on lui prépare un bloc. Il allait devoir pratiquer l’intervention de la dernière chance. En son for intérieur, il maudit les impératifs de son métier qui étaient en train de gâcher son projet de soirée en tête-à-tête avec Meredith. Il voulut la prévenir et se dirigea vers le téléphone, dans le couloir. Il composa le numéro de son bureau. Il entendit une sonnerie, puis deux, puis trois… Il fut étonné que son amie ne décroche pas. Pourtant, elle devait être là, elle lui avait promis de l’attendre. Il regarda sa montre. Le temps que l’on fasse passer les derniers examens au malade et qu’on le prépare à subir l’intervention, il avait encore la possibilité de la prévenir en personne.

    Il ouvrit la porte de son bureau à la volée, le sourire aux lèvres. Celui-ci s’effaça aussitôt dès qu’il vit la jeune femme. Elle était affalée sur le fauteuil, les yeux fermés, la tête penchée, tombant sur son épaule droite. Il se précipita sur elle en hurlant son prénom et la secoua vigoureusement. Meredith se réveilla en sursaut. Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Qui est-ce ?

    Derek ferma les yeux en soupirant. Mon Dieu ! Je deviens fou, pensa-t-il. Il posa les fesses sur le bord de son bureau, pour reprendre ses esprits.

    Etrange, la façon de me réveiller, de la part d’une personne qui exige sans cesse que je me repose, se moqua Meredith. Derek fit un effort pour sourire. Qu’est-ce que tu as ? demanda-t-elle, étonnée. Tu es blanc comme un linge.

    Rien, rien du tout. Juste un peu de fatigue ? prétendit-il.

    Par chance, Meredith se contenta de cette réponse. Et ton patient ?

    Il faut l’opérer d’urgence.

    Ça veut dire tout de suite ?

    Ça veut dire dès que les examens seront terminés et que l’on m’appellera.

    Donc, nous n’irons pas au restaurant, conclut-elle. Derek lui fit une petite grimace en guise d’excuse. Elle lui lança un regard espiègle. Alors, j’ai droit à une compensation.

    Une compensation ? Vraiment ? Quel genre ? dit-il en souriant.

    Meredith se leva et marcha nonchalamment jusqu’à la porte pour la fermer à clef. En revenant vers son ami, elle s’amusa à se dévêtir au fur et à mesure de ses pas, faisant tomber ses vêtements un à un sur le sol. Derek déglutit avec peine. Il l’avait rarement vue aussi franchement provocante et surtout aussi nettement en demande. Quand elle s’arrêta devant lui, elle était complètement nue. Je suis là et j'ai envie de toi, lui murmura-t-elle, comme si elle l’avait entendu penser. Terriblement envie de toi. Il se pencha pour l’embrasser mais, avant qu’il ait pu atteindre sa bouche, elle s’assit dans son fauteuil et posa une jambe sur l’accoudoir. Les yeux de Derek se mirent à briller. Elle inclina sa tête en arrière et ferma les yeux, laissant sa main courir sur sa poitrine, puis descendre pour passer furtivement sur son sexe. Il la regarda un peu surpris mais, très vite, un sourire se dessina sur ses lèvres. Même si l’audace de sa compagne l’étonnait un peu, la situation était loin de lui déplaire. Lorsqu’il lui suggéra de mettre son autre jambe sur l'autre accoudoir, elle s’exécuta en souriant. Les lèvres de sa vulve s’ouvrirent, découvrant son intimité. Elle rouvrit les yeux et posa ses doigts sur son clitoris. Les regards des amants s’accrochèrent et restèrent soudés. Meredith cala ses fesses au bord du fauteuil, posa ses pieds sur le bureau, de part et d’autre des hanches de son amant, et continua de se caresser avec sensualité.

    Il ne fallut pas attendre longtemps avant que Derek se décide à approcher. Il la fit se relever pour l’embrasser voluptueusement mais, surtout, pour l’allonger sur le bureau. Sa bouche remplaça ses mains, d'abord sur les seins de la jeune femme puis sur sa vulve qu’il lécha encore et encore, par petits coups. Il tourna autour de son clitoris, le prit dans sa bouche, le fit rouler sous sa langue. Ensuite, il glissa sans peine ses doigts dans son vagin, les faisant entrer et sortir de plus en plus rapidement, dans un concert de mots tendres et de gémissements. Elle sentit qu’elle allait jouir et le lui dit. Il accentua ses caresses. Sa bouche, sa langue, ses doigts firent qu’elle atteignit le plaisir sans plus tarder. Il embrassa l’intérieur de ses cuisses, ses mains parcourant avec tendresse la peau de ses jambes, de son ventre, de sa poitrine.

    Meredith se redressa et, sans mot dire, défit le cordon qui retenait le pantalon de son partenaire. Elle extirpa la verge et entreprit de la caresser. Il remit sa main sur sa vulve et retrouva son clitoris encore sensible. Elle étouffa un gémissement. Elle le branla au rythme de ses doigts sur son bouton. Tout à coup, elle sentit qu’il plaçait son membre à l’entrée de son vagin. Il la tira doucement à lui et elle vint s’empaler sur lui, goûtant au maximum la sensation de son gland écartant ses chairs. Elle se mordit les lèvres pour ne pas crier. Elle garda son phallus en main, même quand il vint se planter au plus profond d’elle, le branlant avec ses doigts, l’enserrant à chaque va-et-vient, caressant le gland à la seconde même où il émergeait, juste avant qu’il ne replonge. Elle devina que cette caresse rendait Derek fou quand elle l’entendit qui commençait à gémir fort, sans se soucier d’être entendu. Il augmenta la cadence de ses coups et étouffa leurs râles sous des baisers fougueux. Tout à coup, il attrapa ses jambes de Meredith et les mit sur ses épaules. Elle sentit que ses fesses ne touchaient même plus la table, elle était comme en équilibre sur son pénis. Il la pénétra de plus en plus profondément. Elle commença à se contracter autour de son sexe. Il accéléra pour trouver enfin l’apaisement. Elle l’enlaça avec ses cuisses et posa ses pieds sur ses fesses pour l’obliger à encore augmenter le rythme. Il ahana bruyamment en donnant encore quelques grands coups. Elle jouit en se mordant la main pour ne pas hurler de plaisir. Il la remplit au même instant et s’écroula sur ses seins.

    Le retour à la réalité fut brutal, lorsque le bipeur de Derek sonna pour l’avertir du début de son intervention. Il se releva à regret et s’octroya encore quelques secondes, pour prendre Meredith dans ses bras et la caresser encore un peu, avec douceur et tendresse, juste pour le plaisir de sentir sa peau sous ses doigts. Il faut que j’y aille maintenant, annonça-t-il enfin, avec une pointe de regret dans la voix. Demande à Alex qu’il te ramène à la maison. Si je ne termine pas trop tard, on pourrait tout de même aller au restaurant, qu’en penses-tu ?


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  • Meredith souffla en jetant les yeux au ciel. Pfft ! Revoilà le bon vieux couplet du "je suis un salaud, je ne suis pas fait pour toi". Ça ne faisait jamais que trois jours que tu ne me l’avais plus sorti, celui-là. Et après, tu vas encore me parler de notre différence d’âge ? Elle se leva brusquement et fit quelques pas autour de leurs chaises, dans un sens et puis dans l’autre. Tu sais, Derek, à chaque fois qu’on se voit, tu souffles le chaud et le froid et j’en ai marre. Si c’est pour continuer comme ça, il vaut mieux laisser tomber.

    La hargne du chirurgien disparut d’un coup et il regarda Meredith avec un air médusé. C’est ce que tu veux ? Il se leva et alla vers elle. Il se rendait compte une fois de plus qu’il avait vraiment peur que leur histoire s’arrête. Il ne voulait pas perdre cette fille. Un jour viendrait où forcément… mais pas maintenant, pas déjà. Il la serra contre lui et prit son visage entre les mains, pour l’obliger à le regarder droit dans les yeux. Tu veux me quitter ?

    Les yeux de Meredith s’emplirent de larmes. Bien sûr que non ! Mais c’est toi qui n’arrêtes pas de dire des trucs, comme si tu voulais me dégoûter.

    Derek sortit un mouchoir de la poche de son pantalon et le tendit à son amie. Je ne veux pas te dégouter mais… Il soupira. Je ne comprends pas ce que tu fais avec moi, bébé. Tu mérites tellement mieux. Comme Meredith n’utilisait pas le mouchoir, il le lui reprit et essuya délicatement une larme qui coulait à côté de son nez. Tu sais, contrairement aux apparences, la vie ne m’a pas fait beaucoup de cadeaux. Alors, qu’une fille comme toi puisse vouloir être avec moi…

    Meredith sentit son cœur se gonfler de tendresse pour cet homme dont elle entrevoyait toute la fragilité derrière sa dureté apparente. Et moi, je pense exactement l’inverse.

    Derek la regarda intensément. Donc, tu me gardes encore un peu ?

    Elle fit mine de réfléchir. Peut-être bien… un tout petit peu. Elle regretta de ne pas pouvoir lui dire ce qu’elle pensait vraiment, qu’elle ne voulait rien d’autre que le garder pour le reste de sa vie.

    Derek sentit s’envoler la masse qui avait écrasé son cœur au moment même où Meredith avait évoqué une possible séparation. Il se demanda ce qu’il aurait fait si la jeune fille avait vraiment décidé de le quitter. Il aurait certainement essayé de la faire changer d’avis. Aurait-il été jusqu’à la supplier ? Non, probablement pas. Réaliser qu’il n’en était pas sûr lui fit peur. En quelques semaines, Meredith avait déjà tellement pris de place dans sa vie. Ce n’était pas qu’il avait besoin d’elle, du moins il n’en avait pas l’impression, mais il se sentait tellement mieux quand elle était là. La vie était plus facile et plus belle avec elle. Il la serra fort dans ses bras. Tu te rends compte qu’on vient de se disputer parce que je t’ai suggéré de faire une prise de sang ?

    Elle acquiesça d’un signe de tête. Je sais, j’ai été stupide. Mais je déteste trop les prises de sang, geignit-elle en se blottissant contre son amant.

    Même quand c’est moi qui les fais ? demanda ce dernier.

    Même quand c’est toi qui les fais, confirma Meredith. Quand on est ensemble, je préfère que tu t’occupes de moi autrement.

    Le regard de Derek s’alluma. Ah bon ! Et comment ? 

    Meredith rosit, un peu gênée. Tu sais bien.

    Derek se pencha pour lui parler à l’oreille. Tu préfères que je te pique avec mon dard ?

    Meredith le rappela à l’ordre dans un souffle. Derek !

    Il se redressa pour la regarder. Elle était écarlate. Il craignit d’avoir heurté sa sensibilité. Je t’ai choquée ?

    Meredith hocha la tête. Non mais… c’est un langage d’homme, ça. Moi, je… je n’ai pas l’habitude. Je n’aime pas trop, reconnut-elle.

    Contre toute attente, cette réaction enchanta Derek. Elle correspondait pleinement à l’image qu’il avait de Meredith. Il se pencha à nouveau. Qu’est-ce que tu préfères ? Que je t’embrasse ? Que je te lèche ? Que je te fasse jouir avec mes doigts ? Avec mon sexe ?

    Nonobstant le fait que Meredith trouvait très particulier d’avoir ce genre de conversation sur un trottoir, elle apprécia que Derek tienne compte de ce qu’elle lui avait dit et pour cette raison, elle joua le jeu. Tout. Je veux que tu me fasses tout ça.

    Il la souleva, la tenant à bout de bras, et puis la fit descendre lentement contre son torse, jusqu’à ce que leurs visages se touchent. Si on n’était pas dans la rue…

    Un air mutin se peignit sur les traits de la jeune fille. Qu’est-ce que tu ferais ?

    Tout ce que je viens de dire. Je commencerais par ça. Derek redéposa Meredith par terre et, une main à sa taille, une autre sur ses fesses, il colla leurs bassins l’un contre l’autre. Meredith sentit aussitôt le pénis bandé se serrer contre son ventre. J’ai envie de toi, si tu savais, murmura Derek, en effleurant ses lèvres. Il passa la langue pour les lécher doucement, d’un coin à l’autre, mais étonnamment il les quitta pour déposer de petits baisers sur tout le visage de son amie, avant de revenir à sa bouche, la prendre dans un baiser sauvage au cours duquel leurs langues se conquirent amoureusement.


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  • A peine sorti du bloc, Derek appela Meredith pour l’inviter à se faire belle. Il comptait l’emmener dîner dans un endroit exceptionnel. Le temps de passer à la caravane pour se changer, il serait là. Effectivement, il arriva chez elle une heure plus tard. Il sortit de la voiture, très élégant en costume sombre et chemise blanche. Il sourit en la voyant apparaitre sur le seuil de sa maison, vêtue de la même robe noire qu’elle portait au bal de promo qui avait eu lieu au Seattle Grace l’année précédente.

    Il la rejoignit, les yeux brillants de plaisir à la pensée de cette soirée qu’ils allaient passer, et l’embrassa. Tu es magnifique. Il caressa son visage du bout des doigts. Cette robe…

    Elle se serra contre lui. C’est celle que j’avais mise…

    Il ne la laissa pas terminer sa phrase. Pour le bal de promo. Je me souviens, ajouta-t-il avec un sourire attendri. Comment oublier ? C’est ce soir là que j’ai tout compris. Il la regarda avec passion. Je t’ai vue et j’ai su que je ne pouvais plus vivre sans toi.

    Ce n’est pas un hasard si je l’ai mise, lui apprit-elle. C’est le symbole d’un moment important pour nous.

    Derek opina de la tête. Une nouvelle étape dans notre relation.

    Oui, un nouveau départ, renchérit Meredith. Ils se regardèrent en souriant.

    Cristina apparut dans l’entrebâillement de la porte. Vous partez ?

    Oui. Derek m’emmène manger dans un endroit chic, répondit Meredith avec un grand sourire.

    Cristina regarda sa montre. A cette heure ? dit-elle avec un air pincé.

    Il y a un problème ? demanda Derek très froidement.

    Cristina se montra d’emblée agressive. Ça fait trois semaines que vous la séquestrez dans la maison et que vous nous avez transformés en gardiens de prison. En plus, vous l’empêchez de reprendre son travail. Par contre, l’emmener au restaurant et faire Dieu sait quoi après, ça ne semble pas vous poser problème, persifla-t-elle.

    Remarquant que Derek fronçait dangereusement les sourcils, Meredith coupa la parole à son amie. Que veux-tu qu’il m’arrive, maman ? plaisanta-t-elle dans l’espoir d’apaiser les esprits. Tu oublies que je serai avec mon médecin personnel. Elle se tourna vers son amant avec un sourire tendre.

    Justement ! On a vu ce que ça a donné à Hawaii, répliqua méchamment Cristina.

    L’allusion à ce qu’il considérait toujours comme un échec de sa part déstabilisa Derek qui ne réagit pas. Cristina ! s’exclama Meredith, sincèrement outrée. Là, tu dépasses les bornes, vraiment. Elle fit un geste pour empêcher son amie d’encore intervenir. Non, ne dis plus rien, je ne veux plus rien entendre. Ce soir, tes états d’âme ne m’intéressent pas. Nous en reparlerons demain. D’un geste décidé, elle prit la main de Derek et l’emmena vers la voiture.

    Elle sait où il faut frapper pour faire mal, murmura le chirurgien.

    Ne fais pas attention à elle, lui conseilla Meredith. Ce qu’elle a dit est tellement injuste. C’est ignoble même. Derek la regarda avec un certain étonnement. Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? s’enquit-elle.

    Rien, rien. Il sourit mystérieusement et lui ouvrit la portière. Mademoiselle, dit-il avec emphase.

    Elle le regarda avec un peu d’ironie. Monsieur… Quand il s’installa au volant, elle remarqua que son sourire s’était encore épanoui. Qu’est-ce qui te rend si heureux ?

    Derek lui reprit la main. Ce soir, pour la première fois, tu as pris mon parti plutôt que celui de Cristina.

    Ça ne s’est jamais posé en ces termes, Derek, objecta Meredith. Cristina est mon amie, et toi… toi, je t’aime. Ce sont deux choses tout à fait différentes. Je ne veux prendre le parti de personne. Et vous ne devriez pas essayer de me faire faire un choix entre vous deux, souligna-t-elle. Ce soir, si j’ai fait une remarque à Cristina, c’est parce que je n’ai pas aimé son attitude envers toi. Il fallait que je le lui dise. Il la remercia d’un sourire avant de mettre le contact. Il démarra et mit le cap sur le centre ville. A peine le coin de la rue tourné, il avait déposé sa main sur le genou de Meredith, en ayant pris soin auparavant de retrousser légèrement le tissu de sa robe, pour être en contact avec sa peau. Elle sourit, heureuse de le retrouver tel qu’il avait toujours été.

    Le restaurant était presque désert en cette heure tardive. Quelques couples, pour la plupart plus âgés qu'eux, finissaient de dîner. La lumière était tamisée et la musique était diffusée en sourdine, assez discrètement pour se faire oublier et ne pas perturber les conversations. Meredith et Derek se virent attribuer, à leur demande, une table située dans un coin tranquille et à moitié masquée par une plante verte. Ils s’installèrent et passèrent rapidement commande, sans finalement accorder trop d’attention à ce qu’ils allaient manger. Le principal était d’être ensemble, hors du cadre habituel de leur vie. Meredith regardait autour d’elle pour admirer la beauté des lieux quand elle sentit le pied de Derek, débarrassé de sa chaussure, se poser contre sa cheville. Elle jeta rapidement un coup d’œil aux alentours pour vérifier que personne n’avait rien remarqué. Il se mit à rire.


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  • Cristina et George avaient observé la dispute avec attention, espérant tous les deux, pour des raisons différentes, que cela allait marquer la fin de la relation de leur amie avec le trop envahissant chirurgien. Aussi furent-ils très déçus de voir qu’il n’en était rien. George enfonça ses ongles dans ses paumes. Profite bien, Meredith, se dit-il. Bientôt…

    Quant à Cristina, lorsqu’elle vit que le baiser se prolongeait au-delà de ce qui lui semblait raisonnable, elle sortit comme une furie sur le trottoir. Bon, c’est pas bientôt fini, votre cirque ? Meredith, je te rappelle que tu es là pour bosser, pas pour te faire peloter. Alors au boulot !

    Non seulement Derek fut plus que contrarié d’être interrompu dans un moment qui s’annonçait très agréable mais surtout, il fut choqué par la façon dont celle qui méritait plus que jamais son surnom de mégère s’adressait à son amie. Je vous interdis de lui parler comme ça, aboya-t-il.

    Cristina le défia du regard. Vous n’avez rien à m’interdire et vous ne me faites pas peur.

    Vous avez quand même intérêt à changer de ton, répliqua Derek. Sinon vous allez voir de quel bois je me chauffe.

    J’ai une boutique à faire tourner, moi, riposta Cristina. Je n’ai pas le temps de prendre des gants et de faire des manières.

    Derek la regarda avec un profond dédain. Corrigez-moi si je me trompe mais Meredith a bien investi dans cette boutique, non ?

    Cristina plissa les yeux en le regardant avec un air suspicieux. Comment ça, investi ?

    De l’argent, précisa Derek. Elle a investi des fonds propres dans votre boutique, je crois. Terriblement embarrassée, Meredith posa une main sur le bras de son amant pour le faire taire. Et vous ? poursuivit-il malgré tout. Qu’est-ce que vous avez investi ? De l’argent aussi, ou uniquement votre mauvaise humeur et votre esprit de commandement ? Il avait tourné sa phrase de façon à ce que Cristina ne se doute pas que Meredith lui avait fait des confidences à ce sujet. 

    Mais la brunette était finaude et elle ne fut pas dupe. Elle jeta un regard furieux en direction de Meredith. Ça ne vous regarde absolument pas, répondit-elle à Derek. Et en plus, je ne vois pas ce que ça change. 

    Ça change que là d’où je viens, ceux qui investissent de l’argent dans une entreprise en sont les patrons et qu’ils n’ont d’ordre à recevoir de personne, expliqua froidement Derek. Ça veut dire que si Meredith a investi de l’argent dans Sweet Dream et pas vous, elle est votre patronne et…

    Meredith sembla horrifiée. Moi, je ne suis la patronne de personne, s’empressa-t-elle d’intervenir.

    … Que donc si elle a envie de s’octroyer une pause, continua Derek sans tenir compte de ce qu’elle venait de dire, elle en a parfaitement le droit. Par contre, vous, vous n’avez pas le droit de lui parler comme vous le faites.

    Vous n’avez aucune leçon à me donner, s’emporta Cristina. Et même si ça ne vous regarde pas du tout, sachez pour info que nous avons tous investi dans cette boutique, chacun à notre façon ! Et vous n’avez pas à me dire comment je dois parler à Meredith. C’est mon amie, on a grandi ensemble et moi, je ne lui ai jamais fait de coup de pute, contrairement à d’autres. Oui, c’est bien vous que je vise, asséna-t-elle pour qu’il n’y ait aucune équivoque.

    Cristina, s’il te plait, n’en rajoute pas, implora Meredith. Elle détestait ce genre de situation, quand elle était écartelée entre des personnes qu’elle aimait, et presque obligée de prendre parti.

    Alors, dis à ton chien de garde d’arrêter de se mêler de ce qui ne le regarde pas et de te laisser travailler ! rétorqua Cristina avant de rentrer dans la boutique.

    En voyant l’expression de Meredith, Derek regretta de l’avoir impliquée dans le conflit. Il la reprit dans ses bras. Je suis désolé, je n’aurais pas dû me mêler de vos affaires, reconnut-il. Mais je ne supporte pas la façon dont elle te parle. Cette morgue… Pourquoi tu ne lui dis jamais rien ? Tu trouves que je suis odieux avec mon personnel mais tu tolères qu’elle le soit avec toi.

    Ce n’est pas du tout la même chose, objecta Meredith. Avec Cristina, on n’a pas des relations de patron à employé. On est deux amies qui travaillons ensemble et parfois, il arrive qu’on se dise des choses qu’on ne devrait pas mais ça passe, justement parce qu’on est amies. Et quand elle dépasse les bornes, je le lui dis et on passe à autre chose. Ça n’a pas de conséquences. Aucune de tes infirmières n’oserait faire ça avec toi, fit-elle remarquer à Derek.

    Evidemment, c’est encore moi qui vais être le méchant de l’histoire, grommela Derek.

    Meredith sourit. Je n’ai pas dit ça. Je veux juste dire que Cristina peut parfois se montrer très désagréable mais c’est parce qu’elle veut trop bien faire. Et je sais que quoi qu’il arrive, elle sera toujours là pour moi. Et pour toi, je pense que tu gagnerais tout à te montrer plus aimable avec ton personnel. En tout cas, moi, je me démènerais plus pour un patron qui est gentil avec moi que pour un qui me parle comme à un chien. Mais je comprends pourquoi tu le fais, se dépêcha-t-elle d’ajouter en voyant la contrariété assombrir le regard de son amant. Et de toute façon, je ne veux pas me disputer avec toi. Ce que tu fais à ton travail ne me regarde pas. Et moi, il faudrait que je reprenne le mien.


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  • Meredith fut saisie d'une soudaine excitation. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vu Derek aussi entreprenant. Ayant constaté que la table était suffisamment à l’écart pour se permettre quelques audaces, elle décroisa les jambes et sourit à son amant pour l’encourager à aller plus loin. Ravi, il effleura la courbe de son mollet et remonta le long de sa jambe, caressant l'intérieur de ses cuisses qu'elle écarta très légèrement de façon à lui faciliter l’accès. Ils durent cesser quand le serveur vint faire goûter à Derek le vin qu’il avait choisi. Aussitôt après, on leur apporta leur premier plat. Ils avaient à peine commencé de manger que Derek voulut reprendre son petit jeu. Il constata alors que Meredith avait resserré ses jambes. Il la regarda d’un air surpris.

    Elle finit d’avaler sa bouchée et déposa ses couverts. Ensuite, elle se pencha au dessus de la table. Te voilà bien empressé ! chuchota-t-elle. C’est étrange de la part d’un homme qui ne voulait plus me toucher hier encore. Derek soupira. Elle se redressa. Tu ne t’es tout de même pas imaginé que tu allais t’en sortir à si bon compte ? ironisa-t-elle.

    Derek se renfrogna. Je ne veux pas me disputer avec toi.

    Moi non plus, mais je pense que tu me dois des explications, insista Meredith. Je voudrais savoir pour quelle raison tu as cessé d’avoir envie de moi.

    Derek lui coupa la parole. Tu dis n’importe quoi. J’ai toujours eu envie de toi, toujours.

    Alors pourquoi tu as évité de me faire l’amour pendant trois semaines ? lui demanda Meredith du tac au tac.

    Tu venais d’être opérée. J’ai voulu être prudent.

    Là, c’est toi qui dis n’importe quoi, riposta-t-elle. Il y a peut-être eu un peu de ça mais pas seulement. Il y a eu autre chose, quelque chose qui a fait que tu n’étais plus capable de me toucher, de m’embrasser ni même de me prendre dans tes bras, tout simplement. Je veux savoir ce que c’était. Elle le fixa dans les yeux avec une certaine dureté. Ou bien devrais-je dire qui ?

    Derek lui renvoya un regard plein de colère. Qui ? Tu penses que j’aurais pu avoir une aventure avec une autre ? Après ce que tu avais vécu, qui plus est ?

    L’idée m’a effleurée, oui, répondit froidement Meredith.

    C’est insensé ! s’écria Derek. Quelques têtes se tournèrent vers lui, l’obligeant à baisser le ton. Comment peux-tu penser une chose pareille ? gronda-t-il entre ses dents.

    Alors explique-moi, le conjura Meredith, à voix basse elle aussi. Et épargne-moi le couplet du chirurgien consciencieux.

    Je crevais de peur, lui avoua Derek après quelques secondes d’hésitation. Elle resta sans réaction. J’étais vraiment mort de trouille, poursuivit-il. Deux fois que je manque de te perdre… je ne veux plus avoir à revivre ça !

    Meredith se radoucit. Quel rapport ? Je ne comprends pas.

    Derek avala sa salive avec difficulté. Ce jour-là, à Maui, après ton accident… j’aurais dû être plus vigilant et t’emmener à l’hôpital pour faire des examens. Meredith haussa les épaules. Il lui prit la main et la serra. Si, si, j’aurais dû, mais je n’ai pas réagi comme un médecin. Je me suis conduit comme un imbécile. J’étais tellement jaloux de Kaona et des moments que tu avais passés avec lui, lui confessa-t-il. J’ai voulu me rassurer. Quand on a fait l’amour, je n’ai pensé qu’à moi, à mon amour-propre. J’ai marqué mon territoire.

    Alors, tu m’as rejetée pendant si longtemps, uniquement parce que tu t’étais comporté comme un crétin ? dit Meredith avec une certaine incrédulité. Elle hocha la tête. Ça ne tient pas debout, ton histoire.

    Tu ne comprends pas. Après ton accident, tu es montée te reposer. Je t’ai retrouvée… encore une fois et… Derek ferma les yeux. Mon dieu, je m’en suis voulu, si tu savais.

    Mais pourquoi ?

    Il posa un regard douloureux sur elle. Je ne peux pas me défaire de l’idée que si je ne t’avais pas fait l’amour… de cette manière du moins… peut-être que…

    Meredith comprit enfin ce dont il était question. Arrête ! Elle prit la main de Derek par-dessus la table. Il n’y a pas eu de punition divine pour avoir fait l’amour. Tu ne peux pas croire ça, pas toi ! Et pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?

    Parce qu’au fond de moi je savais que c’était stupide, reconnut-il. Parce que j’avais peur que tu me trouves ridicule… Parce que je n’étais plus moi-même d’une certaine façon.

    Si j’avais su, j’aurais pu t’aider… et je ne me serais pas sentie si mal, lui fit remarquer Meredith avec un peu de reproche dans l’intonation. Elle réfléchit un instant. C’est pour cette raison que tu t’es jeté sur moi, ce matin, dans ton bureau ? Tu as cru que j’étais retombée dans le coma ? Derek fit signe que oui. Elle lui sourit, attendrie. C’est stupide, tu t’en rends compte maintenant, au moins ?

    N’en rajoute pas, veux-tu, bougonna-t-il. Je me sens suffisamment idiot comme ça.

    Enfin, tout ça est derrière nous, n’est-ce pas ? s’exclama Meredith avec une certaine assurance. Parce que, moi, j’ai très envie de faire l’amour ce soir !


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